Après sa défaite au tirs au but contre le Kazakhstan, même la Finlande tenante du titre semble prenable dans ce championnat du monde ouvert. Rassurés par leur succès contre l’Italie, les Norvégiens peuvent-ils créer la surprise ? Ils lancent le gardien Jonas Arntzen dans son premier match de championnat du monde, mais c’est déjà loin d’être un inconnu. Il a été performant cette saison en SHL à Örebro.
Ce n’est d’ailleurs pas Arntzen qui commet la première erreur, mais le gardien finlandais Jussi Olkinuora. Sorti derrière sa cage, il tarde trop à relancer le palet alors que la torpille Mathis Olimb arrive sur lui et voit sa passe interceptée par Michael Haga. Il se replace pour faire face à Olimb, servi seul face à la cage, mais le tir échappe à sa mitaine (0-1). La Finlande semble alors en difficulté. Elle n’arrive pas à produire du jeu offensif, et – plus rare encore – elle commet des erreurs dans sa zone. Mais quand elle va jusqu’à mettre trois joueurs dans le slot, le trafic est tel que le lancer d’Atte Ohtamaa entre facilement, avec apparemment une déviation d’Iiro Pakarinen (1-1). La Norvège perd malheureusement Stefan Espeland, blessé par un cross-check : il était devenu un défenseur majeur puisqu’il jouait sur la première unité de powerplay. Cette dernière est au chômage ce soir car les arbitres ne sifflent aucune pénalité aux Finlandais, même pas sur cette action.
La Norvège perd le match en deuxième période quand l’éloignement du banc l’oblige à changer de lignes dans des conditions délicates après de longues présences : la Finlande en profite pour réussir deux transitions rapides converties par de jeunes joueurs. Arttu Ruotsalainen lance d’abord Anton Lundell en 2 contre 1, et le centre du HIFK tire en lucarne au-dessus de la mitaine de droitier d’Arntzen. C’est ensuite un 3 contre 3 sur lequel Jere Sallinen attend Kim Nousiainen arrivé en quatrième homme pour un tir côté plaque (3-1). Le défenseur de 20 ans s’offre un but pour son premier match de Mondial. En revanche, les attaquants finlandais sortis de la réserve ce soir – Niko Ojamäki et Valtteri Puustinen – n’ont pas fait grand-chose pour mériter de déloger durablement les joueurs qu’ils remplaçaient (Turunen et Karjalainen).
Une fois qu’elle mène le score, la Finlande déroule mieux son jeu et contrôle la situation. Mais la Norvège redonne de la vie au match dès le début du troisième tiers-temps. Le pinch de Sondre Olden lobe le défenseur Oliwer Kaski qui voit partir dans son dos un 2 contre 1 parfaitement exécuté par Mathias Trettenes à la passe et Tobias Lindström au tir (3-2).
S’il ne doit y avoir qu’une seule pénalité dans un match, il faut que ce soit pour le collectionneur de punitions Tommy Kristiansen. Sa crosse haute permet à Jere Innala de rétablir l’écart en reprenant dans le cercle droit une passe transversale de Petri Kontiola (4-2). Enfin, un lancer excentré de Saku Mäenalanen provoque un rebond dans l’axe que Hannes Björninen vient convertir en cage ouverte (5-2).
Avec trois joueurs qui ont marqué leur premier but en championnat du monde (Nousiainen, Innala et Björninen), le vétéran Petri Kontiola blaguera en conférence de presse qu’il n’y aura pas forcément assez de palets de match pour en distribuer à tout le monde en souvenir. Cette plaisanterie prouve que le sourire revient dans le camp finlandais, ces cinq buts font du bien au moral d’une équipe qui doutait offensivement.
Désignés joueurs du match : Jere Innala pour la Finlande et Jonas Holøs pour la Norvège.
Commentaires d’après-match :
Jukka Jalonen (entraîneur de la Finlande) : « L’équipe était réveillée et prête aujourd’hui, peut-être un peu nerveuse au début. Quand on prend un but comme ça, jouer calmement n’est pas facile. Nous avons beaucoup de bons joueurs expérimentés qui savent calmer la situation. Prenez Kontiola, par exemple. Sa ligne a été de loin la meilleure, forte dans tous les domaines. Le centre est le poste le plus exigeant. Lundell est encore un jeune garçon, même si c’est un bon joueur. Il a marqué un but important, mais il n’a peut-être pas lutté autant dans sa zone que nous le ferons à l’avenir. Le temps dira à quel poste il continuera le tournoi. »
Finlande – Norvège 5-2 (1-1, 2-0, 2-1)
Mardi 25 mai 2021 à 20h15 à la Riga Arena. Huis clos.
Arbitres : Andrew Bruggemann (USA) et Martin Frano (TCH) assistés de Dustin McCrank (CAN) et Brian Oliver (USA).
Pénalités : Finlande 0′ (0′, 0′, 0′) ; Norvège 2′ (0′, 0′, 2′).
Tirs : Finlande 26 (5, 10, 11) ; Norvège 15 (4, 3, 8).
Évolution du score :
0-1 à 01’30 : M. Olimb assisté de Haga
1-1 à 14’24 : Pakarinen assisté d’Ohtamaa et Kaski
2-1 à 21’40 : Lundell assisté de Ruotsalainen
3-1 à 25’54 : Nousiainen assisté de Sallinen
3-2 à 41’13 : Lindström assisté de Trettenes et Olden
4-2 à 47’17 : Innala assisté de Kontiola et Sund (sup. num.)
5-2 à 53’25 : Björninen assisté de Mäenalanen et Koivisto
Finlande
Attaquants :
Arttu Ruotsalainen (-1) – Anton Lundell – Niko Ojamäki (-1)
Jere Innala (+1) – Petri Kontiola (A) – Iiro Pakarinen (+1)
Jere Sallinen (+1) – Mikael Ruohomaa (+1) – Valtteri Puustinen (+1)
Saku Mäenalanen (+1) – Hannes Björninen (+1) – Marko Anttila (C, +1)
Défenseurs :
Tony Sund – Miika Koivisto (+1)
Olli Määttä (-1) – Ville Pokka
Atte Ohtamaa (A, +1) – Oliwer Kaski
Mikael Seppälä (+2) – Kim Nousiainen (+1)
Gardien :
Jussi Olkinuora
Remplaçant : Harri Säteri (G). En réserve : Janne Juvonen (G), Axel Rindell, Petteri Lindbohm (D), Teemu Turunen, Jere Karjalainen, Peter Tiivola (A).
Norvège
Attaquants :
Emilio Pettersen – Ken Andre Olimb – Mats Rosseli Olsen
Sondre Olden (-1) – Mathias Trettenes (A) – Tobias Lindström
Michael Haga – Mathis Olimb (A, -1) – Thomas Valkvæ Olsen (-1)
Martin Røymark – Magnus Brekke Henriksen (-1) – Tommy Kristiansen (-1, 2′)
Eirik Salsten (-1)
Défenseurs :
Emil Lilleberg (-2) – Jonas Holøs (C, -2)
Erlend Lesund (-2) – Stefan Espeland
Christian Kåsastul (+1) – Max Krogdahl (+2)
Ole Julian Holm (-1)
Gardien :
Jonas Arntzen
Remplaçant : Henrik Haukeland (G). En réserve : Henrik Holm (G), Kristian Østby, Christian Bull (D), Andreas Heier, Samuel Solem, Ludvig Hoff (A).