Si la Lettonie a tenu tête aux Tchèques comme aux Finlandais, le Danemark n’a pas existé lors de ses deux premières sorties. Néanmoins, il est clair que son entraîneur suédois Per Bäckman a tout misé sur ce dernier match de poule qui sera la clé de la suite de la compétition, entre deuxième phase ou poule de relégation. Il a réduit sa rotation pour donner un temps de jeu plus conséquent à ses atouts offensifs. Il a aussi déplacé Mads Christensen du centre à l’aile pour le libérer de ses tâches défensives.
La stratégie ne peut pas mieux fonctionner. Sur la première présence de leur trio, le centre Julian Jakobsen, toujours prêt à élever son niveau dans les moments importants, sert dans le cercle gauche Mads Christensen dont la reprise directe se loge de manière imparable sous la barre transversale (1-0). Même quand Stefan Lassen fait trébucher Vasiljevs, le jeu de puissance letton est infructueux. Les Danois ont plus souvent la possession, ils ne se débarrassent plus du palet mais en prennent soin. Ce n’est qu’en fin de tiers que les Baltes prennent l’initiative par moments, notamment sur une belle action individuelle de l’ailier de quatrième ligne Gints Meija qui confirme son bon Mondial.
Dès le début du deuxième tiers-temps, Morten Green a une immense occasion avec la cage ouverte, mais son tir est repoussé par la crosse du gardien Edgars Masalskis, pourtant couché sur la glace. Martins Cipulis a été pénalisé sur cette action (accrocher) et Lauris Darzins doit quitter la glace après avoir pris un palet dans la jambe lors de cette infériorité numérique. Mais dès que Cipulis sort de prison, il part à l’offensive et dévie au vol le puissant lancer de la ligne bleue d’Oskars Cibulskis (1-1).
Après une mauvaise pénalité de Pecura pour obstruction, Niživijs se rend fautif d’un cinglage pour arrêter un 2 contre 1. Le Danemark se retrouve 16 secondes à 5 contre 3, puis marque à 5 contre 4. C’est encore Mads Christensen qui conclut une belle action individuelle entre les cercles (2-1). eux minutes plus tard, un tir de Roberts Bukarts frappe le poteau.
Un surnombre, puis un cinglage de Vasiljevs, et voilà la Lettonie de nouveau en double infériorité numérique. Cette situation est prévue pour durer plus d’une minute et demie, mais Daniel Nielsen est sanctionné pour un cinglage avant même que son équipe n’installe son powerplay. Le Danemark ne joue plus qu’à 4 contre 3, et quand il passe à 4 contre 5, la Lettonie profite de cette brève fenêtre de tir : Niživijs décale dans son dos Jekabs Redlihs qui concrétise dans une cage à moitié ouverte (2-2). Comme après le premier but letton, un joueur danois prend une pénalité sur l’action suivante pour avoir dégagé le palet dans les tribunes : après Daniel Nielsen, il s’agit cette fois de Stefan Lassen. Mais les Baltes n’en profitent toujours pas pour enchaîner et renverser complètement la situation.
La troisième période débute par un assaut des frères Bødker : le tir dangereux de Mikkel est bien arrêté par le gardien, celui de son frère Mads heurte le poteau. Masalskis frappe la glace de son bâton pour exprimer à ses défenseurs son mécontentement d’avoir été abandonné sur ces actions. La Lettonie réagit en portant le jeu à l’opposé et Kristian Jensen fait trébucher Niživijs, mais le score n’évolue pas. Le Danemark semble content de ce score qui suit son plan de jeu et fait le dos rond. Une obstruction de Philip Hersby sur Saulietis le met sous une très forte pression, et c’est le moment où son gardien Frederik Andersen sort trois arrêts de classe mondiale (dont un après avoir perdu sa crosse) face à Cipulis, Ankipans et Mikelis Redlihs.
Le Danemark est psychologiquement revigoré et domine son sujet dans une prolongation sans occasion notable. Quand vient l’heure des tirs au but, Frederik Andersen est en confiance et ne laisse toujours rien passer. Après trois échecs de chaque côté, les équipes peuvent choisir qui envoyer. Znaroks refait confiance à son vétéran technique Niživijs, qui n’a pas de réussite. Au contraire, Bäckman tente d’envoyer un quatrième tireur différent, en l’occurrence l’homme en forme Mads Christensen, récent champion d’Allemagne et héros du jour, qui complète ainsi un hat-trick (puisque l’IIHF comptabilise le pénalty gagnant dans les stats individuelles).
C’est la prestation la plus aboutie des Danois qui se sont montrés capables de livrer 60 minutes de hockey solide. Enchaîner des prestations de ce type sera plus difficile en utilisant beaucoup les meilleurs éléments, mais le Danemark n’a même pas pour objectif de retourner en quart de finale comme l’an passé. Il est content de jouer sans pression. Il voit un peu plus loin et aimerait remonter le plus possible au classement mondial sur la Lettonie et le Bélarus (tous deux en poule de relégation) pour son objectif ultime, la qualification olympique.
Pour la Lettonie, cette seconde défaite de suite aux tirs au but (après celle contre la Finlande) est terriblement frustrante. En cinq ans de mandat de Znaroks, elle n’a rempli qu’une seule fois l’objectif assigné par sa fédération (en 2009).
Désignés joueurs du match : Mads Christensen pour le Danemark et Girts Ankipans pour la Lettonie.
Commentaires d’après-match :
Oļegs Znaroks (entraîneur de la Lettonie) : « La chance n’était pas de notre côté à la loterie. Nous avons mieux joué, mais maintenant ça ne sert à rien d’en parler. Il aurait fallu concrétiser nos occasions et tout serait en ordre. Les Danois au troisième tiers n’ont fait qu’un seul tir cadré… C’est le sport. Le premier but concédé n’a pas eu d’impact significatif sur le plan de jeu, c’est juste que ce match était décisif, donc il y avait trop d’excitation au début. Après cela, nous avons mieux joué pendant deux périodes. Pour l’équipe, cet échec est un coup rude. La redresser psychologiquement pour les prochains matchs sera difficile, mais nous allons essayer. »
Aleksandrs Niživijs (attaquant de la Lettonie) : « Je ne me sens pas vraiment dans ma peau, parce que j’ai un peu trop manqué la phase d’entraînement [NDLR : à cause d’un accident dans sa famille]. Il y a un manque de sensations. Il y a eu des occasions, mais il manquait quelque chose. Nous aurions dû marquer pendant le jeu parce qu’il y a eu des occasions merveilleuses. Les Danois avaient l’air plus frais. Je ne sais pas, peut-être que nous avons laissé trop de forces physiques et morales dans les deux premiers matches. Nous n’avions pas la même confiance que contre la Finlande, nous n’avons pas démarré à la vitesse requise. »
Danemark – Lettonie 2-2 (1-0, 1-2, 0-0, 0-0) / 1-0 aux tirs au but
Mercredi 4 mai 2011 à 16h15 à la Ondrej Nepala Arena de Bratislava. 8870 spectateurs.
Arbitres : Vladimír Baluška (SVK) et Darcy Burchell (CAN) assisté de Roger Arm (SUI) et Manuel Hollenstein (AUT).
Pénalités : Danemark 12′ (2′, 6′, 4′, 0′) ; Lettonie 14′ (2′, 12′, 0′, 0′).
Tirs : Danemark 28 (11, 12, 5, 0) ; Lettonie 39 (10, 14, 14, 1).
Évolution du score :
1-0 à 01’43” : Christensen assisté de Jakobsen et Mi. Bødker
1-1 à 23’03” : Cipulis assisté de Cibuļskis et Ņiživijs
2-1 à 28’27” : Christensen assisté de Nielsen et Hardt
2-2 à 35’14” : J. Rēdlihs assisté de Ņiživijs et M. Rēdlihs
Tirs au but :
Danemark : Green (arrêté), Madsen (arrêté), Jakobsen (arrêté).
Lettonie : Ņiživijs (arrêté), Vasiljevs (arrêté), Džeriņš (arrêté).
Tireurs supplémentaires : Ņiživijs (L, arrêté), Christensen (D, réussi).
Danemark
Attaquants :
Nicklas Hardt – Morten Green (C) – Kirill Starkov
Kasper Degn (-1) – Thor Dresler (-1) – Morten Madsen (A)
Mikkel Bødker (+1) – Julian Jakobsen (+1) – Mads Christensen (+1)
Jesper Jensen [4 présences], Frederik Storm (-1) [6 présences]
Défenseurs :
Stefan Lassen (4’) – Daniel Nielsen (A, 4’)
Jesper B. Jensen (-1) – Kasper Jensen (-1, 2’)
Mads Bødker (+1) – Philip Hersby (+1, 2’)
Gardien :
Frederik Andersen
Remplaçants : Patrick Galbraith (G), Michael Eskesen (D), Morten Poulsen, Kim Staal (A). En réserve : Simon Nielsen (G).
Lettonie (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Aleksandrs Ņiživijs (A, +1, 2’) – Herberts Vasiljevs (C, +1, 2’) – Mārtiņš Cipulis (+1, 2’)
Lauris Dārziņš (-1) – Andris Džeriņš – Miķelis Rēdlihs
Ģirts Ankipāns – Ronalds Ķēniņš – Kaspars Saulietis
Roberts Bukarts – Armands Bērziņš (-1, 4’) – Gints Meija (-1)
Sergejs Pečura (2’)
Défenseurs :
Arvids Rekis – Georgijs Pujacs
Krišjānis Rēdlihs (+1) – Oskars Cibuļskis (+1)
Kristaps Sotnieks (-1) – Jēkabs Rēdlihs (-1)
Gardien :
Edgars Masalskis
Remplaçant : Mārtiņš Raitums (G). Suspendu : Artūrs Kulda (D).