Le Kazakhstan est en danger. Le maintien est en péril, sans doute lié au match de la mort contre la Pologne demain. En attendant, ce match contre les États-Unis est mal placé dans le calendrier. Il s’agit de ne pas laisser trop d’énergie, mais, en même temps, un succès assurerait le maintien !
L’inconstance a marqué les Américains depuis le premier jour. Capables de feu d’artifices offensifs, les attaquants ont aussi souffert dans l’intensité et le réalisme défensif. La blessure d’Alex Lyon n’a rien arrangé dans les cages, car le vétéran Alex Nedeljkovic n’a pas brillé. Le gardien de Washington, Charlie Lindgren, est en chemin, et on peut penser qu’il passera numéro 1 pour préserver Trey Augustine, 19 ans, d’une pression importante. En face, le solide défenseur Leonid Metalnikov est au repos.
Les premières minutes sont favorables aux Américains. Le jeu quitte peu la zone kazakhe, et on obtient déjà les premiers tirs sur le but de Boyarkin, y compris dans l’enclave. C’est pourtant sur contre-attaque qu’ils ouvrent le score. Une très longue relance en diagonale dans la neutre signée Luke Hughes trouve Brock Nelson, libre sur l’aile gauche. Seul devant Boyarkin, il décoche un tir croisé sur le poteau opposé. Matt Boldy devance Mikhailis sur le rebond dans une cage béante (1-0).
Quelques minutes plus tard, une pénalité de Korolyov offre un jeu de puissance. La mise au jeu est gagnée, Werenski allume de la bleue et Tkachuk dévie en plaçant sa crosse mi-hauteur (2-0).
Le match est bien engagé et l’équipe ne relâche pas la pression. Les tirs pleuvent sur Boyarkin (11-4 après 11 minutes), et encore le double de lancers filent hors cadre. Boyarkin est sous pression. Il sauve de justesse une mine de la bleue signée Boldy, mais Nelson a bien suivi et bonifie le palet libre (3-0). Un but historique pour Nelson : c’est son 19e aux Championnats du monde, nouveau record de USA Hockey.
La pénalité suivante – un accrochage de Savitsky – est exploitée en sept secondes. Tkachuk attaque la cage, dévie et prend son rebond (4-0, photo ci-dessous). Boyarkin est encore attaqué avant la fin du tiers : 20 tirs à 5, et 4-0 au score, le maintien de la France se profile.
Et le score manque de s’aggraver dès la reprise, avec une longue passe millimétrée de Hughes, qui envoie Zegras en échappée. L’attaquant des Ducks échoue sur Boyarkin en deux temps. Ce n’est que reculer pour mieux sauter : le jeune Gavin Brindley, qui a passé la saison à l’université du Michigan avant de rejoindre Columbus pour un match, saute sur un palet libre après un lancer de Matthew Kessel (5-0).
Dépassés, les Kazakhs commettent une nouvelle infraction. Daniyar sort pour obstruction et Boyarkin sort un arrêt mitaine incroyable sur Boldy, de volée au cercle droit. Les arbitres vérifient la vidéo : 6-0, le palet a franchi entièrement la ligne. Gaudreau est le passeur, sa 28e assistance aux Mondiaux, ce qui égale le record de Patrick Kane.
Et cela continue : surnombre kazakh ! Pluie de tirs, mais pas de buts cette fois. Le septième ne tarde pas à arriver malgré tout, Boldy perçant à droite. Le palet traîne dans le slot, et Kunin n’a plus qu’à le pousser dans le but désert (7-0).
À trois minutes de la pause, Nelson retient une crosse et sort. Le Kazakhstan, qui ne compte qu’un tir dans ce tiers – contre 23 américains – espère sauver l’honneur. Mais les joueurs patinent en retard sur le début de l’avantage, maltraités par le duo Hayes-Boldy. Ce n’est que dans les dernières secondes que Nedeljkovic sort le grand jeu pour conserver sa cage inviolée.
Le Kazakhstan change de gardien pour le troisième tiers, et Andrei Shutov doit immédiatement bloquer deux essais avec sa jambière. Puis, il stoppe une échappée de Hayes, l’attaquant étant gêné par le retour de Rymarev, en infériorité numérique, car Luke Hughes avait dégagé le palet au-dessus du plexiglas.
Le jeu de puissance change de sens après quatre minutes sur un faire trébucher de Mukhametov. Boldy et Gaudreau mènent une longue séquence, ponctuée de quelques tirs, avant de décaler Tkachuk au cercle droit (8-0). Avec cette nouvelle assistance, Gaudreau devient le meilleur passeur (29 assists) de l’histoire de Team USA, devant Patrick Kane.
Sur l’engagement, Shutov est battu par une déviation de Hayes, sur un lancer de Petry depuis la bande (9-0).
Les joueurs d’Asie centrale brisent le blanchissage de Nedeljkovic sur un tir de Korloyov dévié par Omirbekov à treize minutes de la fin, sous les acclamations d’une patinoire acquise à leur cause (perdue) (9-1).
L’énorme match de la première ligne américaine se poursuit sur un contre efficace mené par Boldy et conclu par Gaudeau (10-1). 43e point au Mondial pour Gaudreau, nouveau recordman de Team USA. Le pauvre Shutov en prend de tous les côtés par la suite et perd de vue le palet plusieurs fois… Puis, Savitskiy fait trébucher Hughes. Cela ne change rien au score.
Les États-Unis écrasent donc le Kazakhstan avec une pluie de records : de buts pour Nelson, de passes et de points pour Gaudreau. Un succès qui offre le maintien à la France, qui ne peut plus être dépassée puisque Kazazkhstan et Pologne s’affrontent lundi.
On notera l’énorme performance de la première ligne : Boldy avec deux buts, quatre passes et 10 tirs cadrés en seulement 13’18 de temps de jeu, aux côtés de Nelson (1 but, 1 passe) et Gaudreau (1 but, 4 passes). Le capitaine Tkachuk a pour sa part signé un triplé et une passe. De bon augure pour la suite du tournoi.
Désignés joueurs du match : Johnny Gaudreau (États-Unis) et Artyom Korolyov (Kazakhstan)
photos IIHF – Matt Zambonin
États-Unis – Kazakhstan 10-1 (4-0, 3-0, 3-1)
Samedi 11 mai 2024, 12h20. Ostravar Arena, Tchéquie. 8468 spectateurs.
Arbitres : Riku Brander (FIN) et Tomas Hronsky (SVK) assistés d’Oto Durmis (SVK) et Anders Nyquist (SUE)
Pénalités : États-Unis 4′ (0′, 2′, 2′), Kazakhstan 14′ (6′, 4′, 4′)
Tirs : États-Unis 58 (20, 25, 13), Kazakhstan 14 (5, 4, 5)
Récapitulatif du score
1-0 à 04′37” : Boldy assisté de Nelson et Hughes
2-0 à 07′16” : Tkachuk assisté de Werenski et Gaudreau (sup. num.)
3-0 à 16′50” : Nelson assité de Sanderson et Boldy
4-0 à 18′28” : Tkachuk assisté de Werenski et Gaudreau (sup. num.)
5-0 à 21′39” : Brindley assisté de Kessel et Kunin
6-0 à 23′32” : Boldy assisté de Gaudreau et Tkachuk (sup. num.)
7-0 à 31′04” : Kunin assisté de Boldy et Werenski
8-0 à 45′21” : Tkachuk assisté de Boldy et Gaudreau (sup. num.)
9-0 à 45′42” : Hayes assisté de Petry
9-1 à 46′57” : Omirbekov assisté de Korolyov et Starchenko
10-1 à 50′06” : Gaudreau assisté de Boldy
États-Unis
Attaquants :
Matt Boldy (+4) – Brock Nelson (A, 2′, +3) – Johnny Gaudreau (+4)
Brady Tkachuk (C) – Shane Pinto – Cole Caufield (-1)
Trevor Zegras (+1) – Kevin Hayes (+1) – Joel Farabee (+1)
Gavin Brindley (+1) – Luke Kunin (+2) – Michael Eyssimont (+1)
Will Smith (-1)
Défenseurs :
Seth Jones (A) – Zach Werenski (A)
Luke Hughes (2′, +3) – Jake Sanderson (+3)
Jeff Petry (+1) – Alex Vlasic (+1)
Matthew Kessel (+2)
Gardien :
Alex Nedeljkovic
Remplaçant : Trey Augustine (G). Réservistes : Alex Lyon (G, rentré au pays, blessé), Michael Kesselring (D), Ryan Leonard (A)
Kazakhstan (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Roman Starchenko (C, -1) – Alikhan Omirberkov (-2) – Evgeny Rymarev (2′, -2)
Nikita Mikhailis (A, -3) – Maksim Mukhametov (2′, -4) – Kirill Panyukov (-2)
Batyrlan Muratov – Nikolay Shulga (-1) – Kirill Savitsky (4′)
Oleg Boiko – Mikhail Rakhmanov – Alikhan Assetov
Maksim Musorov
Défenseurs :
Tamirlan Gaitamirov (-2) – Adil Beketayev (-3)
Valeriy Orekhov (-2) – Samat Daniyar (A, 2′, -1)
Madi Dikhanbek (-2) – Artyom Korolyov (2′, +1)
Dmitry Breus (-1)
Gardien :
Nikita Boyarkin puis Andrey Shutov à 40′00”
Réservistes : Sergei Kudryavtsev (G), Leonid Metalnikov (D), Arkady Shestakov (A)