Les Suisses avaient involontairement confié leur destin à l’équipe de France, mais après la défaite des Bleus contre la Norvège (2-5), ils se savaient éliminés deux heures avant le coup d’envoi de ce qui serait donc leur dernier match. Il y aurait de quoi perdre sa motivation, mais la Nati a tenu au contraire à finir dignement.
Même l’ouverture du score américaine de Craig Smith après onze minutes n’a pas entamé la volonté suisse. Dans la foulée, la révélation de la saison Kevin Lötscher a marqué son premier point de la compétition avec un splendide tir dans la lucarne droite qui a concrétisé le bon travail de forechecking de ses partenaires Simon Moser et Morris Trachsler. Puis, après une passe intelligente de Martin Plüss, le défenseur zougois Raphael Diaz a pris son temps pour faire sortir le gardien américain Ty Conklin avant d’envoyer le palet dans les filets dans un angle très fermé. Mike Brown a tenté de sauver le but par un retour désespéré, sans y parvenir comme l’a démontré le recours à la vidéo.
La Suisse est donc rentrée aux vestiaires en avance, et l’a augmentée dès la reprise par Ivo Rüthemann, au rebond d’un tir de Matthias Bieber. Ryan Shannon a réduit le score en solitaire dans un nouveau but accordé après visionnage des ralentis, mais sans mettre fin à la domination suisse. Rüthemann et Moser ont vendangé de grosses occasions mais c’est le jeune Lötscher (19 sélections) qui s’est offert un doublé. Coupable sur ce but, Conklin a été sorti par son coach Scott Gordon.
Le gardien remplaçant Al Montoya a gardé ses cages inviolées. Kevin Lötscher a eu plusieurs opportunités de hat-trick en troisième période, mais a manqué de tranchant dans le dernier geste. Dans la dernière minute, Montoya a quitté a cage. James van Riemsdyk en a profité pour marquer à 6 contre 5, mais Ryan Gardner a ensuite clos le score dans les filets déserts (5-3).
Cette défaite place les Américains en quatrième place de leur poule, derrière la Norvège. Cela les oblige donc à affronter le premier du groupe de Bratislava, la République tchèque, c’est-à-dire l’équipe tenante du titre qui domine le tournoi.
Commentaires d’après-match :
Julien Vauclair (défenseur de la Suisse) : « Nous sommes partagés entre deux sentiments, avoir des regrets et être heureux de cette victoire… On est conscient qu’on est passé à côté du premier tiers-temps contre la Norvège et cela nous coûte la qualification en quart de finale. Beaucoup de gens ont sous-estimé cette équipe, mais ils ont tout de même pris des points à la Suède. Aujourd’hui, la victoire était importante pour l’équipe, pour les supporters qui ont fait le déplacement jusqu’en Slovaquie, ainsi que pour les gens devant leur télévision en Suisse. Cela ne s’est finalement pas joué à grand chose. Nous savons que sur ce genre de tournoi, tout est ouvert. Nous avons tout de même pris un point au Canada et trois aux États-Unis. On voit que c’est compliqué pour tout le monde. »
Sean Simpson (entraîneur de la Suisse) : « Nous avons très bien joué contre une excellente équipe américaine. Avant de monter sur la glace, nous savions que le tournoi était terminé. Mais mes joueurs ont quand même fait preuve de fierté. Je suis moi-même fier de cette équipe sur l’ensemble du tournoi. Se qualifier parmi les huit meilleurs ne se fait pas en claquant des doigts. Nous sommes parmi les équipes qui tirent le plus au but [NDLR : 196 tirs pour à peine 7,2% de réussite en décomptant le but en cage vide] mais nos attaquants ne marquent pas assez, même si ça a fonctionné ce soir. Je pourrais dire que c’est la faute à untel ou untel, je ne le ferai pas. Ce manque d’efficacité est récurrent. C’est peut-être un problème d’état d’esprit. Les attaquants ne veulent peut-être pas chercher le but à tout prix. Je suis celui qui dirige ce groupe qui n’a pas atteint son objectif. Je dois assumer mes responsabilités et assumer. Les événements ne nous ont pas été favorables. J’ai appris le décès de mon père quatre heures avant que l’équipe se réunisse pour venir en Slovaquie. J’ai vécu les deux semaines les plus dures de ma vie. [Silence compatissant dans la salle après cette révélation] »
Suisse – États-Unis 5-3 (2-1, 2-1, 1-1)
Lundi 9 mai 2011 à 16h15 à la Steel Aréna de Košice. 4939 spectateurs.
Arbitres : Jyri Petteri Rönn (FIN) et Vladimír Šindler (TCH) assistés de Milan Novák (SVK) et Sirko Schulz (ALL)
Pénalités : Suisse 6’ (0’, 2’, 4’) ; États-Unis 4’ (2’, 2’, 0’)
Tirs : Suisse 29 (10, 10, 9) ; États-Unis 34 (9, 11, 14)
Évolution du score :
0-1 à 11’01” : Smith assisté de Wilson et Shattenkirk
1-1 à 11’35” : Lötscher assisté de Trachsler et Moss
2-1 à 14’10” : Diaz assisté de Plüss et Rüthemann
3-1 à 21’06” : Rüthemann assisté de Bieber et Plüss
3-2 à 26’09” : Shannon assisté de Miele
4-2 à 31’00” : Lötscher
4-3 à 58’17” : Van Riemsdyk assisté de Fowler et Stepan
5-3 à 59’43” : Gardner assisté de Plüss et Trachsler (cage vide)
Suisse
Attaquants :
Ivo Rüthemann (A, +1) – Martin Plüss (A, +2, 2’) – Matthias Bieber (+1, 2’)
Simon Moser – Morris Trachsler (+2) – Kevin Lötscher (+1)
Thibaut Monnet – Andres Ambühl (-1) – Julien Sprunger (-1)
Daniel Rubin – Ryan Gardner (+1) – Victor Stancescu
Défenseurs :
Raphael Diaz (+2) – Luca Sbisa (+1)
Julien Vauclair – Philippe Furrer
Mathias Seger (C, +2, 2’) – Félicien Du Bois (+2)
Beat Gerber (-2) – John Gobbi (-1)
Gardien :
Tobias Stephan
Remplaçant : Leonardo Genoni (G). En réserve : Daniel Manzato (G), Goran Bezina (D, épaule), Romano Lemm (A).
États-Unis
Attaquants :
Craig Smith (+1) – Derek Stepan – Blake Wheeler (-1)
James Van Riemsdyk (-1) – Ryan Shannon – Andy Miele
Chris Kreider (-1) – Tim Stapleton – Jack Skille (+1)
Mike Brown (A, -1) – Paul Gaustad (-2) – Chris Porter (-1)
Yan Stastny
Défenseurs :
Ryan McDonagh – Cam Fowler
Jack Johnson (-3, 2′) – Mike Komisarek (A, -3)
Mark Stuart (C, -1) – Kevin Shattenkirk (+1)
Clay Wilson
Gardien :
Ty Conklin puis à 31’00” Al Montoya [sorti de 58’12” à 58’17” et de 58’47” à 59’43”]
En réserve : Jack Campbell (G), Mark Fayne (D), Nick Palmieri (A).