Ce match débute dans une ambiance de folie. Le public tchèque est venu en nombre pour soutenir les siens. Roman Červenka a la première grosse occasion, laissé seul dans l’enclave, il tente de dresser Frederik Dichow avant de tenter du revers mais son tir est arrêté par le gardien (06’45). Il ne faut pas tarder pour voir la riposte danoise arriver, par Mathias From, sans réussite (07’31). Oscar Fisker Mølgaard s’infiltre mais est repris par le défenseur. Le palet glisse vers le gardien tchèque Dostál qui veut jouer rapidement, rebondit sur sa crosse puis sur le patin du défenseur et repart en direction de la cage. Michal Kempný a bien suivi et dégage le palet sans trembler (09’04).
Ce match peine toutefois à s’installer dans un rythme de croisière. Les deux équipes semblent observer la faille qui leur permettra de l’emporter. Alors que les locaux s’installent en zone offensive, Jáchym Kondelík, placé dans l’enclave, heurte Dichow et le jeu s’arrête (11’58). Bien entrés dans leur match, les Danois se compliquent la tâche. Oscar Fisker Mølgaard et Jesper Jensen Aabo sont chassés à onze secondes d’intervalle pour le même chef d’accusation, faire trébucher (12’57). À 5 contre 3 pendant une minute cinquante, les Tchèques butent dans un premier temps sur Dichow. Krejčík puis Kubalik tentent leur chance mais le gardien danois, passé par Frölunda, veille au grain (14’08).
En fin du tiers, c’est au tour des Danois d’avoir un jeu de puissance. Michal Kempný est chassé pour retenir et le danger rôde sur la cage de Lukáš Dostál (18’21). Il ne faut guère attendre plus longtemps pour voir le premier but de cette partie : Joachim Blichfeld adresse un tir à la cage, celui-ci navigue dans l’enclave et arrive jusqu’à Christian Wejse, côté opposé, qui n’a plus qu’à pousser le palet au fond (0-1 à 18’54). Le but jette un froid. David Kampf et les siens mettent le danger sur la cage de Dichow mais rien ne vient perturber le calme olympien du cerbère rouge et blanc. Rien, sauf un tir lointain de Jan Rutta. Sur une situation qui semble anodine, le défenseur de San José navigue à la bleue et envoie un tir à la cage. Dichow, masqué, ne peut qu’aller chercher le palet au fond du filet (1-1 à 19’52). Ce but enflamme la patinoire alors que la sirène retentit.
Le momentum acquis en fin de premier tiers par les Tchèques les pousse en début de tiers. Sur un palet mal géré en zone neutre, Jakub Flek accélère, s’infiltre dans la défense et lance un tir si puissant que l’arbitre peine à le voir rentrer puis sortir. La patinoire s’enflamme et les hôtes virent en tête (2-1 à 22’50). Les décibels augmentent dans la patinoire. Les Danois n’y sont plus et concèdent un troisième but dans la foulée. Sur un palet lancé derrière la ligne rouge, que les arbitres signalent comme jouable, Ondřej Kaše trouve Lukáš Sedlák du revers de la crosse depuis l’arrière de la cage et celui-ci n’a plus qu’a pousser au fond, Dichow ayant mordu dans la feinte (3-1 à 24’29). C’est une combinaison connue à Pardubice où Ondřej Kaše la fait avec son frère David, et convenue ici avec Sedlák.
C’est ainsi que les Scandinaves retrouvent le pâle visage affiché la veille. Sedlák s’infiltre de nouveau, mais le cerbère danois s’impose de la mitaine (27’02). Les visiteurs tentent de réagir, en vain, et leur sort se complique de nouveau quand Phillip Bruggisser est chassé pour cinglage. Les coéquipiers de Roman Červenka tournent, font circuler le palet à la recherche d’une faille mais Dichow veille au grain. Les Danois tentent de réagir et s’installent à leur tour en zone offensive. Les dégagements refusés se succèdent mais aucun tir ne vient tromper Dostál. L’éclaircie dans le match danois n’est que de courte durée et les hostilités reprennent de plus belle dans leur zone défensive. Les arrêts miraculeux se succèdent. Alors que la fin de tiers semblait se profiler tranquillement, les scandinaves n’ont pas dit leur dernier mot. Le tir de Nicholas B. Jensen est dévié devant le but de manière peu académique par Patrick Russell qui réduit l’écart (3-2 à 39’36).
D’entrée de jeu, les Tchèques sont sous pression. Ondřej Palát est sanctionné pour accrocher et les Danois ont un jeu de puissance (41’09). Les sifflets accompagne l’installation scandinave en zone offensive avant que les sifflets ne laissent leur place aux encouragements. Le temps s’écoule et Palát rentre au banc sans avoir pénalisé les siens. Les Danois entament un temps fort et, un coup de clim tombe. Oscar Fisker Mølgaard est laissé seul, il s’infiltre, attaque l’enclave et dresse Dostlál pour égaliser (3-3 à 44’43). L’espoir renaît, pour une très courte durée. Tomáš Kundrátek tente sa chance, son tir est repoussé par le trafic, il suit, obtient son propre rebond et fusille Dichow d’un tir croisé (4-3 à 46’16). Pour la troisième fois, le public saute, littéralement, de joie.
Les minutes qui suivent sont disputées mais restent infructueuses. Sur une attaque éclair, Ondřej Palát lance David Tomášek qui se présente aux côtés de Dominik Kubalík, seuls face à Dichow. Tomášek fixe et sert Kubalík qui transforme (5-3 à 51’10). Bis repetita quelques secondes plus tard. Une attaque rapide, un 2 contre 0, et c’est Matěj Stránský qui creuse l’écart (6-3 à 51’30). Ce match n’a désormais plus aucun sens. Alors que les Tchèques célèbrent, le jeu reprend et les Danois réduisent l’écart. Mathias From profite d’un rebond laissé par Dostál sur la tentative de Scheel pour, en deux temps, tenter de réanimer les espoirs des siens (6-4 à 51’51).
Alors qu’un temps faible semblait s’amorcer, les Tchèques en remettent une couche. Ondřej Palát tente sa chance de loin et trompe Dichow. Le public célèbre mais les arbitres annoncent un but refusé pour interférence sur le gardien… alors que personne n’est dans la peinture. Le public conspue le corps arbitral qui demande la vidéo. Après visionnage, le but est finalement accordé et les lions reprennent trois buts d’avance (7-4 à 53’08). Alors que le tempo de cette partie ralentissait, Michal Kempný est sanctionné de deux minutes pour crosse haute (54’14). La supériorité numérique reste stérile et le jeu reprend au complet dans une patinoire chauffée à blanc. Les dernières minutes du temps réglementaire n’offrent que peu de spectacle, si ce n’est un arrêt extraordinaire de Dichow d’un poteau à l’autre (58’12). Les Tchèques l’emportent assez logiquement.
Désignés hommes du match : Ondrej Palat (République Tchèque) et Patrick Russell (Danemark)
Commentaires d’après-match :
Radim Rulík (entraîneur de la Tchéquie) : « Match difficile… Principalement, nous avons eu un mauvais jeu de puissance à 5 contre 3. C’était mal coordonné. Contre un meilleur adversaire, cela aurait pu nous coûter le match. À 5 contre 3, je vous dis tout de suite que nous allons changer l’alignement. À 5 contre 4, nous allons d’abord revoir la vidéo. En première période, nous n’avions pas le mouvement voulu. Les Danois étaient plus résolus, et toujours à temps. L’égalisation en fin de tiers nous a encouragés, la deuxième période était clairement pour nous. Après le but danois à la fin, notre équipe s’est remise en marche et les joueurs ont montré leur moral, qu’ils ne voulaient pas perdre. Après le 4-3, les Danois ont ouvert le jeu, ils ont pris des risques, ils n’avaient pas une défense sûre et nous avons converti nos percées. »
Dominik Kubalík (attaquant de la Tchéquie) : « Je dis toujours que 70% d’un but appartient au passeur. Aujourd’hui, c’était 100% [à Tomášek], je n’ai eu à battre personne pour marquer. Tant que vous gagnez, c’est plus facile bien sûr, mais nous avons certainement senti un peu que ce serait bien pour notre ligne de rebondir avec quelque chose. J’ai essayé de ne pas penser [au fait de ne pas avoir encore marqué]. Je voulais pousser dans l’enclave, où les buts sont marqués. Nous l’avons vu aujourd’hui lorsque le palet a rebondi sur les fesses du Danois. Nous n’avons pas beaucoup été dans ces espaces lors des matchs précédents. Aujourd’hui, nous avons montré que nous pouvions marquer des buts comme ça. »
photos : Český hokej
République Tchèque – Danemark 7-4 (1-1, 2-1, 4-2)
Mercredi 15 mai 2024 à 16h20 à Prague. 17 413 spectateurs.
Arbitres : Tomas Hronsky (SVK) et Andre Schrader (ALL) assistés de Kevin Briganti (USA) et Anders Nyqvist (SUE)
Pénalités : Tchéquie 6′ (2′, 0′, 4′) ; Danemark 6′ (4′, 2′, 0′)
Tirs : Tchéquie 39 (12, 16, 11) ; Danemark 18 (6, 6, 6)
Évolution du score :
0-1 à 18’54 : Wejse assisté de Blichfeld et Bruggisser (sup. num.)
1-1 à 19’52 : Rutta assisté de Kampf
2-1 à 22’50 : Flek assisté de Kondelík et Vozenilek
3-1 à 24’29 : Sedlak assisté de Kase et Červenka
3-2 à 39’36 : Russell assisté de Jensen et Bruggisser
3-3 à 44’43 : Mølgaard assisté de M. Lauridsen et Lassen
4-3 à 46’16 : Kundratek assisté de Tomášek et Krejcik
5-3 à 51’10 : Kubalik assisté de Tomášek et Palat
6-3 à 51’30 : Stransky assisté de Kämpf et Vozenilek
6-4 à 51’51 : From assisté de Scheel et Wejse
7-4 à 53’08 : Palat assisté de Kempny
République Tchèque
Attaquants :
Roman Červenka (C,+1) – Lukáš Sedlák (+1) – Ondřej Kaše (+1)
Ondřej Palát (A, 2′, +3) – David Tomášek (+3) – Dominik Kubalík (+1)
Daniel Voženílek (+2) – David Kämpf (+2) – Matěj Stránský (+3)
Ondřej Beránek (-3) – Jáchym Kondelík (-2) – Jakub Flek (-1)
Défenseurs :
Jakub Krejčík (+2) – Radko Gudas (A, +2)
Michal Kempný (4′, +2) – Jan Rutta
Libor Hájek (-1) – Tomáš Kundrátek (+2)
David Špaček (+2)
Gardien :
Lukáš Dostál (14/18)
Remplaçant : Petr Mrázek (G). Non équipé : Karel Vejmelka (G)
Danemark
Attaquants :
Alexander True – Patrick Russell (A, +1) – Joachim Blichfeld
Mikkel Aaagard (-1) – Oscar Fisker Mølgaard (2′) – Nick Olesen
Mathias From (-1) – Christian Wejse (-2) – Felix Scheel (-1)
Frederik Storm (-3) – Morten Poulsen (-3) – Niklas Andersen (-2)
Phillip Schultz [1 présence]
Défenseurs :
Matias Lassen (-1) – Markus Lauridsen (-2)
Nicholas B. Jensen (-1) – Phillip Bruggisser (2′)
Jesper Jensen-Aabo (2′) – Oliver Lauridsen (A, -2)
Oliver Larsen (-1)
Gardien :
Frederik Dichow (32/39)
Remplaçant : Mathias Seldrup (G). Non équipé : William Rørth (G)