Battue par l’Allemagne en ouverture, la Slovaquie – et son public venu en nombre – doit vite réagir sous peine de voir le rêve de quarts de finale disparaître. Le Kazakhstan a pour sa part remporté son premier match, prenant du même coup une option sur le maintien. Et devient un prétendant aux quarts en cas de succès ce midi.
L’enjeu est posé ! Le coach Galym Mambetaliev n’a procédé à aucun changement dans son alignement, ce qui n’est pas le cas de Craig Ramsay. Le sélectionneur slovaque a sorti Marko Daňo de la quatrième ligne pour le remplacer par Martin Faško-Rudáš.
Une marée blanche a envahi Ostrava, et les chants « Slovensko ! » résonnent pour pousser les joueurs vêtus de bleu pour ce match. La tension se manifeste rapidement. Dès la deuxième minute, Pospíšil remonte le palet et écarte vers Slafkovský, qui remise sur Regenda. Le tir de l’aile manque d’être dévié par Pospíšil, renversé sur le gardien par un défenseur. Les esprits s’échauffent déjà…
Le schéma du match ressemble au précédent pour le Kazakhstan : défendre, repousser le jeu en périphérie, et patienter pour un « coup » d’opportunisme. Sauf que les gabarits slovaques sont autrement plus difficiles à maîtriser que les Français, aussi les cinq premières minutes sont-elles compliquées. Cehlárik est ainsi intenable sur son aile gauche, et il trouve Sukeľ entre les cercles. La reprise mi-hauteur n’échappe pas à Shutov.
Il faut cependant rester vigilant sur les contres. Un revirement de Slafkovský profite à Mikhailis, qui trouve Savitskiy devant la cage. C’est sauvé par le gardien slovaque, et montre que les joueurs d’Asie Centrale ont laissé passer l’orage et engluent leur adversaire dans un faux rythme.
Les joueurs à la Double-Croix sortent de leur torpeur à la mi-tiers, avec deux chances coup sur coup de Cehlárik et Hrivík, qui contraignent Shutov à geler le palet.
À neuf minutes de la pause, Tatar s’enfonce dans l’enclave et est mis au sol par Assetov. Le jeu de puissance s’installe. Après un premier tir qui perturbe la défense, le palet est remis à Nemec à la bleue, qui a le champ libre. Sa volée n’est pas bloquée et Pospíšil se jette sur le rebond (1-0).
Le verrou a sauté : trente secondes plus tard, un premier tir semble percuter la barre, et revient sur l’aile où Koch reprend de loin dans une cage désertée par Shutov, hors de position puisqu’il avait joué le premier tir (2-0). La révision vidéo est demandée mais il n’y a aucun débat, le but est validé et attribué au nouvel entrant, Faško-Rudáš, puisque le palet était rentré sur le premier tir qu’il avait dévié du haut du corps : le joueur était bien le seul à l’avoir vu !
Cela ne s’arrange pas pour les Kazakhs, car sur l’engagement une pénalité est appelée. Il y a le feu à deux reprises dans l’enclave, Shutov devant se jeter sur des palets qui traînent, et le Kazakhstan survit…
Mais il reste du chemin. La Slovaquie sort un palet sur la droite, avec un bon travail de Faško-Rudáš qui bloque un joueur sur la bleue défensive. Sa petite remise ouvre la porte à Sukeľ, qui décolle en deux contre un avec Kudrna. Sukeľ a du champ, il ajuste son tir et enfonce le clou (3-0). La fin de tiers est toujours dominée par les Slovaques : 18 tirs à 4, cela veut tout dire.
Le Kazakhstan entame fort la deuxième période. Kelemen assène une violente charge contre la bande, et une pénalité différée est appelée. Les joueurs de Mambetaliev s’installent et Assetov domine l’enclave sur un rebond (3-1). La faute est une pénalité majeure, qui appelle donc une révision vidéo. Celle-ci transforme la pénalité en mineure, qui est donc annulée par le but.
Sukeľ, encore lui, manque de peu de redonner trois buts d’avance lorsque, à la cinquième minute, il reprend un rebond au deuxième poteau face à un Shutov en déséquilibre. Sans succès… Pas plus que Cehlárik, servi dans l’enclave par Slafkovský.
Hormis ces chances, la Slovaquie s’est un peu endormie et n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. Une accélération de Kelemen et un tir croisé de Gajdoš secouent un peu la défense, d’autant que les arbitres discutent un long moment après l’action : il y a en réalité un tir de pénalité pour la Slovaquie ! Hudáček s’en charge, s’excentre et, avec vitesse, fixe bien Shutov (4-1).
Ce but réveille l’équipe quasi-locale, qui enchaine une grosse présence, avec Slafkovský et Hrivík à la baguette. Shutov se démène, Assetov se sacrifie au bloc et rentre au banc en boîtant bien bas…
Le temps fort s’interrompt cependant sur une faute de Fehérváry, qui ne donne rien. Une autre chance survient pour le Kazakhstan après un accrochage de Cehlárik, sans aucune occasion à nouveau ! Il faut un revirement idiot de Hrivík pour voir Boiko face au but, sans conséquence. Les esprits s’échauffent lorsque Slafkovský chasse un rebond trop près de Shutov. On frôle la bagarre générale, et l’attaquant de Montréal sort, tout comme Tatar, Gaitamirov et Korolyov : deux minutes, et le jeu reprend à cinq contre cinq.
À deux minutes de la pause, panique sur le but de Shutov : une belle montée de palet slovaque crée pas moins de quatre chances, à gauche comme à droite, en une poignée de secondes. Le palet fuit cependant le cadre. Juste après, la Slovaquie concède un surnombre, alors qu’il ne reste qu’une minute à jouer : 4-1 après deux tiers.
Et bientôt cinq, lorsque Hudáček sert Pospíšil devant le but. L’attaquant, qui a fait son trou en NHL à Calgary cette saison, sale l’addition du bout de la crosse dès le début du tiers (5-1). Il n’y a plus vraiment de match. Kelemen part en échappée et Shutov sauve le coup. La Slovaquie déroule, et améliore ses statistiques grâce à Cingel sur le côté du but, sur un superbe renversement de Hudáček (6-1).
Boyarkin entre alors en jeu à la place de Shutov. Le peuple slovaque, debout, célèbre son équipe. Ce n’est pas le but du Kazakhstan qui changera quelque chose : Omirbekov marque… de derrière la cage, décidément une spécialité de son équipe, en trouvant le palet bloqué sous la lame du patin de Skorvanek, collé au poteau, à la quatrième tentative après trois premiers coups de crosse de Mikhalis (6-2).
Tout le monde semble se contenter de ce score et il ne se passe pas grand chose dans les dernières minutes : juste savourer les chants des supporters slovaques.
La Slovaquie s’impose donc et empoche ses trois premiers points du tournoi, remontant à hauteur de son adversaire du jour. Un succès qui ne souffre d’aucune contestation, à l’issue d’une prestation dominante. De quoi faire le plein de confiance pour la suite du tournoi, à commencer par les États-Unis dès lundi…
Désignés joueurs du match : Martin Pospíšil (Slovaquie) et Alikhan Assetov (Kazakhstan)
Commentaires d’après-match :
Patrik Koch (défenseur de la Slovaquie) : « C’était mieux que contre l’Allemagne. Nous avons joué notre système, nous nous sommes poussés vers le but. Chacun s’est concentré sur lui-même et nous avons pu suivre les instructions. Nous nous sommes concentrés sur ce système et l’avons fait de manière très responsable. »
Slovaquie – Kazakhstan 6-2 (3-0, 1-1, 2-1)
Dimanche 12 mai 2024, 12h20. Ostravar Arena, Tchéquie. 9109 spectateurs.
Arbitrage de Martin Frano (TCH) et Mikko Kaukokari (FIN) assistés de Kevin Briganti (USA) et Dario Fuchs (SUI)
Pénalités : Slovaquie 10′ (0′, 10′, 0′), Kazakhstan 8′ (4′, 4′, 0′)
Tirs : Slovaquie 42 (18, 6, 18), Kazakhstan 16 (3, 9, 4)
Récapitulatif du score
1-0 à 11′54′′ : Pospíšil assisté de Nemec et Slafkovský (sup. num.)
2-0 à 12′28′′ : Faško-Rudáš assisté de Koch et Sukeľ
3-0 à 17′56′′ : Sukeľ assisté de Faško-Rudáš et Gajdoš
3-1 à 23′02′′ : Assetov assisté de Daniyar et Mukhametov
4-1 à 28′28′′ : Hudáček (tir de pénalité)
5-1 à 41′18′′ : Pospíšil assisté de Hudáček et Nemec
6-1 à 45′06′′ : Cingel assisté de Hudáček
6-2 à 51′05′′ : Omirbekov assisté de Mikhailis et Daniyar
Slovaquie (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Peter Cehlárik (2′, -1) – Marek Hrivík (A, -1) – Juraj Slafkovský (2′, -1)
Tomáš Tatar (C, 2′, +1) – Lukáš Cingeľ (+1) – Libor Hudáček (+2)
Pavol Regenda – Martin Pospíšil – Miloš Kelemen (-1)
Andrej Kudrna (+2) – Matúš Sukeľ (+2) – Martin Faško-Rudáš (+2)
Défenseurs :
Martin Fehérváry (2′) – Peter Čerešňák (A)
Michal Ivan (+1) – Šimon Nemec
Patrik Koch – Mário Grman (-1)
František Gajdoš (+2) – Andrej Golian (+2)
Gardien :
Stanislav Škorvánek
Remplaçants : Samuel Hlavaj (G). En réserve : Matej Tomek (G), Viliam Čacho, Marko Daňo (A).
Kazakhstan
Attaquants
Roman Starchenko (C, -1) – Arkady Shestakov (-1) – Yevgeny Rymarev
Nikita Mikhailis (A, -1) – Alikhan Omirberkov – Kirill Savitsky
Kirill Panyukov (-1) – Maksim Mukhametov (-1) – Batyrlan Muratov (-1)
Oleg Boiko – Mikhail Rakhmanov – Alikhan Assetov (2′, +1)
Défenseurs
Leonid Metalnikov (-1) – Dmitry Breus (-1)
Valeriy Orekhov – Samat Daniyar (A, +1)
Madi Dikhanbek – Adil Beketayev (-1)
Artyom Korolyov (2′, -1) – Tamirlan Gaitamirov (4′, -1)
Gardien :
Andrey Shutov puis Nikota Boyarkin à 45′06′′
Réservistes : Maksim Musorov (A), Dmitriy Grents (A), Sergei Kudryavtsev (G).