Les Brûleurs de Loups se sont qualifiés facilement pour les quarts de finale face à Amiens (4-0). Alors qu’ils attendaient de retrouver Angers pour une demi-finale très incertaine, ils retrouvent sur leur route les Boxers de Bordeaux qui sont venus à bout de Marseille en sept matchs (4-3). L’élimination surprise d’Angers contre Cergy (2-4) est la principale raison de ce changement de tableau et d’adversaire. Cette série de demi-finale aura un format un peu particulier puisque Bordeaux ne pouvant compter sur sa patinoire de Meriadeck pour les matchs 3 et 4, les rencontres ont été inversées. Malgré l’avantage de la glace acquis en saison régulière, les Brûleurs de Loups ont dû se déplacer à Meriadeck pour les matchs 1 et 2. Une mauvaise opération car ce sont bien les Boxers qui ont pris le meilleur départ dans cette série de demi-finale avec deux victoires 3-2 et 3-1.
C’est donc menés 0-2 dans la série que les Grenoblois retrouvent Pôle Sud, dix jours après leur dernier match à domicile contre Amiens. Stepanek étant malade, Garnier garde la cage depuis le début de la série, il sera encore devant la cage grenobloise ce soir. Adel Koudri, blessé contre Rouen lors du dernier match de saison régulière, est toujours absent. Devant le filet bordelais, Quentin Papillon a retrouvé sa place pour le match 2, alors que Beaudoin et Polodyan sont absents. Les quatre prochains matchs de la série ayant lieu à Grenoble, les Brûleurs de Loups n’ont plus droit à l’erreur s’ils veulent éviter de retourner à Bordeaux pour un match 7 de tous les dangers.
Le match débute avec une belle intensité et des duels âpres dans les bandes. Poudrier, bien placé près du slot, aurait pu ouvrir le score mais la défense grenobloise se dégage sans trop de difficulté. Les débats se déroulent essentiellement en zone neutre entre deux équipes qui se neutralisent. Les Brûleurs de Loups finissent par s’installer en zone offensive, sans conséquence pour une défense bordelaise bien positionnée. Lavoie prend un lancer lointain, bien détourné par Papillon.
Les Bordelais se montrent les plus dangereux avec une belle opportunité de Baptiste Bruche mais Garnier effectue un premier arrêt important. Mais sur un lancer complètement anodin de Kévin Spinozzi en direction de la cage, Raphaël Garnier se laisse surprendre par la trajectoire du palet (0-1, 06’29). L’ouverture du score est logique pour les Boxers même si c’est avec une belle réussite sur un centre-tir. Grenoble essaie de réagir avec Bachelet et Schmitt qui mettent la pression sur la cage mais Papillon reste vigilant. Les Brûleurs de Loups tentent de pousser pour égaliser. Hardy puis Lamarche prennent des lancers lointains captés par Papillon.
Les Boxers se laissent dominer mais se montrent plus tranchants dès qu’ils parviennent en zone offensive : Garnier est obligé de multiplier les arrêts sur un gros temps fort bordelais : Carry puis Pompéi le sollicitent sans que la défense grenobloise ne parvienne à remettre la crosse sur le palet. Et ce qui devait arriver arriva, sur une énième tentative en zone offensive, Prissaint finit par trouver le chemin des filets sur un palet remonté à la ligne bleue (0-2, 14’39). Les Boxers, nettement plus efficaces, prennent le large au tableau d’affichage.
Les Brûleurs de Loups tentent de réduire la marque en fin de tiers. Loïc Farnier tente le tour de la cage, mais bute sur Papillon. Suite à un dernier engagement en zone offensive gagné par Lyubimov, Lamarche met le palet sur la cage, Latal récupère le rebond et marque dans le haut du filet… mais après concertation entre les arbitres, le but est refusé car marqué après le coup de sirène. Bordeaux rentre au vestiaire avec deux buts d’avance alors que les Brûleurs de Loups auraient pu se relancer avec le but sur la sirène.
Les Brûleurs de Loups sont au pied du mur dans cette deuxième période et mettent d’entrée la pression sur la cage gardée par Quentin Papillon. Plus tranchants, les Grenoblois sont tout près d’ouvrir leur compteur sur une accélération de Mattias Bachelet qui laisse le palet en retrait pour Farnier mais Papillon réalise un sauvetage in extremis. Les Boxers arrivent par instants à conserver longtemps le palet en zone offensive, infligeant à Grenoble des périodes délicates défensivement où le palet tourne dans les crosses bordelaises. Heureusement Garnier plonge sur le palet et gèle la rondelle, ce qui permet aux Grenoblois de changer de ligne.
Charles Schmitt effectue un tour de cage et prend un lancer bloqué de la mitaine par Papillon. C’est le début d’une bonne période grenobloise avec une tentative de Latal dans la foulée. Les frictions sont plus fréquentes avec Aubin et Lemaitre qui s’échangent quelques coups, symbole de la frustration qui commence à gagner les rangs grenoblois. Une première pénalité dans ce match est sifflée contre Poudrier. Le palet circule sur le power-play grenoblois avec des lancers lointains pour Brent Aubin notamment qui prend deux lancers repoussés par Papillon. Bordeaux parvient à repousser les assauts et arrive même à remonter le palet jusqu’à la cage grenobloise. La pénalité est tuée même si Deschamps et Hardy combinent bien au moment où Poudrier revient sur la glace.
De retour à cinq contre cinq, les Brûleurs de Loups continuent de mettre la pression. Une nouvelle pénalité est appelée pour une charge de Kauppila dans le dos de Hardy. C’est une deuxième supériorité numérique consécutive. Fleury – par deux fois – et Hardy prennent des lancers qui ne sont pas cadrés. La troisième fois sera la bonne pour Fleury avec un tir croisé à mi-distance sur service de Deschamps (1-2, 33’06). Ce but libère les Grenoblois qui prennent tout de suite leur chance sur un lancer de Hardy à la ligne bleue mais Papillon repousse.
Les Brûleurs de Loups continuent de presser, la défense bordelaise est contrainte aux dégagements interdits. Treille prend un lancer à mi-distance, repoussé par Papillon. Les Boxers sont cette fois acculés dans leur zone. Treille fait un bon travail derrière la cage bordelaise et sert Rouhiainen parfaitement positionné face au slot pour un tir imparable (2-2, 36’35). Sur l’engagement, Farnier parvient à s’échapper sur un mini break et entre en collision avec Papillon qui met quelque temps avant de reprendre le jeu. Sur un nouveau temps fort grenoblois, Farnier tente un one timer face à la cage mais négocie mal le palet. Les Brûleurs de Loups poussent pour prendre l’avantage en fin de tiers mais sur une contre-attaque Bruche se retrouve en bonne position face à Garnier qui ferme bien son angle. Grenoble a refait son retard après un deuxième tiers beaucoup plus offensif.
Tout va se jouer dans la troisième période donc avec une dynamique grenobloise. Le début de tiers est équilibré mais la première opportunité est pour Grenoble avec un bon débordement de Lyubimov remis devant la cage pour Aubin qui n’arrive pas à bien négocier le palet face au slot. Nicolas Deschamps tente une belle accélération près de la cage bordelaise mais Papillon met la mitaine sur le palet. Après un bon travail en zone offensive, Loïc Farnier prend un lancer en angle fermé qui vient se loger dans la lucarne de Papillon (3-2, 44’33). Pour la première fois du match, Grenoble prend les devants au tableau d’affichage.
Les Brûleurs de Loups ont des ailes et Munoz parvient à s’échapper pour un lancer sur lequel Papillon ferme cette fois son angle. Ils continuent d’occuper la zone offensive. Une revue vidéo est demandée alors que Papillon trébuche lorsque Bachelet passe derrière le portier bordelais mais aucune pénalité ne sera appelée sur l’action. Les Grenoblois ne se laissent pas déconcentrer et Loïc Farnier, en débordant sur l’aile gauche, prend un lancer qui passe entre les jambières de Papillon (4-2, 47’26).
Cette fois Grenoble a fait le break dans cette rencontre. Les Brûleurs de Loups se content de gérer leur avance dans les dix dernières minutes avec une bonne possession du palet. Bordeaux a pourtant une belle occasion d’égaliser sur une percée de Bruche qui passe entre Hardy et Lamarche mais se fait accrocher au passage par Hardy. C’est la première supériorité numérique pour Bordeaux dans ce match, l’occasion idéale d’égaliser. Le power-play est bien installé avec Jevpalovs qui trouve Salonen en bonne position mais ce dernier préfère la passe au tir. La pénalité est finalement tuée par Grenoble au moment où Legault se retrouve en très bonne position face à une cage ouverte mais il est contré par Flavian Dair au moment de lancer.
Dans les deux dernières minutes, Papillon est sorti par Dimet pour faire rentrer un attaquant supplémentaire. Le coach bordelais prend un temps mort, les Boxers tentent leur chance en zone offensive avec Spinozzi qui prend un gros lancer bloqué par Garnier en deux temps. Les esprits s’échauffent entre Treille et Carry dans une fin de match tendue mais aucun but ne sera marqué.
Grenoble tient sa première victoire dans cette série après un début de match très compliqué qui les a vus être menés 2-0 avant de progressivement grignoter leur retard et passer devant en marquant quatre buts d’affilée. Il a fallu un but en power-play, le premier de la série, de Damien Fleury pour relancer la machine grenobloise après la mi-match. Le doublé de Loïc Farnier a fini de lever les doutes et a parachevé le succès grenoblois, mérité sur l’ensemble de la rencontre même si Bordeaux avait parfaitement joué le coup au premier tiers-temps avant de progressivement se laisser déborder par la puissance offensive grenobloise et de logiquement céder sous les coups de boutoir grenoblois. Il faudra essayer de moins subir côté bordelais lors de la prochaine rencontre. Les Brûleurs de Loups reviennent à 1-2 dans la série et viseront l’égalisation demain soir pour se relancer complètement dans cette demi-finale.
Désignés meilleurs joueurs du match : Loïc Farnier (Grenoble) et Kévin Spinozzi (Bordeaux)
(Photos de Philippe Crouzet)
Commentaires d’après-match :
Jean-François Dufour (co-entraîneur de Grenoble) : « C’est certain qu’on ne voulait pas tourner à 3-0 derrière même si on sait qu’une série n’est jamais finie. L’entame de match n’était pas ce qu’on espérait, on était quand même en place jusqu’au premier but qui nous met sur les talons. Le but refusé en fin de première période, c’était frustrant. À Bordeaux, on a tous entendu la sirène, je pense que c’était moins fâcheux que ce soir, c’était assez serré même en regardant la vidéo, on se pose vraiment des questions surtout qu’il l’accorde sur le jeu. Pour être certain que le temps est écoulé avant que le palet franchisse la ligne, je n’en suis pas trop sûr. Mais ça fait partie de la game, c’est dur mais c’est ce qu’on essaie de dire aux joueurs, l’arbitrage fait son match, on ne peut pas contrôler les décisions. Il faut juste continuer à rester concentrés sur ce qu’on maîtrise et travailler fort. Dans le vestiaire, il faut s’encourager, rester solidaires. À ce moment-là c’est 2-0, il faut rester, appliquer ce qu’on a demandé, et puis on voit comment ça a payé en deuxième période. Ils vont sûrement analyser ce qu’on a fait ce soir et faire des ajustements, il faut s’ajuster aussi. C’est ce qu’on demande aux joueurs depuis les play-offs et même un petit peu avant, on risque de s’ajuster de match en match, il faut être prêt. Parfois il y a une période d’adaptation comme ce soir, ça a pris un tiers avant qu’on se dise qu’il faut appliquer les ajustements nécessaires. Quand il y a deux matchs là-bas où on n’a pas créé assez d’offensive, il faut du nouveau et les joueurs étaient ouverts à ça aussi. Et on est revenus ici avec un bon état d’esprit. On a fait les ajustements, changé les lignes, et les joueurs hier étaient excités à l’entraînement, ils voient qu’on essaie des choses, qu’on ne va pas juste continuer à faire la même chose. Les deux buts, on les donne. On n’a pas de raison de faire ces relances-là et on sait très bien que ça ne fait pas partie de notre plan de match. C’est à nous à un moment donné de ne pas perdre les palets dans notre zone. Et ne pas leur laisser le temps de s’installer ou de lancer trop à la cage. Ce sont des choses qui arrivent, est-ce que c’était le stress ce soir ? Je trouve que les gars étaient peut-être un peu stressés au premier tiers. Les joueurs vont reprendre un peu confiance, mais il faut donner crédit à Bordeaux, ils sont bien en place. Pour trouver des petites failles, il faut être plus en mouvement, ça nous permet de créer davantage d’occasions, plus de trafic. Le fait de marquer des buts, ça soulage beaucoup de joueurs… Déjà, ta crosse, tu la serres moins quand tu lances. Quand tu as une occasion, tu te laisses aller alors que lors des deux derniers matchs, les joueurs ont pensé un peu inconsciemment à ce qui est arrivé pendant la Coupe continentale. Mais on est satisfait, ça enlève un peu de pression aux joueurs, le but de Damien en avantage numérique aussi, on n’avait pas marqué en avantage numérique jusqu’à présent. Ce que j’ai aimé, c’est l’attitude. Sur le banc, tout le monde a été positif, tout le monde s’encourageait. Les joueurs en power-play, il faut qu’ils se sentent poussés par les autres joueurs et inversement. En désavantage numérique ou même à cinq contre cinq, il faut que tout le monde s’encourage et pousse pour y arriver. »
Olivier Dimet (entraîneur de Bordeaux) : « On savait que Grenoble allait réagir à un moment donné, c’est chose faite ce soir. Même si on mène 2-0, sur l’ensemble du match leur victoire est méritée. Après les deux premiers matchs, on savait qu’on était capables de rivaliser mais on s’attendait aussi à ce genre de réception à Pôle Sud. Maintenant on mène toujours 2-1 dans la série et il y a un autre match demain. Grenoble nous a mis une grosse pression, ça a payé au bout de la trentième minute. On s’attendait vraiment à ce genre de match, on savait qu’après avoir perdu deux matchs chez nous ils allaient avoir une grosse grosse réaction chez eux. Ils ont gagné, c’est mérité, maintenant on tourne la page et c’est le match suivant. »
Loïc Farnier (attaquant de Grenoble) : « On savait qu’ils allaient venir fort pour essayer de confirmer. Ça a mal commencé, c’était le pire scénario pour nous. Et on a essayé de rester dans le match, après le premier tiers on s’est dit qu’il fallait se relaxer, souffler… On avait pris deux buts pas très chanceux. Et puis on a essayé de revenir dans le système et ça s’est bien passé, tant mieux mais il ne faut pas s’enflammer, il y en a encore un demain. Et il y en a encore à venir… Personnellement je n’avais pas de stress, il y avait peut-être un peu d’appréhension. Et puis on s’est dit qu’il y avait quatre matchs à gagner, ça ne se fait pas en claquant des doigts. On s’est juste dit qu’il fallait continuer à jouer comme on sait jouer et voilà, ça paye ce soir. Il faut rester quand même tranquilles, ne pas s’enflammer. Eux ont vraiment su réaliser quand on était à Bordeaux, nous on a su réaliser ici et en play-offs ça fait vachement la différence. C’est important de le faire, ça fait vraiment du bien pour le moral et la confiance. Un doublé fait toujours plaisir. On ne sait jamais ce qui peut se passer, ça peut tourner dans un sens comme dans l’autre, ils jouent très bien et il ne faut pas qu’on s’endorme. Concrétiser dans ce genre de moment, c’est le plus important. Quand ça ne rentre pas il y a un peu de frustration qui se crée et c’est là qu’il faut arriver à rester calme. À un moment donné il faut que ça paie, et si ça ne paie pas, il faudra travailler encore plus. »
Grenoble – Bordeaux 4-2 (0-2, 2-0, 2-0)
Mardi 26 mars 2024 à 20h15 à Pôle Sud. 4208 spectateurs.
Arbitrage de Nicolas Cregut et Julien Peyre assistés de Maxime Laboulais et Cyril Debuche
Pénalités : Grenoble 4’ (0’, 0’, 4’), Bordeaux 6’ (0’, 4’, 2’)
Tirs : Grenoble 31 (11, 13, 7), Bordeaux 23 (7, 7, 9)
Engagements : Grenoble 31 (5, 13, 13), Bordeaux 24 (10, 9, 5)
Évolution du score :
0-1 à 06’29 : Spinozzi assisté de Pompei et Salonen
0-2 à 14’39 : Prissaint assisté de Bruche et Carry
1-2 à 33’06 : Fleury assisté de Deschamps et Lavoie (sup. num.)
2-2 à 36’35 : Rouhiainen assisté de Fleury et Treille
3-2 à 44’33 : Farnier assisté de Bachelet et Lavoie
4-2 à 47’26 : Farnier assisté de Hardy
Grenoble
Attaquants :
Sacha Treille (C) (2’) – Nicolas Deschamps (A) – Damien Fleury (A)
Loïc Farnier – Matias Bachelet – Alexandre Lavoie
Martin Latal – Roman Lyubimov – Brent Aubin
Flavian Dair – Aurélien Dair – Julien Munoz
Défenseurs :
Kyle Hardy (2’) – Maxim Lamarche
Pierre Crinon – Charles Schmitt
Jere Rouhiainen – Nikita Pivtsakin
Lucien Onno
Gardien :
Raphaël Garnier
Remplaçant : Jakub Stepanek (G). Absents : Adel Koudri (épaule), Jonathan Racine (poignet – saison terminée), Timothée Quattrone, Valentin Grossetête (surnuméraires).
Bordeaux
Attaquants :
Nikita Jevpalovs – Loïk Poudrier (A) (2’) – Julius Valtonen
Samuel Salonen – Mathieu Pompei – Enzo Carry (2’)
Rudy Matima – Rudolfs Polcs – Baptiste Bruche
Aina Rambelo – Julien Guillaume (A) – Maxime Legault (C)
Matteo Mahieu
Défenseurs :
Niki Blomberg – Antti Kauppila (2’)
Kévin Dusseau – Axel Prissaint
Bastien Lemaître – Kévin Spinozzi
Gardien :
Quentin Papillon [sorti de 58’10 à 60’00]
Remplaçant : Victor Bodin (G). Absents : Charles-David Beaudoin (commotion), Alexei Polodyan.