La saison régulière de la Ligue Continentale est terminée depuis ce week-end. Place aux play-offs de la Coupe Gagarine avec un Da Costa au sommet mais sans Damien Fleury.
Stéphane Da Costa éblouissant
Il semble que la longue convalescence de trois mois de Stéphane Da Costa l’ait totalement remis d’aplomb, c’est le moins que l’on puisse dire. 7 matchs, 4 buts, 5 passes, 9 points, l’attaquant du CSKA Moscou a rapidement retrouvé son meilleur niveau – et son slap dévastateur – permettant par la même occasion de redynamiser une attaque de l’Armée rouge qui était à bout de souffle.
9e but hier pour Stéphane Da Costa avec #LaSpéciale
Ses stats depuis son retour de blessure:
6 matchs, 4 buts + 5 passes = 9 points ?#KHLfr pic.twitter.com/ZaTRLR6xL2— Nicolas Jacquet (@Nicozzzzilla) 15 février 2017
D’ailleurs, le CSKA Moscou a délogé le SKA Saint-Pétersbourg de la tête de la conférence ouest de la KHL à quelques journées de la fin, les Moscovites terminant en tête du classement de la ligue pour la troisième année consécutive. Mais cette fois-ci, sera-t-elle conclue par la Coupe Gagarine ? En tout cas, l’entraîneur Dmitri Kvartalnov a prolongé son contrat de trois années supplémentaires quelques heures avant de remporter une nouvelle fois la saison régulière.
Le SKA Saint-Pétersbourg termine donc « seulement » deuxième de la ligue mais les Pétersbourgeois ont réalisé la meilleure différence de buts de l’histoire de la KHL avec +135 (!), l’ancien record datant de 2015 avec le CSKA (+109). A contrario, le Metallurg Novokuznetsk a obtenu la pire de l’histoire de la ligue avec un triste record établi à -97.
All set for 2017 #GagarinCup Playoffs. pic.twitter.com/zoxiL7LgiH
— KHL (@khl_eng) 18 février 2017
Le Red Star Kunlun en playoffs sans Damien Fleury
L’ailier de l’équipe de France et son club chinois du Red Star Kunlun ont consolidé leur spot. Malgré trois derniers revers, l’équipe de Pékin termine in-extremis huitième de la conférence est, à égalité de points avec le Sibir mais avec un goal-average favorable.
Mais le coup dur, il est pour Damien Fleury qui a subi une grave blessure au genou lors du dernier match de la saison régulière face au Dynamo Moscou. C’est son coach, Vladimir Yurzinov Jr., qui a communiqué la triste nouvelle en conférence de presse. Si Fleury est out pour la totalité des play-offs, il devrait a priori être remis pour les Championnats du monde à Paris puisque les derniers échos parlent d’une convalescence de six semaines. On croise les doigts. L’attaquant de 31 ans avait marqué 9 buts et 7 passes en 56 matchs.
Le défi s’annonce du coup immense pour le RS Kunlun puisqu’ils rencontreront en quart de conférence le Metallurg Magnitogorsk, champion en titre avec cette année un Mozyakin en état de grâce. Gardons en tête que les « Chinois » accèdent aux playoffs dès leur première année et qu’ils auront tout à gagner.
Incroyable Mozy
Jusqu’où ira justement Sergei Mozyakin ? À 35 ans, beaucoup de joueurs plongent vers le déclin. Pour le renard russe superstar de la KHL, il n’en est rien. Après avoir battu le record du nombre de buts dans le championnat russe détenu jusqu’en septembre dernier par la légende Boris Mikhaïlov, Mozyakin poursuit son incroyable lancée. Le joueur le plus emblématique de l’ère KHL a dépassé pour la première fois de sa carrière (à 35 ans, on le rappelle) le seuil des 80 points (85). Sa saison d’exception lui a permis de battre le record du nombre de points en une saison KHL de Radulov – grâce à un hat-trick – quinze jours après avoir battu celui du nombre de buts en une saison par Steve Moses.
Sergei Mozyakin broke the KHL record for most points in a season (84) today after scoring a hattrick in a 4 minutes span vs SKA… ? pic.twitter.com/dhCV30eQCV
— Robert Söderlind (@HockeyWebCast) 3 février 2017
Si les multiples performances de Sergei Mozyakin attirent l’attention, il faut préciser qu’il n’est pas le seul recordman à évoluer au Magnitka. Dans son ombre, le défenseur canadien Chris Lee est devenu le meilleur pointeur de l’histoire de la KHL chez les défenseurs avec 65 points.
Décidément, cette saison 2016-2017 de la Ligue Continentale génère d’importants records. Fin janvier, la nouvelle perle du hockey russe Kirill Kaprizov a obtenu le plus grand nombre de points pour un joueur U20 en une saison KHL. Capitaine de la Russie et meilleur marqueur des derniers Mondiaux Junior, récemment auteur d’un triplé contre la Suède en sélection senior, l’ailier d’Oufa a dépassé le total de Evgeni Malkin (41 points en 2011-2012). Il faut dire qu’avec un créateur de jeu comme Linus Omark, Kirill Kaprizov s’émancipe à merveille. Et Minnesota, détenteur des droits du surdoué en NHL, peut déjà saliver.
Omark-Kaprizov’s magic once again was used outside Hogwarts. pic.twitter.com/xhIQbzzndD
— KHL (@khl_eng) 10 janvier 2017
Mystérieux décès d’un adolescent
Podolsk, ville à une vingtaine de kilomètres au sud de Moscou, était en deuil. Ilya, un adolescent de 14 ans, est décédé le 11 février dernier après une séance d’entraînement. Le jeune hockeyeur du Vityaz aurait trouvé la mort suite à une bagarre qui aurait éclaté dans les vestiaires avec ses coéquipiers.
Si le(s) fauteur(s) de troubles seront traduits devant la justice, il est peu probable que ces mineurs soient condamnés pénalement. En revanche, le staff pourrait être mis en cause car ils sont tenus d’assurer l’encadrement et la sécurité des joueurs, ils pourraient être alors poursuivis par négligence, comme le rappelle l’avocat Victor Naumov à Championat. D’ailleurs, la fédération russe a suspendu pour le moment les activités des formateurs de l’école de hockey du Vityaz, Dmitri Dubrovsky et Slava Kurochkin. Le bureau du procureur de la région de Moscou s’est saisi de l’enquête.
Dur de s’exporter en KHL
En 2014, les Jokerit d’Helsinki rejoignaient la KHL, réalisant d’ailleurs un très bon premier exercice en atteignant la demi-finale de conférence ouest. En 2017, le plan de financement du club finlandais arrive à terme, mais la situation financière du club est devenue catastrophique, à tel point que la poursuite de l’aventure en Ligue Continentale pourrait être remise en cause. Les Jokerit étaient-ils prêts pour les dépenses pharaoniques ? Sur ses deux premières années, la perte a été évaluée à 30 millions d’euros, et sur le seul exercice 2014-2015, les coûts d’exploitation, dont une bonne partie avalée par les frais de déplacement, ont atteint les 23 millions d’euros.
Comme tous les clubs hors-Russie de la KHL, les Jokerit sont devenus dépendants des financements extérieurs et il va falloir trouver de nouvelles bases solides pour renouveler le bail en KHL.
Modèle économique en EBEL avant de se fragiliser en passant en KHL, le Medvescak Zagreb, dont le capital russe est minime, n’a pas une situation plus enviable et pourrait bien retrouver le championnat autrichien élargi dès la rentrée prochaine. Son président Damir Gojanović a été suspendu par la ligue en raison des mauvais résultats mais, pour sa défense, il déplore le manque d’appui financier qui a noué les ambitions. D’ailleurs, l’effectif a été dégraissé pour stabiliser la situation financière, à tel point que le Medvescak terminait la saison avec seulement cinq défenseurs et trois lignes offensives.
Si le marché asiatique constitue une nouvelle porte d’expansion – un second club chinois est d’ailleurs envisagé – la survie des clubs « occidentaux » soulève bien des interrogations. La KHL demeure le deuxième championnat au monde, mais cela implique un partenariat financier extrêmement solide, d’autant plus aujourd’hui où les sanctions internationales envers la Russie ont une incidence majeure sur la santé économique du circuit et de ses clubs.
Pour certains, le départ d’une équipe d’un championnat national pour la KHL est perçu comme une perte d’identité. C’est un argument qui a été avancé lorsque les Jokerit ont quitté la Liiga. Et il est partagé jusqu’en Slovaquie où Richard Lintner, ancien joueur et désormais gestionnaire de l’Extraliga slovaque, a tenu des propos très critiques envers la Ligue Continentale. Lintner espère bien d’ailleurs un retour au bercail du Slovan Bratislava – qui a connu également des déboires financiers – ce dont doute le manager du Slovan Maros Krajci, satisfait de l’aventure KHL. Mais le plus dur n’est peut-être plus d’y entrer, mais d’y rester.