Rouen frustre Grenoble et se qualifie pour la finale !
Il s’en est fallu de peu pour que cette série passionnante se termine vendredi. Les Dragons n’ont dû leur salut qu’à un but de François-Pierre Guénette pendant la prolongation. Un but qui force la série à aller jusqu’au bout. Pas vraiment surprenant tant les deux équipes se sont montrées très proches. Mais cette série a tout de même réservé des surprises comme ce 7-2 inattendu au match 3 qui permettait à Rouen de mener 2 victoires à 1. Derrière, peut-être trop confiants, les Dragons ont encaissé deux défaites et se sont retrouvés au bord de l’élimination. Mais ils ont réussi in extremis à remettre les compteurs à zéro. Désormais, la qualification pour la finale se jouera sur ce seul match 7 : Grenoble a un avantage énorme, celui de recevoir grâce à la deuxième place acquise sur le fil au terme de la saison régulière. Aux Brûleurs de Loups de faire en sorte d’en tirer profit sur la glace, les Dragons, toujours privés d’Olivier Dame-Malka, tenteront de faire démentir les pronostics.

Les occasions de but ne sont pas légion en début de rencontre. Il faut attendre près de cinq minutes pour voir le premier tir dangereux du match : un tir non cadré de David Rodman qui passe tout près du poteau. Marc-André Thinel lui répond quelques instants plus tard, forçant Horak à réaliser un premier arrêt de la mitaine.
Un tour de cage de Kuralt sème le trouble devant le slot rouennais : s’ensuit une première échauffourée mettant aux prises Texier et Miettinen côté grenoblois, Patrick Koudys et Yorick Treille côté rouennais. À quatre contre quatre, Rouen effectue un bon travail dans la zone grenobloise avec Dan Koudys notamment puis Coulombe qui force Horak à un bel arrêt. De retour à cinq contre cinq, les Brûleurs de Loups tentent de reprendre l’initiative avec Rodman puis Bly qui tente de se frayer un passage vers la cage rouennaise. Puis c’est au tour du bloc Miettinen-Texier-Kuralt de mettre la pression dans la zone offensive.

Les Dragons ont une deuxième chance lorsque Hardy retient Colotti, offrant une supériorité numérique de deux minutes à Rouen. Tartari parvient à s’offrir un mini break en infériorité mais bute sur Sabourin, impeccable. Passée cette frayeur, Rouen installe son jeu de puissance mais ne parvient pas à trouver de position de tir vraiment dangereuse pour Lukas Horak. Les deux équipes regagnent donc le vestiaire sans avoir pu se départager.

Grenoble n’a d’autre choix que de jouer les contre-attaques à l’image de celle développée très rapidement par Rodman pour Chouinard, qui se heurte à Sabourin. Sur une nouvelle domination rouennaise en zone offensive, Gervais concède une pénalité. Mais malgré un bon jeu de puissance qui vient accroître leur domination dans le jeu, les Dragons ne parviennent pas à trouver la faille dans le box play grenoblois.
De retour à cinq contre cinq, Grenoble réagit avec un bon shift du premier bloc qui maintient le palet dans la zone rouennaise. Une belle réaction des locaux qui coïncide pourtant avec l’ouverture du score de Rouen sur un palet cafouillé par la défense grenobloise suite à un engagement en zone défensive. Miller profite de l’hésitation des arrières locaux pour ouvrir le score de près (0-1, 30’47 »).

Même si les pertes de palet grenobloises sont nombreuses, les hommes de Terglav parviennent de temps en temps à porter le danger sur la cage de Sabourin à l’image d’un lancer de Rodman dont le lancer échappe de peu à Chouinard. Le même Chouinard manque une belle occasion en position idéale face à la cage mais il ne cadre pas son tir. La fin de tiers grenobloise est prometteuse en vue de la troisième période, mais après quarante minutes, c’est bien Rouen qui a l’ascendant et tient le ticket pour la finale.

L’effort grenoblois est récompensé lorsque Gauthier obtient une pénalité de Patrick Koudys, mais le jeu de puissance des Brûleurs de Loups manque de vitesse dans la transmission du palet. Il faut un contre (!) de Tartari pour enfin inquiéter Sabourin : le centre de Tartari était à destination de Kuralt mais ce dernier est bloqué irrégulièrement par Langlais. Grenoble évolue à cinq contre trois pendant 46 secondes et obtient une chance inespérée d’égaliser. Terglav en est conscient et demande un temps mort, mais le jeu de puissance grenoblois est trop statique pour créer les décalages dans un boxplay rouennais très bien en place. L’opportunité est passée pour Grenoble alors que les Dragons sortent renforcés de cet épisode délicat à gérer.

Les dernières minutes sont pénibles pour les Brûleurs de Loups qui sans trop y croire continuent à remonter le palet pour se heurter inlassablement sur le mur défensif rouennais. Terglav va tenter le tout pour le tout en sortant Horak pendant plus de deux minutes. En vain. Au terme d’une rencontre parfaitement maîtrisée, c’est Rouen qui se qualifie pour la finale !

Les Brûleurs de Loups ont de quoi être frustrés à l’issue d’une rencontre qu’ils n’ont pas réussi à appréhender. Bien moins en tout cas que le match 5 qu’ils avaient débuté « tout feu, tout flamme » avec une énergie débordante qui avait bousculé les Dragons. Ce soir, les Grenoblois ont souvent paru timorés, voire empruntés, peut-être même fatigués par une série éprouvante, tant mentalement que physiquement. L’attaque était en panne ce soir à l’image de Chouinard pas très inspiré et la défense a « offert » deux buts à Rouen sur des actions symbolisant la fébrilité qui régnait dans les rangs grenoblois ce soir. Incapables de bousculer leurs adversaires, les Brûleurs de Loups ont également perdu le combat physique face à une défense difficile à bouger et bien en place malgré l’absence de Dame-Malka. Tout près du bonheur lors du match 6, Grenoble voit sa très belle saison s’arrêter brutalement sur sa glace. Difficile à encaisser mais pas vraiment immérité au vu de ce match 7 que Rouen a mieux su gérer pour obtenir son ticket pour la finale.
(Photos Philippe Crouzet)
Commentaires d’après-match :
Edo Terglav (entraîneur de Grenoble) : « C’est décevant. C’est du sport, c’est comme ça, c’est la beauté des play-offs. C’est dommage, on était chez nous, il manquait quelque chose pour aller battre cette équipe-là. Ça s’est pas joué à grand-chose, des détails. Sur le match 6, à chaque fois qu’ils avaient pris l’avantage, on était revenu au score. Les prolongations à trois contre trois, ça se joue pas à grand-chose, on a eu les bonnes occasions en début de prolongation, on fait une erreur pas nécessaire pour qu’ils prennent une contre-attaque et ils marquent. On savait qu’on avait une dernière chance chez nous, c’était une finale, soixante minutes… Il manquait un peu d’intensité de notre part, on n’a pas vu la même « niaque » que lors du cinquième match, je pense que le drive n’était pas là soixante minutes, il était là par moments mais ce n’était pas suffisant pour mettre en difficulté cette équipe de Rouen. On prend le deuxième but sur une erreur d’un défenseur, on a eu nos occasions aussi, c’est juste qu’on ne marquait pas de but…. C’est comme ça. J’ai toujours dit cette année que les choses allaient dans le bon sens mais on ne devait pas s’arrêter là, on devait prendre encore un ou deux matchs pour aller plus haut. J’ai dit à mes joueurs qu’il faut être fiers, garder la tête haute. C’est dur quand on a passé, sept, huit mois ensemble, travaillé fort pour arriver là. S’arrêter comme ça, c’est difficile. »
Fabrice Lhenry (entraîneur de Rouen) : « Je suis vraiment très heureux pour le groupe. Depuis le début de saison, j’ai confiance en cette équipe. Quand je les ai vus jouer en coupe d’Europe, je trouvais qu’on avait d’énormes possibilités. Après, on a eu des hauts et des bas pendant la saison. Par contre, ce soir, ils ont vraiment montré que c’était une équipe soudée, ils étaient prêts à faire les sacrifices pour accéder à cette finale. Gagner à Pôle Sud n’est jamais facile. Ne pas prendre de but, je suis vraiment satisfait de ça, parce qu’on a montré qu’on savait défendre. Dany Sabourin a fait aussi les gros gros arrêts nécessaires et on a été assez discipliné. Je tiens à dire l’arbitrage ce soir a été excellent parce qu’il y a eu des fautes des deux côtés mais c’était un vrai match de play-offs, ils ont su voir jusqu’où l’intensité pouvait aller et ils ont tenu le match du début à la fin. C’est vraiment agréable de pouvoir avoir un match comme ça et je pense que même les Grenoblois ont dû apprécier de pouvoir se livrer à 100% comme ça. Aller en finale, c’était un des objectifs de la saison, on a déjà perdu un titre contre Grenoble avec la coupe de France mais on va pouvoir défendre celui-là. Ça va arriver très vite, il va falloir être prêt dès mardi pour aller jouer Gap, l’équipe la plus régulière du championnat. Aujourd’hui, on a dépensé beaucoup d’énergie, il va falloir aussi récupérer des voyages, mais en play-off on oublie la fatigue et on récupère plus vite quand on gagne ! »
Christophe Tartari (attaquant de Grenoble) : « On pourrait refaire le match dix fois et changer les petits détails, ça leur est arrivé (d’être blanchi) dans la série à Rouen, c’est le sport. C’est la déception qui ressort et la fierté d’avoir fait partie de ce groupe où personne n’a jamais rien lâché pendant la saison, chacun croyait en ce groupe et on s’est battu jusqu’au bout. C’est comme ça, c’est un match 7. On croyait en nous, on avait un groupe très solide où chacun avait trouvé sa place et on est extrêmement déçu de sortir maintenant et c’est peut-être demain qu’on réalisera qu’on a fait une super saison. C’était une très belle série entre deux belles équipes, il fallait un perdant et un gagnant, et ce soir c’est Rouen. On prendra du recul sur cette coupe de France gagnée, cette saison régulière réussie, ces play-offs qui se jouent à rien. L’organisation a sûrement fait un pas avant, l’étincelle est revenue mais c’est vraiment dur de faire le bilan maintenant. »
Grenoble – Rouen 0-2 (0-0, 0-1, 0-1).
Dimanche 26 mars 2017 à 16h la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3500 spectateurs.
Arbitrage de Nicolas Barbez et Geoffrey Barcelo assistés de Gwilherm Margry et Clément Goncalves
Pénalités : Grenoble 10′ (8’, 2’, 0’), Rouen 14’ (6’, 2’, 6’)
Tirs : Grenoble 28 (9, 11, 8), Rouen 24 (4, 14, 6)
Évolution du score :
0-1 à 30’47 » : Miller assisté de Perret
0-2 à 51’44 » : Lampérier
Grenoble
Attaquants :
Eric Chouinard (C) (2’) – Boštjan Goličič – David Rodman
Camilo Miettinen (2’) – Alexandre Texier (2’) – Anže Kuralt
Norbert Abramov – Sébastien Gauthier – Rhett Bly
Julien Baylacq – Sébastien Rohat – Mathias Arnaud
Défenseurs :
Kyle Hardy (2’) – Sébastien Bisaillon
Teddy Trabichet (A) – Christophe Tartari (A)
Nicolas Favarin – Aziz Baazzi
Stéphane Gervais (2’)
Gardien :
Lukáš Horák [sorti de 57’53 » à 60’00 »]
Remplaçants : Antoine Bonvalot (G), Quentin Scolari.
Rouen
Attaquants :
Jordann Perret (2’) – Adam Miller (2’) – Marc-André Thinel
Loïc Lampérier – François-Pierre Guénette (A) – Sacha Treille
Joris Bedin – Matt Hussey – Dan Koudys
Fabien Colotti – Damien Raux – Yorick Treille (A) (2’)
Défenseurs :
Florian Chakiachvili – Mark Matheson
Chad Langlais (2’) – Aurélien Dorey (2’)
Patrick Coulombe (C) – Patrick Koudys (4’)
Gardien :
Dany Sabourin
Remplaçants : Quentin Papillon (G), Camil Durand, Vincent Nesa. Absent : Olivier Dame-Malka (malade).








































