La rencontre saignante Treille / Hasek

Dans le camp de Pardubice, on retrouve bien sûr l’idole locale, le gardien de 45 ans Dominik Hasek. Il a souffert hier, mais pas à cause du score (5-1 en faveur des siens). En troisième période, au moment où un tir de la bleue de Trnka franchissait la ligne, Hasek a été percuté de plein fouet par la crosse de Yorick Treille (l’international français a par ailleurs été crédité d’une assistance sur l’unique but de son équipe, mais il était aussi en prison sur le 2-0). Le héros de Nagano en a perdu son casque et a laissé un peu de sang sur la glace, ouvert au menton. L’incident a échauffé les esprits sur le moment, mais les acteurs ont reconnu après coup que le geste était non intentionnel et que Treille avait été poussé par un défenseur de Pardubice. Il a pris 2’+2′, le tarif pour une crosse haute involontaire avec blessure. De plus, le but a été refusé alors que Vitkovice aurait pu revenir à 3-2. Le Grenoblois, qui avait par ailleurs été crédité d’une assistance sur l’unique but de son équipe, a assisté au 4-1 depuis le banc de la prison, comme cela avait déjà été le cas pour le 2-0.
Une résistance plus longue

Dès le début du deuxième tiers, le capitaine local Petr Koukal réussit une sortie de zone rapide avec ricochet dans la bande. Daniel Rákos, le jeune joueur intégré en première ligne pour cette finale (à la place du buteur Jan Stary opéré du poignet) part alors à 2 contre 1 avec Kolar, franchit la ligne bleue et décoche un tir du poignet dans le haut du filet (1-0). Cette deuxième période commence d’autant plus mal pour Vitkovice que Jurecka est pénalisé dans la foulée. Treille et ses collègues dégagent aisément le palet, mais Trnka finit par être sanctionné à son tour pour la même faute (accrocher), bien soulignée par un plongeon de l’attaquant. Pendant 49 secondes, Pardubice joue à 5 contre 3. Quelques palets chauds traînent dans le slot, mais Michal Barinka est vigilant en défense et le danger est écarté. En fin de pénalité, Pivko décale idéalement Jillson au second poteau, mais le déplacement latéral de Stepanek est au point.
L’implacable rouleau-compresseur

L’ancien champion du monde slovaque, Radovan Somík, place ensuite une accélération entre les défenseurs, avant d’être pris en sandwich : Rehák part en prison. Pour ne rien arranger, Burger perd son casque durant l’infériorité et doit rentrer au banc, à bonne distance en cette deuxième période. Pardubice temporise sans doute trop pendant ces quelques secondes où il n’y a plus que Treille et deux arrières pour défendre. La pénalité s’achève, Vitkovice part en contre, et une bagarre éclate entre Stefanka et Cetkovsky, vainqueur par plusieurs droites et… une balayette qui couche son adversaire. Les deux joueurs sont renvoyés aux vestiaires. Le public siffle car Pardubice doit reprendre le jeu en infériorité, ce qui est légitime mais sans conséquence.
Vitkovice aborde le troisième tiers-temps avec un but de retard mais subit la domination locale. Petr Sýkora parvient à s’infiltrer en dribble jusque dans le slot. Les blancs partent du principe que la meilleure défense est l’attaque. Ils se replient rapidement quand ils perdent la possession, mais ne reculent pas et continuent de glaner énormément de palets en zone neutre. Privés de munitions, les Moraves ne risquent pas de revenir. Jusque dans les derniers instants, la ligne Somík-Špirko-Pineault va les presser dans leur zone.
Le chevalier sans armure

Les joueurs locaux ressortent des vestiaires pour être fêtés par leur public. Calmons-nous, les amis, ce n’est que le deuxième match et il manque encore deux victoires pour être champion… Il est cependant vrai que les visiteurs n’ont jamais paru en mesure de gagner ici. Pardubice en est à sa dixième victoire de suite en play-offs, record absolu. Qui peut les battre ?
Désignés joueurs du match : Dominik Hasek pour Pardubice et Jakub Stepanek pour Vitkovice.
Commentaires d’après-match
Alois Hadamczik (entraîneur de Vítkovice) : « Je pense que nous nous sommes repris après la défaite d’hier. Le match était équilibré, digne d’une finale. La volonté, la combativité et la discipline étaient présentes, et je pense qu’il y aura encore de beaux duels chez nous. De plus grands joueurs que les miens n’ont pas réussi à battre Hasek à Nagano. Il joue comme s’il avait trente ans. Il fait des arrêts fantastiques. Nous devons comprendre qu’avec un tel gardien il faut jouer différemment. Kuba Stepanek joue pratiquement sa première saison pleine en Extraliga. Durant la première, il avait eu des problèmes de santé. Il gère très bien la pression des médias et des supporters. Je dois admettre qu’il a pris une part vitale dans notre qualification en finale. »
Pardubice – Vítkovice 1-0 (0-0, 1-0, 0-0)
Dimanche 18 avril 2010 à 18h10 à Pardubice. 10194 spectateurs.
Arbitrage de Vladimir Šindler et Pavel Hodek assistés de Tomáš Bacílek et Roman Pouzar.
Pénalités : Pardubice 37′ (4′, 6’+5’+20′, 2′), Vítkovice 35′ (2′, 6’+5’+20′, 2′).
Tirs : Pardubice 35, Vítkovice 25.
Évolution du score :
1-0 : Rakos assisté de Koukal
Pardubice
Gardien : Dominik Hašek.
Défenseurs : David Havír – Nakládal ; Jan Kolár – Jeff Jillson (CAN) ; Václav Kocí – Aleš Píša ; Kevin Mitchell.
Attaquants : Daniel Rákos – Petr Koukal (C) – Jan Kolár ; Radovan Somík – Rastislav Špirko – Adam Pineault ; Libor Pivko – Tomáš Zohorna – Petr Sýkora ; Jan Buchtele – Robert Kousal – Jirí Cetkovský ; Lukáš Nahodil [à 40′]
Vítkovice
Gardien : Jakub Štepánek.
Défenseurs : Michal Barinka – Petr Jurecka ; Denis Rehák – Petr Kuboš ; Pavel Trnka – Vladimír Sicák ; Tomáš Vorá?ek [à 40′].
Attaquants : Lukáš Krenzelok – Juraj Štefanka – Lukáš Klimek ; Vladimír Svacina – Radim Hruška – Viktor Ujcík ; Yorick Treille – Jirí Burger (C) – Marek Kvapil ; Pavel Selingr – Petr Vrána – Roman Szturc.








































