Avec la défaite de la Lettonie, ce match entre la Suède et la Slovaquie n’a plus aucun enjeu. La Tre Kronor est en effet assurée de finir première, et pourrait être la seule équipe à réaliser le 7/7 dans ce premier tour. La Slovaquie ne peut faire mieux que quatrième, même en cas de succès puisqu’elle a perdu contre l’Allemagne et ferait au mieux autant de points. Elle sera privée pour ce match de Marek Hrivvk, son centre numéro 1. Martin Pospíšil le remplace en première ligne et Viliam Čacho joue pour la première fois de la compétition.
Cela n’empêche pas le public slovaque de remplir l’arena. Seules quelques petites taches de jaune suédois se mêlent au blanc slovaque.
Les joueurs de Craig Ramsay débutent mal. Mario Grman, sous pression, est uni pour obstruction. Quarante secondes plus tard, Kempe sert Hedman au centre, et le géant du Lightning lance un slap calculé pour qu’il soit dévié par la crosse de Lucas Raymond (1-0).
Eriksson Ek frôle le 2-0 en déviation de Brodin, lequel se frictionne peu après avec un attaquant, sous les huées du public. Škorvánek est sous pression, avec un nouveau tir de Raymond entre les cercles.
Les Slovaques augmentent l’intensité physique avec une série de mises en échec qui enthousiasment leurs supporters. Cela n’apporte pas grand chose, si ce n’est que Rasmus Dahlin tombe dans le piège et sort deux minutes pour faire trébucher.
Le jeu de puissance tente de s’installer, avant que Pospíšil ne reste sur la glace après avoir perdu l’équilibre et percuté la bande. L’attaquant de Calgary met du temps à se relever, rentre au banc avec peine, puis au vestiaire. Cela désorganise le jeu de puissance qui peine à se relancer. Du coup, Marcus Johansson chipe le palet sur un mauvais contrôle de Šimon Nemec, contourne la cage et sert Erik Karlsson. Škorvánek dévie du bouclier. Grundström enchaine du revers dès le retour au complet.
Solide, la Suède est aussi opportuniste si un contre se présente. Burakovsky déborde ainsi à gauche et cherche Holmberg dans le slot, Skorvanek a bien suivi. Le gardien gagne aussi son duel avec Lundeström et Zetterlund dans sa zone, un peu proches au goût des défenseurs. Quelques échanges d’amabilités s’ensuivent…
La Slovaquie y met du cœur, avec un jeu « chien fou », brouillon mais qui perturbe la défense. Gustavsson doit s’interposer à quelques reprises, notamment sur un tir en pivot de Martin Faško-Rudas.
La deuxième période se révèle plus fermée. Les deux camps, agressifs et physiques, limitent les chances adverses. Une pénalité de Linus Johansson après quatre minutes met le feu : Slafkovský tire, prend son rebond et trouve le poteau. Derrière, c’est la panique dans le slot, et le palet trône immobile dans la zone bleue du gardien avant d’être repéré et dégagé !
La Suède s’en sort et, comme d’habitude dans ce tournoi, ne manque pas de réalisme. Peu après ce moment chaud, elle met un bon coup de bambou sur la tête de son adversaire. Le capitaine Erik Karlsson en personne accentue l’écart du cercle droit, servi de derrière le but par Pontus Holmberg (2-0). Un but laser dans un trou de souris au-dessus de l’épaule du gardien…
Faško-Rudáš relance la mécanique et son tir échoue sur la botte de Gustavsson. Mais il n’y a aucun temps fort derrière. La Suède reprend la main sur le jeu, tourne le palet et Tatar craque, concédant deux minutes.
Le jeu de puissance s’installe et sert André Burakovsky, dont la volée au cercle droit enfonce le clou (3-0).
La Suède déroule et Isac Lundeström rôde dans l’enclave avant de punir Škorvánek, sur un service de Victor Olofsson. (4-0).
La Slovaquie ne touche quasiment plus le palet, battue dans tous les duels. Fehérváry, pris de vitesse, est puni à son tour à quelques secondes de la pause. Le public est sonné par cette démonstration suédoise.
Rien ne va plus chez les Slovaques, et Tatar sort encore pour un cinglage après quatre minutes de jeu. Le palet file à toute vitesse, Karlsson le garde à la bleue de manière spectaculaire et décale Olofsson, qui trouve Zetterlund entre les cercles. Position idéale, mais mitaine de Škorvánek. Zetterlund rate ensuite une cage béante après un jeu de passes presque trop facile à travers l’enclave, sur un service de Marcus Johansson…
Fröden est alors puni d’un cinglage sévère. La Slovaquie obtient un tir de Slafkovský, puis n’arrive plus à s’installer. Et Joel Eriksson Ek se balade en infériorité, lancé par une diagonale au millimètre de Brodin, fusillant Škorvánek à cinq secondes du retour au complet (5-0). Nemec en brise son bâton sur le genou… Il reste dix minutes, et la Slovaquie trouve enfin la faille grâce à un superbe jeu en triangle Slafkovský vers Tatar vers Michal Ivan, cage ouverte (5-1).
Vexée, la Tre Kronor confisque le palet. Karlsson mène la danse, et les tirs pleuvent sur Škorvánek, qui réalise trois parades consécutives. Gustavsson n’est pas en reste sur un tir de Tatar au cercle droit. La Slovaquie s’agace, et la présence de Fröden dans la zone bleue donne lieu à quelques échanges de sympathies. Nemec et Linus Johansson filent au banc des punis, le Suédois prenant en plus une conduite antisportive. 5 contre 4 pour la Slovaquie… et Marcus Johansson est servi tout seul devant le gardien. Škorvánek ne mord pas aux feintes et l’attaquant du Wild s’englue un peu dans ses dribbles, sans parvenir à tromper le gardien.
La supériorité s’achève et on repart dans la zone slovaque. Dahlin renverse en force vers Karlsson, qui contrôle et envoie vers la cage. Le palet frappe plusieurs patins et tombe sur la crosse d’Eriksson Ek, cage béante devant lui. Trop facile et, comme d’habitude, guère de célébration côté suédois (6-1).
La Suède s’impose donc, plutôt facilement. Si le premier tiers a été disputé, la Tre Kronor a su trouver la clé en deuxième tiers et a lancé son rouleau compresseur, ne laissant que des miettes à la Slovaquie. Les Scandinaves sont la première équipe à avoir gagné 21 points sur 21 dans la formule actuelle des poules de huit. Il faudra maintenant sortir en quarts de finale une Finlande très décevante, alors que les Slovaques vont migrer à Prague affronter le Canada. Les premières nouvelles de l’épaule gauche de Pospíšil sont un peu rassurantes, il n’y a ni fracture ni luxation. Aucune lésion musculaire ou tendineuse n’a été révélée mais il a encore mal et passera une IRM le matin. Kudrna et Hrivík devraient en tout cas être aptes à rejouer.
Désignés joueurs du match : Miloš Kelemen (Slovaquie) et Erik Karlsson (Suède)
Commentaires d’après-match :
Sam Hallam (entraîneur de la Suède) : « Nous avons une sacrée puissance de feu dans tous les domaines, dans toutes les unités. Nous avons essayé des choses un peu différentes. Nous sommes invaincus, nous faisons ce que nous devons faire. Nous nous sentons prêts pour les rencontres éliminatoires. Nous sommes la meilleure équipe du championnat du monde jusqu’à présent, en termes de points. Cela nous donne également l’avantage du terrain. Ce sera une question de mentalité. Ce ne sont pas les détails d’un forecheck, c’est la mentalité qui guidera les choses. Les deux équipes se connaissent bien, nous nous sommes affrontés huit/neuf fois rien que cette année. La Finlande a mis sur pied un groupe sacrément fort qui joue serré, qui joue son jeu au maximum. »
Peter Cehlárik (attaquant de la Slovaquie) : « L’entame n’était pas mauvaise, mais ils ont profité de leur avantage numérique. Je connais ce système dans la ligue suédoise et c’est très frustrant quand ils contrôlent le palet. Nos attaques se sont également décomposées, j’aimerais juste que Martin Pospíšil soit prêt pour le Canada. Tous ceux qui jouent au hockey doivent avoir un bouton pour réinitialiser. Nous devons oublier ce match le plus tôt possible. C’est un jour et c’est bien que ce soit fini. Contre le Canada, nous devons jouer vite, tout donner vers le but et nous affirmer devant, comme contre les États-Unis. »
Libor Hudáček (attaquant de la Slovaquie) : « Nous avons vu ce qui pouvait nous attendre dans deux jours. Nous devons bien nous préparer pour cela, jouer défensivement et attendre l’erreur. Nous savons à quel point les Canadiens sont forts, mais nous connaissons aussi leur faiblesse. Ils ont déjà concédé beaucoup de buts, nous allons essayer de l’utiliser. Je pense qu’il ne fera pas si chaud là-bas [à Prague]. J’y avais déjà avec Třinec contre le Sparta et il faisait très froid. Cependant, les conditions seront les mêmes pour les deux équipes. Nous devons croire en nous-mêmes et en profiter. »
photos Adrián Danaj – hokejportal.net
Suède – Slovaquie 6-1 (1-0, 3-0, 2-1)
Mardi 21 mai 2024, 20h20. Ostravar Arena, Tchéquie. 9109 spectateurs.
Arbites : Sean MacFarlane (USA) et Andre Schrader (ALL) assisté de Nick Briganti et Shane Gustafson (USA)
Pénalités : Suède 12′ (4′, 2′, 6′), Slovaquie 12′ (4′, 4′, 4′)
Tirs : Suède 43 (11, 13, 19), Slovaquie 18 (11, 5, 3)
Récapitulatif du score
1-0 à 02′20′′ : Raymond assisté de Hedman et Kempe (sup. num.)
2-0 à 27′31′′ : Karlsson assisté de Holmberg et Raymond
3-0 à 32′28′′ : Burakovsky assisté de Karlsson et Zetterlund
4-0 à 33′15′′ : Lundeström assisté de Olofsson
5-0 à 49′15′′ : Eriksson Ek assisté de Brodin
5-1 à 50′49′′ : Ivan assisté de Tatar et Slafkovský
6-1 à 57′35′′ : Eriksson Ek assisté de Karlsson
Suède
Attaquants :
Adrian Kempe (+2) – Joel Eriksson Ek (+2) – Marcus Johansson (+1)
André Burakovsky – Pontus Holmberg – Lucas Raymond (A, -1)
Fabian Zetterlund (2′, +1) – Isac Lundeström (+1) – Victor Olofsson (+2)
Jesper Frödén (2′) – Linus Johansson (6′) – Carl Grundström
Marcus Sörensen [2 présences]
Défenseurs :
Victor Hedman (A, -1) – Tim Heed
Erik Karlsson (C, +2) – Marcus Pettersson (+2)
Jonas Brodin (+2) – Rasmus Dahlin (2′, +1)
Gardien :
Samuel Ersson
Remplaçants : Filip Gustavsson (G), Lukas Bengtsson (D). Réservistes : Jesper Wallstedt (G), Felix Unger Sörum, Max Friberg (A)
Slovaquie
Attaquants :
Peter Cehlárik (-1) – Martin Pospíšil – Juraj Slafkovský
Tomáš Tatar (C, 4′, -1) – Lukáš Cingeľ (2′) – Libor Hudáček (-1)
Pavol Regenda (-1) – Viliam Čacho – Miloš Kelemen (-1)
Martin Faško-Rudáš (-1) – Matúš Sukeľ (-2) – Marko Daňo
Défenseurs :
Martin Fehérváry (A, 2′, +1) – Peter Čerešňák (A, -1)
Michal Ivan (-1) – Šimon Nemec (2′, -2)
Patrik Koch – Mário Grman (2′)
František Gajdoš (-1) – Andrej Golian (2′, -2)
Gardien :
Stanislav Škorvánek
Remplaçants : Matej Tomek (G). En réserve : Samuel Hlavaj (G), Andrej Kudrna (A), Marek Hrivík (A).