Antoine Roussel et Damien Fleury se sont confiés samedi à l’approche de la « finale » du tournoi de qualification olympique contre la Lettonie.
Antoine Roussel sait bien que la gestion de l’énergie sera cruciale : « Il y a beaucoup d’excitation pour demain. Le programme aujourd’hui [samedi], c’est repos, afin de garder de l’énergie. On s’est mis en jambes cet après-midi, et soir repos. C’est une sorte de finale ».
L’attaquant des Coyotes de l’Arizona décrypte par ailleurs le jeu de la Lettonie : « On s’attend à ce qu’ils jouent de la même façon que les deux autres matchs. Le dernier contre la Hongrie peut sembler facile, mais le match est resté serré jusqu’à la fin du deuxième tiers, puis ils ont déroulé. Il faudra essayer d’être à notre maximum », explique-t-il.
Pour l’ailier expatrié, ce retour en Bleu, pour sa première compétition officielle depuis le Mondial 2017 à Paris, vivre l’équipe de France à distance n’est pas toujours simple. Il a manqué les différents Mondiaux pour diverses raisons, notamment des blessures, mais il suit « de loin l’équipe, qui a connu des hauts et des bas. C’est une déception de ne pas être resté dans le groupe A, c’est évident ». Mais l’attaquant de compte pas s’attarder sur le passé. « Je reste concentré sur le moment présent. Nous sommes ici et maintenant, et c’est là dessus qu’il faut se concentrer. »
Roussel connaît bien certains joueurs de la Lettonie, « de bons joueurs, capables de faire le jeu rapidement. Il faudra être conservateurs et ne pas prendre de chance. » L’objectif, « livrer la marchandise » ! « Les petits détails vont faire la différence, car sur un match tout peut arriver. »
Éloigné des Bleus depuis quatre ans, Roussel prend du plaisir à retrouver l’équipe de France. « L’ambiance est super, tout le monde est détendu. Il y a quelques nouvelles têtes, comme Alexandre Texier qui devait faire le Mondial à Paris, que je ne connaissais pas du tout et que j’ai appris à connaître en préparation, et d’autres jeunes aussi. C’est bien de savoir ce qui s’en vient et d’avoir cette relève là. »
Une équipe avec de jeunes joueurs, mais aussi « garnie de vétérans qui en ont vu d’autres ». Pierre-Édouard Bellemare, Damien Fleury, Kévin Hecquefeuille, « comme moi ils ne rajeunissent pas ! », des joueurs qui vivent peut être « leur dernière chance de Jeux olympiques ». Roussel conclut : « Il est primordial d’être fier de soi et de ne laisser aucune place au regret. Il faudra vraiment tout donner. Ce n’est pas facile de commencer une saison avec des enjeux aussi gros, lorsque l’on a peu de mileage au compteur, mais il faut rester fier jusqu’à la fin. »
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Le capitaine Damien Fleury partage aussi ce rêve olympique. Conscient d’être à soixante minutes d’un rêve, le Grenoblois sait qu’il faudra « saisir nos chances ». « C’est une grosse équipe lettone, avec beaucoup de skills. Ils jouent à la russe, ils prennent des risques et peuvent faire des erreurs. Ils aiment ces risques, et il faudra attendre leurs erreurs et les faire payer cash. On sait qu’ils n’aiment pas être frappés et pressés. Il va falloir y aller à fond dans ce que l’on fait de mieux. Être solides défensivement. »
L’expérimenté capitaine sait que ce jour de repos est surtout important pour la récupération. Il sert aussi à bien préparer cette finale. « J’ai eu quelques informations sur le gardien par Sébastien Beaulieu (entraîneur des gardiens), il m’a donné son défaut. Je l’ai dans la tête et on va bien sûr partager tout ça. »
Motivés, les Bleus ? « Celui qui n’est pas motivé là, il y aurait un gros problème » ! sourit Fleury. « Nous sommes tous à fond et nous avons hâte que le match commence. Nous sommes exactement là où nous voulions être. C’est mon troisième TQO et le premier sans faute, tout se passe bien et nous avons notre destin en mains. Il ne faut pas passer à côté et y aller du bout de la crosse… »
Troisième TQO pour le capitaine, et des conseils pour ces plus jeunes coéquipiers : « Tous les vétérans ont parlé et rappelé à quel point c’est différent d’un Mondial, où la pression repose sur un ou deux matchs. Là, ce sont trois matchs, trois victoires, et beaucoup de pression. À mon premier TQO, quand je suis rentré au vestiaire et que j’ai vu les vétérans pleurer, je ne comprenais pas trop, je me disais moi j’aurais encore une chance. Et puis défaite à Riga, puis en Norvège défaite, qui a été très dure car on méritait de passer et malheureusement… Je me suis encore dit il me reste une chance, et on ça y est, on y est, et ça sera vite passé. J’ai essayé d’imprimer cela dans la tête des plus jeunes, leur dire que eux aussi ça sera peut être leur dernière chance. On ne sait pas, les carrières de sportifs peuvent être courtes. »
Le natif de Caen a bien sûr un point de comparaison entre les deux matchs contre la Hongrie. Tout d’abord, la performance des Bleus : « Je n’ai pas été surpris, car la Hongrie on sait comment ils jouent. Nous étions passés à côté de notre premier tiers contre eux. Menés 2-0, nous n’avions pas le droit à l’erreur, et notre expérience nous a permis de ne pas paniquer. Quelques années en arrière cela aurait été difficile de revenir, mais là ça s’est bien passé, nous étions confiants de pouvoir retourner la situation. C’est bon à savoir que même menés, nous pouvons revenir. »
Mais la Lettonie aussi a mis du temps à faire la différence : « La Hongrie a joué un gros deuxième tiers. On regardant ce match, je me disais que j’étais sûr qu’on allait pouvoir mettre le feu contre la Lettonie. On voyait leurs défauts, sur quoi appuyer. On travaillera plus en détails en vidéo samedi soir. »
Un jour de finale donc, et un groupe soudé : « On a vu sur deux matchs beaucoup de solidarité, tout le monde tire dans le même sens. C’est beau à voir, plaisant. On sait de quoi on est capables, on connait nos forces et on va tout donner. Il faut avoir zéro regret. Si on joue comme on sait faire, on peut renverser des montagnes et gagner chez eux serait une belle revanche sur le TQO 2013. »