Larges vainqueurs d’Amiens vendredi (5-0), les Brûleurs de Loups enchaînent avec un deuxième match à domicile consécutif face aux Aigles de Nice. Une équipe qui a souvent donné du fil à retordre aux Grenoblois mais le plus souvent sur la glace niçoise. Lors de la première rencontre à Pôle Sud cette saison, Grenoble s’est en effet imposé largement (7-1). Mais à Jean-Bouin, ce ne fut pas la même histoire puisque les Aigles l’ont emporté (4-3) aux tirs au but en Ligue Magnus et également en coupe de France (4-3). C’est donc avec une certaine méfiance que les Brûleurs de Loups abordent cette rencontre.
Les chassés-croisés continuent dans l’infirmerie grenobloise. Dylan Fabre et Janne Jalasvaara sont contraints de déclarer forfait mais ils sont remplacés par Adel Koudri et Lucien Onno ce qui permet à Jyrki Aho d’aligner un alignement complet avec Maxim Lamarche et Pierre Crinon qui continuent de prendre leurs marques en défense. Du côté de Nice, seul Julius Valtonen manque à l’appel. Les Aigles, en pleine bagarre pour accéder aux play-offs, s’accrochent actuellement à leur huitième place. Ils alternent le bon (victoires 6-3 à Gap, 3-2 contre Amiens) et le moins bon (défaite aux tirs au but contre Anglet 2-3 et tout récemment à Mulhouse 1-3) dans des matchs qui semblent pourtant à leur portée face à des adversaires directs. C’est donc une équipe à la recherche de points qui se présente sur la glace de Pôle Sud ce soir.
Les premières minutes sont plutôt équilibrées entre deux équipes qui verrouillent bien leur zone défensive. Une première alerte survient sur la cage de Stepanek avec un tir de Carpentier qui flirte avec le poteau. De l’autre côté de la glace, Tuppurainen, en bonne position, tire au-dessus. Damien Fleury se fait accrocher par Valère Vrielynck. Une première combinaison entre Champagne et Treille aurait pu avoir une meilleure issue mais Romancik gèle le palet. Dans la foulée, Fleury parvient à s’échapper sur un mini-break mais le portier niçois brille de nouveau en remportant le duel. La troisième occasion sera la bonne pour Grenoble : Rouhiainen s’y reprend à deux fois sur un lancer de la bleue pour surprendre Romancik, gêné par le trafic devant sa cage (1-0, 05’25). Un premier power-play très bien réussi pour les locaux qui se mettent dans les meilleures dispositions.
Nice essaie de réagir avec un gros lancer de Bagin, repoussé difficilement par Stepanek. Bisaillon fait faute sur Pelamo, mais la supériorité numérique débute mal pour Nice puisque Sacha Treille s’offre d’entrée une belle opportunité en contre-attaque, bloquée par Romancik. Les Aigles n’arrivent pas à installer le jeu de puissance, repoussés sans cesse par la défensive grenobloise bien en place. La pénalité est tuée facilement par les Brûleurs de Loups qui enchaînent rapidement à cinq contre cinq en réinvestissant la zone offensive. Romancik s’incline de nouveau sur un lancer de Rouhiainen, dévié cette fois par Sacha Treille (2-0, 10’41).
Mauvais départ pour les Aigles qui se trouvent déjà en situation difficile après dix minutes de jeu. Les Brûleurs de Loups continuent d’occuper la zone offensive avec une belle passe de Deschamps pour Kyle Hardy qui manque de peu le cadre sur sa reprise. Stepanek bloque un palet qui traînait devant sa cage et repris par Pelamo. Les Aigles ont des occasions de revenir au score : Jakub Matai prend de vitesse Pierre Crinon pour se présenter seul face à Stepanek mais le portier grenoblois ne se laisse pas surprendre et parvient à bloquer le palet.
Les Isérois jouent les contre-attaques à fond à l’image d’une accélération de Koudri lequel sert Dair dont la reprise finit sur le poteau. Les Aigles se montrent de nouveau dangereux sur un palet mis devant la cage par Penz et repris sans contrôle par Carpentier mais Stepanek est une nouvelle fois sur la trajectoire. Malgré ces quelques frayeurs, les Grenoblois parviennent à contrôler le palet jusqu’à la fin du tiers, validant ainsi une avance de deux buts à la première pause.
Le deuxième tiers débute mal pour Nice avec une pénalité concédée d’entrée par Emil Bagin pour un palet envoyé au-dessus du plexiglas. Les Brûleurs de Loups font bien tourner le palet et un one timer de Fleury est bien repoussé par Romancik. Cette fois le boxplay niçois tient le choc. À la sortie de la pénalité, Munoz donne un palet en or à Baylacq tout seul devant la cage mais ce dernier ne parvient pas à déjouer Romancik. Les Brûleurs de Loups ont la mainmise sur le palet en ce début de deuxième période. Un lancer de Bisaillon de la ligne bleue passe tout près du poteau niçois. Mais Damien Fleury commet un cinglage sur Matai devant la cage gardée par Romancik. La dynamique s’inverse et cette fois la circulation du palet est meilleure pour Nice. Kopta décale Bonnardel à côté de la cage grenobloise, ce dernier voit Heizer complètement démarqué et parvient à lui glisser le palet malgré Lamarche qui était sur la trajectoire : le décalage est fait et Heizer conclut dans la cage grande ouverte (2-1, 25’27).
Une réussite en supériorité numérique qui relance complètement les Aigles. Mais tout de suite après, Aurélien Dair parvient à s’échapper sur une belle passe en profondeur de Koudri mais Romancik ne se laisse pas surprendre par la feinte de l’attaquant grenoblois. Les Brûleurs de Loups poussent en investissant la zone offensive. Jere Rouhianien s’offre une belle action en solo en exécutant un tour de cage avant de crucifier Romancik sur un tir du poignet qui ne lui laisse aucune chance alors que la défense niçoise est restée spectatrice sur l’action (3-1, 27’45). Grenoble reprend ses deux buts d’avance.
Les Aigles continuent de subir. Hardy décale bien Tuppurainen dans la zone offensive qui prend un bon lancer mais Romancik bloque de la mitaine. Nice arrive encore à se montrer dangereux sur une petite passe de Loïc Chabert pour Jakub Dzivjak qui reprend à bout portant devant le slot mais Stepanek est vigilant et gèle le palet. Les Brûleurs de Loups multiplient les attaques : reprise de Tartari repoussé par Romancik, décalage parfait de Fleury pour Poukkula dévié in extremis par une crosse niçoise.
Le palet circule dans la zone offensive grenobloise et la défense niçoise finit par craquer sur une très belle passe derrière la cage de Valier pour Dair parfaitement positionné face à la cage et qui conclut l’action en lucarne (4-1, 34’43). Le score s’alourdit pour Nice qui a pourtant une belle opportunité de revenir tout de suite au score sur une accélération de Carpentier qui prend un premier lancer, repoussé par Stepanek qui laisse la cage grande ouverte mais Carpentier tire au-dessus sur le rebond.
La fin de tiers est à l’avantage des Isérois qui ont la mainmise sur le palet. La défense niçoise souffre et Pascal se fait sanctionner pour avoir accroché Peter Valier juste à côté de la cage niçoise. Grenoble termine le tiers en supériorité numérique. Fleury et Rouhiainen voient leurs lancers repoussés par Romancik. Treille, Hardy et Dair ont également la possibilité de mettre le palet au fond alors que la défense niçoise prend l’eau. Grenoble tient une avance de trois buts en fin de période et peut sereinement voir venir la suite.
En troisième période, les Brûleurs de Loups contiennent leurs adversaires en zone neutre et ont la mainmise sur le palet. Romancik inflige un cinglage sur Poukkula présent devant le slot. Avec un joueur supplémentaire entré sur la glace, les Grenoblois font circuler le palet, Deschamps prend un bon lancer mais son tir est repoussé par Romancik. La pénalité est finalement sifflée. Mais les Brûleurs de Loups sont tout près de se faire surprendre sur un 2 contre 1 bien emmené entre Kopta et Pelamo, ce dernier butant finalement sur Stepanek bien présent sur le coup. Installés en zone offensive, les Grenoblois sont un peu trop lents pour faire circuler le palet, ce qui ne permet pas d’avoir beaucoup de situations de tirs. Fleury tire au-dessus de la cage et les Aigles parviennent à tuer la pénalité sans trop de difficulté. À cinq contre cinq, les hommes de Jyrki Aho continuent de faire circuler le palet en zone offensive alors que Nice a toutes les peines du monde à sortir de sa zone.
Sur une passe en profondeur de Lamarche, Tuppurainen se présente face à Romancik mais bute sur le portier niçois. Sur la contre-attaque, Carpentier manque de peu la lucarne alors qu’il était bien positionné face à la cage. Fleury, pas en réussite ce soir, manque encore le cadre sur un one-timer en très bonne position. Puis c’est au tour d’Aurélien Dair de s’emmener le palet sur une très belle action individuelle mais Romancik ferme la porte. Les attaques grenobloises se multiplient. Deschamps lance Damien Fleury dans le dos de la défense pour un face-à-face avec Romancik mais une nouvelle fois l’attaquant grenoblois manque le cadre. Kuronen accroche Hardy derrière la cage niçoise. Sur le jeu de puissance, un jeu en triangle entre Deschamps, Munoz et Poukkula aurait pu avoir une meilleure conclusion mais Romancik finit par se saisir du palet. Puis Champagne trouve Treille sur une petite passe mais Romancik est une nouvelle fois présent. De retour à cinq contre cinq, les Brûleurs de Loups continuent de dérouler. Crinon est bien décalé par Fleury et prend un lancer mais Romancik effectue de nouveau un sauvetage miraculeux. Finalement le portier niçois finit par craquer dans ce troisième tiers sur un lancer balayé de Deschamps après une belle ouverture de Crinon (5-1, 57’29). Un but qui valide définitivement le confortable succès grenoblois.
Les Brûleurs de Loups s’imposent tranquillement dans une rencontre qu’ils ont dominée de bout en bout sans jamais avoir été vraiment inquiétés. Une avance de 2-0 après le premier tiers et de 4-1 à la fin du deuxième ont suffi à valider un succès qui n’a jamais été contesté par une équipe niçoise volontaire mais limitée offensivement et qui a connu quelques trous d’air en défense. On retiendra en particulier la performance de Jere Rouhiainen, auteur d’un doublé et impliqué directement sur un troisième but. Si Fleury n’a pas eu de réussite ce soir, Deschamps, Dair et Treille ont tous les trois marqué. Solide défensivement avec un Stepanek encore une fois bien présent dans les moments-clés, les Brûleurs de Loups n’ont en revanche pas brillé en supériorité numérique. Un axe de travail pour les deux prochains déplacements à Cergy et à Briançon.
Du côté des Aigles de Nice, on retiendra le bon match de Patrik Romancik dans les cages qui a retardé l’échéance. Le but en supériorité numérique des Aigles a permis d’entretenir un temps l’espoir côté niçois mais les deux buts encaissés dans la foulée à cinq contre cinq ont définitivement enterré les espoirs niçois. Les Aigles qui vont se tourner maintenant vers deux matchs « aller-retour » face à Chamonix, deux rencontres qui vont valoir très cher en vue de la qualification pour les play-offs.
Désignés meilleurs joueurs du match : Jakub Stepanek (Grenoble) ; Lucas Bonnardel (Nice)
(Photos de Philippe Crouzet)
Commentaires d’après-match :
Jyrki Aho (entraîneur de Grenoble) : « La troisième période a été vraiment bonne, on a plus joué ensemble. On n’a pas débuté aussi bien que je l’attendais mais cela arrive parfois. Mais sur l’ensemble du match, c’était une performance assez solide. La quatrième ligne a travaillé sur chaque présence, en faisant l’effort, toujours le maximum, et c’est important pour le futur d’avoir ces quatre lignes. On n’a pas laissé beaucoup d’opportunités en attaque à l’adversaire aujourd’hui. En même temps, on se doit d’être humble avec beaucoup de choses. Par exemple, dans le deuxième période, on a perdu le palet à plusieurs reprises et soudainement ils ont eu plusieurs occasions. Il faut donc rester attentif au fait de jouer tout le temps ensemble, que ce soit défensivement ou offensivement. Jere est un bon joueur, il comprend très bien le jeu, et il va dans la bonne direction dans beaucoup de domaines cette saison. Il prend plus de responsabilités que dans sa précédente équipe à Tampere, et défensivement il est aussi responsable, il s’améliore de plus en plus et j’aime ces moments à l’entraînement surtout quand Jere et Sacha se battent pour le palet dans les coins, c’est sympa à voir. J’espère qu’on pourra avoir Janne bientôt de retour, pour retrouver nos sept défenseurs et parfois en ajouter un huitième selon la situation. On a des jeunes comme Antoine Fertin mais cette semaine ils jouent avec d’autres équipes, cette semaine est un peu différente des autres. En ce moment je veux voir des combinaisons différentes, on a le temps de voir d’autres façons de jouer. C’est la même chose avec le power-play… de sorte qu’on ait les bonnes personnes au bon endroit en arrivant en play-offs et qu’on puisse aligner la meilleure équipe possible. C’est intéressant, on a encore le temps de faire des essais, dans l’alignement et dans le jeu. À Nice, il y a trop de soleil, il fait trop chaud et l’endroit est trop agréable, c’est peut-être la raison pour laquelle on a du mal là-bas… Nice peut finir huitième mais il y a aussi Chamonix, Bordeaux… Il y a encore beaucoup de matchs à jouer mais avec des victoires à trois points, les choses peuvent changer rapidement. Donc on va attendre la dernière journée pour savoir contre qui on va jouer. »
Peter Valier (attaquant de Grenoble) : « C’est un match solide qui nous donne les trois points. Ce n’est pas le match parfait, il y a encore des choses à améliorer. Défensivement, je pense qu’on peut relancer plus vite, et offensivement, je pense qu’on peut marquer plus. Il y a encore des choses à travailler, on en met cinq mais si on en met dix je pense que c’est aussi mérité avec tout le respect que j’ai pour Nice. On a énormément d’actions de buts et si on ne marque pas plus, c’est seulement un manque de réalisme qui peut nous coûter cher un jour. Il faut améliorer les détails qui font qu’on tue le match directement… Le 3-1 aurait pu se transformer en 5-0 si on avait été opportunistes et 5-0 dans la tête des adversaires, ça fait très mal. Ce sont des petits trucs à travailler, après on ne peut pas marquer tout le temps, on en est conscient, il faut aussi respecter l’adversaire qui a bien défendu mais avec les gars qu’il y a dans le vestiaire, on peut en marquer beaucoup plus. Ce sont des choses qui se travaillent en match aussi, on fait la passe de trop au lieu de tirer. Le fait d’enchaîner les matchs va permettre d’engendrer de la confiance, de régler les petits trucs qui nous manquent avant les play-offs qui arrivent. Pour moi, c’était frustrant de regarder les matchs, je suis content d’être sur la glace. Je reste patient, on gagne, j’essaie d’apporter ce que je peux à l’équipe et travailler pour être à 100% pour les play-offs. La phlébite, la veille je m’entraînais, le lendemain j’étais arrêté pour trois mois. C’est venu subitement, j’avais des fourmis dans les jambes, j’ai fait des examens et il s’est avéré que j’avais un caillot de sang dans le mollet. J’ai fait des tests pour savoir d’où ça vient mais je n’ai pas d’explication pour le moment. Mais maintenant ma santé est bonne et je peux enfin penser au hockey. »
Grenoble – Nice 5-1 (2-0, 2-1, 1-0)
Mercredi 9 février 2022 à 20h30 à Pôle Sud. 3508 spectateurs.
Arbitrage de Benjamin Scolari et Savice Fabre assistés de Vincent Zede et Joffrey Yssembourg.
Pénalités : Grenoble 4’ (2’, 2’, 0’), Nice 10’ (2’, 4’, 4’)
Tirs : Grenoble 39 (9, 17, 13), Nice 17 (10, 6, 1)
Engagements : Grenoble 30 (10, 12, 8), Nice 31 (10, 10, 11)
Évolution du score :
1-0 à 05’25 : Rouhiainen assisté de Deschamps et Fleury (sup. num.)
2-0 à 10’41 : Treille assisté de Rouhiainen et Tuppurainen
2-1 à 25’27 : Heizer assisté de Bonnardel et Kopta (sup. num.)
3-1 à 27’45 : Rouhiainen assisté de Treille et Tuppurainen
4-1 à 34’43 : Dair assisté de Valier et Koudri
5-1 à 57’29 : Deschamps assisté de Crinon et Bisaillon
Grenoble
Attaquants :
Markus Poukkula – Nicolas Deschamps – Damien Fleury (A) (2’)
Sacha Treille – Joël Champagne (C) – Jani Tuppurainen
Aurélien Dair – Adel Koudri – Peter Valier
Julien Baylacq – Christophe Tartari – Julien Munoz
Défenseurs :
Lucien Onno (A) – Jere Rouhiainen
Kyle Hardy – Maxime Lamarche
Pierre Crinon – Sébastien Bisaillon (2’)
Gardien :
Jakub Stepanek
Remplaçant : Raphaël Garnier (G). Absents : Malo Ville (épaule), Dylan Fabre (pied), Janne Jalasvaara (genou).
Nice
Attaquants :
Ondrej Kopta – Mikael Kuronen (A) (2’) – Hugo Proux ou Romain Carpentier
Lucas Bonnardel – Radomir Heizer (A) – Jakub Matai
Jakub Dzivjak – Loïc Chabert – Valère Vrielynck (C) (2’)
Rémi Thomas – Jesse Pelamo – Alexis Sutor
Défenseurs :
Jérémie Penz – Emil Bagin (2’)
Yevgeni Nogachyov – Alexandre Pascal (2’)
Boris Brincko – Danick Crête
Gardien :
Patrik Romancik (2’)
Remplaçant : Dorian Rollet (G). Absents : Antoine Bonvalot (G), Julius Valtonen.