Après notre NHL Power Rankings, voici notre Cup Score. L’objectif est simple : définir qui a le plus de chances de gagner la coupe Stanley. Rien de moins.
De tels simulateurs existent déjà dans la communauté analytique qui gravite autour de la NHL, et les recettes sont bien gardées. Loin de vouloir copier qui que ce soit, nous avons donc construit notre propre modèle, à partir de rien, comme des grands*. À l’instar de notre Power Rankings, nous nous sommes plongés dans les saisons précédentes afin de définir quels étaient les traits communs aux équipes championnes, une gymnastique que nous avions déjà évoquée l’an passé à l’orée des playoffs.
Les résultats nous ont permis de définir ce que les champions avaient en commun, et quel poids donner à chaque indicateur afin de définir notre modèle de prédiction.
Attention, la suite de cet article contient quelques chiffres, mais je vous promets de faire aussi simple que possible. Ceux qui ont peur du mal de crâne, vous pouvez passer directement aux résultats, je ne vous en voudrais pas (trop).
Quels sont les points communs des champions ?
Nous l’avons déjà maintes et maintes fois répété, le gros point commun des équipes championnes ces 10 dernières années (depuis que les données sont disponibles en fait), est la possession du palet.
Sept fois en 10 ans donc, l’équipe qui a soulevé la coupe figurait dans le Top3 pour la possession en saison régulière. Rajoutons que Pittsburgh l’an passé était 6e pour la possession avant la blessure de Kris Letang, forçant le coach Sullivan à revoir (avec succès) sa stratégie de jeu.
Conclusion : les grandes équipes jouent bien, ce n’est pas une révélation… mais à quel point se différencient-elles des autres ? Pour prédire un champion, il faut ressembler à un champion.
Attention, les chiffres arrivent…
Quoi prendre en compte ?
Nous nous sommes basés sur les 5 dernières saisons. Pourquoi les 5 dernières années ? Parce que le jeu est en constante évolution, et que remonter au-delà de 5 ans mélangerait les époques, si l’on peut dire. Dernièrement, le jeu repose de plus en plus sur la qualité des chances (les buts anticipés), plutôt que sur la quantité (possession). À noter qu’une étude des 10 dernières années identifie de toute façon les mêmes indicateurs à conserver, seuls les poids de chacun changent.
Dans notre recherche des indicateurs pertinents, nous avons utilisé des index pour voir à quel point les équipes se différenciaient de la moyenne de la ligue, moyenne toujours symbolisé par un index de 100. Donc, plus un index dépasse 100, plus il est supérieur à la moyenne, plus il est inférieur à 100, plus il est faible.
Voici quelques exemples :
Les couleurs suffisent à comprendre que les équipes championnes ont mieux performé que les finalistes, les finalistes de conférence, les demi-finalistes, etc. sur les indicateurs de possession, les buts anticipés, les buts marqués et encaissés, le pourcentage d’arrêts des gardiens ou le différentiel des pénalités. En revanche, la réussite aux tirs ou la performance des unités spéciales ne sont pas corrélées avec une coupe Stanley. Rien de surprenant car les unités spéciales ont moins d’importance en séries et le shooting % en série sera surtout à la merci du gardien d’en face.
Les buts anticipés contre ne ressortent pas positivement mais nous les avons conservés quand même. Pourquoi ? Parce que les Penguins de 2017 faussent la moyenne tellement ils étaient médiocres défensivement. Sur les 4 années précédentes, cet indicateur ressort vert comme les autres, ne pas en tenir compte serait une erreur.
Et pourquoi ne pas avoir utilisé le taux de possession ou de buts anticipés au total ? Nous aurions pu, mais séparer les composantes attaque/défense paraît essentiel car la dimension offensive est davantage corrélée à la Coupe que la dimension défensive. Les index des tirs tentés pour et des buts anticipés pour sont supérieurs à leurs pendants défensifs, ce qui signifie que les équipes championnes se détachent davantage du commun des mortels en termes offensif. Les attaques gagnent les coupes, Pittsburgh l’a encore montré l’an passé justement.
Ensuite, chaque indicateur est pondéré selon son importance dans le fait de gagner la coupe et, au final, chaque équipe se retrouve avec un « Cup score » avec lequel on peut classer les équipes de la plus susceptible à la moins susceptible de soulever le trophée.
Un champion toujours dans le top 3 du modèle
La dernière étape a bien-sûr été de valider le tout sur les dernières saisons, toujours en utilisant les 5 années précédentes à chaque fois. Voici les résultats :
Le vainqueur de la coupe Stanley figurait toujours dans le top 3 de notre Cup Score. Les mauvaises langues diront que ce n’est pas le 1er à chaque fois, mais s’il était possible de prédire avec exactitude un vainqueur, je serais adepte des paris sportifs et millionnaire à l’heure qu’il est… Et le sport ne serait pas intéressant à regarder.
Le finaliste de la coupe et un des deux finalistes de conférence tournent également autour du top 5 en moyenne, sachant que l’an dernier a réservé bien des surprises. Pas besoin de parler de stats pour s’en rappeler. Le 2e finaliste de conférence sort par contre souvent de nulle part. Concrètement, plus on remonte en arrière, plus le tableau des playoffs, notamment les oppositions entre équipes d’une même division, font que le modèle ne peut être linéaire. L’an passé, le modèle mettait Minnesota 1er favori, on se souvient du vol de Jake Allen et de St Louis au premier tour. Mais surtout, Washington 2e, Pittsburgh 3e et Columbus 4e se sont auto-éliminés dès les deux premières rondes. Cela laisse donc la place à des surprises en finale de conférence, comme Montréal 16e en 2014, Anaheim 19e en 2015 et Ottawa 20e en 2017.
Et l’histoire pourrait bien se répéter cette année…
Que dit le modèle pour cette saison ?
La semaine dernière, je vous aurais dit que Tampa Bay dominait les prédictions de la tête et des épaules. Mais le petit passage à vide des Bolts fait que Vegas leur a chipé la place de numéro un en date du 24 janvier. Quoi qu’il en soit, le trio Vegas, Tampa, Boston est solidement installé comme trio de tête et le champion pourrait donc être parmi ces trois équipes là, sachant que Tampa et Boston croiseraient le fer dès le 2e tour.
Dallas vient près de 20 points derrière. Les Stars sont solides à tous points de vue, même si l’offensive n’est pas leur qualité première. Chicago n’est pas loin en embuscade, grâce à ses capacités offensives et malgré les carences défensives (comme Pittsburgh l’an passé). La blessure de Corey Crawford pourrait tout de même avoir changé la donne pour des Hawks qui doivent déjà se qualifier avant de penser à la coupe, ce qui semble en fait bien compromis à l’heure actuelle.
La suite du classement est serrée, avec un groupe homogène composé de St Louis, Calgary, Winnipeg, San José et Philadelphie. La première équipe de la division Métropolitaine est donc 10e favorite…
Comme l’an passé, Nashville ne sort pas favorablement dans notre modèle en raison du manque de qualité dans leurs chances offensives. Pittsburgh est seulement 17e pour les mêmes raisons, n’ayant plus le mordant des saisons passées, surtout que le Power play ne rentre pas ici en ligne de compte.
Il reste 35-40 matchs pour affiner les résultats et nous vous tiendrons bien évidement informés chaque semaine d’ici avril.
PS : si vous misez 1 million de dollars que l’une des équipes du top3 va gagner la coupe et que c’est le 4e qui soulève le trophée, nous rejetons toute responsabilité…
* Toutes les données utilisées pour les recherches proviennent de https://corsica.hockey/
 
			 
                                





























 
			














