Battue la veille dans un match crucial pour le maintien par la France, la Pologne doit se remettre vite d’aplomb, physiquement et mentalement. Car le tournoi est encore long, et chaque point gratté d’ici au potentiel match de la mort contre le Kazakhstan à la dernière journée fera du bien. Pouruoi pas contre la Slovaquie ?
Devant son public extrêmement nombreux, l’équipe à la Double-Croix reste sur un exploit retentissant : 5-4 contre les États-Unis. Pour autant, il a fallu les prolongations, faute d’avoir su conserver une avance de 4-1 après deux tiers. La question du poste de gardien et du jeu défensif est donc encore en suspens, mais pas le potentiel offensif.
La Slovaquie entame pied au plancher : une première présence entièrement dans le camp polonais, ponctuée des premiers tirs sur Tomáš Fučík, qui est préféré à Murray passé à travers de son match face aux Bleus. Dès le deuxième engagement, Cehlárik se heurte au gardien, pour un arrêt de l’épaule. Puis, c’est Hrivík, lancé à droite, qui croise son tir, sur le bouclier du portier de Tychy. La furia slovaque paie dès la deuxième minute. Tatar reçoit le palet dans l’enclave et tente de feinter Fucik, mais le palet lui échappe… sur la crosse de Cingeľ, cage ouverte (1-0).
Le jeu de passe est fluide, avec des écrans, afin de libérer des tirs de loin, masqués – Ivan, Hrivík – comme des actions près de la cage. Slafkovský trouve une diagonale superbe vers Hrivík qui manque le cadre et, dans la continuité, Nemec de la bleue voit Fučík sortir le lancer du bouclier. C’est ensuite au tour de Hudáček de débouler à toute vitesse : son tir échappe à la mitaine du gardien et retombe derrière lui… mais sur l’extérieur du but, où ses coéquipiers le gèlent sur l’arrière du filet.
La Pologne subit et tente un contre avec Krezolek, pour un 2 contre 2. Le centre devant la cage est dégagé et la Slovaquie repart à toute vitesse. Elle s’installe et Nemec délivre une passe magique pour son capitaine Tatar, dans le dos de tout le monde. Le joueur de Seattle est au deuxième poteau, tout seul devant une cage ouverte, et ne manque pas l’offrande (2-0).
Il y a le feu dans l’enclave de Fucik, qui se démène face à la ligne Slafkovský-Hrivík-Cehlárik. La pression aurait pu s’accentuer encore à cinq minutes de la pause, avec une pénalité de Zygmunt pour crosse haute. Cependant, la Slovaquie cafouille ses entrées en zone et n’obtient qu’un tir excentré.
Nouvelle chance dans la foulée suite à un surnombre polonais. Cette fois, le danger est plus grand : Nemec garde très bien le palet à la bleue et décale Slafkovský, dont le tir force Fucik à un grand écart spectaculaire. 2-0 à la pause, dans une rencontre assez déséquilibrée.
Les cinq premières minutes slovaques se révèlent brouillonnes. Pas grand chose à se mettre sous la dent, mais rien non plus de très marquant pour la Pologne.
C’est à la cinquième minute que Nemec découpe la défense d’une longue passe à travers la neutre pour envoyer Tatar en débordement. Le capitaine attaque la cage et Fucik sort l’arrêt. Le gardien tient son équipe à portée avec plusieurs séquences dans son enclave, la Slovaquie cherchant énormement les centres vers la zone bleue – Regenda, par exemple, n’arrive pas à reprendre un centre de Čerešňák. En face, seul un débordement de Komorski, qui repique vers le but, porte le danger sur Hlavaj.
Ce type d’occasions ne fonctionnant pas, Čerešňák propose une variante : le slap en force sur une passe en retrait. Fučík lit bien la trajectoire. Ces arrêts du gardien prennent toute leur importance car Regenda concède une pénalité à cinq minutes de la pause. La Pologne a enfin une chance de s’installer durablement en zone offensive… sauf que Kelemen intercepte et file en échappée. Pasiut le freine d’une crosse haute et une minute à 4 contre 4 s’ensuit, sur lequel Nemec s’illustre encore en annulant un trois-contre-un polonais d’une crosse bien placée.
À peine revenu, Regenda commet une nouvelle faute. La Pologne s’installe donc sur la fin de tiers, sans parvenir à trouver de solution de tirs réelles sur Hlavaj. Le score ne change donc pas au bout de ce deuxième tiers.
La première chance à la reprise revient à Fraszko, qui récupère un revirement dans la neutre. Il s’échappe seul à droite et Hlavaj repousse son lancer du cercle. Peu après, Slafkovský concède deux minutes pour crosse haute. La défense slovaque effectue un bon travail pour bloquer les tirs, et Hlavaj fait le reste juste au retour à cinq.
Les joueurs de Ramsay repartent. Tatar, à l’affût près de la cage, dévie puis prend le rebond, les deux sur la botte de Fučík. Hrivík n’a pas plus de succès sur une déviation de Koch. Le défenseur remet le couvert avec Cingeľ planté devant Fučík, qui ne cède toujours pas. Une pénalité différée permet à Čerešňák de tenter à son tour de trouver une déviation de Regenda, sans réussite.
Tatar, de volée, lance les hostilités sur la botte de Fučík. Derrière, la Slovaquie combine beaucoup trop : des passes, des renversements, et aucune spontanéité au tir. Lorsque Cehlárik s’y essaie, Cingeľ est tout proche de sauter sur le rebond. Le gardien polonais se couche sur le palet et met fin à l’action. Il reste cependant au sol et ne parvient pas à se remettre debout… et doit sortir avec de l’aide, remplacé par Zabolotny.
Ce dernier se met vite en valeur avec – encore – une déviation devant lui de Cingeľ. Tatar prend le rebond mais n’arrive pas à bien le reprendre. Le promu continue de subir, face aux vagues slovaques souvent trop gourmandes collectivement. Slafkovský fait preuve enfin d’un peu d’égoïsme avec deux tirs, dont un rebond pris par Regenda. Et c’est à 2’38 que la défense cède enfin. Le joueur de Montréal lance encore une fois et le rebond est pris par Cehlárik (3-0). Sur l’engagement, Cingeľ saute sur le rebond d’un tir de la bleue de Koch (4-0). Ce sera le score final.
La Pologne a réalisé une belle prestation globale, avec un excellent Tomáš Fučík dans les cages. Malheureusement, elle ne disposait pas d’armes offensives suffisantes pour déstabiliser Samuel Hlavaj, autrement que par quelques coups sporadiques. La Slovaquie a déroulé son hockey, usant et abusant de la même tactique, mais cela a fonctionné. Trois points assez faciles dans la course aux quarts.
Désignés joueurs du match : Tomáš Tatar (Slovaquie) et Tomáš Fučík (Pologne)
Slovaquie – Pologne 4-0 (2-0, 0-0, 2-0)
Mercredi 15 mai 2024, 20h20. Ostravar Arena, Tchéquie. 9109 spectateurs.
Arbitrage de Jan Hribik (TCH) et Mark Pearce (CAN) assistés de Nick Briganti (USA) et Emil Yletyinen (SUE)
Pénalités : Slovaquie 6′ (0′, 4′, 2′), Pologne 8′ (4′, 2′, 2′)
Tirs : Slovaquie 16 (16, 11, 17), Pologne 20 (7, 8, 5)
Récapitulatif du score
1-0 à 02′03′′ : Cingeľ assisté de Tatar et Koch
2-0 à 11′46′′ : Tatar assisté de Nemec et Hudáček
3-0 à 57′22′′ : Cehlárik assisté de Slafkovský
4-0 à 57′34′′ : Cingeľ assisté de Koch et Tatar
Slovaquie
Attaquants :
Peter Cehlárik (+1) – Marek Hrivík (A, +1) – Juraj Slafkovský (2′, +1)
Tomáš Tatar (C, +3) – Lukáš Cingeľ (+3) – Libor Hudáček (+3)
Pavol Regenda (4′) – Martin Pospíšil – Miloš Kelemen
Andrej Kudrna – Matúš Sukeľ – Martin Faško-Rudáš
Défenseurs :
Martin Fehérváry (+1) – Peter Čerešňák (A, +1)
Michal Ivan (+1) – Šimon Nemec (+1)
Patrik Koch (+2) – Mário Grman (+2)
František Gajdoš – Andrej Golian
Gardien :
Samuel Hlavaj
Remplaçant : Matej Tomek (G). En réserve : Stanislav Škorvánek (G), Viliam Čacho, Marko Daňo (A).
Pologne (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Patryk Wronka (-1) – Grzegorz Pasiut (A, 2′) – Bartosz Fraszko
Maciej Urbanowicz (-1) – Krystian Dziubinski (C, 2′, -1) – Krzysztof Macias (-1)
Pawel Zygmunt (2′, -2) – Dominik Pas (-2) – Kamil Walega (-2)
Patryk Krezolek (-1) – Filip Komorski (-1) – Mateusz Michalski
Défenseurs
Jakub Wanacki – Marcin Kolusz (A, -1)
Patryk Wajda (-1) – Maciej Kruczek (-1)
Kamil Gorny (-2) – Mateusz Bryk (-2)
Kasper Macias (-1) – Pawel Dronia
Gardien :
Tomas Fucik puis David Zabolotny à 51′03′′
Réservistes : John Murray (G), Alan Lyszczarczyk (A), Arkadiusz Kostek (D)