La cérémonie d’ouverture est logiquement organisée à Herning avant le match du soir, celui du pays-hôte. Un DJ est présent dans la tribune et le spectacle son et lumière est très orienté musique électronique. Tout le monde ne vibre pas aux pulsations techno dans les tribunes. Cela semble désorienter quelque peu la portion la plus âgée des spectateurs, qui trouve le temps franchement long.
Est-ce un prélude du match ? Entre l’équipe la plus âgée (le Danemark) et l’équipe la plus jeune (les États-Unis), le différentiel de vitesse s’annonce énorme. Les Américains se présentent sans les derniers renforts annoncés en début de semaine, Shane Pinto et Zach Werenski. Ce n’est pas Jeremy Swayman, arrivé plus tard, qui est titulaire devant le filet, mais Joey Daccord, le gardien américain de père canadien et de mère suisse alémanique.
Le Danemark tient la première période avec un compteur équilibré de 9 tirs partout. Il prend confiance au fil des minutes, et c’est peut-être son erreur car ses jeux se font moins assurés. Face au pressing américain, les entrées de zone sont un défi. En fin de tiers, Mathias From est bloqué par Zeev Buium et perd le palet en essayant de passer seul la ligne bleue. Michael Kesselring passe alors en profondeur à Cutter Gauthier, qui patine tellement plus vite que Markus Lauridsen qu’il arrive seul face au gardien. C’est un tir à mi-hauteur juste au-dessus du bouclier, que Dichow porte à la main gauche (0-1).
La deuxième période débute par une pénalité d’Oliver Lauridsen. En supériorité numérique, le physique de colosse de Tage Thompson est ravageur devant la cage, les tirs fusent de toutes parts sur Fredrik Dichow qui doit multiplier les sauvetages. Mais alors qu’il se relève et que le palet derrière la cage, Logan Cooley est le plus malin et lui propulse le palet du revers dans les fesses… pour un rebond dans les filets (0-2). Dichow réussit encore un arrêt-réflexe fantastique devant Conor Garland… mais c’est pour encaisser un but sur l’engagement qui suit. Le palet envoyé par Andrew Peeke dans le slot ricoche sur le patin de Matty Beniers (0-3).
Fredrik Dichow tient le score relativement serré pendant longtemps, avec l’aide de son poteau sur un beau lancer d’Isaac Howard, et c’est dommage qu’il prenne un mauvais but sur un tir rasant quelconque de la ligne bleue de Mason Lohrei qui lui passe entre les jambes (photo ci-dessus). Dichow reste quelques secondes le front collé contre la glace, essayant d’évacuer l’immense frustration qui l’envahit (0-4). Il se reprochera moins de choses sur le dernier, un puissanr one-timer du haut de l’enclave de Beniers qui le bat côté mitaine (0-5).
Le Danemark était bel et bien le dernier pays à pouvoir endiguer la vitesse américaine. Mais ce qui satisfait le plus les États-Unis, c’est la solidité de leur défense, avant même l’ajout de Zach Werenski. Joey Daccord a réussi un excellent premier match officiel sous le maillot américain (jamais porté même chez les jeunes), avec beaucoup de confiance et d’assurance.
Reste l’ultime question posée dans notre présentation : l’hymne américain serait-il sifflé ? Le protocole IIHF ne prévoit qu’un seul hymne, pour le vainqueur après le match, ce qui se prête sans doute moins aux manifestations politiques que les cérémonies d’avant-match vues au Canada. Une minorité de spectateurs a hué, de manière assez audible, ou a parfois manifesté de manière visuelle en se bouchant les oreilles pour ne pas écouter le Star-Spangled Banner, comme s’il s’agissait de se protéger des hurlements de Trump. Les hockeyeurs américains n’ont pas spécialement réagi, presque en habitués.
Désignés joueurs du match : Markus Lauridsen pour le Danemark et Matty Beniers pour les États-Unis.
Commentaires d’après-match :
Morten Poulsen (attaquant du Danemark) : « C’est quelque chose que nous attendions depuis longtemps. C’était une bonne expérience, pas l’expérience fantastique que nous espérions, mais c’était un honneur de représenter notre pays devant cette grande foule fantastique. Nous avons eu quelques 2 contre 1 et 3 contre 2 où nous n’avons pas su trouver la bonne solution, cela aurait pu être un match moins à sens unique. 5-0, c’est un score un peu trop gros. »
Danemark – États-Unis 0-5 (0-1, 0-2, 2-2)
Vendredi 9 mai 2025 à 20h20 au Jyske Bank Boxen de Herning. 10 500 spectateurs.
Arbitres : Christoffer Holm (SUE) et Mikko Kaukokari (FIN) assistés d’Oto Durmis (SVK) et Tarrington Wyonzek (CAN).
Pénalités : Danemark 8′ (2′, 2′, 4′) ; États-Unis 6′ (2′, 0′, 4′).
Tirs : Danemark 26 (9, 8, 9) ; États-Unis 48 (9, 21, 18).
Évolution du score :
0-1 à 17’52” : Gauthier assisté de Kesselring
0-2 à 23’59” : Cooley assisté de Garland et Thompson (sup. num.)
0-3 à 28’32” : Beniers assisté de Peeke et Lohrei
0-4 à 49’31” : Lohrei assisté de Kesselring
0-5 à 56’16” : Beniers assisté de Gauthier et Smith
Danemark
Attaquants :
Nick Olesen – Patrick Russell (-1) – Nicklas Jensen (2’)
Mikkel Aagaard (-1) – Oscar Fisker Mølgaard – Joachim Blichfeld
Nicolai Meyer (-1) – Christian Wejse (-1, 4’) – Mathias From (-2)
Morten Poulsen (-2) – Alexander True (-2) – Mathias Bau Hansen (-2)
Défenseurs :
Phillip Bruggisser – Jesper Jensen Aabo (C)
Matias Lassen (-2) – Markus Lauridsen (-3)
Anders Koch (-1) – Nicholas B. Jensen
Oliver Lauridsen (-2, 2’)
Gardien :
Frederik Dichow
Remplaçant : Sebastian Dahm (G).
États-Unis
Attaquants :
Clayton Keller (C) – Logan Cooley – Tage Thompson (A, 2’)
Cutter Gauthier (+3) – Matty Beniers (+3) – Will Smith (+3)
Drew O’Connor (+1) – Frank Nazar (+1) – Conor Garland (+1, 2’)
Mikey Eyssimont – Michael McCarron – Josh Doan
Isaac Howard
Défenseurs :
Brady Skjei (A, +1) – Jackson LaCombe (+1)
Alex Vlasic – Andrew Peeke (+1, 2’)
Zeev Buium (+1) – Michael Kesselring (+2)
Mason Lohrei (+2)
Gardien :
Joey Daccord
Remplaçant : Jeremy Swayman (G). En réserve : Hampton Slukynsky (G), Shane Pinto (A).