Dans cette confrontation aller-retour, la France aura au moins battu la Suisse dans un secteur : le soutien du public. Il y avait plus de spectateurs à Megève que ce dimanche à Bâle où l’on dépasse tout juste la barre des 2000. Sur la glace, en revanche, la Nati est favorite après son premier succès 4-2 en Haute-Savoie. Les deux équipes ont changé de gardien avec les entrées de Philip Wüthrich et de Quentin Papillon.
La possession du palet est en effet à l’avantage des Suisses, mais les deux équipes se procurent des occasions franches. La plus grosse séquence en zone offensive est à mettre à l’actif du trio Scherwey-Thürkauf-Künzle à mi-tiers, elle n’est pas exploitée mais Thomas Suire part en prison pour retard de jeu. Pendant l’avantage numérique, Jason Fuchs tire sur le poteau. La plus belle chance française vient d’une relance interceptée par Pierre-Charles Hordelalay, mais les locaux se rattrapent pour gêner le tir. En fin de tiers, Bastien Maia essaie de dribbler Lukas Frick en zone offensive mais se fait contrer. Nando Eggenberger hérite du palet, accélère entre Kévin Bozon et Hugo Gallet, élimine Enzo Cantagallo en un contre un puis place un tir qui frôle le haut du bouclier de Papillon (1-0).
Quentin Papillon réussit une excellente deuxième période face à une pression suisse très soutenue. Il arrête notamment des tirs en très bonne position de Scherwey ou de Fuchs. L’équipe de France a peu d’occasions, mais elle se montre opportuniste en fin de tiers. Fabien Bourgeois – en photo ci-dessous – lance depuis la ligne bleue et Wüthrich perd de vue le rebond qui est resté dans ses jambières. Lou Bogdanoff est plus vif à réagir que Simon Le Coultre et marque son troisième but en 7 sélections, un beau ratio.
Mais il reste un domaine où les Français ne sont pas encore au point en ce début de préparation, c’est le powerplay. Les Bleus n’exploiteront aucun de leurs cinq avantages numériques (sans compter celui dans les dernières secondes). Au contraire, la Suisse transforme les deux situations similaires. Pendant qu’Aziz Baazi est en prison pour retenir, un tir de la bleue de Santeri Alatalo est dévié de la jambe par Luca Hischier alors que Papillon a la vue complètement masquée. En fin de match, au rebond d’un autre lancer d’Alatalo, Marco Miranda décale joliment du revers Eggerberger pour un doublé. Entre-temps, Ken Jâger a inscrit son premier but en équipe nationale, là encore sur déviation.
L’équipe de France a donc craqué sur la fin dans une phase de la préparation où le travail physique est encore intense, mais elle aura résisté cinquante minutes contre un adversaire qu’elle retrouvera aux championnats du monde. Elle attendra l’intégration des Grenoblois et des Angevins pour se préparer en configuration plus définitive, contre la Lettonie la semaine prochaine. La Suisse a décidé de ne retrancher aucun joueur pour le moment et de ne procéder qu’à des renforts ponctuels. Ses joueurs inexpérimentés ont été les plus en vue et peuvent rebattre les cartes.
Commentaires d’après-match :
Patrick Fischer (entraîneur de la Suisse) : « On a manqué de sérénité. Ce n’est pas facile à l’offensive parce que les Français ont réduit les espaces. Le programme d’entraînement était intense cette semaine, il était clair qu’on manquerait de souffle à un moment. Félicitations aux joueurs d’être restés frais mentalement. Nous voulons nous améliorer tactiquement et apprendre de match en match. Je suis satisfait de la performance défensive, plus solide qu’au premier match. Nous avons mis en place tout ce que nous voulions faire, tant en zone défensive que dans le forechecking. »
Suisse – France 4-1 (1-0, 0-1, 3-0)
Dimanche 17 avril 2022 à 15h30 à la Sankt-Jakob Arena de Bâle. 2035 spectateurs.
Arbitres : Cédric Borga et Lukas Kohlmüller (SUI) assistés de Dominik Schlegel et Marc-Henri Progin (SUI).
Pénalités : Suisse 14′ (2′, 4′, 8′) ; France 14′ (2′, 8′, 4′).
Tirs : Suisse 51 (17, 16, 18) ; France 20 (7, 5, 8).
Évolution du score :
1-0 à 18’42 : Eggenberger assisté de Frick
1-1 à 37’55 : Bogdanoff assisté de Bourgeois et Suire
2-1 à 52’18 : L. Hischier assisté d’Alatalo (sup. num.)
3-1 à 57’39 : Jäger assisté de Karrer et Riat
4-1 à 59’40 : Eggenberger assisté de Miranda et Alatalo (sup. num.)
Suisse
Attaquants :
Luca Hischier – Jason Fuchs (2′) – Christoph Bertschy (2′)
Tristan Scherwey (2′) – Calvin Thürkauf (+1) – Mike Künzle
Noah Rod – Ken Jäger – Damien Riat
Marco Miranda (+1, 2′) – André Heim (2′) – Nando Eggenberger (+1)
Joshua Fahrni
Défenseurs :
Santeri Alatalo (2′) – Michael Fora (C)
Lukas Frick (+2, 2′) – Roger Karrer (+2)
Simon Le Coultre (-1) – Romain Loeffel (-1)
Noah Délemont – Andrea Glauser
Gardien :
Philip Wüthrich
Remplaçant : Melvin Nyffeler (G). En réserve : Luca Fazzini.
France
Attaquants :
Romain Gutierrez (-1) – Louis Boudon – Bastien Maia (-2)
Pierre-Charles Hordelalay – Antonin Plagnat (-1) – Guillaume Leclerc (2′)
Kevin Bozon (-1, 2′) – Fabien Colotti (-1) – Lou Bogdanoff (+1)
Thomas Suire (+1, 2′) – Teemu Loizeau (+1) – Baptiste Bruche
Défenseurs :
Hugo Gallet (-2) – Enzo Cantagallo (-1)
Romain Bault (2′) – Aziz Baazi (2′)
Jules Boscq (-1) – Thomas Thiry (C, 2′)
Axel Prissaint (+1) – Fabien Bourgeois (+1, 2′)
Gardien :
Quentin Papillon
Remplaçant : Julien Junca (G). En réserve : Henri-Corentin Buysse (G), Sebastian Ylönen (G), Jordann Perret (petite blessure au bas du corps).