Quand on parle de rivalité, impossible d’échapper à celle entre Grenoble et Rouen. Les deux clubs les plus puissants du hockey français se sont tant affrontés sur la glace et en coulisses ces dernières années que l’hostilité entre les supporters est à son comble, cristallisée autour de la personnalité clivante du président isérois Jacques Reboh.
Mais il n’y avait pas eu besoin de polémiques entre dirigeants pour que cette rivalité germe. C’était en 1991, le temps d’une finale très brève mais restée gravée dans toutes les mémoires par son incroyable scénario sportif.
Nous avons évoqué dans nos épisodes précédents le parcours de Grenoble pour se qualifier contre Amiens puis Briançon.
Il faut donc aussi dire un mot de Rouen. Le vainqueur de la saison régulière avait alors commencé les play-offs par une étonnante défaite contre les derniers, les Français Volants de Paris… menés notamment par des Rouennais.
Mais ensuite, les Dragons avaient mis la machine en route et tout écrasé sur leur passage, notamment à Bordeaux contre des joueurs démobilisés qui n’étaient plus payés dans un club à l’agonie.
La formule en aller-retour maintenait donc une certaine incertitude. Hockey Archives vous dévoile aujourd’hui le compte-rendu complet de cette finale 1991 (la meilleure de l’histoire ?) avec la feuille de match intégrale, y compris les +/- qui sont très éclairants sur le rôle-clé de certains joueurs.
La finale aller à Grenoble fut d’anthologie dans une patinoire Clémenceau qui battait tous les records de remplissage dans des conditions de sécurité qui seraient aujourd’hui impossibles.
La finale retour à Caen, parce que la patinoire de l’île Lacroix était en démolition et reconstruction pour de longs mois, fut alors vue comme le match qui allait sauver le hockey à Grenoble. La suite prouverait que non, dans un hockey français en pleine crise à quelques mois des Jeux olympiques d’Albertville.