Quelques heures à peine après avoir affronté le Canada, la France remet le couvert face à une équipe plus abordable, la Slovaquie. La préparation avait été compliquée contre cette nation, mais les joueurs de Yorick Treille veulent y croire.
Le sélectionneur des Bleus crée la surprise en lançant Antoine Keller dans les buts, avec Quentin Papillon en remplaçant. Jordann Perret fait son retour et envoie Guillaume Leclerc en tribunes. Les lignes sont chamboulées, Alexandre Texier remontant aux côtés de Perret et Louis Boudon. Fabien Bourgeois entre en septième défenseur à la place de Yohan Coulaud.
Côté slovaque, Michal Beňo en défense et Matej Kašlík en attaque font leur entrée et l’excellent Róbert Lantoši est en tribunes.
La France entre bien dans la partie
Après un premier shift assez agressif des Slovaques, au point de voir une cage dessoclée, les Bleus obtiennent leur première occasion. Tim Bozon remonte sur la droite et renverse à l’opposée vers Bellemare, qui patiente et lui redonne dans l’axe. Bozon trompe Hlavaj entre les jambes. Mais la Slovaquie fait appel à la vidéo, et le hors-jeu annule cette très belle action.
Qu’importe, l’action donne confiance. Spinozzi cherche ainsi la déviation de Ritz devant la cage et le palet file à gauche du but. Puis, c’est un contre mené par Texier sur la gauche, et l’attaquant de Saint Louis manque le cadre de peu sur son tir croisé.
La Slovaquie perd des palets bêtement, et les Bleus en profitent pour passer du temps en zone offensive avec quelques combinaisons intéressantes en petit périmètre. Huit premières minutes convaincantes, avec un excellent échec-avant et de la vitesse. Malheureusement, ce temps fort s’annule sur une pénalité de Bellemare au duel dans la neutre.
Il faut attendre les dernières secondes pour une occasion slovaque, lorsque Takáč trouve Honzek dans le slot. Keller a tout suivi et ferme les jambières.
Les Bleus reprennent le fil dès le retour au complet. Les Slovaques sont maladroits : Perret reçoit une passe de… Michal Krištof. Tout seul devant le but, il choisit le tir en force et Hlavaj sauve son camp de ce revirement atroce !
Le jeu s’équilibre après cette énorme occasion. La France passe beaucoup de temps en attaque, sans vraiment réussir à trouver des lignes de tir. Mais il en est de même pour les Slovaques dont les incursions atteignent rarement une position de tir grâce au jeu à la crosse et au bon repli défensif tricolore. Après un ultime arrêt de Keller, les deux équipes rentrent au vestiaire sur le score de 0-0.
Un but chacun
La période médiane débute par une belle partie d’échecs. Les deux camps de neutralisent assez bien, avec quelques essais français intéressants grâce à leur échec-avant. Gallet trouve ainsi Boudon sur le côté du but et son revers n’échappe pas à Hlavaj. Puis, le gardien doit jongler avec le palet sur un tir mi-hauteur de Texier.
La Slovaquie exploite une ou deux mauvaises relances pour installer un jeu offensif, assez périphérique. Keller doit faire quelques arrêts, puis s’incline pour la première fois du match face à Chromiak. Ce dernier est sorti du fond et a attaqué la cage. Mis au sol et assis sur la glace, il trouve le palet avant la défense et le glisse sous Keller (1-0).
La France cherche à réagir et manque de se faire piéger en contre. Une passe de Llorca dans la neutre est contrée et retombe pile sur la crosse de Čajkovič, qui démarre seul devant Keller. Le gardien sort une mitaine spectaculaire. Peut-être vexé par cet arrêt, l’ailier slovaque, sur la présence suivante, vient pousser un défenseur sur le gardien français et récolte deux minutes.
Le jeu de puissance campe presque deux minutes dans la zone slovaque et obtient quelques arrêts de Hlavaj, notamment Texier. Un palet perdu profite cependant à Takac en fin d’avantage. Le bon retour de Bertrand le gêne dans son tir, et il ne cadre pas. Keller sauve ensuite devant Honzek : un arrêt décisif.
Dans la continuité, Gallet gagne le palet grâce à une belle mise en échec, Dair remonte le palet à gauche, freine brutalement et trouve Boudon en soutien. Ce dernier fait décoller le palet au dessus du bras de Hlavaj (1-1).
Louis Boudon with a great release ties the game up at 1-1. France is back in it. #MensWorlds pic.twitter.com/Qhbwk2QGb8
— Steven Ellis (@SEllisHockey) May 14, 2025
La France ne doit pas se relâcher après cette égalisation : la Slovaquie continue de pousser et Keller capte encore du gant un tir de Grman sur une mise au jeu. La fin de tiers est plutôt slovaque, avec quantité de tirs et passes bloqués. La France et la Slovaquie sont à 1-1 après quarante minutes.
La partie bascule du mauvais côté
Le dernier tiers débute mal : sur l’engagement, Texier est puni pour un accrochage. Les Slovaques attaquent le slot et Regenda se heurte à Keller, solide sur sa ligne. La pénalité est tuée, mais les ennuis ne s’arrêtent pas. Les Bleus subissent et Keller réalise deux parades difficiles, avant que Guebey ne soit puni à son tour pour faire trébucher. Le penalty-kill français tient le jeu à l’extérieur et ne lâche rien. Au retour au complet, Texier démarre avec Perret, qui force Hlavaj à l’arrêt.
On sent toutefois les joueurs de Yorick Treille à la limite. Ils commettent des erreurs, se montrent imprécis à la relance. Dvorský en profite pour lancer en hauteur sur Keller, qui ne laisse aucun rebond. Le jeune gardien sauve ensuite un tir de Regenda dévié devant lui.
À la mi-tiers, Gallet, chargé par Regenda, est puni car sa crosse s’est trop levée. Rosandic lance de la bleue et Keller, masqué, est battu (2-1).
La France obtient immédiatement une occasion franche. Un duel gagné dans la neutre permet d’envoyer Texier en percussion. Son tir est repoussé, et Boudon cherche à pousser le rebond en angle fermé. Hlavaj avait bien étiré le bout de la botte.
Les Bleus tentent de repartir vers l’avant, et bénéficient à 7’48 de la fin d’une pénalité de Regenda, qui a accroché Spinozzi. Yorick Treille pose son temps mort pour que sa première ligne récupère et planifier cette situation cruciale.
Gallet cherche une déviation de Tim Bozon, bloquée, puis cela cafouille un peu jusqu’à un une-deux Rech-Boscq : le défenseur monté aux avant-postes échoue sur Hlavaj. La pénalité s’achève sur un arrêt de Keller en contre. Après cela, la Slovaquie se contente d’attendre les Bleus, qui ne ménagent pas leurs efforts pour essayer d’entrer en zone en contrôle du palet.
Ils manquent cependant de se faire piéger : Keller doit bloquer un tir de Regenda entre les cercles suite un revirement. Yorick Treille cherche à sortir Keller pour un attaquant, mais les Bleus enchainent mise au jeu dans la neutre et dégagement interdit. Seul Texier parvient à lancer au but à une seconde la fin : arrêt de Hlavaj.
Sur le dernier engagement, et après que la sirène ait retenti, les esprits s’échauffent et les officiels doivent séparer les joueurs. Perret, Hrehorčák et Regenda sont sanctionnés de méconduites, Texier et Mudrak d’une pénalité, mais le match est bien entendu déjà terminé.
Défaite frustrante de la France : il y a eu un soupçon d’efficacité supplémentaire pour la Slovaquie, une touche de réalisme que les Bleus n’ont – encore une fois – pas réussi à dénicher. Le jeu défensif a été plutôt satisfaisant, la performance d’Antoine Keller dans les buts encore de qualité. Mais à l’arrivée, c’est encore 0 point gratté.
Désignés joueurs du match : Jordann Perret (France) et Samuel Hlavaj (Slovaquie)
Commentaires d’après-match :
Sacha Treille (attaquant de la France) : « Oui, c’était en effet un gros bras de fer. C’était le match qu’on voulait, on a commencé en restant disciplinés et en suivant notre plan de jeu. A l’arrivée il y a beaucoup de frustration. Nous n’avons pas réussi à prendre des points importants contre ce genre de nations, mais nous avons montré que nous étions à notre place face à eux. Cela laisse donc un goût amer. Nous avons de plus en plus d’occasions, mais encore la difficulté de les mettre au fond. Les gardiens sont certes de meilleure qualité ; il faut trouver des moyens d’aller chercher ces buts en travaillant encore plus fort. Nous n’avons pas à rougir ce soir. Keller ? Oui, il a été gros dans sa cage, bien présent. C’est encourageant pour la suite de l’histoire des Bleus. Il a été calme et a montré qu’il pouvait jouer ce haut niveau avec un match quasi parfait, c’est encourageant. Maintenant nous entrons dans les matchs à points ! Il va falloir optimiser la préparation pour être prêts face à l’Autriche, ce sera un premier test. Il y a clairement une différence de niveau moins flagrante avec nous, donc il faudra jouer de la bonne manière, sans doute avec plus de possession de palet. »
Yorick Treille (sélectionneur de la France) : « C’est dur à chaud, nous venions avec l’intention de prendre les trois points. Il y a eu beaucoup de choses justes ce soir, les joueurs ont tout donné donc il ne faut pas avoir de regret sur l’entrée de match. Les joueurs sont restés dans le plan, il ont exécuté et se sont battus. Je suis triste pour eux, ils méritaient une Marseillaise mais nous n’avons pas réussi. Il va nous falloir trouver des moyens de mettre le puck au fond. Il y a eu quelques pénalités, mais je ne vais pas revenir dessus. Je suis fier, car personne n’a flanché. Ils ont tout donné jusqu’au bout, des joueurs ont eu des grosses minutes et c’était un effort total de tout le monde. Surtout au premier tiers nous avons de grosses occasions qui ne sont pas mises au fond. La Slovaquie était nerveuse, déstabilisée. A l’arrivée c’est une bataille de perdue, il va falloir préparer la suite. Dans un Mondial il faut tenir la distance. Nous avions des rêves et des objectifs élevés, la défaite nous éloigne de notre premier objectif. Maintenant il faut récupérer et continuer à progresser. La résilience, c’est notre ADN. Antoine Keller ? Il a fait une grosse prestation contre la Finlande, nos trois gardiens nous donnent une chance. On verra par la suite, avec le staff on s’adapte aussi au type de match et de façon de jouer, aux forces et faiblesses de chacun. On choisit d’aligner les joueurs qu’on pense nous donner une meilleure chance de gagner. Le jeu de puissance ? Dans le contexte actuel, nous avons eu zéro entrainement, uniquement de la vidéo. Les automatismes ne sont pas là. Est-ce qu’il faut des choix différents ? On va analyser et travailler cela demain mêle si ça sera repos avant tout. Ce sera un élément clé sur les trois matchs qui restent. Nous devrons trouver une solution pour tuer dans ce secteur et s’améliorer. »
Slovaquie – France 2-1 (0-0, 1-1, 1-0)
Mardi 13 mai 2025, 20h20. Avicii Arena de Stockholm, 2915 spectateurs.
Arbitres : Michael Campbell (CAN) et Andre Schrader (ALL) assistés de Jake Davis (USA) et Tommi Niittylä (FIN)
Pénalités : Slovaquie 56’ (0’, 2’, 4’+5’+20’+5’+20’) ; France 35’ (2’, 0’, 8’+5’+20’)
Tirs : Slovaquie 35 (6, 14, 15) ; France 20 (5, 9, 6)
Récapitulatif du score
1-0 à 29’32” : Chromiak assisté de Honzek et Dvorský
1-1 à 34’34” : Boudon assisté de Dair et S. Treille
2-1 à 49’13” : Rosandič assisté de Čajkovič et Krištof (sup. num.)
Slovaquie
Attaquants :
Samuel Takáč (A) – Matúš Sukeľ (C) – Samuel Honzek
Pavol Regenda (2′+5′+20′) – Michal Krištof – Maxim Čajkovič (2′)
Adam Sýkora – Dalibor Dvorský – Martin Chromiak
Patrik Hrehorčák (5′+20′) – Sebastián Čederle – Miloš Roman (A)
Matej Kašlík
Défenseurs :
Dávid Mudrák (2′) – Samuel Kňažko
Patrik Koch (-1) – Mário Grman
Andrej Golian – Mislav Rosandič
Michal Beňo (+1)
Gardien :
Samuel Hlavaj
Remplaçant : Patrik Rybár (G). En réserve : Adam Húska (G), Michal Ivan (D), Róbert Lantoši (A).
France
Attaquants :
Kévin Bozon – Pierre-Édouard Bellemare (C, 2′) – Tim Bozon
Jordann Perret (5′+20′, -1) – Louis Boudon (A) – Alexandre Texier (4′, -1)
Charles Bertrand – Nicolas Ritz – Anthony Rech
Sacha Treille (+1) – Aurélien Dair (+1) – Fabien Colotti
Baptiste Bruche
Défenseurs :
Vincent Llorca – Hugo Gallet (A, 2′, +1)
Pierre Crinon– Jules Boscq
Enzo Guebey (2′, -1) – Kevin Spinozzi
Fabien Bourgeois
Gardien :
Julian Junca
Remplaçant : Quentin Papillon (G). En réserve : Antoine Keller (G), Guillaume Leclerc (A), Yohan Coulaud (D). Substitué sur blessure : Dylan Fabre (A, remplacé par Bruche)