La Finlande aborde son quart de finale en pleine confiance. Sept victoires en sept rencontres, ponctuées par la plus significative, la « petite finale de Saint-Pétersbourg » : un 4-0 contre le Canada, invaincu depuis 15 matches en championnat du monde.

Cette victoire a donné l’avantage de jouer pour les quarts de finale un adversaire moins coriace que la triplette Suède-Russie-Tchéquie. Le Danemark dispute aujourd’hui le deuxième quart de finale seulement de son histoire.
Dans le groupe de Moscou, Danemark et Suisse se sont concurrencés pour la 4e place en glanant chacun des points dans cinq rencontres sur sept. Mais les Danois ont réussi à gagner contre les Tchèques, et aux tirs au but s’il vous plaît, malgré la présence du spécialiste Lukas Kaspar dans les rangs tchèques, tandis que les Suisses lâchaient des points face aux Kazakhs, promus et relégués… comme tous les ans.

La Finlande ne compte pas rééditer un tel revers et teste d’entrée Sebastian Dahm, très solide dans ce tournoi, avec de nombreux tirs, pas tous dangereux, mais qui forcent le Danemark à laisser passer l’orage et le gardien à bien capter de la mitaine un tir de Ville Pokka.
Les Danois sont bien regroupés mais passent rarement la ligne rouge. La défense finlandaise, intraitable contre les Canadiens, ne concède son premier tir qu’au bout de 10 minutes, alors que Nikolaj Ehlers provoque une pénalité de Mikko Koivu. Avantage numérique rapidement annulé car Morten Green est lui aussi envoyé en prison. Les deux capitaines sur le banc des punis, les Danois se montrent les plus pressants et se créent une belle occasion avec Frederik Storm qui remet en retrait pour un tir du meilleur pointeur danois Nicklas Jensen. Koskinen était à l’affût.

Daniel Nielsen essaye de l’imiter mais avec un peu trop d’enthousiasme au goût de l’arbitre qui lui donne deux minutes. Sur la pénalité différée, la Finlande se crée même un 2 contre 1 qui échoue de peu au ras du poteau. Le jeu de puissance s’installe mais le Danemark parvient à maintenir son retard à un seul but avant la pause.
Au retour sur la glace, la Finlande laisse davantage venir les Danois, parfois même un peu trop en permettant à Lars Eller de lancer une mine bien détournée par Koskinen. Mais le Danemark se fait aussitôt prendre en contre-attaque. Koskiranta initie un 3 contre 2, décale pour Pyörälä qui lui remet devant le but. Le duo Bødker-Lassen se rate à nouveau : le premier ne parvient pas à couper la passe et le rebond tape dans la jambière du second dans son propre but (2-0 à 21’45).

Matthias Bau, 2m et 108kg, a une bonne allonge, le jeune Mikko Rantanen tente un peu naïvement de lui prendre le palet par derrière et ne récupère que 2 minutes pour accrocher. Cette faute en zone offensive relance le Danemark qui a le power-play le plus efficace du tournoi. Sur le jeu de puissance, Lars Eller reprend une passe de Mads Christensen et réduit la marque d’un tir croisé (2-1 à 31’42).
À peine le temps de célébrer le but, la Finlande repart à l’attaque et force le passeur Christensen à commettre une faute sur Lajunen. Le Danemark peut trembler car si il a le meilleur power-play du tournoi, il a aussi un des pires penalty killing. Mais elle sera sans conséquence. Puis Antti Pihlström charge dangereusement Stefan Lassen dans la bande et doit à son tour séjourner en prison. Sans davantage de conséquence.
On approche de la fin de la période. Suite à un énorme travail de conservation de palet de Mikko Koivu derrière le but, le palet circule jusqu’à Patrik Laine, le sniper ne se pose pas de question plein axe, son missile transperce Dahm juste avant le retour au vestiaire (3-1 à 38’57).
La Finlande reprend alors la même tactique en troisième période que lorsqu’elle avait deux buts d’avance dans la deuxième : des attaques prudentes et une trappe en zone neutre. Elle a marqué au meilleur moment pour déstabiliser son adversaire : en début et en fin de période.

Les Danois sont vaincus, ils semblent baisser les bras et laissent encore un contre. Cette fois Daniel Nielsen l’intercepte bien mais il renvoit le puck directement dans la crosse de Granlund qui n’en demandait pas tant pour inscrire son doublé (5-1 à 58’07).
Le match se termine. Dahm ne lui permet pas un hat-trick avec un dernier arrêt sur un tir de Granlund, que son entraîneur désignera comme joueur du match.
La Finlande, qui était déjà l’équipe la plus disciplinée du tournoi, a compris qu’il ne fallait surtout pas laisser au jeu de puissance danois l’occasion de les faire douter. Les Lions ont marqué au moment opportun et a parfaitement défendu par la suite. Ils se qualifient logiquement pour la demi-finale et affronteront le vainqueur de la rencontre entre la Russie et l’Allemagne.
Le Danemark a livré un bon match et a donné ce qu’il pouvait. Ses unités spéciales ont été redoutables et il démontre qu’il est dans une dynamique de long-terme très positive, à deux ans des championnats du monde organisés chez lui.
Désignés joueurs du match : Mikael Granlund (Finlande) et Lars Eller (Danemark).
Commentaires d’après-match :
Jan Karlsson (entraîneur du Danemark) : « Félicitations à la Finlande et bonne chance pour la demi-finale. Nous savions que nous allions affronter une grande équipe. Mais en sport tout peut arriver. Nous avons essayé mais la Finlande était trop bonne pour nous. Je pense que nous avons fait un grand tournoi, excepté le match contre la Russie. Je suis fier de mon équipe. Pour faire ce résultat, il a fallu un très bon gardien et nous avions Dahm. Notre ligne de joueurs de NHL n’était pas seulement bonne parce qu’elle était constituée de bons joueurs, mais aussi parce que ces joueurs ont augmenté le niveau de toute l’équipe et tiré vers le haut les autres joueurs. »
Kari Jalonen (entraîneur de la Finlande) : « Nous savions qu’il n’y avait pas de billet gratuit pour aller à Moscou. Il fallait payer le prix. Ils avaient une ligne NHL vraiment dure à manœuvrer, surtout au troisième tiers-temps. Il a fallu la contrer avec la ligne de Koivu. Je pense qu’on mérite le billet de train pour Moscou. »

Ville Lajunen (attaquant de la Finlande) : « J’avais déjà joué avec Patrik [Laine] donc ça a été très facile pour moi. Les 4 lignes ont bien fonctionné et m’y inclure était la solution la plus facile pour éviter de modifier toutes les lignes. »
Stefan Lassen (défenseur du Danemark) : « Nous savions que nous aurions nos occasions sur les supériorités. Si nous avions pu rentrer à la deuxième pause avec 2-1, ça aurait été plus facile. Il aurait suffi d’un tir. Mais avec deux buts de retard, c’était trop difficile. Le premier objectif est toujours la survie pour nous, et le second objectif est d’atteindre les quarts. C’est bien pour les enfants quand on réussit. Le hockey est en train de grandir au Danemark. Des joueurs de plus en plus jeunes qui deviennent de plus en plus forts. Nous savons que nous avons un filet de secours l’an prochain. Mais nous voulons à nouveau bien faire. Si nos joueurs ont l’opportunité, en fonction de leur état de santé et de leur situation avec leur contrat, ils viennent, le maillot a une signification. On ne peut reprocher à certains de ne pas venir. C’est leur gagne-pain, ils ne peuvent pas risquer de se blesser. Nous avons assez de jeunes joueurs, notre banc devient de plus en plus profond. »
Oliver Lauridsen (défenseur du Danemark) : « Je ressens beaucoup de déception sur le moment. Evidemment nous faisons un bon tournoi, mais nous n’avons jamais aussi bien joué [que ce soir]. Ça se joue à un but en cage vide et quelques rebonds malheureux. Avec quelques rebonds dans l’autre sens, le match aurait pu être très différent. »
Finlande – Danemark 5-1 (1-0, 2-1, 2-0)
Jeudi 19 mai 2016, 16h15. Yubileyny arena de Saint-Pétersbourg. 5038 spectateurs.
Arbitrage de Martin Frano (TCH) et Jozef Kubus (SVK) assistés de Nicolas Fluri (SUI) et Gleb Lazarev (RUS)
Tirs : Finlande 28 (11, 9, 8), Danemark 17 (4, 7, 6)
Pénalités : Finlande 6′ (2′, 4′, 0′), Danemark 6′ (4′, 2′, 0′)
Récapitulatif du score
1-0 à 14’29” : Granlund assisté de Koivu et Komarov
2-0 à 21’45” : Koskiranta assisté de Pyörälä et Ohtamaa
2-1 à 31’42” : Eller assisté de Christensen et Ehlers (sup. num.) 
3-1 à 38’57” : Laine assisté de Hietanen et Jaakola 
4-1 à 57’46” : Jokinen assisté de Koivu (cage vide) 
5-1 à 58’07” : Granlund
 
Finlande
Attaquants :
Mikael Granlund (+2) – Mikko Koivu (C, +4, 2′) – Leo Komarov (+3)
Patrik Laine (+1) – Jani Lajunen – Jussi Jokinen (A, +2)
Mika Pyörälä (+1) – Jarno Koskiranta (+1) – Sebastian Aho (+1)
Antti Pihlström (2′) – Tomi Sallinen – Mikko Rantanen (2′)
Défenseurs :
Ville Pokka (+2) – Esa Lindell (+2)
Topi Jaakola (A, +1) – Juuso Hietanen (+1)
Atte Ohtamaa (+2) – Tommi Kivistö (+2)
Gardien :
Mikko Koskinen
Remplaçants : Juuse Saros (G), Teemu Pulkkinen. Réservistes : Niklas Bäckström (G), Anssi Salmela (blessé au dos), Lasse Kukkonen (membre inférieur), Aleksander Barkov (grippe).
Danemark
Attaquants :
Nikolaj Ehlers (-1) – Lars Eller (-1) – Jannik Hansen (-1)
Frederik Storm (-1) – Morten Madsen (A, -2) – Nicklas Jensen (-1)
Morten Poulsen (-3) – Morten Green (C, -3, 2′) – Mads Christensen (-3, 2′)
Patrick Bjorkstrand – Kirill Starkov – Mathias Bau
Défenseurs :
Daniel Nielsen (A, -2, 2′) – Markus Lauridsen (-2)
Nicholas Jensen – Oliver Lauridsen
Mads Bødker (-3) – Stefan Lassen (-3)
Emil Kristensen
Gardien :
Sebastian Dahm (sorti de 57’42 à 57’46)
Remplaçants : Georg Sorensen (G), Mikkel Aagaard. En réserve : Simon Nielsen (G, commotion), Jesper B. Jensen (D, commotion), Mathias From (A).
 
			 
                                





























 
			










