
Asiago fait en effet rentrer son gardien numéro un Jeff Lerg, dont l’entraîneur nous expliquait hier encore qu’il n’était pas prêt… John Tucker avait prétendu que le gardien américain n’avait pas rejoué après sa blessure aux adducteurs. Quand on lui a rétorqué que Lerg avait pourtant joué le dernier match de championnat, le coach s’était montré embarrassé d’avoir été pris en défaut dans ses justifications, mais avait précisé que Lerg n’était pas à 100%… Dans les règlements IIHF, il est possible de n’inscrire que deux gardiens. Si on fait venir un remplaçant, il faut rayer définitivement un des autres portiers. Lerg, bizarrement non inscrit le premier jour (en série A, il faut aligner au moins un gardien formé en Italie sur la feuille de match, règlement dont a profité Asiago pour être champion), n’est donc pas rentré hier après le match moyen de Grieco contre Rouen, car cela aurait été risqué. Si on le voit aujourd’hui, c’est que Grieco est annoncé malade.
En plus, les Italiens sont privés d’un nouveau joueur, le meilleur jeune Mirko Presti, et font rentrer à sa place Filippo Busa. Ce qui peut rassurer les supporters normands, c’est que les joueurs du Yunost n’entrent pas dans le match de façon très dynamique, subissant les assauts adverses dans la première minute.

Le public siffle les arbitres, mais devrait surtout s’en prendre à Pitton, qui refera le même coup au deuxième tiers-temps : prendre deux minutes de pénalité de plus que son vis-à-vis parce que c’est lui qui cherche les noises de manière très visible. Alors, bien sûr, Asiago fait des efforts. Ses joueurs vont presser en zone offensive. Borrelli se couche pour bloquer un lancer en infériorité. MacDonald réussit même à récupérer le palet après avoir été quasiment dribblé par le redoutable Timchenko. Mais comment récupérer ces deux buts de retard face au système défensif du Yunost ?
Il faudrait un geste de génie. Par exemple cette déviation de Layne Ulmer pour Michael Henrich dans son dos. Le buteur passe devant Oksa et s’ouvre le but au second poteau, mais le gardien finlandais parvient à bloquer le palet de la crosse. Nouvelle possibilité quand les Biélorusses se découvrent en contre-attaquant en infériorité numérique. Layne Ulmer renverse le jeu à 2 contre 1 avec Ralph Intranuovo qui lui rend le palet, mais lui non plus ne concrétise pas.
Ces deux énormes occasions passent aux oubliettes, et c’est au contraire Minsk qui creuse l’écart en contre-attaque par Zadelenov (0-3, 35’30 »). Les giallorossi n’ont tiré que quatre fois au but dans cette deuxième période, mais ils ont eu trois cages ouvertes, puisque Pitton en rate encore une au rebond d’un lancer de la bleue de McDonald.

Toute la patinoire fait une ovation à Asiago quand, à deux minutes de la fin, Ralph Intranuovo dévie à bout portant un centre de la droite de David Borrelli (1-4, 58’01 »). Et toute la patinoire s’offusque qu’un tir de pénalité n’ait pas été accordé quand Federico Benetti s’est fait retenir par Syrei à sept secondes de la fin. Tout cela est bien sûr sans plus d’autre enjeu que la beauté du sport, mais elle compte à l’île Lacroix.
Les sifflets pour Tymchenko à la remise des prix entrent moins dans cette catégorie, d’autant qu’il n’a personnellement rien fait de mal. Les supporters normands ont choisi leur camp, ils saluent la sortie d’Asiago et huent celle du Yunost, pris en grippe.
Désignés joueurs du match : Federico Benetti pour Asiago et Oleg Tymchenko pour Minsk.
Commentaires d’après-match
John Tucker (entraîneur d’Asiago) : « De tous les matches que nous avons joué, c’est celui que nous avons été le plus près de gagner. Les gars ont montré beaucoup de coeur et de caractère. Il y a eu beaucoup de petits gestes en dehors du jeu qui n’ont pas été sanctionnés et qui ont frustré les gars. Ils ont de bons agitateurs… Benetti est un joueur local d’Asiago, un beau patineur, qui a fait un très bon match et aurait mérité le tir de pénalité. Ce qui nous a manqué dans ce tournoi ? Notre powerplay nous a laissé tomber. Minsk et Donetsk ont quatre lignes, nous en avons deux et demi. Quant à Rouen, je trouve que Mallette a de la chance de jouer avec Desrosiers, car il lui sert de bons palets et fait beaucoup de travail pour ses coéquipiers. »
Asiago – Yunost Minsk 1-4 (0-2, 0-1, 1-1)
Dimanche 15 janvier 2012 à 16h00 à l’île Lacroix. 2370 spectateurs.
Arbitrage de Jan Hribik (TCH) et Mikael Sjoqvist (SUE) assistés de Mathieu Barbez et Guillaume Gielly (FRA).
Pénalités : Asiago 20′ (6′, 8′, 6′) ; Minsk 10′ (2′, 4′, 4′).
Tirs : Asiago 20 (7, 4, 9) ; Minsk 33 (8, 18, 7).
Évolution du score :
0-1 à 05’18 » : Berzins (double sup. num.)
0-2 à 06’24 » : Turkin assisté de Syrei et Timchenko (sup. num.)
0-3 à 35’30 » : Zadelenov assisté de Khafizov
0-4 à 41’28 » : Slysh assisté de Berzins
1-4 à 58’01 » : Intranuovo assisté de Borrelli
Asiago
Gardien : Jeff Larg.
Défenseurs : Stefano Marchetti (+1) – Matt MacDonald (+1, 4′) ; Calle Bergström (-2) – Drew Fata (-2, 2′) ; Enrico Miglioranzi – Michele Strazzabosco (A, 2′) ; Vittorio Basso [à 50′].
Attaquants : Matteo Tessari – Layne Ulmer (+1) – Michael Henrich ; Ralph Intranuovo (-1, 2′) – David Borrelli (C, -1) – Sean Bentivoglio (-2, 4′) ; Filippo Busa ou Nicola Tessari – Jason Pitton (6′) – Federico Benetti (A).
Remplaçants : Alessandro Tura (G), Michele Stevan. Absents : Anthony Grieco (malade), John Vigilante (pouce cassé), Mirko Presti (commotion).
Yunost Minsk
Gardien : Mika Oksa.
Défenseurs : Andrei Karev (+1) – Sergei Sheleg (+1) ; Sergei Yakimovich (+1) – Ivan Usenko (A, +1) ; Aleksandr Syrei (-1, 4′) – Andrei Bashko (-1) ; Dmitri Parakhonko.
Attaquants : Igor Voroshilov – Yevgeni Kurilin – Nikolai Mikhaïlov (2′) ; Oleg Timchenko (A, +1, 2′) – Armands Berzins (+1, 6′) – Maksim Slysh (C, +1) ; Aleksandr Abakunchik (-1) – Viktor Turkin (-1) – Konstantin Zakharov ; Irek Khafizov (+1) – Yegor Tsurikov ou Sergei Zadelenov (+1) – Vladislav Klochkov.
Remplaçant : Vitali Belinski (G).








































