Dernier invité de ce tournoi de qualification, l’Ukraine a obtenu sa place en s’imposant dans le tournoi de niveau inférieur en février dernier.
Sur les terres de la Pologne, les Ukrainiens ont battu la Corée du sud 4-0, puis le pays hôte 3-2 aux tirs au but, pour la première victoire face à son voisin en onze ans. Il ne manquait plus qu’à battre l’Estonie, ce que les Jaune et Bleu ont réussi, 3-2.
Face à plusieurs équipes mieux classées, la performance est à noter, d’autant qu’elle a été suivie d’une victoire aux Championnats du monde de Division 1B, synonyme de promotion.
L’Ukraine présente un point commun avec la France : la date de sa dernière participation aux Jeux olympiques ! C’était en 2002, avec une dixième place finale, qui s’était suivie d’une neuvième place aux Mondiaux, un record.
On notera d’ailleurs que l’Ukraine avait alors battu les Bleus en phase de poule à Salt Lake City, ainsi que la Suisse… Lors de ce match des Jeux olympiques, on trouvait d’ailleurs sur la glace Dmytro Khrystych, actuel sélectionneur de l’Ukraine, et… Yorick Treille, celui des Bleus !
Depuis, le pays navigue au-delà de la 20e place mondiale, et la situation internationale ne favorise évidemment pas le développement du sport.
Des patinoires ravagées par la guerre
La guerre qui frappe le pays depuis l’invasion russe de 2022 s’est traduite par la destruction de pas moins de cinq patinoires, dont deux à Kharkiv, ainsi que celles de Sieverodonetsk, Druzhkivka (l’antre du HC Donbas) et Mariupol, ouverte en 2020 mais rayée de la carte.
Et ces destructions matérielles se sont accompagnées de drames humains, au moins cinq joueurs décédant suite à des frappes russes.
D’autres joueurs, comme le gardien Eduard Zakharchenko, ont eu toutes les peines du monde à quitter le pays depuis une ville de Kherson sous occupation russe. Il raconte son effroyable expédition pour The Globe and Mail.
Pas simple de jouer et de s’entraîner, donc, et le sélectionneur Dmytro Khrystych, ancien joueur de Washington et Toronto en NHL notamment, doit composer.
Il reste une ligue ukrainienne active, mais perturbée par les sirènes des alertes et pendant très longtemps sans public – celui-ci a pu revenir partiellement au printemps dernier. La plupart des joueurs se sont expatriés. On trouve des joueurs dans une dizaine de pays, Pologne, Slovaquie (le défenseur Volodymyr Volkov évolue au Slovan Bratislava), Hongrie, Italie, Tchéquie, Finlande (Danil Trakht au Lukko Rauma par exemple), États-Unis (l’arrière Artur Cholach à Henderson en AHL) et même en France, avec Felix Morozov aux Pingouins de Morzine.
Le hockey vit encore à l’ouest du pays, avec une nouvelle arène à Zaporizhzhia et une rénovation à Lviv, même si les crédits sont bien plus logiquement redirigés vers l’effort de guerre.
Le soutien de pays occidentaux, comme le Canada où la diaspora ukrainienne est nombreuse – des joueurs comme Cale Makar, Jakob Chychrun, ont une ascendance ukrainienne, ainsi que les frères Tkachuk côté américain -, ou même la France par l’accueil de familles de jeunes joueurs à Grenoble, reste important.
Les Bleus ont même reçu l’équipe nationale à Marseille en décembre 2022 pour de courtes victoires tricolores 2-1 et 3-0.
En somme, ce match d’ouverture a tout du match piège. Les Bleus sont déjà tombés dans le panneau précédemment (Kazakhstan en 2013 par exemple) : il faudra partir du bon pied face à une équipe ultra motivée, et qui cherche à faire rêver son pays traumatisé.
Gardiens : Bodgan Dyachenko, Oleg Petrov, Eduard Zakharchenko.
Défenseurs : Vitali Andreykiv, Artur Cholach, Artem Hrebenyk, Igor Merezhko, Mykyta Polonitskyy, Yevgenii Ratushnyi, Ivan Sisak, Filipp Pangelov-Yuldashev.
Attaquants : Roman Blagoy, Denys Borodai, Vladimir Cherdak, Andrei Deniskin, Yevgen Fadyeyev, Denys Honcharenko, Ilya Korenchuk, Vitalii Lialka, Vadim Mazur, Feliks Morozov, Dmitri Nimenko, Yaroslav Panchenko, Alexander Peresunko, Stanislav Sadovikov, Daniil Tracht, Viktor Zakharov.
Photo IIHF