C’est l’heure de vérité pour la Suisse. La Nati a paru progresser de match en match dans un groupe B imprévisible, avec en point d’orgue une victoire contre le Canada. Mais la mission des quarts de finale s’annonce redoutable.
La Suède et ses 19 joueurs de NHL est une bête noire. Les dix derniers matchs de championnats du monde ou Jeux olympiques ont tourné à l’avantage des Scandinaves à huit reprises, avec 12 buts pour et 32 contre !
Pour autant, les Hélvètes espèrent bien retrouver les heures de gloire de 2013, avec une médaille d’argent. À l’époque, ils avaient perdu 5-1 en finale contre… la Suède bien sûr. Six joueurs de l’effectif ont participé à ce match.
Patrick Fischer a laissé de côté Ramon Untersander et Tanner Richard, légèrement blessés, choisissant finalement d’aligner Damien Brunner. Décevant dans ce tournoi, l’ancien joueur de Detroit a marqué au dernier match, ce qui a peut-être fait pencher la balance. Philippe Furrer, qui avait manqué les matchs précédents, fait son retour.

Portée par une poignée de supporters suisses fidèles au poste, la Nati débute en bataillant bien dans les bandes. Une phase d’observation qui dure, avant les premières incursions suisses sur la cage de Lundqvist.
La Suède travaille tout aussi bien et Landeskog attaque la cage. Genoni fait l’arrêt et perd sa crosse. C’est un officiel qui lui redonne peu après, juste avant que les Nordiques placent une belle action. Nylander entre sur l’aile gauche, trouve Lindberg au centre et le palet finit sur Backström, qui fusille Genoni. Récupérer sa crosse n’a pas suffi (0-1).
Le but ne change pas la physionomie de la partie, rythmée et équilibrée. Les duels restent accrochés et les tirs relativement excentrés.
Finalement, la Suisse égalise sur un coup de chance. Gaétan Haas percute et arrive ligne de fond sans réussir à tirer. Il parvient tout de même à envoyer le palet vers l’enclave, où Ekman-Larsson, bien malheureux, dévie entre les jambes de son propre gardien (1-1).
Le match tombe dans une espère de torpeur, chaque équipe limitant l’espace de l’autre. Seuls des exploits individuels parviennent à créer du danger, à l’image d’une interception de Haas, qui s’avance en zone offensive et chauffe la mitaine de Lundqvist. La Suède accélère dans les derniers instants, sans réussir à cadrer, et concède donc un nul 1-1 après vingt minutes.

A la reprise, Nicklas Backström concède une pénalité pour crosse haute, de quatre minutes. La Suisse s’installe et Malgin place le premier tir cadré. Diaz enchaîne et le rebond pris par Hollenstein file hors cadre. Le capitaine suisse envoie un second tir qui crée le chaos dans l’enclave, avant que Lundqvist ne gèle le disque. Malgré leurs efforts, les Suisses gaspillent donc l’opportunité.
L’avantage numérique s’inverse peu après lorsque Schäppi est puni pour retenir. Haas exploite une grossière erreur défensif pour devancer Ekman-Larsson, élimine Klingberg et se heurte à Lundqvist. Le portier sauve par ailleurs un autre contre mené par Bodenmann. La Suède ne s’offre aucun tir et s’en sort même bien. On se demande encore pourquoi William Nylander se charge de l’écran au lieu de mener le jeu…
Le jeu s’accélère et les deux équipes s’octroient une occasion à bout portant, et les défenses dégagent les rebonds. Schäppi, notamment, avait bien feinté son vis-à-vis. Brunner sert ensuite Pius Suter en retrait, dont le tir croisé voit le cadre se dérober.

Un but contre le cours du jeu, tant la Nati domine au tir. Hollenstein, bien lancé, file alors sur l’aile droite, attaque la cage et tente de marquer d’une main, à la Forsberg : le palet file à côté, mais Lundqvist s’est fait mal et un soigneur doit s’occuper de lui. La Suisse accélère et pousse la Suède dans son camp. Les mises en échec très appuyées résonnent dans l’arena, juste avant que ne retentisse la sirène.

Le carré de supporters suisses chante toujours et soutient la défensive de la Nati, mise à mal dès la reprise. La Suède ne traîne pas à creuser lécart. Moins de trois minutes et Joel Lundqvist lance de l’aile. Genoni laisse un rebond du bout de la botte qu’Alex Edler saisit dans la foulée (1-3).
Sonnés, les Suisses subissent et concèdent une nouvelle grosse occasion. Le tir d’Edler à travers la foule tombe sur la crosse d’Ambühl, qui prend son gardien à contre pied et est sauvé d’un but contre-son-camp par le poteau. La Suisse perd ensuite Diaz, qui prend un palet au visage…
La Suisse réagit à sept minutes de la fin avec une série de chances non cadrées, dont une de Schäppi qui force Lundqvist à se coucher sur sa ligne. La Nati joue plus haut et presse le porteur de palet adverse.
La Suisse décroche une énorme chance à 4’21” de la fin. Schlumpf, avancé près du but, est servi en retrait, bataille et lève les bras : les officiels refusent le but, car ils avaient perdu le palet des yeux et sifflé. Le public apprécie peu !
Patrick Fischer utilise son temps mort et Genoni sort de sa cage. À 1’37”, Brodin est sanctionné de deux minutes. La Suisse pousse, sauve aussi sa cage vide, et attaque encore, sans réussite.
La Suède s’impose donc à l’issue d’une partie serrée. La Suisse a joué crânement sa chance mais a manqué d’un brin de réalisme. La Suède, efficace techniquement, se qualifie en demi-finale.
Désignés joueurs du match : Gaétan Haas (Suisse) et Henrik Lundqvist (Suède)
Commentaires d’après-match


Suisse – Suède 1-3 (1-1, 0-1, 0-1)
Jeudi 18 mai 2017, 20h15. AccorHotels Arena de Paris. 8417 spectateurs.
Arbitres : Brett Iverson (CAN) et Jozef Kubus (SVK) assistés de Alexander Otmakhov (RUS) et Libor Suchánek (CZE)
Pénalités : Suisse 2′ (0′, 2′, 0′), Suède 6′ (0′, 4′, 2′).
Tirs : Suisse 27 (5, 13, 9), Suède 29 (8, 9, 12).
Récapitulatif du score
0-1 à 04’15” : Backström assisté de Lundberg et W. Nylander
1-1 à 12’53” : Haas
1-2 à 33’15” : W. Nylander assisté de Ekman-Larsson
1-3 à 43’44” : Edler assisté de J. Lundqvist

Attaquants
Cody Almond (-1) – Reto Schäppi (2′, -1) – Thomas Rüfenacht (-2)
Denis Hollenstein (A, +1) – Gaetan Haas – Vincent Praplan (+1)
Andreas Ambühl (A, -1) – Denis Malgin (-1) – Fabrice Herzog (-1)
Reto Suri – Pius Suter – Simon Bodenmann
Damien Brunner
Défenseurs
Raphael Diaz (C, -1) – Philippe Furrer (-1)
Dominik Schlumpf – Dean Kukan
Romain Loeffel (-1) – Joel Genazzi
Christian Marti (-1)
Gardien
Leonardo Genoni
Remplaçant : Niklas Schlegel (G). Blessé : Jonas Hiller (G), Ramon Untersander (D), Tanner Richard (A)
Suède
Attaquants :
Gabriel Landeskog (A,- 1) – Victor Rask (-1) – Elias Lindholm (-1)
Oscar Lindberg (+2) – Nicklas Bäckström (4′, +2) – William Nylander (+2)
Carl Söderberg – William Karlsson – Dennis Everberg
Joakim Nordström – Joel Lundqvist (C, +1) – Joel Eriksson Ek (+1)
Marcus Krüger (+1)
Défenseurs :
Victor Hedman (A) – Anton Strålman
Oliver Ekman-Larsson – Jonas Brodin (2′)
Alexander Edler (+2) – John Klingberg (+2)
Gardien :
Henrik Lundqvist
Remplaçants : Viktor Fasth (G), Philip Holm (D). En réserve : Eddie Läck (G), Carl Klingberg, Linus Omark.
 
			 
                                





























 
			 
					









