Fraîchement qualifiés en Coupe de France, les Gothiques retrouvent une fois de plus un Coliséum plein à craquer pour la réception des Rapaces en ce jour d’Halloween. Pour l’occasion, les joueurs amiénois arborent un magnifique maillot spécial arboré du masque de « Jason », protagoniste de la série de film « Vendredi 13 ». C’est aussi et surtout une opportunité de se recueillir à la mémoire de Adam Johnson, décédé en fin de semaine dernière lors d’un match en Grande-Bretagne. Les joueurs se réunissent donc dans le rond central, et une minute de silence émouvante est observée, rappel que ce sport que nous aimons est aussi un sport à risque.
Ce sont les visiteurs qui se portent à l’attaque les premiers et qui entrent mieux dans cette rencontre, et les Gothiques ont besoin de cinq bonnes minutes pour laisser passer la tempête. Durant ces cinq minutes, Fouquerel doit s’étendre de la botte après une belle déviation de Mugnet sur un lancer de la bleue de Nassivet, puis Correia, seul dans l’enclave, est trouvé par Vartiainen. L’ancien Lyonnais manque la cage, et cela marque le début du calvaire pour les Rapaces ce soir. Si l’attaque ne trouve pas la mire, ce n’est rien à côté des problèmes défensifs de cette formation alpine.
Le deuxième bloc des Gothiques, emmené par un Simonsen qui semble très en jambes, est le premier à se montrer dangereux par l’intermédiaire du duo Leborgne-Simonsen. Les deux joueurs se heurtent à la défense des Rapaces, mais la deuxième opportunité est la bonne : l’ailier formé à Courbevoie récupère le palet à sa bleue, prend de vitesse son défenseur, feinte le lancer et passe à Leborgne qui avait bien suivi au deuxième poteau. Ce dernier n’à qu’a pousser le palet dans le filet désert pour ouvrir le score (1-0, 7’05).
Quelques secondes après la mise au jeu, Gutierrez est pénalisé pour accrocher (7’18). Le premier bloc de supériorité ne trouve pas la faille, mais le deuxième entre en jeu. Suire prend le palet au milieu de la glace, entre en zone, glisse le palet entre les jambes de son défenseur, et enchaine avec un lancer du poignet à mi-hauteur entre la botte et le bouclier de Perhonen, qui ne peut rien faire. (2-0, 8’12).
Les hommes de Mario Richer continuent leur marche en avant, et asphyxient littéralement les Rapaces qui ne sortent plus de leur zone. Tessier dévie un palet lancé par Bault (13’20), et Perhonen, chanceux, voit le palet glisser entre ses jambière et sortir tout doucement de la cage en rasant le poteau. Quasiment chaque action des locaux se concrétise par un lancer à la cage (17 tirs dans ce tiers). À cinq minutes du terme de cette première période, on retrouve une fois de plus le deuxième bloc pour le troisième but des Gothiques (et la troisième assistance de Simonsen) : le trio s’installe dans la zone offensive pendant une bonne minute, puis Simonsen accélère et contourne la défense en tentant un dribble. Il perd la rondelle et un duel dans la balustrade s’engage, et il regagne la possession du palet, puis Leborgne ressort sur Niskala à la bleue. Le défenseur s’infiltre entre les deux cercles et lance à mi-hauteur entre la jambière et le gant de Perhonen, qui est une fois de plus trompé dans cette zone (3-0, 15’40).
Le tiers médian début à peine que Nicolas Leclerc est pénalisé pour faire trébucher (22’38). C’est là l’opportunité pour des gapençais inexistants de tenter de revenir dans cette rencontre, mais c’était sans compter sur le travail de Lavigne qui gagne de précieuses secondes en récupérant la rondelle dans sa zone et en se portant à l’attaque et en remportant les duels contre la balustrade. Plagnat, lui aussi habitué du jeu d’infériorité, récupère le palet dans la crosse d’un joueur des Rapaces, s’infiltre en zone offensive, tente un lancer pour glisser le palet entre les jambières de Perhonen, mais le grand finlandais fait l’arrêt. Puis, en toute fin de pénalité, Djemel récupère le palet alors que Leclerc sort de prison. Ce dernier reçoit une superbe passe à la ligne bleue et part en break. Son lancer à mi hauteur trouver le bouclier de Perhonen.
Les Gothiques ont l’ascendant dans quasiment tous les compartiments du jeu, remportent tous les duels et vont beaucoup trop vite pour des Gapençais à la peine, qui font donc des fautes, à l’image de Golicic pénalisé pour cinglage (29’30). D’autant que les malheurs des hommes d’Eric Blais ne s’arrêtent pas la : deux défenseurs cassent leur crosses en bloquant des lancers, ce qui fait que Gap jouent quasiment à 2 contre 5. Et cela se paye immédiatement, Simonsen, dans le cercle droit, trouve Tessier dans le cercle gauche, esseulé, qui peut armer tranquillement son lancer sur réception et trouver la lucarne de Perhonen (4-0, 30’28).
Tout n’est néanmoins pas parfait pour les Gothiques, qui ne sont pas dominateurs dans les engagements comme depuis le début de saison. Et lorsque l’on perd les mises au jeu défensives, cela devient dangereux, même contre une équipe qui passe à côté de son match. C’est le cas lorsque Lehtonen perd son duel dans le cercle face à Golicic, et que Joubert lance soudainement à la cage. Niskala tente de contrer ce shoot, mais cela gêne Fouquerel qui ne peut pas réagir à temps (4-1, 31’12).
Si ce but aurait pu relancer les visiteurs, il n’en n’est rien. Les locaux sont toujours aussi dominants et reprennent rapidement quatre longueurs d’avance. Lehtonen entre en zone, gagne son duel contre son défenseur et se dirige derrière la cage de Perhonen. Il voit Bouchard dans l’enclave et lui passe le palet du revers, et le capitaine des Gothiques termine cette action d’un lancer sur réception croisé puissant qui trompe Perhonen pour la cinquième fois de la soirée. (5-1, 35’36). Le gardien finlandais quitte la glace de rage d’être autant abandonné par sa défense.
Gaëtan Richard prend sa place entre les poteaux. Cependant, à peine entré, il est déjà mis à contribution. Une pénalité différée est appelée contre Gap, mais les Gothiques gardent le contrôle du palet. Niskala slap de la bleue et Richard fait un arrêt maladroit et le palet reste dans sa zone, et Bergeron, qui a bien suivi, propulse le palet dans les filets (6-1, 36’20). Mais une fois de plus, la mise au jeu est perdue par Leborgne, et Vartiainen s’infiltre en zone offensive à la gauche de Fouquerel. L’attaquant finlandais voit que Fouquerel couvre très mal son poteau et trouve la lucarne pour réduire l’écart. (6-2, 36’34).
À l’instar du premier tiers, le troisième tiers est bien entamé par les Rapaces qui ont senti un relâchement des hommes de Mario Richer. Le momentum change de coté, et ce sont les Gapençais qui mettent la pression en zone offensive. Sur un lancer de Langlais à la bleue, Gutierrez masque Fouquerel et dévie le palet au dernier moment (6-3, 42’35). Le match manque même de tourner en la faveur des Rapaces, pourtant complètement passés à côté des deux premiers tiers, lorsque Niskala est pénalisé pour retenir (48’26). Joubert, servi par Correia, trouve la jambière de Fouquerel. Heureusement pour les Gothiques, le portier est bien mieux inspiré que dans les deux premiers tiers et sort quelques arrêts importants lors de cette supériorité numérique. Ce relâchement aurait pu coûter cher, car à 6-4 la fin de match aurait pu être folle, et un match dominé aurait pu se transformer en défaite.
Heureusement pour les 3124 spectateurs, les Gothiques se ressaisissent et terminent bien mieux la rencontre. Tessier se montre par deux fois, et trouve tour à tour la jambière de Richard et le montant. Puis, ce sont Bouchard et Lehtonen en supériorité numérique qui tentent de redonner quatre buts d’avance aux Gothiques, mais une fois de plus Richard est solide sur sa ligne. Enfin, en toute fin de rencontre, en powerplay, on assiste à un modèle de construction en zone offensive. La mise au jeu est remportée, le palet circule, et Suire est trouvé par Lehtonen dans l’enclave. L’ancien de Cergy, très inspiré ce soir, dribble Richard et le trompe d’un superbe revers. (7-3, 57’57).
Les coéquipiers de Danick Bouchard enchaînent donc une quatrième victoire (dont trois en championnat), sur un match dominé quasiment du début à la fin. Un trou d’air en début de troisième tiers aurait pu coûter cher, mais tout est bien qui fini bien. Ce score de 7-3 ne reflète cependant pas la large domination des locaux dans cette rencontre, et met en exergue des largesses défensives, et un Clément Fouquerel qui peine à revenir à son niveau de Bordeaux. Cela est toutefois à nuancer, car les supporters amiénois ont été habitué à un des tous meilleurs gardien de la Ligue Magnus sur les dernières années, donc les exigences sont très certainement élevées pour ce poste. Place maintenant à un déplacement compliqué à Grenoble, où les Gothiques sont toujours en difficulté, avant la trêve.
Joueurs du match : Thomas Suire (Amiens), Chad Langlais (Gap).
Amiens – Gap 7-3 (3-0, 3-2, 1-1)
Mardi 31 octobre 2023 à 20h15 au Coliséum d’Amiens. 3124 spectateurs.
Arbitres : Alexandre Bourreau et Jérémy Rauline assistés de Thomas Simon et Jérémie Douchy
Pénalités : Amiens 8′ (0′, 2′, 6′) , Gap 14′ (2′, 6′, 6′)
Tirs : Amiens 43 (17, 17, 9) , Gap 21 (5, 9, 7)
Évolution du score :
1-0 à 07’05 : Leborgne assisté de Simonsen
2-0 à 08’12 : Suire assisté de Simonsen [sup. num.]
3-0 à 15’40 : Niskala assisté de Simonsen et Leborgne
4-0 à 30’28 : Tessier assisté de Simonsen et Lavigne [sup. num.]
4-1 à 31’12 : Joubert assisté de Golicic
5-1 à 35’36 : Bouchard assisté de Lehtonen et Suire
6-1 à 36’20 : Bergeron assisté de Niskala et Tessier
6-2 à 36’34 : Vartiainen assisté de Langlais
6-3 à 42’35 : Gutierrez assusté de Langlais et Vartiainen
7-3 à 57’57 : Suire assisté de Lehtonen et Maïa [sup. num.]
Amiens
Attaquants :
Thomas Suire – Matias Lehtonen – Danick Bouchard (C)
Zack Lavigne – Kaylian Leborgne – Tomas Simonsen
Bastien Maïa – Julien Tessier – Mathieu Boucher
Ilies Djemel – Antonin Plagnat – Rayan Belharfi
Défenseurs :
Dan Gibb (A) – Jared Freadrich
Jaakko Niskala – Justin Bergeron
Romain Bault (A) – Mathieu Mony
Nicolas Leclerc.
Gardien :
Clément Fouquerel
Remplaçant : Antoine Gilbert (G). Absent : Joey West (myocardite)
Gap
Attaquants :
Julien Correia (A) – Romain Gutierrez (C) – Thomas Vartiainen
Teemu Loizeau – Bostjan Golicic – Paul Joubert
Axel Tarabusi – Sébastien Rohat – Jordan Mugnier
Antonin Fine – Raphael Chauvel – Nathan Bermond-Gonnet
Défenseurs :
Chad Langlais – Valtteri Meisaari
Loris Chauvin – Fabien Bougeois (A)
Paul Nassivet – Nathan Cal
Gardien :
Samu Perhonen puis Gaetan Richard (G)
Absents : Olegs Sislannikovs, Léo Faure (blessés), Loïc Coulaud, Yohan Coulaud.