Après avoir disposé de Mulhouse mardi (5-2), les Brûleurs de Loups enchaînent avec une deuxième rencontre à Pôle Sud en recevant les Jokers de Cergy, actuels quatrièmes de la Ligue Magnus. Les deux équipes devaient s’affronter la semaine dernière à l’Aren’Ice mais la multiplication des cas de COVID dans l’équipe grenobloise a conduit au report de la rencontre. Grenoble a remporté les deux premiers matchs entre les deux équipes (3-1 à Cergy en début de saison et 5-1 lors de la première manche à Pôle Sud).
Le chassé-croisé continue dans le vestiaire grenoblois : Adel Koudri et Lucien Onno qui ont joué mardi sont absents ce soir alors que Joël Champagne effectue son retour sur la glace plus tôt que prévu après sa blessure à Mulhouse le 28 décembre suite à une charge de Labelle. Une bonne nouvelle pour Jyrki Aho qui a du mal depuis le début de saison à pouvoir aligner une équipe au complet. Du côté des Jokers, la reprise a également été victorieuse avec un succès mardi contre Anglet (5-4). Pour ce match, Jonathan Paredes devra se passer de Timothée Franck et Charles Levesque. C’est le deuxième match à Pôle Sud avec une jauge réduite à 2000 spectateurs, restrictions sanitaires obligent.
Dès le coup d’envoi, ce sont les Jokers qui se mettent en action : sur l’aile gauche, Denny Kearney centre devant la cage pour Aku Kestilä mais Stepanek fait l’arrêt à bout portant. Puis c’est Tuukka Rajamäki qui sollicite le portier grenoblois sur une contre-attaque. Après avoir été pris à froid, les Brûleurs de Loups essaient de ramener le palet en zone offensive mais ce sont les Jokers qui se montrent les plus dangereux avec un lancer de la bleue de Jules Lefebvre, bloqué sans rebond par Stepanek.
Cergy est récompensé lorsqu’une pénalité est appelée contre Hardy pour une faute sur Tait. Deschamps et Petit s’accrochent le long de la bande et sont envoyés également en prison tout comme Jalasvaara qui écope d’une méconduite. Après de longues délibérations arbitrales, les Jokers se retrouvent en double supériorité numérique pendant deux minutes. Une belle occasion pour Cergy d’ouvrir le score. Le palet circule bien en zone offensive, Diffley tente sa chance de loin mais Stepanek bloque le lancer. Le portier grenoblois se montre très solide dans sa cage. Rajamäki ne cadre pas son tir en bonne position et les Jokers laissent filer l’opportunité après un gros travail du boxplay grenoblois.
De retour à cinq contre cinq, Da Costa tente un tir du revers mais Stepanek est sur la trajectoire. Les esprits s’échauffent une nouvelle fois. Brayden Sherbinin se fait sanctionner par une pénalité majeure pour un balayage sur Poukkula. Dans la foulée, Tuppurainen est accroché par Da Costa. C’est au tour des Brûleurs de Loups d’évoluer à 5 contre 3. Rouhiainen lance de la bleue, Aurélien Dair manque une cage grande ouverte. Ylönen réalise des arrêts importants et Cergy tue la pénalité de Da Costa mais la pénalité majeure continue de se dérouler. Damien Fleury accélère et laisse en retrait à Aurélien Dair dont le tir instantané surprend Ylönen (1-0, 11’34).
Dans la foulée, une déviation de Champagne sur une passe de Tuppurainen est bien bloquée par Ylönen. Cergy peut repartir à l’offensive avec Kearney qui fait le tour de la cage. Damien Fleury accroche Diffley en zone offensive et rejoint la prison. Supériorité numérique pour Cergy qui a une chance de se relancer. Mais les Jokers sont bien près de se faire surprendre par un contre à 2 contre 1 entre Champagne et Dair. Stepanek passe deux minutes assez tranquilles. Mais alors que Fleury revenait sur la glace, Hordelalay arrive à ressortir le palet pour Da Costa qui a un boulevard pour aller vers la cage et ajuster Stepanek (1-1, 17’11). Gros loupé de la défense grenobloise complètement absente sur l’action.
Tout est à refaire pour les Brûleurs de Loups qui repartent à l’attaque avec Tuppurainen et Dair à 2 contre 1 mais la passe de trop fait échouer l’action. Dans la dernière minute, Lefebvre s’avance et lance… sur le poteau qui renvoie le palet sur Stepanek, pas malheureux sur le coup. Après un tiers équilibre et haché par les pénalités, les deux équipes rentrent au vestiaire sur un score de parité.
Dès le début de la deuxième période, le match s’emballe : sur une contre-attaque rapidement jouée, Tuppurainen donne le palet dans le tempo à Aurélien Dair qui devance les défenseurs cergypontains et s’en va battre Ylönen d’un tir croisé au ras du poteau (2-1, 20’43). Une minute plus tard, après un bon lancer de Kauppila, bloqué par Stepanek, l’engagement est gagné en zone offensive par Cergy : Kearney gratte le palet, laisse en retrait à Kestilä qui conclut de près (2-2, 21’48).
Dylan Fabre ressaie de relancer immédiatement les Grenoblois avec une grosse accélération sur l’aile gauche mais Ylönen réalise un bel arrêt. Dans la foulée, Vincent Melin accroche Kyle Hardy derrière sa cage. Les Grenoblois ne se font pas prier pour installer rapidement le jeu de puissance : sur un décalage parfait de Rouhiainen, Aurélien Dair reprend en one timer et transperce Ylönen pour son premier « coup du chapeau » en carrière (3-2, 22’53).
La défense de Cergy semble groggy car elle n’est pas repositionnée sur l’action suivante : à peine l’engagement donné, Baylacq décale Dylan Fabre dont le lancer vient s’écraser sur le poteau alors qu’Ylönen semblait battu. Le portier cergypontain se couche sur le palet, l’action est revue à la vidéo par les arbitres pour voir si le palet a franchi la ligne. Le but n’est finalement pas accordé. Ylönen relâche le palet face à Siraudin et se retrouve de nouveau en danger. Cergy réagit enfin avec une reprise d’Abramov à bout portant mais Stepanek repousse. Les Brûleurs de Loups sont plus tranchants : sur un palet bloqué à la ligne bleue par Poukkula, ce dernier sert Deschamps dans l’axe dont le lancer est bloqué par Ylönen.
Les Jokers n’arrivent pas à sortir le palet de leur zone défensive et ce qui devait arriver arriva : Deschamps récupère le palet derrière la cage et trouve Damien Fleury démarqué. Le meilleur marqueur grenoblois marque en lucarne (4-2, 25’59). L’écart au score commence à enfler en faveur des locaux alors que le jeu va d’une cage à l’autre avec des défenses en souffrance. Les Grenoblois sont en pleine confiance : après un gros travail derrière la cage, Baylacq sert Munoz, encore une nouvelle fois tout seul face à la cage. Il ne manque pas l’occasion d’ajuster Ylönen à bout portant (5-2, 29’04).
C’est le but de trop pour Sebastian Ylönen qui sort, remplacé par Patrick Munson alors que Jonathan Paredes demande un temps mort après le début de tiers calamiteux des Jokers (quatre buts encaissés en moins de dix minutes). Sur l’engagement, Janne Jalasvaara et Aurélien Dorey se percutent violemment. Le défenseur de Cergy a du mal à récupérer de la violence du choc et finit par se relever. Jalasvaara est pénalisé pour une charge au niveau de la tête qui vaut 2’+10′. Comme il s’agit de sa deuxième méconduite du match, il doit regagner les vestiaires. Le boxplay grenoblois effectue un bon travail mais se fait surprendre par un 2 contre 1 entre Kearney et Hordelalay. Stepanek parvient à se coucher sur le palet et la pénalité est finalement tuée.
La seconde partie du tiers est plus calme. Stepanek est sur la trajectoire d’une belle contre-attaque de Ryan Tait. Les Jokers se découvrent et les espaces sont nombreux pour les attaquants grenoblois à l’image de Damien Fleury qui entre en zone plein axe et lance… sur le poteau de la cage gardée par Munson. Ce n’est que partie remise alors que le rythme retombe en fin de tiers : dans la dernière minute, Hardy envoie une passe laser à Deschamps qui reprend à bout portant (6-2, 39’04). Avec cinq buts encaissés en un tiers, la défense des Jokers a explosé et Grenoble a pris un avantage sans doute décisif.
L’écart conséquent au score a enlevé une bonne partie du suspense. Brien Diffley part en deux contre un mais Baylacq bloque bien la possibilité de centre et Stepanek parvient à se saisir de la rondelle. Les Brûleurs de Loups ont serré les vis en défense, et les opportunités se font rares pour les Jokers avec peu d’espaces. Une belle accélération d’Aku Kestilä côté droit permet de faire la différence mais l’attaquant finlandais de Cergy bute sur Stepanek, parfait en ultime rempart. Et pour compliquer les affaires des Jokers, Hordelalay se fait sanctionner pour un cinglage sur Deschamps. Grenoble en profite pour faire défiler un peu plus le chrono sans forcément chercher à marquer un but supplémentaire. Champagne en bonne position trouve tout de même le petit filet extérieur mais la pénalité est tuée facilement par les Jokers.
Dans cette troisième période où il ne se passe pas grand-chose, un une-deux parfaitement joué entre Julien Munoz et Flavian Dair se termine par un but du dernier nommé sur un tir de poignet dans l’axe (7-2, 53’40). Cette fois, tout espoir de retour de Cergy est définitivement envolé. À défaut de faire briller leur attaque, les Jokers essaient de retrouver une assise défensive dans ce tiers sans beaucoup de rythme ni d’enjeu. Les Isérois se contentent de bloquer le palet à la ligne bleue et maintenir le jeu en zone neutre. Munson bloque un lancer lointain de Tartari au milieu du trafic. Dans les dernières minutes les Jokers essaient de retrouver un peu d’allant offensif mais sans pour autant forcer le verrou défensif installé par les Grenoblois qui assurent tranquillement leur victoire.
Après une première période compliquée et hachée par les pénalités, les Brûleurs de Loups ont fait exploser la défense des Jokers au début du deuxième tiers-temps. Quatre buts marqués en dix minutes, cinq dans ce tiers médian où les Grenoblois ont fait une démonstration de force de frappe offensive face à une défense il est vrai complètement dépassée. Aurélien Dair a été le grand bonhomme de la rencontre avec un triplé mais quatre autres buteurs (son frère Flavian, Fleury, Deschamps et Munoz) ont montré que le danger pouvait venir de toutes les lignes. Défensivement, les Isérois ont eu quelques trous, notamment sur les deux buts de Cergy, mais Stepanek était là pour colmater les brèches et l’assise défensive a été retrouvée au troisième tiers. Une victoire convaincante au final qui constitue une très bonne préparation pour le déplacement à Rouen mardi.
Les Jokers ont dominé la première période en se montrant plus tranchants même s’ils n’ont pas réussi à capitaliser sur leurs opportunités en supériorité numérique. Pendant vingt minutes, ils ont réussi à maîtriser l’attaque iséroise, ne concédant qu’un but au cours d’une infériorité numérique de cinq minutes. Mais au début de la deuxième période, ils ont perdu leurs repères défensifs, coupables sans doute de vouloir trop ouvrir le jeu, ce qui ne pardonne pas face à l’offensive grenobloise. Absence de marquage devant la cage, repli défensif déficient, les Jokers ont passé un deuxième tiers compliqué qui leur a ôté toute chance. Ylönen, remplacé par Munson, a connu de meilleures soirées. Pourtant le potentiel offensif est bien présent à l’image de la première ligne Rajamäki – Kestilä – Kearney mais cela n’est pas suffisant. Il faudra resserrer les vis la semaine prochaine face à Briançon et Mulhouse, deux matchs que les Jokers doivent gagner pour rester dans le haut du tableau.
Désigné MVPs du match : Aurélien Dair (Grenoble) ; Aku Kestilä (Cergy-Pontoise)
(Photos de Philippe Crouzet)
Commentaires d’après-match :
Jyrki Aho (entraîneur de Grenoble) : « C’était un bon match de hockey, il y a eu beaucoup de pénalités en première période. C’est bien d’avoir pu arriver à bien les gérer. Et on a eu notre moment quand c’était notre tour d’être en power-play. C’est mieux que je ne dise rien au sujet de l’arbitrage, je pense qu’ils ont essayé de faire de leur mieux. Il y aura un moment où on commencera à parler des play-offs mais c’est encore trop tôt. C’est le même jeu mais un monde différent, on joue sans arrêt contre la même équipe, il faut penser différemment à ce moment. Mais on a encore ces matchs en saison régulière, on doit encore à apprendre à bien jouer. La troisième période était plus intelligente de notre part, c’était la bonne façon de gérer le match. Quand on contrôle le match, on n’a pas grand-chose à faire, il suffit d’être intelligent en défense ou avec le palet. Oui, c’est sûr, la deuxième période était fun pour les spectateurs. Mais on doit avoir un meilleur équilibre, on leur donnait trop d’occasions, ce n’est pas la bonne façon de jouer. Aurélien, vous pouvez lui demander comment la semaine s’est passée pour lui. Mais je suis content pour lui qu’il marque des buts. Les choses basiques sont les plus importantes. Quand on arrive à les faire, on obtient des résultats. »
Aurélien Dair (attaquant de Grenoble) : « La semaine était compliquée pour ma part, ce n’était pas une bonne semaine d’entraînement. Je pense que j’ai eu pas mal de gars dans le vestiaire qui ont su me remettre dans le droit chemin donc au final je me suis pas pris la tête ce soir et ça allait mieux. C’est mon premier hat-trick mais j’ai été beaucoup aidé ce soir, j’ai été chanceux car j’ai eu beaucoup d’occasions avec beaucoup de palets devant la cage donc merci aux gars qui m’ont servi. C’est le premier mais je n’espère pas le dernier ! On verra par la suite comment ça se passe. Il y a des beaux CV autour de moi sur ma ligne mais je me prends pas la tête, ils savent que je suis un peu le jeune de ma ligne. Je suis là pour patiner et mettre un peu d’énergie et ils me font entièrement confiance, ils me disent ce que je dois améliorer. Le premier tiers a été long pour nous et pour tout le monde mais c’est comme ça, il faut rester dedans. On a pris une petite brasse mais on est entrés sur la glace au deuxième tiers pour commencer un match, on va dire, mettre le plus de buts et ne pas en prendre. Contre Rouen, ce n’est pas la même ambiance, c’est le classico du hockey français et c’est sûr que ça ne va pas être le même match mais pour la confiance c’est pas mal. C’est vrai qu’on deuxième tiers on a été bons offensivement mais mauvais défensivement, on a laissé beaucoup de rushs à Cergy, ils sont partis facilement à trois ou quatre contre deux. Au troisième tiers, on n’a mis qu’un but mais on a mieux joué défensivement, on n’avait pas besoin de mettre plus de buts, on devait jouer à cinq compact et c’est ce qui s’est passé. »
Grenoble – Cergy-Pontoise 7-2 (1-1, 5-1, 1-0)
Vendredi 14 janvier 2022 à 20h à Pôle Sud. 2000 spectateurs.
Arbitrage de Laurent Garbay et Pierre Dehaen assistés de Gwilherm Margry et Éric Briolat
Pénalités : Grenoble 40’ (8’+10’, 2’+20’, 0’), Cergy-Pontoise 43’ (4’+10’+5’+20’, 2’, 2’)
Tirs : Grenoble 38 (10, 15, 13), Cergy-Pontoise 29 (13, 6, 10)
Engagements : Grenoble 32 (11, 11, 10), Cergy-Pontoise 35 (14, 10, 11)
Évolution du score :
1-0 à 11’34 : A.Dair assisté de Fleury et Hardy (sup. num.)
1-1 à 17’11 : Da Costa assisté de Kearney et Hordelalay
2-1 à 20’43 : A.Dair assisté de Tuppurainen
2-2 à 21’48 : Kestilä assisté de Kearney et Rajamäki
3-2 à 22’53 : A.Dair assisté de Rouhiainen et Fleury (sup.num.)
4-2 à 25’59 : Fleury assisté de Deschamps et Bisaillon
5-2 à 29’04 : Munoz assisté de Baylacq et Bisaillon
6-2 à 39’04 : Deschamps assisté de Hardy et Tartari
7-2 à 53’40 : F.Dair assisté de Munoz et Hardy
Grenoble
Attaquants :
Markus Poukkula – Nicolas Deschamps (4’) – Damien Fleury (A) (2’)
Jani Tuppurainen – Joël Champagne (C) – Aurélien Dair
Dylan Fabre – Julien Baylacq – Julien Munoz
Flavian Dair – Matias Bachelet – Paul Siraudin
Défenseurs :
Janne Jalasvaara (A) (2’+10’+20’) [puis Baylacq] – Jere Rouhiainen
Kyle Hardy (2’) – Sébastien Bisaillon
Christophe Tartari – Antoine Fertin
Gardien :
Jakub Stepanek
Remplaçant : Raphaël Garnier (G). Absents : Malo Ville (épaule), Peter Valier (phlébite), Sacha Treille (main), Lucien Onno (main), Adel Koudri.
Cergy-Pontoise
Attaquants :
Tuukka Rajamäki – Aku Kestilä – Dennis Kearney (A)
Pierre-Charles Hordelalay (2’) – Steven Owre (10’) – Ryan Tait
Norbert Abramov – Louis Petit (2’) – Thomas Suire
Kévin Da Costa (C) (2’) – Paul Schmitt
Défenseurs :
Brien Diffley – Vincent Melin (2’)
Brayden Sherbinin (5’+20’) [puis Da Costa] – Aurélien Dorey
Antti Kauppila – Jules Lefebvre
Gardien :
Sebastian Ylönen puis Patrick Munson [de 29’04 à 60’00]
Absents : Timothée Franck, Charles Levesque.