Feu d’artifice à Pôle Sud
Les Brûleurs de Loups se sont rapidement relevés de leur défaite à Bordeaux vendredi (1-3) avec une convaincante victoire face à Nice dimanche (7-4). Avec quatre victoires au cours des cinq derniers matchs, Grenoble est dans une dynamique positive après avoir alterné victoires à l’extérieur et défaites à domicile en début de saison. Mais c’est une autre compétition qui commence avec la coupe de France. Pas de droit à l’erreur dans un match couperet, le perdant verra la route vers Bercy se fermer ce soir. Ce choc à ce stade de la compétition entre deux équipes de l’élite promet d’autant plus que les deux équipes se sont rencontrées en ouverture de la Saxoprint Ligue Magnus. Grenoble s’était imposé en Bourgogne au terme d’un match spectaculaire (6-2).
Seule ombre au tableau pour les Grenoblois : la suspension de Quentin Scolari, suite à une grosse charge sur Jérémie Romand dimanche, alors que l’infirmerie dijonnaise est pleine, notamment en attaque (Johan Andersson, Patrick White, Robin Lamboley, Mike Fallon et le défenseur Aleksander Rindal sont tous absents ce soir). C’est donc une équipe dijonnaise fortement diminuée qui va tenter l’exploit ce soir à Pôle Sud.
Et il ne faut pas longtemps aux Brûleurs de Loups pour se mettre en action. Après un premier lancer de Chouinard, un tir à la cage de Hardy dévié par Kuralt surprend Buysse (1-0, 00’20 »). À peine l’engagement donné, les Grenoblois portent de nouveau le danger en zone d’attaque. Suite à un tir de Miettinen, Buysse repousse le palet qui s’élève. Tartari au rebond est le plus prompt à le pousser derrière la ligne de but (2-0, 00’40 »). En seulement quarante secondes, les Brûleurs de Loups ont déjà deux buts d’avance au tableau d’affichage !
Les Ducs tentent de réagir et plusieurs lancers en direction de la cage sont repoussés par Horak. Mais ils n’assurent pas leurs arrières et Norbert Abramov en profite pour effectuer un petit slalom dans la défense et tromper Buysse qui se laisse embarquer par la feinte de l’attaquant grenoblois (3-0, 04’32 »). En moins de cinq minutes, Dijon est déjà décroché au tableau d’affichage.
Jonathan Paredes se décide alors à faire sortir son gardien au profit de Pierre Pawelek, espérant provoquer une réaction de son équipe. Mais c’est toujours Grenoble qui a l’initiative du jeu. Miettinen met le palet de peu à côté de la cage alors que Pawelec, très vite sollicité, doit déjà s’employer.
Dijon finit quand même par réagir en réduisant l’écart sur un palet récupéré devant la cage par Spencer Edwards qui, libre de tout marquage, marque en deux temps (3-1, 09’35 »). Edwards, l’attaquant dijonnais le plus en vue ce soir, aurait pu doubler la mise sur une contre-attaque mais cette fois Horak ne se laisse pas surprendre.
La première supériorité numérique du match est grenobloise suite à une prison de Goncalves, mais elle ne donne pas grand-chose. Deuxième chance avec une pénalité de Silvennoinen cette fois. Les Brûleurs de Loups combinent bien devant la cage dijonnaise mais manquent de précision dans la finition. Et c’est au moment où Silvennoinen revient sur la glace que Kuralt reprend sans opposition un rebond suite à un lancer de Goličič (4-1, 18’00 »).
De nouveau avec trois buts d’avance, les Grenoblois ne sont pas rassasiés. Une reprise à bout portant de Baylacq aurait pu faire mouche, mais c’est finalement sur un palet ressorti proprement par Chouinard pour Kuralt que les Grenoblois inscrivent (déjà !) un cinquième but, le troisième pour l’attaquant slovène (5-1, 19’48 »).
L’écart au tableau d’affichage est déjà conséquent et un retour dijonnais semble peu probable. Les Ducs reviennent pourtant avec de meilleures intentions sur la glace mais les Grenoblois maintiennent la pression pour ne pas trop subir le jeu. Un palet oublié devant la cage met en danger la défense grenobloise. Celle-ci recule suite à une bonne présence dijonnaise en zone offensive. Les Brûleurs de Loups adoptent une posture plus défensive que lors du premier tiers et Horak est plus sollicité. Un frisson parcourt Pôle Sud suite à un tir de Taylor Stefishen sur le poteau.
Une charge de Joffre sur Hardy provoque une réaction immédiate de ce dernier et les deux joueurs partent en prison. Mais les esprits s’échauffent franchement entre Trabichet et Quessandier, avant que Melin et Abramov n’en viennent aux mains. Les deux protagonistes sont expulsés alors que Trabichet et Quessandier écopent de méconduite. La bagarre semble avoir cassé la dynamique dijonnaise. Un lancer dangereux de Bisaillon est bloqué par Pawelek, mais quelques instants plus tard, Baazzi se joue de la défense dijonnaise pour ajuster Pawelec d’un tir précis entre les jambières (6-1, 28’25 »).
Ce nouveau but assomme les visiteurs qui semblent perdus sur la glace. Une reprise de Miettinen est bloquée par Pawelec mais Kuralt ajoute un quatrième but personnel quelques instants plus tard (7-1, 29’29 »).
À la mi-match, le score prend des allures de correction pour Dijon. Edo Terglav en profite pour changer son gardien et faire rentrer Antoine Bonvalot, histoire d’économiser un peu Horak avant le match de vendredi à Rouen. La démonstration grenobloise continue avec un splendide jeu à trois entre Texier, Miettinen et Baylacq à la conclusion (8-1, 33’13 »).
Il n’y a plus qu’une seule équipe sur la glace et Sébastien Gauthier, en difficulté depuis le début de saison et relégué sur la quatrième ligne ce soir, en profite pour se redonner un peu de confiance avec un joli débordement sur l’aile gauche ponctué par un tir du revers en lucarne (9-1, 38’05 »).
Avec 8 buts d’écart, le suspense était mort depuis bien longtemps. Dès lors, il n’est guère surprenant de voir l’intensité baisser au troisième tiers avec des Grenoblois qui se contentent d’un jeu d’occupation. Mais le score continue d’évoluer avec un magnifique lancer de Baazzi sous la barre, le défenseur grenoblois signant ainsi un doublé (10-1, 43’32 »).
Sous l’impulsion de Rohat et Arnaud, les Brûleurs de Loups maintiennent la pression dans la zone défensive dijonnaise. Grenoble concède sa première infériorité numérique de la rencontre sur un palet dégagé au-dessus du plexiglas par Bisaillon. Une opportunité convertie par le power-play dijonnais sur une déviation devant la cage de Julien Laplace suite à un tir de Mathias Månsson (10-2, 48’36 »).
Une charge haute de Marek Kolba provoque une réaction violente d’Anže Kuralt qui se fait sanctionner pour un cinglage. Le relâchement du troisième tiers face à Nice dimanche (trois buts encaissés) est encore dans les mémoires mais cette fois les coéquipiers d’Éric Chouinard vont éviter la décompression. Ils multiplient même les tirs sur le poteau : Rohat sur une échappée puis Texier et Miettinen font tour à tour tinter le métal et auraient pu donner au score une ampleur bien plus large. Finalement la clôture du score revient à Mathias Arnaud qui marque en deux temps sur une échappée (11-2, 55’36 »).
Les Brûleurs de Loups ont obtenu haut la main leur qualification pour les huitièmes de finale de la coupe de France, faisant le spectacle et régalant leur public, pas toujours à la fête depuis le début de saison mais qui vient d’assister à une troisième victoire consécutive de ses protégés à Pôle Sud.
Avec un début de match quasi-parfait (deux buts en quarante secondes !), les hommes d’Edo Terglav s’étaient mis dans les meilleures dispositions. Ils ont montré beaucoup d’envie dans cette rencontre, affichant une grande motivation pour la compétition. Offensivement, ce fut un festival avec un quadruplé de Kuralt qui a affiché une réelle complicité avec ses deux partenaires de ligne, Chouinard et Goličič. Mais c’est une victoire avant tout collective ce soir, tant les Grenoblois ont multiplié les combinaisons en attaque, aidés il est vrai par une défense dijonnaise beaucoup trop laxiste. Les Brûleurs de Loups ont fait le plein de confiance avant un déplacement difficile vendredi à Rouen.
Handicapé par de nombreuses absences, Dijon a pris une vraie claque ce soir à Pôle Sud. Pas dans le coup dès le coup d’envoi à l’image d’un Buysse emprunté, les Ducs ont essayé en vain de réagir sous l’impulsion d’Edwards mais les largesses de leur défense (dans laquelle ne manquait pourtant que Rindal) permettaient à Grenoble de prendre inexorablement le large au tableau d’affichage. Un match à très vite oublier pour les Ducs qui auront l’occasion de se reprendre vendredi à Nice puis dimanche à Épinal en Saxoprint Ligue Magnus, seule compétition qu’ils auront désormais à jouer avec le maintien en ligne de mire.
Désignés meilleurs joueurs du match : Anže Kuralt (Grenoble) et Spencer Edwards (Dijon)
(Photos Philippe Crouzet : http://www.ipernity.com/doc/182273/album/872520)
Commentaires d’après-match :
Edo Terglav (entraîneur de Grenoble) : « On a appris une leçon lors du dernier match contre Nice, on mène 5-1 et on a arrêté de jouer, on s’est compliqué un peu la vie. Aujourd’hui, on a réussi à avoir la même intensité pendant soixante minutes, être sérieux, respecter l’adversaire, c’est ce qu’on a fait. La coupe de France, c’est une compétition où ce n’est pas tout le temps la meilleure équipe qui gagne. L’avantage de la glace n’est pas toujours avéré, aujourd’hui c’était important qu’on les force à faire les erreurs, qu’on attaque leur cage et mette leurs défenseurs en difficulté. Il nous est arrivé souvent cette année de ne pas être présents aux débuts de match, là on marque deux buts dans la première minute, on ne peut pas demander mieux. Anže, c’est un buteur, depuis qu’on l’a mis sur la ligne avec Chouinard, il marque des buts. Je lui ai demandé de garder les choses simples, d’aller à la cage, de prendre des risques, il l’a fait. C’est un joueur qui est très bon devant la cage, il a un bon tir. Avec son gabarit, il va dans les espaces où ça fait mal et il marque 4 buts. »
Jonathan Paredes (entraîneur de Dijon) : « On savait qu’on venait avec un effectif très limité et que ça allait être très compliqué, en même temps on voulait batailler fort et démarrer fort mais on prend deux buts en quarante secondes…. C’est compliqué, soirée difficile, soirée à oublier… Maintenant il va falloir qu’on essaie de trouver du positif à ça mais ça va être très compliqué. Moi j’ai demandé aux gars d’oublier ça et qu’on se mette à travailler pour Nice en espérant récupérer les 6 absents qu’on avait ce soir… On a vu la différence face à une belle équipe de Grenoble. Mais il y avait des choses intéressantes, il va falloir travailler ça, surtout dans le caractère de certains de mes joueurs. Mais il faut du courage pour continuer, ce n’est pas évident quand on en prend une devant 3500 personnes, on va essayer de retenir du positif de ça. »
Grenoble – Dijon 11-2 (5-1, 4-0, 2-1)
Mardi 25 octobre 2016 à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3453 spectateurs.
Arbitrage de Damien Bliek assisté de Joris Barcelo et Matthieu Barbez
Pénalités : Grenoble 43′ (0’, 4’+10’+5’+20’, 4’), Dijon 53′ (4’, 4’+10’+10’+5’+20’, 0’)
Tirs cadrés : Grenoble 40 (17, 15, 8), Dijon 30 (11, 11, 8)
Évolution du score :
1-0 à 00’20 » : Kuralt assisté de Hardy et Goličič
2-0 à 00’40 » : Tartari assisté de Miettinen et Abramov
3-0 à 04’32 » : Abramov assisté de Tartari et Miettinen
3-1 à 09’35 » : Edwards assisté de Maher
4-1 à 18’00 » : Kuralt assisté de Goličič et Tartari
5-1 à 19’48 » : Kuralt assisté de Chouinard et Goličič
6-1 à 28’25 » : Baazzi assisté de Rohat et Baylacq
7-1 à 29’29 » : Kuralt assisté de Chouinard
8-1 à 33’13 » : Baylacq assisté de Miettinen et Texier
9-1 à 38’05 » : Gauthier assisté de Miettinen et Tartari
10-1 à 43’32 » : Baazzi assisté de Arnaud et Rohat
10-2 à 48’36 » : Laplace assisté de Mansson et Edwards (sup. num.)
11-2 à 55’36 » : Arnaud
Grenoble
Attaquants :
Éric Chouinard (C) – Boštjan Goličič – Anže Kuralt (2’)
Norbert Abramov (5’+20’) – Christophe Tartari (A) – Camilo Miettinen
Julien Baylacq – Alexandre Texier – Sébastien Rohat
Antoine Torres – Sébastien Gauthier – Mathias Arnaud
Défenseurs :
Kyle Hardy (2’) – Sébastien Bisaillon (2’)
Nicolas Favarin – Aziz Baazzi
Teddy Trabichet (A) (2’+10’) – Stéphane Gervais
Allan Villand
Gardien :
Lukáš Horák puis Antoine Bonvalot (à 29’29 »)
Absents : Quentin Scolari (suspendu), Rhett Bly (ligaments du genou).
Dijon
Attaquants :
Anthony Goncalves (2’) – Mathias Mansson (A) – Spencer Edwards (A)
Jimmy Jensen – César Joffre (2’+10’) – Taylor Stefishen
Fabien Métais – Julien Laplace – Alois Franzino
Flavien Fondadouze
Défenseurs :
Matthew Maher – Riku Silvennoinen (2’)
Arnaud Lazzaroni – Marek Kolba
Benoît Quessandier (C) (2’+10’) – Maxime Ritz
Vincent Mélin (5’+20’)
Gardien :
Henri-Corentin Buysse puis Pierre Pawelek à 06’45 »
Absents : Johan Andersson, Patrick White, Robin Lamboley, Mike Fallon, Aleksander Rindal (blessés).