À trois mois des Jeux olympiques, Toni Söderholm, sélectionneur de l’Allemagne, dit avoir 53 joueurs dans un cadre élargi et « devoir faire une équipe à partir de deux ». Certains critères extra-sportifs pourraient interférer. Le staff a rappelé que la Chine imposait 21 jours de quarantaine aux personnes non vaccinées, et qu’il serait donc impossible de faire partie de l’effectif sans être vacciné, même sans obligation vaccinale en Allemagne. De la façon dont la fédération allemande marche sur les œufs dans sa communication, il semble que ce soit un sujet, même si la protection des données ne permet pas de savoir quels joueurs seraient concernés.
L’Allemagne aborde sa Deutschland Cup avec un effectif assez éloigné de ce qui sera aux JO, en partie volontairement pour tester des joueurs « en balance », en partie à cause de désistements. Pas moins de six joueurs ont dû être rayés de la sélection, et pas des moindres. Le gardien héros de la médaille d’argent olympique il y a quatre ans, Danny aus den Birken, qui aurait pu revenir dans la course, a été remplacé par Andreas Jenike. Le défenseur Moritz Müller, probable capitaine, a été substitué par le jeune Kai Wissmann, qui avait exprimé sa déception de son absence sur la liste mais se disait motivé à l’idée de gagner sa place pour Pékin. En attaque, trois titulaires des derniers Mondiaux (Kahun, Kastner, A.Eder) et un jeune (Justin Schütz) ont été remplacés par Dumont, Uvira, Ehl et Jentzsch.

Les Allemands passent un test important contre l’adversaire de toujours, la Suisse. Le substitut (sur la liste initiale) Taro Jentzsch, qui fait ses débuts en équipe nationale ce soir, est à l’origine de deux occasions au quart d’heure de jeu. Il rate le cadre en très bonne position, et sur sa présence suivante, il décale Alexander Ehl qui tire sur l’extérieur du poteau. La Suisse a tout de même eu plus de lancers en première période, notamment par le défenseur Ramon Untersander monté dans le slot en tout début de match.
La partie gagne en intensité au deuxième tiers-temps. L’Allemagne, qui a déjà tué deux pénalités pour sa part en bloquant bien les lancers, convertit son premier avantage numérique (obtenu parce que Sandro Schmid a donné un coup de crosse de trop sur le gardien après s’être procuré une belle occasion). Même si Kahun est forfait, il y a bien un revenant de NHL dans l’effectif allemand, Tobias Rieder : l’attaquant de Växjö est parfaitement placé au rebond d’un tir de Marcel Noebels. Le gardien Dustin Strahlmeier préserve ensuite cet avantage, notamment devant Simon Moser à la mi-match. Une charge contre la bande de Nando Eggenberger sur Jonas Müller chauffe les esprits, mais le powerplay allemand ne s’installe pas cette fois-ci.

Déjà battue 7-1 par la Slovaquie le premier jour du tournoi, la Suisse évitera le zéro point et se consolera en renversant le score de 0-2 à 3-2 face aux Russes par des buts d’Ambühl, d’Andrighetto puis d’Inti Pestoni à deux minutes de la fin. Mais c’est bien l’Allemagne qui engrange le plein de confiance avec pourtant moins de titulaires indiscutables. Cela ne facilitera pas la tâche du sélectionneur pour faire son « deux équipes en une ».
Désignés joueurs du match : Dustin Strahlmeier pour l’Allemagne et Yannick Weber pour la Suisse.
Commentaires d’après-match
Patrick Hager (attaquant de l’Allemagne) : « Je crois que c’est exactement ce que nous attendions, un combat vraiment incroyable. Des deux côtés, beaucoup de palets dans les bandes et dans les coins. Aucun mètre n’était offert, il fallait le gagner à la force des dents. Nous avons réussi à marquer le 1-0 dans les unités spéciales et le score a tenu presque jusqu’à la fin. Nous avons mérité de gagner. Nous avons travaillé un peu plus dur devant le but et nous n’avons rien laissé derrière. »
Allemagne – Suisse 3-0 (0-0, 1-0, 2-0)
Samedi 13 novembre 2021 à 14h30 à la Yayla Arena de Krefeld. 2678 spectateurs.
Arbitres : Andris Ansons (LET) et Andre Schrader (ALL) assistés de William Hancock II (USA) et Simon Synek (SVK).
Pénalités : Allemagne 8′ (4′, 2′, 2′) ; Suisse 10′ (0′, 6′, 4′).
Tirs : Allemagne 26 (6, 8, 12) ; Suisse 28 (11, 15, 2).
Évolution du score :
1-0 à 27’13 : Rieder assisté de Noebels et Loibl (sup. num.)
2-0 à 58’11 : Pföderl assisté de Noebels et Loibl
3-0 à 59’23 : Hager assisté d’Ehliz (cage vide)
Allemagne (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Marcel Noebels (A, +1) – Stefan Loibl (+1) – Leonhard Pföderl (+1, 2′)
Yasin Ehliz (+1) – Patrick Hager (A, +1) – Tobias Rieder
Lean Bergmann (2′) – Manuel Wiederer (+1) – Daniel Fischbuch
Sebastian Uvira – Taro Jenztsch – Alexander Ehl
Défenseurs :
Fabio Wagner – Marco Nowak (C, +1)
Jonas Müller (2′) – Torsten Ankert
Konrad Abeltshauser – Tobias Fohrler
Dominik Bittner (+2) – Kai Wissmann (+1)
Gardien :
Dustin Strahlmeier
Remplaçant : Andreas Jenike (G). Non alignés : Hendrick Hane (G), Johannes Huss (D), Lucas Dumont, Tim Wohlgemuth, Daniel Pietta, Tobias Eder (A).
Suisse
Attaquants :
Sven Andrighetto – Enzo Corvi (-2) – Simon Moser (A, -2)
Joël Vermin – Andres Ambühl (C, -2, 2′) – Lino Martschini
Inti Pestoni – Sandro Schmid (2′) – Luca Fazzini (-1)
Nando Eggenberger (2′) – Tyler Moy
Défenseurs :
Santeri Alatalo (-2) – Ramon Untersander (A)
Mirco Müller (2′) – Dominik Schlumpf (-1)
Lukas Frick – Yannick Weber (-1, 2′)
Roger Karrer
Gardien :
Joren van Pottelberghe [sorti de 58’46 à 59’23]
Remplaçants : Ludovic Waeber (G), Elia Riva (D). En réserve : Philip Wüthrich (G), Calvin Thürkauf (suspendu), Alessio Bertaggia (blessé).









































