Après son maintien aussi historique qu’inattendu dans l’élite mondiale, obtenu à la surprise générale aux dépens de la France, la Grande-Bretagne a hérité d’un nouveau statut dans le monde du hockey sur glace, et elle doit maintenant le défendre. Sa progression au classement IIHF a déjà une première conséquence : elle organise pour la première fois un tournoi de pré-qualification olympique. Les organisations internationales sont peu fréquentes dans un hockey britannique assez replié, et celle-ci intervient dans un contexte politique particulier, une semaine après la mise en application du « Brexit » qui a fait sortir le Royaume-Uni de l’Union Européenne.
Les Britanniques n’ont accédé qu’une fois au tour final de la qualification olympique, en 2009. Le costume de favori à la maison est encore un peu nouveau pour eux. Les deux premiers adversaires n’ont normalement pas posé de problème, mais la compétitivité de la Roumanie (seulement battue 3-4 par les Britanniques et 2-3 en prolongation par les Hongrois) a été un enseignement majeur du week-end. Avec leurs trois naturalisés ukrainiens, les Roumains seront à prendre au sérieux au Mondial de D1A, y compris par les nations qui descendent de l’élite – France et Autriche pour ne pas les citer – qui n’ont jamais croisé ce pays depuis très longtemps.

Une crosse haute de Ben Davies juste avant la pause débloque la situation à la reprise. La Hongrie prend l’avantage sur un tir du poignet à mi-distance de Bence Stipsicz qui finit en lucarne. Elle ajoute même un deuxième but sur une action collective : István Sofron récupère le palet et effectue une passe transversale derrière la cage pour Bence Stipsicz qui centre pour Csanad Erdely, face au but pour conclure de près. Ce sont pourtant les Britanniques qui dominent de plus en plus le jeu, mais ils butent sur le gardien Miklós Rajna. Il multiplie les arrêts, en particulier face à un Ben Lake insistant dans l’enclave. Il signe aussi une superbe parade face à Matthew Myers à bout portant. À deux minutes de la fin de période, Mike Hammond se présente à son tour dans le slot, Rajna ne fait que freiner le palet qui glisse vers la ligne… mais le défenseur Daniel Kiss le sauve à temps.

C’est la Hongrie qui prend le billet pour Riga, où elle affrontera fin août la Lettonie, la France et l’Italie dans l’ultime tour de qualification olympique. C’est déjà un premier succès : elle n’avait pas atteint ce tour depuis douze ans, éliminée deux fois entre-temps par des équipes hiérarchiquement inférieures (Pays-Bas puis Pologne). Elle a cette fois pris sa revanche sur une Grande-Bretagne qui a quand même pris du galon et progressé en quelques années.
Désignés joueurs du match : Miklos Rajna pour la Hongrie et Matthew Myers pour la Grande-Bretagne.
Commentaires d’après-match
Jarmo Tolvanen (entraîneur de la Hongrie) : « Nous pouvons dire que nous avons obtenu une revanche. Évidemment, nous avons pensé au match d’il y a deux ans où nous étions les meilleurs. Hier [contre la Roumanie], nous n’étions pas satisfaits de notre rythme de jeu, donc nous avons un peu modifié nos lignes offensives et défensives, ce qui a fonctionné dès le premier tiers. En deuxième période, les Britanniques ont très bien joué et nous avons passé trop de temps dans notre zone, mais notre défense a bien travaillé. Le troisième tiers était équilibré, nous avons pu profiter des contre-attaques et Miki [Rajna] a été notre meilleur homme du match. »
Peter Russell (entraîneur de la Grande-Bretagne) : « Je pense que nous avons bien joué au hockey et eu la possession du palet. La Hongrie a pratiqué un jeu opportuniste fondé sur un grand gardien. Nous avons eu l’énergie et les situations pour marquer, nous aurions pu gagner de manière nette un autre jour. Quand on pense au match d’il y a deux ans, c’est un peu la même chose qui s’est produite, mais de manière inversée. C’est le hockey. »
Grande-Bretagne – Hongrie 1-4 (0-0, 0-2, 1-2)
Dimanche 9 février 2020 à 18h00 à la Motorpoint Arena de Nottingham. 4544 spectateurs.
Arbitrage de Jonathan Alarie (CAN) et Ladislav Smetana (AUT) assistés de Joona Elonen (FIN) et Josef Spur (TCH).
Pénalités : Grande-Bretagne 8′ (4′, 2′, 2′), Hongrie 24′ (4′, 4′, 6’+10′).
Tirs : Grande-Bretagne 48 (8, 22, 18), Hongrie 20 (7, 6, 7).
Évolution du score :
0-1 à 20’32 : Stipsicz assisté de Nagy et Hari (sup. num.)
0-2 à 31’17 : Erdely assisté de Stipsicz et Sofron
1-2 à 40’57 : Myers (sup. num.)
1-3 à 45’11 : Hari
1-4 à 52’00 : Sofron assisté de Hari
Grande-Bretagne
Attaquants :
Ben Lake (4′) – Brendan Connolly – Oliver Betteridge
Robert Farmer (A) – Mike Hammond – Jonathan Phillips (C)
Scott Conway (-2, 2′) – Brett Perlini (-1) – Luke Ferrara (-2)
Ben Davies (-1, 2′) – Matthew Myers (-1) – Ross Venus (-1)
Robert Lachowicz
Défenseurs :
Ben O’Connor (-1) – Mark Richardson (A, -2)
Travis Ehrhardt (-1) – Dallas Ehrhardt (-1)
Paul Swindlehurst (-1) – David Phillips (-1)
Joshua Batch
Gardien :
Ben Bowns [sorti à 58’11]
Remplaçant : Jackson Whistle (G).
Hongrie
Attaquants :
Csanád Erdély (+3) – János Hári (+3, 2’+10′) – István Sofron (+3, 2′)
Kristóf Papp – Gergő Nagy (C, 4′) – Nikandrosz Galanisz (2′)
Karol Csányi – Andrew Sarauer – István Terbócs
Donát Szita – Richárd Tóth
Défenseurs :
Bence Stipsicz (A, +2) – Tamás Pozsgai (A, +2)
Bence Szirányi (+1) – Scott Macaulay (+1, 2′)
Zsombor Garát (2′) – Dániel Kiss
Bence Szabó
Gardien :
Miklós Rajna
Remplaçant : Gergely Arany (G). Absent : András Benk (problèmes intestinaux).








































