Fort de sa victoire assez aisée contre la Slovaquie, la Suède enchaîne face à un adversaire a priori plus facile, l’Autriche. Celle-ci n’a pas démérité dans sa défaite contre la Finlande, avec une prestation défensive très correcte, mais une attaque inexistante. Face à une défense suédoise particulièrement solide, la tâche des hommes de Roger Bader s’annonce complexe.
Samuel Ersson remplace logiquement Jacob Markström dans le but suédois. Le public est venu en nombre : les Autrichiens sont regroupés derrière un but avec leur tifo, le reste de la patinoire entièrement en jaune… et les joueurs en bleu foncé.
Un terne premier tiers
Ersson est rapidement en action avec un premier lancer autrichien, consécutif à une série de mauvaises passes suédoises. Puis, Vinzenz Rohrer poursuit le bon travail de son équipe, sans réussir à cadrer. Cela enchaine avec une contre-attaque et Paul Huber, en 2 contre 1, perd son duel devant le gardien des Flyers de Philadelphie. La Suède n’est pas bien rentrée dans son match.
Les minutes qui suivent le confirment, avec une accélération de Marco Kasper sur la gauche et un nouveau tir. Puis, Erik Gustafsson lève bien trop sa crosse sur Rohrer : deux minutes logiques. La défense suédoise se reprend et ne concède rien.
La Suède a laissé passer l’orage et tente ensuite de reprendre le contrôle du palet. Malgré tout, le jeu reste très périphérique et, après dix minutes, Lucas Raymond, en pivot, n’ajuste que le deuxième tir cadré de son équipe. La séquence a le mérite de remettre la Tre Krönor sur le bon chemin. Les joueurs de Sam Hallam confisquent le palet et tournent autour de la défense, un jeu trop périphérique encore, et quelques tirs peu dangereux – Fröden, par exemple, a tout le temps du monde mais tire en plein sur le plastron de David Kickert.
Cette possession peut s’avérer risquée : un contre autrichien permet à Marco Kasper de tester à nouveau Ersson. Une rare action malgré tout, l’essentiel du jeu se déroulant dans la zone des joueurs de Roger Bader. Erik Gustafsson se signale ainsi par un tir lointain, capté de la mitaine par Kickert. Le portier se distingue ensuite, en déséquilibre, sur un rebond étrange pris par Mika Zibanejad.
À deux minutes de la pause, Bernd Wolf est puni pour un accrochage. Le jeu de puissance reste très poussif, à l’image de Zibanejad, qui manque plusieurs reprises de volée. L’Autriche s’en sort et entre au vestiaire à 0-0.
La Suède à la peine
La reprise est tout aussi laborieuse. Il faut attendre trois minutes pour voir un arrêt, mais quel arrêt ! Kickert s’illustre en volant Lucas Raymond, qui avait filé dans le dos de la défense sur l’aile droite. L’attaquant de Detroit récidive sur la mise au jeu et son tir entre les cercles est facilement capté.
À l’opposée, Marco Kasper accélère et son tir croisé, qui passe sous le bras d’Ersson, fait passer un petit frisson chez les supporters. Frisson qui se confirme après cinq minutes de jeu, lorsque Thomas Raffl intercepte et déborde sur l’aile droite. Il lance, Ersson repousse sur Benjamin Baumgartner, cage ouverte (0-1). On voit clairement le capitaine autrichien chercher exactement cette combinaison avec son tir sur la botte et son jeu de regard.
Les Suédois cherchent des réponses dans ce match. Trop individualistes, imprécis, ils bénéficient toutefois d’une bonne affaire lorsque Lucas Thaler fait trébucher Lucas Raymond. Un jeu de puissance pour recoller rapidement ? Pas vraiment. Toujours aussi maladroits, les attaquants ne trouvent aucune solution de tir.
Le public est toujours aussi timoré – à l’exception de la faction autrichienne, bien entendu. Tout juste réagit-il à quelques tirs, dont ce slap d’Adam Larsson que Kickert dégage de la botte. Puis, le portier repousse une très belle chance d’Elias Lindholm au cercle droit, alors que la Suède essaie d’accélérer. Paul Stapelfeldt se retrouve alors puni, un peu sévèrement, d’une obstruction sur Marcus Johansson. Enfin, la Suède en profite. Mika Zibanejad fait chavirer l’Avicii arena d’un lancer lointain masqué par ce même Johansson (1-1).
Le but fait du bien au moral, et la Suède enchaîne avec une occasion du jeune Simon Edvinsson, monté aux avant-postes. Et retombe dans ses travers peu après, concédant une très longue présence aux Autrichiens, durant laquelle Baumgartner manque de peu de reprendre une diagonale dans une cage ouverte…
Le jeu devient plus physique dans les deux dernières minutes. Les supporters des deux camps s’indignent de plusieurs contacts appuyés, que les officiels décident de laisser passer. L’intensité semble monter d’un cran au moment où la sirène retentit.
Un final renversant
À la reprise, le palet ne quitte guère le camp autrichien. La Suède continue de tourner, sans parvenir à accéder au centre de la glace. Seul Isac Lundeström, servi par Zibanejad, parvient à lancer au but. Quelques minutes plus tard, Edvinsson teste à son tour Kickert sur un bon renversement de jeu, sans plus de réussite. Larsson manque pour sa part le cadre d’une volée à la bleue.
La pression monte au fil des possessions plus incisives, quitte à tenter des tirs improbables. Une présence particulièrement déterminée des Suédois provoque, à mi-période, une pénalité de Bernd Wolf qui retient Filip Forsberg. Les joueurs de Sam Hallan gaspillent plusieurs situations faute de cadrer et se font punir dès le retour à cinq contre cinq. Marco Kasper, très en vue dans ce match, est à la réception d’un centre de Ramon Schnetzer et dépose le palet dans le but avec un superbe une-deux (1-2).
Le moral suédois en a pris un coup. Ersson, pas serein, laisse un énorme rebond à ses pieds sans même le voir sur un tir d’Oliver Achermann. Un défenseur en panique dégage le palet. Derrière, la Suède reprend le contrôle du jeu, mais sa possession reste stérile, faute de franchir l’étroit rideau défensif. Il y a toujours une jambe, une crosse pour couper les tirs.
Sam Hallam sort son gardien très tôt : il reste encore trois minutes. Une décision qui paie, lorsque Jonas Brodin expédie une mine de la bleue. La reprise de volée traverse la défense autrichienne et trouve la lucarne (2-2).
L’Autriche est dans les cordes, et prend un violent uppercut douze secondes plus tard : Zibanejad reprend en force un palet qui traîne entre les cercles (3-2). Les tribunes entrent en fusion.
Cette fois, c’est Kickert qui laisse sa cage déserte pour un attaquant. La Suède harcèle la défense et finit le travail par Alexander Wennberg (4-2). Trois buts en une minute devant un public debout, pour une victoire arrachée par la Tre Kronor.
Désignés joueurs du match : Lucas Raymond (Suède) et David Kickert (Autriche)
Suède – Autriche 4-2 (0-0, 1-1, 3-1)
Samedi 10 mai 2025, 16h20. Avicii Arena de Stockholm, 12530 spectateurs.
Arbitres : Jan Hribik (TCH) et Sean MacFarlane (USA) assistés de Dominik Schlegel (SUI) et Davis Zunde (LET)
Pénalités : Suède 2’ (2’, 0’, 0’) ; Autriche 8’ (2’, 4’, 2’)
Tirs : Suède 25 (8, 10, 7) ; Autriche 16 (5, 7, 4)
Récapitulatif du score
0-1 à 25’30” : Baumgartner assisté de Raffl et Rohrer
1-1 à 33’26” : Zibanejad assisté de Gustafsson et Johansson (sup. num.)
1-2 à 52’26” : Kasper assisté de Schnetzer
2-2 à 57’41” : Brodin assisté de Raymond et Lindholm (att. supp.)
3-2 à 57’53” : Zibanejad assisté de Andersson
4-2 à 58’39” : Wennberg assisté de Backlund et Lindholm (cage vide)
Suède
Attaquants :
Marcus Johansson (-1) – Leo Carlsson (-1) – Lucas Raymond (+1)
Filip Forsberg (+1) – Alexander Wennberg (+2) – Mika Zibanejad (A)
Emil Heineman (-1) – Mikael Backlund (+1) – Elias Lindholm (+1)
Anton Bengtsson – Isac Lundeström (+1) – Jesper Fröden
Défenseurs :
Marcus Pettersson (+2) – Rasmus Andersson (C, +1)
Jonas Brodin – Adam Larsson (-1)
Simon Edvinsson (-1) – Erik Gustafsson (2′, +1)
Gardien :
Samuel Ersson
Remplaçant : Jacob Markström (G). En réserve : Arvid Söderblom (G).
Autriche
Attaquants :
Dominic Zwerger (-2) – Marco Kasper (-1) – Peter Schneider (-2)
Thomas Raffl (C) – Benjamin Baumgartner – Vinzenz Rohrer
Paul Huber – Lukas Haudum (-1) – Brian Lebler (-1)
Lukas Kainz – Oliver Achermann – Lucas Thaler (2′, +1)
Défenseurs :
Clemens Unterweger – Bernd Wolf (A, 4′, +1)
Dominique Heinrich (A, -1) – Thimo Nickl
Gregor Biber (-1) – David Maier (-1)
Paul Stapelfeldt (2′, +1) – Ramon Schnetzer (+1)
Gardien :
David Kickert
Remplaçant : Florian Vorauer (G). En réserve : Atte Tolvanen (G).