La « mission bleue » commence ce jeudi après-midi de la fin du mois d’août, à l’Arena Riga. L’équipe de France entame son tournoi de qualification olympique face à l’Ukraine, le petit poucet du groupe.
Yorick Treille a choisi de se passer des services de Guillaume Leclerc, Thomas Thiry et Julian Junca pour ce match. Le jeune Antoine Keller est donc le remplaçant de Quentin Papillon dans le but français.
Le verrou saute rapidement
Les Bleus mettent de l’intensité assez vite, avec quelques charges de leur ligne de « grands » Treille-Addamo-Douay, puis un travail de Charles Bertrand et Stéphane da Costa en zone offensive. Alexandre Texier travaille ensuite au fond et le palet revient sur Yohann Auvitu à la bleue, dont le tir n’est pas cadré.
Les tirs se font rares cependant, et l’Ukraine reçoit une chance intéressante lorsque Justin Addamo accroche en zone offensive Vadym Mazur, qu’il cherchait à dépasser. Viktor Zakharov, esseulé vers le cercle gauche, se crée un tir dangereux mais qui file hors cadre. Hugo Gallet fait trébucher Peresunko le long de la bande. L’Ukraine ne profite pas de ce 5 contre 3 puisque Andri Denyskin vient faire obstruction sur Quentin Papillon. Ce dernier bloque un tir de Vitali Lialka avant un passage à 4 contre 4. Une chute de Vincent Llorca dans le coin offre un boulevard pour un centre devant la cage : Danil Trakht échoue sur Papillon !
Les Bleus passent en supériorité et les lancers arrivent enfin. Tim Bozon, puis Bertrand, avant un renversement de da Costa sur Texier. Bogdan Dyachenko ne lâche rien… mais passe à travers à la neuvième minute en laissant filer entre ses jambes un tir anodin de Chakiachvili en entrée de zone – peut-être dévié en route (1-0).
Le plus dur est fait, mais les Bleus cafouillent un peu leur relance et Volodymyr Cherdak intercepte, trouvant Papillon sur sa route.
Pierre-Édouard Bellemare obtient ensuite la plus belle chance des Bleus. Une longue relance est déviée à la bleue offensive pour lancer Tim Bozon en deux-contre-un. Il sert son capitaine, qui perd son duel face à Dyachenko.
Une autre relance longue distance envoie Texier sur la droite dans le dos de la défense. Il cherche Bertrand sur sa gauche mais l’angle se ferme. Floran Douay n’est pas plus réaliste sur un mouvement initié par Texier, qui lui dépose une passe millimétrée plein axe.
À cinq minutes de la pause, Sacha Treille est touché au visage, et les arbitres vérifient la vidéo. La crosse haute de Mazur est confirmée, et c’est une double pénalité mineure. La France en profite immédiatement : Addamo masque Dyachenko et da Costa fait mouche d’un lancer du cercle droit en pleine lucarne opposée (2-0). Le jeu de puissance se poursuit avec une occasion de Bellemare, servi de derrière la cage, puis un tir d’Auvitu de la bleue à travers le trafic. Le tiers se termine sur une dernière chance ukrainienne de Zakharov hors cadre.
Premier but de Pierrick Dubé
La France se met toute seule en difficulté dès le début du tiers. Gallet peine dans sa zone et chaque tentative de relance échoue. Le trio de Texier doit concéder un dégagement un interdit, puis ne parvient pas à laisser sa place. Une nouvelle erreur au fond offre une chance en or à Yevgen Fayeyev, tout seul devant Papillon : le portier français ne tremble pas.
La France se remet d’aplomb. La combativité de Fabre, puis de Bertrand, fait travailler la défense. C’est suite à ce travail du joueur d’Ingolstad que l’engagement est dans la zone ukrainienne : Auvitu allume et Bellemare dévie devant le gardien (3-0).
Le trou est fait, et les Bleus tentent de dérouler. Les attaquants enchainent des gestes techniques spectaculaires, mais le manque de rigueur manque de coûter cher. Un contre ukrainien à une touche de palet offre une chance à Zakharov, et Papillon sauve son camp.
Après sept minutes, Igor Merezkho se rend coupable d’une charge illicite. Le premier groupe ne trouve pas la cible, mais le deuxième s’en charge : tir de Chakiachvili, déviation de Treille, un classique (4-0). Moins d’une minute plus tard, Dylan Fabre montre que la jeune garde est bien là aussi. Il dévie un tir lointain et prend son propre rebond. Il y a cependant révision vidéo, et le but est annulé pour hors jeu au départ de l’action. Fabre s’y remet dès la mise au jeu avec un nouveau débordement sauvé par Dyachenko.
Ce cinquième but arrive enfin, avec un contre français à 3 contre 1. Pierrick Dubé, sur la gauche, ajuste un lancer précis côté mitaine (5-0).
La France déroule, et l’Ukraine n’a que la contre-attaque. Elle le fait bien : Olexander Peresunko fface Chakiachvili et se heurte encore à Papillon, intraitable. Côté offensif, le trio Fabre-Boudon-Perret fait des ravages dans la défense. Une faute de Crinon replace les joueurs de Dmytro Krystych en attaque. Papillon reste concentré et infranchissable. La France fait le travail et mène 5-0 à la pause.
Bellemare au repos
Eduard Zakharchenko entre en jeu dans le but ukrainien pour le troisième tiers. Une faute en zone offensive de da Costa sur Dmytro Nimenko place les Jaunes en supériorité. Cette fois-ci, l’Ukraine parvient à décaler Lialka, qui décoche une superbe volée au cercle droit dans la lucarne de Papillon (5-1).
Les Bleus jouent avec le feu et le gardien tricolore s’emploie peu après à bout portant. Son homologue n’est pas en reste en interrompant l’échappée de Dubé… Puis, Boudon et Perret combinent. Perret mystifie son défenseur d’une volte imparable et s’avance, feinte le gardien et redonne cinq buts d’avance (6-1).
Sans Bellemare – qui n’apparaît plus sur le banc – Yorick Treille remonte Claireaux dans l’alignement et ce dernier est lancé à droite, pour un nouveau tir dangereux.
Il reste encore trop de déchet défensivement chez les Bleus. Zakharov se montre ainsi dangereux deux fois de suite, encore des palets sortis du fond de la zone. Mais la marche reste trop haute pour l’Ukraine. Après une alerte signée Auvitu monté dans l’enclave et servi par Da Costa, c’est Bertrand qui sale l’addition à bout portant, servi par Texier (7-1).
Boudon puni, la défense bleue plie encore face au jeu de puissance ukrainien et Papillon doit étirer la jambière. Revenus au complet, les joueurs de Yorick Treille dominent leur sujet. Le trio Bertrand-da Cista-Texier se promène dans la défense et multiplie les jeux créatifs, sans réussite cependant.
Une pénalité de Sadovikov offre aux Bleus la chance de creuser encore l’écart… mais un palet perdu envoie Peresunko en échappée. Son tir est d’abord bloqué par Papillon mais file tout de même derrière la ligne (7-2). Un but qui clôture le score.
La France remporte donc son match d’ouverture face à l’outsider du tournoi : mission accomplie, avec une bonne manière offensivement. Il reste encore trop de déchet en défense – mauvaises relances, revirements, oublis devant la cage – et il faudra impérativement corriger cet aspect dès demain. La Slovénie, équipe très expérimentée, s’annonce comme une autre affaire.
Illustrations : IIHF
Commentaires d’après-match
Yorick Treille (entraineur de la France) : « Le travail a été fait aujourd’hui. On voulait un match sérieux, selon nos principes et notre identité de jeu. Tout le monde, de l’attaquant 1 au 13, du défenseur 1 au 8, était prêt. Il y a eu de petits moments où on aurait pu mieux gérer. Aujourd’hui nous avions la chance d’avoir de la marge, mais celle-ci va se réduire au fur et à mesure que le niveau des adversaires va augmenter. Nous sommes encore en apprentissage, c’est tellement court. Nous avons eu peu de temps ensemble et nous devons apprendre à manager le match. Ce soir c’était un B+, il faudra monter dans le A ou le A+. Nous avons montré notre profondeur offensive ce soir [sept buteurs différents], c’est très positif que tout le monde participe. On se sent bien, c’est comme cela qu’on ira de l’avant. Cela montre que lorsque l’on joue de manière simple, que l’on respecte, le niveau de risque est moins élevé et cela paie en retour. Minimiser les risques, utiliser l’espace et aller vite vers l’avant – comme toutes les équipes en réalité ! – c’est comme cela qu’on récupère le momentum. Ce soir on a réussi à ouvrir tôt, cela a rendu les choses plus faciles. Nous avons une équipe assez mature, avec du soutien sur les 2 contre 1, de la triangulation. C’est positif. La gestion du puck, il y a eu deux ou trois qui auraient pu être meilleurs, mais globalement nous sommes allés vers l’avant et avons réussi à sortir vite de la pression. Nous avons eu beaucoup d’occasions non concrétisées, mais c’est positif qu’on se les soit procurées. Au début, il y a eu un peu de flottement, Quentin Papillon a sorti deux-trois arrêts-clés, il était là au bon moment. Bellemare ? Management. »
Pierrick Dubé (attaquant de la France) : « Pour une entrée dans le tournoi et après le 9-0 contre la Norvège, on a bien répondu. Il faudra améliorer certains aspects, mais le tournoi et court et c’est important de se concentrer sur le positif. On ajustera à la vidéo pour être bien, mais ce premier match est important. C’est toujours fun de marquer des buts, je suis là pour apporter une touche offensive. La Slovénie, ça sera un gros match et il faudra s’ajuster. Toutes les équipes ont leur niveau au maximum pour ce tournoi. Ce soir on a pas tout concrétisé, il faudra le faire demain. Ma ligne ? On se cherchait un peu au début avec Pi-Ed [Bellemare] et Tim [Bozon], c’était la première fois ensemble. Mais cela est allé de mieux en mieux. Pi-Ed était au repos au troisième tiers et on a eu Val [Claireaux] avec nous. On commençait à avoir de bonnes choses, il faudra demain commencer comme on a fini. »
Jordann Perret (attaquant de la France) : « Ce but fait plaisir ! Il y a un beau travail dela ligne, je suis bien content. On s’est donné les moyens d’avoir du temps et de l’espace et, avoir plus de temps en zone offensive, c’est moins de temps en zone défensive. On a fait le boulot, on est bien entré dans le match, fort en supériorité et infériorité, il faut continuer comme ça. Je n’ai eu que trois entrainements mais ça fait un moment qu’on se connaît, on est sur la même page. Mentalement je me préparais, je faisais la préparation avec mon club qui ne souhaitait pas le libérer avant la date prévue, le 25. J’ai joué deux amicaux, ils ont géré ça super bien. Il fallait s’adapter, je me préparais pour la saison, mais dans ma tête c’était le TQO, être prêt mentalement pour ça, être en forme ici et tout donner pour le maillot. Il y a eu une bonne alchimie, on s’est bien trouvés ce soir. Oui, on est une ligne de vitesse, Louis et Dylan ça patine ! Il faut continuer à se servir de notre atout. »
France – Ukraine 7-2 (2-0, 3-0, 2-2)
Jeudi 29 août 2024 à 16h00. Riga arena, 370 spectateurs.
Arbitres : Tobias Björk (SUE) et Michael Tscherrig (SUI) assistés de Albert Ankerst Jerne (DAN) et Lukas Rampir (TCH).
Pénalités : France 10′ (4′, 2′, 4′), Ukraine 10′ (6′, 2′, 2′)
Tirs : France 34 (14, 12, 8), Ukraine 27 (9, 10, 8)
Récapitulatif du score
1-0 à 08’57 : Chakiachvili assisté de Llorca
2-0 à 15’36 : Da Costa assisté d’Auvitu et Texier (sup. num.)
3-0 à 24’11 : Bellemare assisté d’Auvitu et Dubé
4-0 à 28’22 : Treille assisté de Chakiachvili et Dubé (sup. num.)
5-0 à 29’50 : Dubé assisté de Cantagallo et Bozon
5-1 à 43’08 : Lialka assisté de Pangelov-Yuldashev et Denyskin (sup. num.)
6-1 à 44’41 : Perret assisté de Boudon
7-1 à 49’41 : Bertrand assisté de Texier et Da Costa
7-2 à 58’42 : Peresunko (inf. num.)
France
Attaquants
Sacha Treille (-1) – Justin Addamo (2′) – Floran Douay
Charles Bertrand (+1) – Stéphane Da Costa (A, +2, 2′) – Alexandre Texier (+1)
Pierrick Dubé (+2) – Pierre-Édouard Bellemare (C, +2) [puis Claireaux à 40′] – Tim Bozon (+2)
Jordann Perret (+1) – Louis Boudon (2′, +1) – Dylan Fabre (+1)
Valentin Claireaux (-1)
Défenseurs
Enzo Guebey (+1) – Yohann Auvitu (A, +2)
Hugo Gallet (2′, +1) – Enzo Cantagallo (+1)
Vincent Llorca (+2) – Florian Chakiachvili (+2)
Pierre Crinon (2′)
Gardien :
Quentin Papillon
Remplaçant : Antoine Keller. Réservistes : Thomas Thiry (D), Guillaume Leclerc (A), Julian Junca (G).
Ukraine
Attaquants :
Vitalii Lialka (A) – Stanislav Sadovikov (2′, -1) – Dmitri Nimenko
Aleksandr Peresunko – Vadim Mazur (4′) – Daniil Trakht
Andri Denyskin (2′, -1) – Yevgen Fadyeyev (-1) – Vladimir Cherdak (-1)
Denys Borodai (-1) – Viktor Zakharov (-2) – Oleksi Vorona (-2)
Feliks Morozov (-1)
Défenseurs :
Igor Merezhko (C, 2′, -2) – Ivan Sysak (-1)
Artem Hrebenyk – Filipp Pangelov-Yuldashev (A, -3)
Artur Cholach (-1) – Yevgenii Ratushnyi (-1)
Vitali Andreykiv
Gardiens :
Bodgan Dyachenko puis Eduard Zakharchenko à 40’00