Dire que le Kazakhstan n’attend pas grand chose de ce match ne serait pas vraiment mentir. Le gardien titulaire, Andrei Shutov, est au repos et même pas sur la feuille de match. Nikita Boyarkin est lancé dans le grand bain face à une Suède victorieuse de ses trois premiers matchs.
Sans surprise, les premières minutes sont suédoises, avec une possession importante du palet. Les occasions ne sont pas très grandes encore. On y retrouve Fröden de près puis Raymond manque le cadre. Il n’y a pas un rythme infernal, comme au cours des trois premiers matchs, mais juste l’impression d’un animal constricteur, qui étouffe progressivement son adversaire…
La Suède ouvre finalement le score à la dixième minute, suite à une montée de palet efficace à travers la neutre de Brodin. Burakovsky percute et embarque la défense, et décale Marcus Johansson. Ce dernier repique dans l’axe et son lancer trouve son chemin au fond des filets (0-1).
Cinq minutes plus tard, Beketayev est puni pour retenir. Boyarkin est héroïque avec une solidité sur sa ligne, puis, alors qu’il est assis sur la glace, un arrêt peu orthodoxe mais efficace devant un tir de Hedman. Le deuxième groupe se montre tout aussi dangereux, à l’instar de Fröden.
La pénalité s’achève mais pas la possession. La Tre Kronor cherche des remises dans l’enclave et à poser du trafic devant le gardien, sans succès pour l’instant. Brodin, par exemple, est servi sur un renversement de jeu et tente de trouver Kempe. L’attaquant des Kings dévie du bout de la crosse et Boyarkin étire la jambière.
À la reprise, le jeu de transition suédois manque de doubler la mise. Hedman sort un palet propre vers Kempe, qui lance Raymond dans le dos de la défense. L’attaquant des Red Wings de Detroit perd son duel face à Boyarkin. Le gardien kazakh résiste peu après une une action chaude dans son enclave, œuvre de Zetterlund. L’attaquant des Sharks, servi par Marcus Johansson, récidive peu après et le portier kazakh étire la jambière.
On ne compte toujours que deux tirs du Kazakhstan vers la mi-match. Les occasions continuent sur le but de Boyarkin, qui s’impose sur un essai de Brodin entre les cercles, puis sur une action dans son slot. Kempe et Korolyov se frictionnent et prennent deux minutes chacun.
Il n’y a malgré tout qu’un but d’avance. Starchenko le sait bien et le vétéran s’échappe. Ersson gagne son duel et le capitaine adverse termine dans le but… La Suède repart dans sa zone de contrôle, avec un tir de Karlsson, et reçoit une supériorité pour une faute d’Omirbekov, une crosse haute. La Suède se fait alors peur sur une sortie hasardeuse de Ersson. Panyukov reçoit le disque au second poteau sur la récupération de Dikhabek, mais ne parvient pas à reprendre alors que le gardien des Flyers s’est couché sur la glace.
Boyarkin doit lui aussi se coucher sur la glace avec une nouvelle situation chaude sur son but, puis bloque un tir de Burakovsky.
Le Kazakhstan s’accroche, et lorsque Sörensen commet un cinglage, la chance de combler le petit but de retard survient. Mais c’est l’inverse qui se produit : contre assassin de Linus Johansson, lancé par Jesper Fröden (0-2).
Pas de raison de sortir du schéma du match en début de troisième. La Suède poursuit son jeu de passes basé sur une qualité technique au-dessus du lot, avec des écrans et la recherche de trafic. Dahlin, décalé au cercle gauche, peste d’avoir raté le cadre sur une position idéale pour la première chance du tiers.
La deuxième est dedans, avec un pressing agressif dans le coin de Sörensen. Lundeström récupère le palet qui traine et veut attaquer la cage, et le disque retombe sur Zetterlund. Le joueur des Sharks trompe Boyarkin à bout portant (0-3).
Un peu endormie après cela, la Suède concède un but de Beketayev. Le défenseur reçoit le palet travaillé par Rymarev au fond et, de l’aile gauche, envoie un tir croisé puissant au-dessus de l’épaule d’Ersson (1-3). Encore la position critiquée par Henrik Lundqvist !
Les joueurs d’Asie centrale prennent confiance et continuent vers l’avant. Omirbekov récupère en entrée de zone et chauffe la mitaine du gardien. Le match s’anime et Kempe décolle en un-contre-un avant de décocher ras glace, sur les bottes de Boyarkin. Le portier capte ensuite de la mitaine un tir de Pettersson.
Il reste moins de huit minutes et on a la curieuse impression de voir la Suède jouer prudemment dans son camp et chercher la contre-attaque. Le Kazakhstan fait donc le jeu pour la première fois de la partie, pendant quelques minutes, avant que les joueurs de Sam Hallan ne décident d’augmenter un peu l’intensité. La même domination dans les bandes, la même circulation du palet qu’au début du match et la Suède étouffe toute chance de revenir.
Le jeu de transition est tout aussi efficace et Karlsson s’aide de la bande pour envoyer Sörensen en deux-contre-deux. Le tir est hors cadre, mais une pénalité est appelée avec révision vidéo : Mukhametov est exclu pour un cinglage ! Il ne reste que 41 secondes, aussi les cinq minutes majeures importent peu.
Quatrième victoire de la Suède, déjà assurée de jouer les quarts de finale. On en ressort la même impression un peu bancale, celle d’une équipe capable de phases de possession impressionnantes et de transitions remarquables, mais qui ne fait guère passer d’émotions – l’absence de célébration des buts n’arrangeant rien. Bref, une belle machine, qui peut aussi tomber dans la facilité, mais a de la marge. Côté Kazakhstan, la prestation est correcte défensivement. Offensivement, il y avait bien trop peu pour perturber son adversaire du jour.
Désignés joueurs du match : Nikita Boyarkin (Kazakhstan) et Fabian Zetterlund (Suède)
Kazakhstan – Suède 1-3 (0-1, 0-1, 1-1)
Jeudi 16 mai 2024, 16h20. Ostravar Arena, Tchéquie. 5378 spectateurs.
Arbitrage de Martin Frano (TCH) et Mark Pearce (CAN) assistés de Nick Briganti (USA) et Andreas Hofer (ALL)
Pénalités : Kazakhstan 31′ (2′, 4′, 25′), Suède 4′ (0′, 4′, 0′)
Tirs : Kazakhstan 11 (1, 4, 6), Suède 44 (15, 20, 9)
Récapitulatif du score
0-1 à 10′20′′ : M. Johansson assisté de Burakovsky et Brodin
0-2 à 35′08′′ : L. Johansson assisté de Fröden et Pettersson (inf. num.)
0-3 à 41′51′′ : Zetterlund assisté de Lundeström
1-3 à 45′36′′ : Beketayev assisté de Rymarev et Starchenko
Kazakhstan
Attaquants :
Roman Starchenko (C) – Alikhan Omirberkov (2′, -1) – Yevgeniy Rymarev (-1)
Nikita Mikhailis (A) – Maxim Mukhametov (25′) – Batyrlan Muratov
Kirill Panyukov (-2) – Nikolay Shulga (-1) – Maxim Musorov (-1)
Oleg Boiko – Mikhail Rakhmanov – Alikhan Assetov
Défenseurs :
Leonid Metalnikov – Adil Beketayev (-1)
Valeriy Orekhov (-1) – Samat Daniyar (A)
Madi Dikhanbek (-1) – Dmitry Breus (-1)
Artyom Korolyov (2′) – Tamirlan Gaitamirov
Gardien :
Nikita Boyarkin
Remplaçant : Sergei Kudryavtsev (G). Réservistes : Andrey Shutov (G), Arkady Shestakov (A), Kirill Savitskiy (A)
Suède
Attaquants :
Adrian Kempe (2′) – Joel Eriksson Ek – Lucas Raymond (A)
André Burakovsky (+1) – Pontus Holmberg (+1) – Marcus Johansson (+1)
Fabian Zetterlund – Isac Lundeström – Marcus Sörensen
Jesper Frödén (+1) – Linus Johansson (+1) – Carl Grundström
Max Friberg [3 présences]
Défenseurs :
Erik Karlsson (C) – Victor Hedman (A)
Jonas Brodin (+1) – Rasmus Dahlin
Marcus Pettersson (+1) – Tim Heed (+2)
Gardien :
Samuel Ersson
Remplaçants : Jesper Wallstedt (G), Lukas Bengtsson. Réservistes : Filip Gustavsson (G), Felix Unger Sörum (A), Victor Olofsson (A).