Le club de Cholet est à ce jour une des références dans le championnat de Division 1. Les Dogs viennent de conclure leur parcours en séries éliminatoires en finale face à Brest. Ce parcours représente le meilleur résultat de toute l’histoire du club.
Les Dogs ont intégré le championnat de D1 en 1997 (Nationale 1 à cette époque). Le club venait de conclure une campagne mémorable en remportant le premier titre du club : champion de France de Nationale 2. Nous vous avions présenté cette saison pendant que le championnat était en pause Covid. Voici maintenant la suite, les premiers pas en N1.
À l’époque, le projet du Président Lepeltier a toujours été d’atteindre le niveau de la Nationale 1. Avec l’aide de l’entraîneur-joueur canadien Ronald Filion, l’architecte du jeu choletais, les Dogs ont réussi cet objectif. Avec des joueurs expérimentés et des jeunes du club l’équipe a remporté le titre de champion de France de Nationale 2 lors de la saison 1996/1997.
Une nouvelle page se tourne et le club du Maine et Loire se lance dans la compétition de haut niveau. Ron Filion est obligé de reconstruire un nouvel effectif après de nombreux départs.
Les deux meilleurs pointeurs de l’équipe ont quitté le club : Le Slovaque Lubomir Pichonsky est retourné jouer dans son pays à Poprad. Quant au Franco-Canadien Luc Marengère, il est reparti renforcer son club précédent, Brest, en Division 3, car les Albatros se sont sabordés après un double titre de champion de France élite.
La défense a subi un profond remaniement avec l’arrêt du jeune David Bouchereau. Karl Goupil est allé accompagner Luc Marengère, enfin l’autre Canadien Roy Russell est reparti au pays. Enfin le duo de portiers est à reconstituer par suite de l’arrêt de François Mallet et au départ d’Yvan Papillon qui a décidé de rester en Nationale 2 à Tours.
Pour cette première saison en N1, les dirigeants ont misé sur le gardien Jérôme Pourtanel. Issu du club de Viry, il vient de conclure une saison à l’ACBB et sa doublure est le jeune Jérôme Dereux, passé par le circuit de formation de Rouen.
En défense, Ronald Filion a utilisé ses contacts pour faire traverser l’Atlantique à deux compatriotes canadiens évoluant dans les ligues mineures avec les deux Éric, Meloche et Moreau. Selon les déclarations d’Éric Moreau : « Je suis venu en France pour tenter l’expérience européenne, mais aussi pour souffler un peu. La saison dernière, je jouais à Atlanta aux États-Unis. On faisait 70 matchs en six mois, c’était vraiment beaucoup. »
Concernant les lignes offensives, Ron Filion a intégré deux recrues arrivant de la Nationale 1 avec Eugene Lévêque (Nantes) et Christophe Morin (Caen). Il a aussi dégoté un canadien avec Christian Therrien qui a placé 35 points en 50 parties avec Macon (CHL) aux États-Unis. L’entraineur Ron Filion décrit les qualités de ce nouveau prospect : « Il jouait à Macon en Ligue Professionnelle Centrale avec Éric Meloche. C’est un garçon de tempérament, qui a une grande facilité d’adaptation ». Enfin, le club recrute un pur produit de la formation de St Gervais avec Greg Girardot.
Dès les premiers entrainements, Ron Filion précise les objectifs pour cette nouvelle saison : « Le titre, c’est du passé. La page est tournée, le bras de fer avec la qualification pour les play-offs débute et je me demande si nous sommes bien prêts. Mon bastion canadien doit assurer et tirer l’équipe, sans chercher à épater la galerie. Quand je l’aurai bien dompté, nous serons irrésistibles, d’autant que les nouveaux venus ont un bon niveau. Les ex-angevins (Pageau, Juret et Brière) et nos choletais doivent confirmer d’autant que la nouvelle génération qui arrive est pleine de promesses ».
Poule nord
Cholet intègre un championnat très relevé, dans une poule nord qui comporte plusieurs équipes rompues à ce niveau et qui représentent de belles places du hockey français : Caen, Nantes, Dunkerque et Strasbourg entre autres.
Le défi est lancé, Cholet doit tout d’abord recevoir les Corsaires de Dunkerque, puis Épinal qui ressort d’une saison en élite et les Français Volants au passé prestigieux.
Après cette entame prometteuse, les promus étonnamment invaincus à domicile tombent de très haut face à des adversaires plus relevés, d’abord Caen pour le premier déplacement, puis Nantes pour un derby et enfin Strasbourg.
Assommés par de lourdes défaites, les Dogs jouent alors leur qualification en se rendant chez les trois équipes « prenables » qui leur avaient réussi à l’aller : Ron Filion se reconvertit en arrière à Dunkerque, puis un match serré à Épinal suit une semaine de trêve. C’est avec un joueur remercié et un joueur parti que l’équipe se déplace en région parisienne.
L’équipe tient alors une quatrième place synonyme de qualification en poule finale, un exploit pour le promu. Mais les derniers adversaires sont ceux qui avaient cartonné à l’aller. Cholet fait maintenant souffrir la référence Caen, avant un match décisif chez une équipe de Nantes diminuée entre-temps. C’est donc une troisième place qui est en jeu dans le dernier match contre Strasbourg.
Phase finale
Dans ce championnat de N1, les trois équipes ayant fini sur le podium la saison précédente étaient en poule sud. Autant dire que le croisement géographique promettait un tout autre hockey. Surtout que les premiers adversaires inédits, Briançon et Clermont-Ferrand, n’avaient pas manqué de se renforcer. Même Caen avait constaté la différence de niveau avec les équipes du sud.
L’adversaire suivant Villard-de-Lans présentait sa jeune vedette canadienne Éric Doucet, qui deviendrait une grande vedette du championnat de France élite avec les Dragons de Rouen. Les Canadiens de Cholet attendaient Doucet avec qui ils avaient partagé les joies d’un titre en junior, mais cela suffirait-il à le canaliser ?
Il fallait se rendre à l’évidence, c’est encore à Strasbourg ou contre Nantes , les deux équipes rencontrées en première phase, que Cholet avait le plus de chances de prendre des points.
Mais c’est lors du déplacement à Gap que les Dogs livraient leur meilleure prestation. Il faut dire qu’entre-temps, Cholet s’était frotté en amical à son voisin d’élite Angers pour se rendre compte de ce qu’était le haut niveau.
La saison commençait à devenir longue pour le promu. Une quatrième fois, l’équipe caennaise entraînée par le futur sélectionneur national Heikki Leime apparaissait plus forte. Le public qui attendait depuis longtemps les premiers points en phase finale repartirait-il encore frustré contre Villard ?
La chance de finir sur une bonne note était donnée car Gap se présentait avec une équipe déplumée. La soirée fut surtout celle des adieux pour Ron Filion, avec lequel le club avait fait un grand pas en quelques années. Un projet de nouvelle patinoire moderne commençait à voir le jour pour concrétiser cet engouement, elle s’appellerait GlisséO et ouvrirait quatre ans plus tard…