Le premier match de cette finale au meilleur des 5 manches a produit une grande partie. Munich a joué un bon tour aux Eisbären en renversant la vapeur et allant s’imposer 3-4, alors que Berlin menait 3-0. Don Jackson a félicité le mental et la volonté de ses joueurs. Mais le défenseur Konrad Abeltshauser a aussi regardé le détail et sait que tout est important. Il leur faudra insister sur la qualité des passes et la capacité à sortir le palet, proprement, de leur zone : « Les rondelles doivent sortir. Le hockey sur glace des séries éliminatoires signifie jouer droit devant. ».
Mais ce match 2 en terre bavaroise s’annonce comme un sacré défi car les Berlinois ont démontré une qualité importante. Les Eisbären ont conclu avec le meilleur rendement à l’extérieur de toute la ligue en saison régulière. En tout cas Serge Aubin tient lui aussi à effacer les détails qui ont provoqué des buts contre son équipe, et la détermination reste bien présente : « Nous avons analysé le match. Nous ne ferons plus les petites erreurs que nous avons commises. On respecte Munich, mais on n’a pas peur. Le changement de ligne avant le deuxième but encaissé n’était pas optimal. On ne fait normalement pas d’erreurs comme ça. Mais c’est du hockey sur glace. Les joueurs sont des êtres humains, pas des robots. Nous continuerons. »
À noter la présence en quatrième ligne berlinoise du jeune international U20 Bennet Roßmy. Il a débuté le hockey près de Dresde et est parti en République Tchèque dès les U16 à Litvinov. Il totalise cette saison 32 matchs de DEL. Il aussi joué 34 matchs en DEL2 avec le club partenaire des Lausitzer Füchse (les renards de Lusace) et inscrit 25 points.
Les deux équipes sont bien en place et jouent du physique dans les conquêtes de puck. Et c’est dans une de ces batailles que Daryl Boyle conquiert la rondelle face à Roßmy à la ligne bleue défensive. Le jeu remonte vite et Ben Street sert Trevor Parkes. L’Américain trouve la lucarne des cages de Niederberger (12’02 : 1-0). Mais la réponse est immédiate, Berlin compte ne rien lâcher. C’est suite à un combat dans la bande que Leo Pföderl chipe le palet et parvient à ressortir vers le slot dans un dribble fantastique. En plein déséquilibre, il projette la rondelle à la cage pour un but incroyable (12’37 : 1-1). Le palet semble tout de même dévié par le corps de Max Kastner.
Grâce à un nouveau revirement du jeu pour les Berlinois, la zone défensive est évacuée par Blaine Byron. Il remonte le puck et tire à la cage. Pföderl est encore à l’affût pour utiliser le rebond. Dans la continuité de l’action, Haukeland parvient à multiplier les blocages de tirs avec ses bottes malgré un fort regroupement devant lui (17’50).
Les deux équipes se tiennent au coude à coude, et dans le début de la deuxième période, Munich profite d’un power-play. Le palet est envoyé dans le fond, gagné et transmit à Redmond qui envoie un lancer surpuissant à la cage. Niederberger dévie du bouclier (23’53). Le jeu est intense, les occasions se multiplient mais aucune équipe ne veut lâcher. Les dangers s’accumulent tout de même autour de la cage de Haukeland avec un tir de Hördler dans le trafic, une entrée dans le slot de Pförderl conclue par un tir du revers. Berlin profite de la multiplication des pénalités sifflées contre Munich, mais les Bavarois ne craquent pas. Ils tiennent défensivement et Haukeland démontre sa solidité dans ces moments importants.
En troisième période, pas le temps de souffler, ou bien de finir sa currywurst /frites (saucisse au curry typique en Allemagne). L’organisation du jeu de puissance berlinois est bien « huilée ». Nielsen laisse le palet à Pföderl, encore lui, qui tire pour la déviation de… Nielsen, revenu juste devant le portier munichois (40’53 : 1-2). Berlin a bien entamé la période et concrétise sa séquence de domination. Munich ne parvient pas à revenir au score. Les ours imposent de la puissance et un forechecking intense. Le temps passe et la pendule avance. Là encore, l’échec-avant imposant provoque une mauvaise passe. Szuber est coincé par Pföderl près de la bande, mais en évacuant le palet, sous pression, il renvoie directement vers Kai Wissmann. Celui-ci décoche un tir tendu, dévié du bouclier par Haukeland (43’50).
Les joueurs de Jackson jouent le tout pour le tout. Le jeu repart de derrière la cage avec Fred Tiffels qui transmet le palet dans une série de dribbles. Ben Street remonte dans la zone offensive avec une très bonne conservation du puck, malgré la défense de Manuel Wiederer. Entre temps, Haukeland sort de ses cages pour créer le surnombre. Tiffels est revenu pour shooter sur Niederberger. Le rebond est exploité par l’inévitable Trevor Parkes qui provoque une folie indescriptible (57’47 : 2-2). Avec Munich, rien n’est jamais joué, et les Red Bulls ont souvent démontré des qualités pour marquer en fin de temps règlementaire. En fin de match Wiederer et Hager en viennent aux mains. La pression est énorme pour finir la rencontre.
Le momentum bascule pour la mort subite. Sur une entrée de zone parfaite, Gogulla hérite du puck face au gardien mais Niederberger dit non en déviant de la jambière (72’15). Mais la solution va venir une nouvelle fois de l’échec avant. En zone offensive, Matt White gène considérablement la passe d’Abeltshauser. Wissmann parvient à reconquérir la rondelle. Il transmet à Nielsen qui fusille Haukeland (83’37 : 2-3).
C’est le coup de tonnerre, Munich est revenu dans le match mais Berlin a parfaitement joué sa partition. Konrad Abeltshauser avait donc bien raison, mais cette fois aux dépens des Red Bulls. Cette finale est digne d’une grande finale et chaque équipe a les qualités intrinsèques qui en font de grands champions. Bref rien est joué !
Le match 3 repart donc se jouer à Berlin.
Commentaires d’après-match :
Serge Aubin (entraîneur de Berlin) : « Je suis très fier de la performance de mes joueurs. Nous avons très bien joué tout au long du match. Après l’égalisation malheureuse, on a fait preuve de caractère dans le temps additionnel. Quand on travaille en équipe et que chacun fait son job, on est une très bonne équipe. Nous devons le montrer à nouveau demain. Maintenant, nous jouons à nouveau dans notre arena, avec nos fans derrière nous. Ils nous donneront de l’énergie, tout comme ils l’ont fait avec brio à Munich aujourd’hui. »
Frans Nielsen (attaquant de Berlin) : « Aujourd’hui, nous avons joué l’un de nos meilleurs matchs de la saison. Nous avons joué dur et n’avons pratiquement pas commis d’erreurs, c’était vraiment bien. Cela aurait été amer si nous avions perdu aujourd’hui. »
Don Jackson (entraîneur de Munich) : « Nous avons marqué le premier but important et imposé le rythme dans les dix premières minutes, mais les deux pénalités du premier tiers ont redonné de l’énergie adverse. Nous avons travaillé dur pour revenir, shift après shift. Au final, une erreur nous a coûté la partie. Mais dans la série, c’est 1-1. Tout va bien. Nous prenons l’avion pour Berlin ce soir, dormons là-bas et jouerons le prochain match demain soir. »
Frank Mauer (attaquant de Munich) : « C’est une pilule dure à avaler quand on perd le match en prolongation. Mais ce sont les séries éliminatoires, c’est la finale. Personne ne s’attendait à ce que nous en gagnions trois de suite. Berlin joue aussi agressivement que nous, c’est plaisant, c’est comme ça qu’il faut faire. »
Justin Schütz (attaquant de Munich) : « Notre capacité à convertir les occasions n’a pas été assez bonne, surtout dans le deuxième tiers. Dans une finale, vous devez utiliser les opportunités de supériorité numérique car les unités spéciales peuvent faire la différence. »
Munich – Berlin 2-3 après prolongations (1-1, 0-0, 1-1, 0-0, 0-1)
Dimanche 1er mai 2022 à 19h30 à la Olympia Eishalle. 5533 spectateurs.
Arbitres : Sean MacFarlane (USA) et Aleksi Rantala (FIN) assistés d’Andreas Hofer et Marius Wölzmüller
Pénalités : Munich 15′ (4’, 2’, 5’, 4’) ; Berlin 15′ (0’, 8’, 5’, 2’)
Tirs : Munich 29 ; Berlin 49
Évolution du score :
1-0 à 12’02 : Parkes assisté de Tiffels et Street
1-1 à 12’37 : Pföderl assisté de Noebels et Byron
1-2 à 40’53 : Nielsen assisté de Pföderl et Byron (sup. num.)
2-2 à 57’47 : Parkes assisté de Tiffels et Street (sup. num.)
2-3 à 83’37 : Nielsen assisté de White et Wissmann
Munich
Attaquants :
Austin Ortega – Ben Smith – Yasin Ehliz (4’)
Justin Schütz (-1) – Patrick Hager (5’) – Filip Varejcka
Trevor Parkes (+2, 2’) – Ben Street (+2) – Frederik Tiffels (+2)
Frank Mauer (-1) – Max Kastner (-1) – Philip Gogulla (-2)
Défenseurs :
Jonathon Blum – Max Daubner (2’)
Daryl Boyle – Andrew McWilliam
Zach Redmond (2’) – Konrad Abeltshauser
Maksymilian Szuber
Gardien :
Henrik Haukeland
Remplaçant : Danny aus Den Birken (G). Absents : Yannic Seidenberg, Nicolas Appendino, Andrew O’Brien (surnuméraires).
Eisbären Berlin
Attaquants :
Marcel Noebels (+1) – Blaine Byron (+1, 4’) – Leonhard Pföderl
Matt White – Frans Nielsen – Kevin Clark
Giovanni Fiore (2’) – Zach Boychuk – Dominik Bokk
Bennet Rossmy (-1) – Sebastian Streu (-1) – Manuel Wiederer (5’)
Défenseurs :
Jonas Müller (+1) – Morgan Ellis (+1)
Frank Hördler – Kai Wissmann (+1)
Nicholas Jensen (-1, 2’) – Simon Després (-1, 2’)
Erik Mik (-1)
Gardien :
Mathias Niederberger
Remplaçant : Tobias Ancicka (G). Absents : Yannick Veilleux (blessé), Johan Södergran, Mark Zengerle (surnuméraires).