Nos traditionnelles équipes-types des play-offs comptent un seul joueur n’appartenant pas aux finalistes. Matija Pintaric reste le joueur le plus irréprochable de la saison rouennaise, solide de bout en bout malgré l’accumulation des compétitions. Il n’aura pu éviter la débâcle au septième match de la demi-finale contre Angers, mais conserve les meilleures statistiques en play-offs avec 93,6% d’arrêts. Il reste une référence du haut niveau.
Bien qu’il n’ait pas joué les quarts de finale contre Bordeaux et qu’il n’ait pas forcément le meilleur pourcentage d’arrêts car il prend moins de tirs que les autres, Jakub Stepanek a été le meilleur gardien sur la finale, notamment en dominant son vis-à-vis angevin Evan Cowley sur les 2 séances de tirs au but des matchs 3 et 4 qui ont fait la différence au final.
Déjà très bon en saison régulière, Neil Manning s’est imposé comme le patron de la défense des Ducs en playoffs. Pourtant pas le plus imposant des défenseurs de la ligue mais très mobile, il a rarement été pris à défaut par les attaquants adverses. Installé à la pointe de la première unité de jeu de puissance, il a organisé la supériorité des Ducs, servant Torquato d’un côté et Llorca de l’autre. Il a aussi marqué des buts importants lors des matchs 2 et 6 des demi-finales, puis lors du match 3 en finale.
Toujours très solide défensivement, Vincent Llorca a pris une envergue offensive en séries avec un énorme temps de jeu et une bonne discipline. Il a remplacé avec succès Danick Bouchard, complètement éteint, dans le cercle gauche sur la première unité du jeu de puissance des Ducs. Le « shérif » du vestiaire angevin a marqué trois buts en demi-finale et délivré quatre passes décisives en finale. Comme Manning, il totalise 12 points en 16 matchs de playoffs, pas mal pour un défenseur au profil habituellement plutôt défensif, devenu très complet.
À Grenoble, il est très difficile de choisir les meilleurs défenseurs tant les trois blocs ont été bons et homogènes. Jere Rouhiainen a le meilleur +/- avec +16. On l’a vu dans un rôle plus défensif que pendant la saison régulière mais il a été constant avec une vitesse précieuse face à des équipes qui patinent bien. Bisaillon est toujours extrêmement propre dans un rôle plus défensif et Hardy est comme d’habitude celui qui met le plus de points.
Curieusement, sans que cela se voie au niveau des stats, le plus dominant est sans doute Maxim Lamarche. Toujours bien placé défensivement, très bon dans la relance. C’est pas flashy, juste ce qu’il faut de physique, très bon techniquement, propre et difficile à passer. Crinon est trop pénalisé même si son apport physique est indéniable, surtout en play-offs. Et Jalasvaara, très propre et rugueux comme on pouvait s’y attendre mais discipliné même s’il manque un peu de vitesse.
À Grenoble, trois attaquants ont été au-dessus du lot pendant les playoffs. Nicolas Deschamps et Damien Fleury constituaient déjà le duo infernal depuis le début de saison. Et ils ont été sur la même lignée en play-offs en finissant à +19 et +18. Sacha Treille a été désigné MVP de la finale par la fédération, il a pesé dans les matchs lorsqu’il le fallait, avec son efficacité offensive, son sens du but et sa présence physique quand ça devenait un peu chaud.
Avec 21 points en 16 matchs, Zach Torquato a tout simplement terminé meilleur pointeur des playoffs. Alors qu’il n’avait inscrit que 26 points en 44 matchs de saison régulière, le centre canadien, arrivé du deuxième niveau suisse à l’intersaison, s’est révélé comme le détonateur des Ducs en élevant son niveau de plusieurs crans en phases finales. Excellent aux mises au jeu et responsable défensivement, il a été une menace constante pour les défenses adverses, notamment en supériorité numérique en variant lancers frappés chirurgicaux et passes millimétrées pour les déviations de Ritz dans l’enclave ou pour Llorca côté opposé.
Il y en a un qui a bluffé tout le monde lors de la finale, c’était Jani Tuppurainen qui à 42 ans a paru être parfois le joueur le plus en jambes, marquant souvent des buts décisifs. Il a clairement élevé son niveau de jeu par rapport à la saison régulière et a montré qu’il était un joueur extrêmement complet, avec un leadership extrêmement précieux sur la glace. Tuppurainen a un peu été le couteau suisse de l’attaque grenobloise. Il a souvent évolué à l’aile droite (avec Treille et Champagne) mais a aussi remplacé Poukkula à l’aile gauche par moments (avec Deschamps et Fleury) et a même joué ponctuellement au centre matchs lorsque Champagne et Koudri étaient blessés.
Dylan Fabre, le petit jeune qui monte, a quant à lui confirmé une belle saison régulière. Il a raté sur blessure la série contre Bordeaux mais ensuite il a pris de plus en plus de responsabilités en marquant des buts importants contre Angers au point de se voir même confier les tirs au but qu’il a réussis avec succès (et culot).
Première équipe-type : Matija Pintaric (Rouen) / Vincent Llorca (Angers) – Neil Manning (Angers) / Sacha Treille (Grenoble) – Nicolas Deschamps (Grenoble) – Damien Fleury (Grenoble).
Deuxième équipe-type : Evan Cowley (Angers) / Jere Rouhiainen (Grenoble) – Maxim Lamarche (Grenoble) / Dylan Fabre (Grenoble) – Zach Torquato (Angers) – Jani Tuppurainen (Grenoble).