La DEL a déjà bien entamé les play-offs. Les affrontements ont été redoutables et surtout extrêmement serrés. Chaque équipe est en capacité de battre son adversaire et doit « challenger » à chaque présence ! Le championnat allemand est passionnant par sa très forte compétitivité et par le nombre d’équipes pouvant rivaliser et faire chuter les leaders. Mannheim a conclu la saison en troisième position derrière les surprenants et impressionnants Bavarois d’Ingolstadt, que les Adler retrouvent en demi-finale.
Au tour précédent, il a fallu toute la hargne et la détermination pour sortir une talentueuse équipe de Cologne (4 manches à 2). Mais si on retrouve, comme d’habitude les attaquants Matthias Plachta, Nico Krämmer ou bien Markus Eisenschmid, c’est devant les buts que l’on est impressionné. Le jeune Arno Tiefensee s’est fait sa place et est maintenant n°1 devant les filets à seulement 20 ans !
Nous avions pu apercevoir l’étendu du talent d’Ingolstadt en déplacement à Francfort juste avant les fêtes de Noël. Le groupe a tenu le rythme toute la saison. Le danger est permanent avec un nombre assez large de scoreurs potentiels. On retrouve Frederik Storm, Mirko Höfflin, Wayne Simpson, Charles Bertrand, ou encore Daniel Pietta. À l’arrière, Matthew Bodie est à la fois solide et apporte de la pression offensive. Du côté des jeunes, on retrouve quelques perles avec le Germano-Polonais Wojciech Stachowiak ou encore Enrico Henriquez-Morales. Là aussi, c’est le gardien numéro 2, Kevin Reich, qui a pris la place de titulaire.
Au tour précédent, le duel a été très compliqué contre Düsseldorf. Même si les Bavarois s’en sont sortis 4 victoires à 1, tous les matchs ont été serrés avec un seul but d’écart. L’ultime match a même produit un renversement hallucinant ! Menés à domicile, 3-6, les joueurs de Mark French sont revenus au score dans la troisième période, avec le but égalisateur à 9 secondes du temps réglementaire. Stefan Matteau crucifie les joueurs du NordRhein à la mort subite. C’est sur cette déconvenue que la légende de Berlin et Düsseldorf Alex Barta a mis un terme à sa carrière de 1010 matchs de DEL.
Mannheim reçoit le match 2 à domicile après un premier duel terriblement compliqué. Ingolstadt a contrôlé une bonne partie du match et profité d’un rebond hasardeux pour ouvrir la marque. C’est au bout de la partie que les Aigles ont renversé la situation (1-3). Ingolstadt est déjà prêt à répondre au défi pour revenir dans la série : « Nous avons revu le match en vidéo et l’avons analysé. À Mannheim, nous voulons répondre positivement et reprendre l’avantage à domicile le plus rapidement possible » selon l’entraîneur de l’ERC Mark French.
C’est Charles Bertrand qui propose la première alerte sur les cages de Tiefensee, sur un beau tir en pivot (1’22). Les défenses sont solides et rendent le slot imperméable. Mannheim augmente la pression dans la zone adverse mais Kevin Reich se montre particulièrement vif et solide, même en sortant de son but. Nico Krämmer rate cependant une cage vide. Ingolstadt réagit et Tiefensee démontre rapidité de réflexes. Il est même sauvé par la barre transversale. L’occasion la plus franche est à mettre au crédit des locaux avec Eisenschmid qui s’élance en deux contre un, mais Leon Hüttl coupe la passe et éteint le feu. Pendant la première infériorité numérique concédé par Edwards, Ingolstadt est encore sauvé par Reich, impérial sur deux tirs successifs à bout portant. La pénalité s’inverse avec une obstruction de Nico Krämmer. En conséquence, Frederik Storm envoie un puissant tir sur Tiefensee (16’50). Mais c’est Justin Feser qui renvoie un lancer surpuissant, sous la barre, après un mauvais dégagement (17’07 : 0-1). Par la suite, Reich éteint les réactions de Mannheim et permet à son équipe de repartir aux vestiaires avec ce but d’avance.
En deuxième période, Mannheim réagit, domine dans la conquête de territoire, et passe beaucoup de temps en zone offensive. Mais le problème est récurrent, les temps forts ne sont pas concrétisés. C’est au pire moment de domination que Colton Jobke enfonce le clou, d’un beau tir tendu depuis la ligne bleue (25’28 : 0-2). C’est la révolte et Mannheim reprend du poil de la bête avec Eisenschmid qui conclut un beau tic-tac-toe (26’32 : 1-2). Alors que Fabio Wagner est en prison pour charge avec la crosse, Plachta envoie une belle reprise one-timer (29’20 : 2-2). La partie est de nouveau équilibrée et l’intensité a sérieusement augmenté. Le tiers se termine sur une bonne impression des locaux.
Dès le début de la troisième période, Mannheim est à côté de ses patins. Pendant la saison l’irrégularité et les trous d’airs ont souvent “planté” l’équipe. Et cette absence est lourde de conséquence. Ty Ronning, tout en vitesse, reprend l’avantage (42’13 : 2-3). De nouveau une pénalité de Rendulic – cinglage – permet une sortie de zone ultra-rapide des blancs. Matteau fait la passe pour changer d’aile et Pietta se charge de la reprise (43’44 : 2-4). Pour parachever le désastre, Frederik Storm conclut une séquence d’agressivité des panthères. Larkin et Donovan sont pris à la gorge et voient l’étendue des dégâts (44’00, 2-5).
Clairement, Ingolstadt a la mainmise sur la partie et met beaucoup de vitesse. Pourtant Mannheim se reprend et Thomas Larkin trouve la faille avec un tir dans le trafic, mal nettoyé (52’23 : 3-5). Mais ce but est l’arbre qui cache la forêt ; Mannheim peine à trouver de la vitesse pour déjouer son adversaire. Bill Stewart sort son gardien à 56’17, profitant de pénalités de Bodie et Pietta. La partie implose avec une bagarre générale dont Pietta et ensuite David Wolf sont les principaux protagonistes. Le public ulcéré envoie des pièces de monnaie sur la glace en protestation. Après plusieurs minutes de confusion, Hüttl met tout le monde d’accord avec un dernier but en cage vide (58’40 : 3-6).
Même si les deux équipes ont paru à égalité de niveau, les absences récurrentes des aigles ont été payées cash face à une équipe d’Ingolstadt bien organisée et rapide. Kevin Reich a fait le reste pour tenir son équipe dans le match. Bref, le match 3 en Bavière s’annonce chaud. Il faudra beaucoup de physique, d’intensité et garder ses nerfs pour espérer se qualifier pour la finale.
Réactions d’après-match :
Bill Stewart (entraîneur de Mannheim) : « C’était un bon match pendant 40 minutes, puis il s’est passé quelque chose dont je ne peux pas parler en détail. Le hockey sur glace est un sport émotionnel. »
Denis Reul (défenseur de Mannheim) : « Dans les premières minutes du dernier tiers, nous n’étions tout simplement pas Là, nous avons tiré à la cage mais encaissé des buts. On ne peut pas laisser autant de chances à Ingolstadt. Nous ne pouvons pas nous expliquer pourquoi nous avons du mal devant notre public. »
Mark French (entraîneur d’Ingolstadt) : « Dans le dernier tiers, nous avons retrouvé notre sang-froid, ce qui nous a un peu manqué dans le deuxième tiers. Nous devons effectuer plus souvent des tirs à la cage dans de meilleures conditions, à l’avenir. »
Colton Jobke (défenseur d’Ingolstadt) : « Nous sommes restés calmes, nous nous sommes frayé un chemin à travers l’adversité comme nous l’avons fait toute la saison et avons toujours cru en nous. »
Daniel Pietta (attaquant d’Ingolstadt) : « Nous devons créer plus d’occasions à partir de notre entrée en zone offensive et entrer plus souvent au milieu devant le but de Mannheim. »
Mannheim – Ingolstadt 3-6 (0-1, 2-1, 1-4)
Dimanche 2 avril 2024 à 16h30 à la SAP Arena. 13 600 spectateurs.
Arbitres : Sirko Hunnius et Marian Rohatsch assistés de Patrick Laguzov et Jan-Philipp Priebsch.
Pénalités : Mannheim 30′ (4’, 2’, 4’+10’+5’+5’) ; Ingolstadt 21′ (4’, 2’, 6’+5’).
Tirs cadrés : Mannheim 20 ; Ingolstadt 29.
Évolution du score :
0-1 à 17’07 : Feser (sup. num.)
0-2 à 25’28 : Jobke assisté de Feser et Matteau
1-2 à 26’32 : Eisenschmid assisté de Rendulic et Loibl
2-2 à 29’20 : Plachta assisté de Gaudet et Donovan (sup. num.)
2-3 à 42’13 : Ronning assisté de Pietta et Wagner
2-4 à 43’44 : Pietta assisté de Höfflin et Matteau (sup. num.)
2-5 à 44’00 : Storm assisté de Simpson
3-5 à 52’23 : Larkin
3-6 à 58’40 : Hüttl assisté d’Edwards et Matteau (cage vide)
Adler Mannheim
Attaquants :
David Wolf (2’+5’) – Tyler Gaudet (5’) – Matthias Plachta (2’+2’+10’)
Tim Wohlgemuth – Nicolas Krämmer (2’) – Lean Bergmann
Taro Jentzsch – Ryan McInnis – Borna Rendulic (2’)
Markus Eisenschmid (2’) – Stefan Loibl – Simon Thiel
Défenseurs :
Denis Reul – Joonas Lehtivuori
Sinan Akdag (2’) – Korbinian Holzer
Matt Donovan – Thomas Larkin
Fabrizio Pilu
Gardien :
Arno Tiefensee [sorti de 56’17 à 58’07]
Remplaçant : Evan Buitenhuis (G). Absents : Felix Brückmann (G), Nigel Dawes (jambe), Jordan Szwarz (contusion), Arkadiusz Dziambor, Mark Katic, Joseph Cramarossa.
Ingolstadt
Attaquants :
Justin Feser – Stefan Matteau – Frederik Storm
Enrico Henriquez Morales – Mirko Höfflin – Jerome Flaake
Tye McGinn – Daniel Pietta (2’) – Ty Ronning
Wayne Simpson – Wojciech Stachowiak – Charles Bertrand
Défenseurs :
Fabio Wagner (2’) – Maury Edwards (2’)
Matthew Bodie (4’) – Colton Jobke (2’+5’)
Emil Quaas – Leon Hüttl
Phillip Krauss [1 présence]
Gardien :
Kevin Reich
Remplaçant : Jonas Stettmer (G). Absents : Michael Garteig (G, cheville), Ben Marshall (genou, saison terminée), Brian Gibbons (genou, saison terminée), Louis Brune.