À la faveur de leur victoire au match 4, les Zougois ont relancé la finale. Grâce à une performance défensive de choix et à la chance qui leur sourit enfin, les champions en titre conservent l’espoir de combler leur retard. Et dans leur antre de la Bossard Arena, ils comptent bien capitaliser à domicile pour revenir à une victoire de Zurich dans la série.
De retour de suspension, Cadonau réintègre l’alignement en tant que septième défenseur. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, Herzog reste en première ligne en compagnie de Jan Kovář et Simion, tandis qu’Hofmann conserve sa position aux côtés de Müller et Klingberg.
La rencontre commence sur les mêmes bases que la précédente. Zoug sort très fort et presse rapidement Zurich dans sa zone. Jakub Kovář se retrouve sous un feu nourri. Sur une même séquence de possession en zone offensive, l’EVZ parvient à tirer à sept reprises en 22 secondes. Herzog et Jan Kovář passent près de l’ouverture du score. Même la quatrième ligne s’y met : Bachofner déborde le long de la bande et lance Allenspach qui prend un bon tir à pleine vitesse que Jakub Kovář détourne de la botte. De l’autre côté de la glace, les rares incursions Zurichoises sont bien contrées par les hommes de Tangnes, comme en témoigne l’intervention musclée (mais licite) de Suti sur Hollenstein qui tentait de le prendre de vitesse. Bachofner stoppé irrégulièrement par Schäppi, Zoug se retrouve en jeu de puissance. Celui-ci ne se révélera que peu menaçants avec seulement trois tirs en direction de la cage (pour deux bloqués et un non-cadré). Les joueurs zougois continuent leur pression mais les Zurichois back-checkent mieux qu’au match 3 et offrent moins de tirs dangereux. Mieux, sur un temps fort, Azevedo sur une tentative de tour de cage puis grâce à un slap dans le trafic de Malgin (dont le rebond n’a pu être exploité par Hollenstein), les Lions montrent les crocs. Zoug reprend sa marche en avant et Weber doit se sacrifier pour contrer le plomb de Klingberg à la ligne bleue. Pour autant, la plus belle occasion du tiers est à mettre au crédit de Zurich : sur un contre, Krüger dévie du revers à 2 mains, le palet monte dans les airs. Parti pour lober Genoni, le puck est rabattu par Bodenmann sur l’arrière du filet puis retombe dans le slot avant d’être dégagé par les joueurs de Suisse centrale.
Le tiers se conclut par une action dramatique. Lancé en contre en possession du palet, Suri est lourdement mis en échec au centre de la glace par Pedretti. Le Zougois se tord de douleur, se tient le genou et il a besoin de l’aide de ses coéquipiers pour sortir de l’aire de jeu (on apprendra le lendemain que Suri aura besoin d’une opération et que son indisponibilité est estimée à trois mois). Pour son geste, Pedretti est sanctionné d’une pénalité de cinq minutes plus une méconduite pour le match. Au ralenti, on constate que Pedretti voulait effectivement charger Suri, mais au lieu de se tourner et de lui présenter son épaule, il est resté de face et c’est sa jambe qui a frappé Suri. Alors à cours d’un homme, Weber commet un slashing sur Hofmann dès l’engagement. C’est maintenant une double supériorité numérique pour Zoug. La période se termine par deux tirs d’Hanson et Jan Kovář mais Jakub Kovář conserve sa cage inviolée.
Le jeu reprend en deuxième période toujours à 5-3, mais les lancers zougois sont soit contrés, soit hors-cadre. Il faut attendre 2’54’’ pour qu’un tir atteigne le gardien des ZSC. Héroïques, les hommes de Grönborg tuent la pénalité de Weber puis celle de Pedretti. Ce qui a le don de les galvaniser. À l’opposé, pas franchement bons sur cette longue séquence de powerplay, on en vient à se demander si les joueurs de Zoug n’auraient pas laisser passer leur chance… En tous cas, les champions en titre accusent le coup (ils ne tireront plus en direction de Jakub Kovář pendant plus de cinq minutes) et la domination passe du côté de Zurich. Le jeu se déroule dans le camp zougois. Hollenstein est victime d’un cinglage non sifflé en échappée puis reçoit la crosse de Jan Kovář dans le visage de nouveau sans qu’aucun coup de sifflet ne soit donné. Zoug s’en sort bien, mais pas pour longtemps. Pressé lors d’une sortie de zone, Gross égare le puck. D’une touche, Diem le remet à Malgin qui accélère à la ligne bleue, prend de vitesse la défense de Zoug et s’en va battre Genoni short-side d’un tir sous le bras (0-1, 30’52’’). Un peu contre le cours du jeu, Zurich ouvre le score. Jusqu’à présent dans cette finale, l’équipe qui a scoré la première n’est jamais repartie avec la victoire. Cette « malédiction » va-t-elle frapper de nouveau ? L’EVZ paraît démobilisé par le but des ZSC. Les passes sont moins précises. Lors d’une nouvelle présence du premier trio zurichois, Hollenstein, puis Andrighetto et enfin Kivistö alertent Genoni. Les ZSC passent près de doubler la mise à peine une minute plus tard. Sur un palet revenu depuis l’arrière du but, Sigrist déclenche un tir puissant que Genoni ne peut dévier que sur sa droite. Sigrist qui a suivi son action récupère son propre rebond et s’en va contourner la cage laissée grande ouverte par Genoni mis hors de position par son arrêt. Juste avant que la rondelle ne franchisse la ligne, Gross surgit de nulle part et parvient en plongeant à plat-ventre sur la glace à mettre sa crosse en opposition. Passablement tourmenté tourmenté par Malgin depuis le début des finales, Gross devient le sauveur des siens ! Le match tourne à la 38e minute. En trois passes, l’EVZ traverse la patinoire : Hanson remet à Herzog qui transmet à Jan Kovář. Celui-ci repique vers le centre et décale Simion lancé à toute vitesse sur sa droite. La passe est parfaite, le tir de Simion aussi et Zoug égalise (1-1, 37’59’’). Zoug domine les dernières minutes mais la deuxième période se termine sur un score de parité. Sigrist avait le palet du 2-1 au bout de la crosse mais sur une relance chirurgicale, la première ligne zougoise a gelé le score.
L’entame du troisième tiers est de nouveau à l’avantage de l’EVZ. Pourtant, sur une action presque anodine, c’est encore Sigrist qui manque de marquer le deuxième but de Zurich. Lors d’une descente à 2 contre 3, l’attaquant décoche un tir sur Genoni. Bodenmann tente d’exploiter le rebond. Le palet revient sur la crosse de Sigrist qui lance sur le poteau ! Les Zougois concèdent deux pénalités d’affilée (Müller puis Zehnder) et offrent deux supériorités à leurs adversaires. Durant le second powerplay, Djoos récupère le palet et tire depuis son camp sur Jakub Kovář pour éloigner le danger. Le gardien tchèque pare le tir et laisse le palet en jeu d’un rebond. Marti qui s’en allait au banc remet la rondelle en arrière pour Noreau. La passe est imprécise. Présent au fore-check, Jan Kovář sent bien l’action. Il intercepte la rondelle, prend de vitesse Noreau, contourne la cage et adresse une passe à Simion qui déboule plein axe et vient crucifier Jakub Kovář (2-1, 51’12’’). Zoug reprend le contrôle du match et sort vainqueur de la plupart des duels. Zurich accuse le coup. À 57’27’’, Grönborg rappelle son gardien au banc et 19 secondes plus tard, dans la cage vide, Simion s’offre un triplé (3-1, 57’46’’). Quelle résurrection pour le numéro 59 de l’EVZ pourtant si malheureux au cours des matchs 1 et 2 (avec respectivement le but de la victoire et le but de l’égalisation manqués de peu). Alors que Jakub Kovář a de nouveau déserté sa cage, Jan Kovář s’en va inscrire le quatrième but zougois et accessoirement son quatrième point de la soirée (4-1, 58’49’’).
À l’image du match, Zoug est encore sorti très fort dès le début et aura marqué lors des moments cruciaux à savoir en sortie de temps fort zurichois. Côté ZSC, le danger est encore venu presque essentiellement du premier trio Andrighetto – Malgin – Hollestein (même si c’est Sigrist qui s’est procuré les meilleures occasions) qui accuse clairement le coup. La ligne de parade de Grönborg cumule un affreux différentiel de -10 sur le match. De manière plus anecdotique, pour la cinquième fois en autant de rencontres, l’équipe qui a ouvert le score n’est pas repartie avec la victoire. L’EVZ revient à 3 victoires à 2 dans la finale et se plaît à rêver d’égaliser dans la série à Zurich pour ce qui sera la dernière des ZSC au Hallenstadion.
Commentaires d’après-match (au micro de la RTS et dans Blick) :
Jan Kovář (attaquant Zoug, au micro de la RTS) : « Comme tous les matchs de la série, c’était serré. Aujourd’hui nous avons marqué un gros but en infériorité numérique et cela nous a donné beaucoup d’énergie (…) Nous ne pensons pas au fait que cela soit un match win or die. Nous sommes concentrés sur chaque match et nous sommes déjà tournés vers le prochain. »
Nico Gross (défenseur de Zoug) : « Tout est allé très vite. J’ai vu que Leonardo Genoni a glissé loin de son but et je me suis bien rendu compte qu’il fallait faire quelque chose. Dans ces situations, tu ne réfléchis pas bien longtemps et tu te jettes. Là, ça a servi à quelque chose. C’est une performance d’équipe. Depuis le début de cette série, nous tirons tous à la même corde. Chaque situation du match a une grosse influence sur le résultat final. On ne peut pas sortir une action plus qu’une autre. Dario a été très fort avec ses trois buts. Leo (Leonardo Genoni) également devant son filet. De la défense à l’attaque, c’était une super prestation d’équipe. Nous avons remarqué que nous étions meilleurs lorsque nous pouvons jouer sur nos forces comme lors de ces deux derniers matches. »
(Article de Nicolas Puccio [sur Twitter, @LinusPacoOcci], illustrations de Pierre Maillard)
Zoug – Zurich 4-1 (0-0, 1-1, 3-0)
Mercredi 27 avril 2022 à 20 heures à la Bossard Arena de Zoug. 7 200 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : Micha Hebeisen et Mark Lemelin assistés de David Obwegeser et Dario Fuchs
Tirs : Zoug 33 (16, 9, 8) ; Zurich 27 (8, 9, 10)
Pénalités : Zoug 4’ (0’, 0’, 4’) ; Zurich 31’ (4’+5’+20’, 2’, 0’)
Évolution du score :
0-1 à 30’51’’ : Malgin assisté de Diem
1-1 à 37’59’’ : Simion assisté de Jan Kovář et Herzog
2-1 à 51’16’’ : Simion sans assistance (inf. num.)*
3-1 à 57’46’’ : Simion assisté de Jan Kovář
4-1 à 58’26’’ : Jan Kovář assisté de Leuenberger
La feuille de stats officielle ne relève pas l’assistance de Jan Kovář
Zoug
Attaquants :
Fabrice Herzog (+1) – Jan Kovář (C, +4) – Dario Simion (+3)
Gregory Hoffman (+1) – Marco Müller (2’) – Carl Klingberg
Reto Suri – Sven Senteler – Yannick Zehnder (-1, 2’)
Jérôme Bachofner (-1) – Sven Leuenberger (+1) – Dario Allenspach
Luca De Nisco
Défenseurs :
Samuel Kreis (+2) – Dominik Schlumpf (+1)
Nico Gross – Christian Djoos (+1)
Livio Stadler – Niklas Hansson (+2)
Claudio Cadonau
Gardien :
Leonardo Genoni
Remplaçants : Luca Hollenstein (G), Dario Wüthrich. Absents : Anton Lander (étranger surnuméraire), Lino Martschini (blessé).
Zurich
Attaquants :
Sven Andrighetto (-4) – Denis Malgin (-2) – Denis Hollenstein (-4)
Simon Bodenmann – Marcus Krüger – Justin Azevedo (-2)
Marco Pedretti (5’+20’) – Justin Sigrist (-1) – Dominik Diem (+1)
Marc Aeschlimann – Reto Schäppi (2’) – Chris Baltisberger (-3)
Kyen Sopa (+1)
Défenseurs :
Christian Marti – Maxim Noreau (-3)
Patrick Geering (C) – Phil Baltisberger (2’)
Tommi Kivistö – Yannick Weber (2’)
Gardien :
Jakub Kovář [sorti de 57’27’’ à 57’46’’ puis de 58’06’’ à 58’49’’]
Remplaçants : Ludovic Waeber (G) et Dario Trutmann. Absents : Garrett Roe et John Quenneville (étrangers surnuméraires), Johann Morant (blessé), Enzo Guebey, Willy Riedli et Lukas Flüeler (surnuméraires).