
Avalanche de tirs sur Chamel
Dès le coup d’envoi, en effet, les Virois sont plus rapides, plus vifs. Ils multiplient les tentatives : du revers, du poignet, ou par des slaps, en puissance ou en déviation, ils varient les genres mais échouent systématiquement sur un Yann Chamel aux bons réflexes. Par deux fois, le gardien choletais pourrait être battu, mais l’attaquant ne lève pas le palet face à la cage ouverte. La réussite n’est donc pas au rendez-vous, y compris sur les déviations qui ont plus l’effet de sortir le palet de la bonne trajectoire.
Vanoise laisse passer l’orage et ne tente sa chance offensivement qu’après huit minutes à la faveur d’une supériorité numérique. Les Savoyards contrôlent le palet très proprement, mais ils déclenchent leurs passes trop lentement et malgré leurs efforts pour protéger le palet, ils finissent par le perdre sous la pression défensive viroise.

Une inefficacité criante de Viry, notamment en double avantage numérique. Le jeu de puissance local est très différent de celui des visiteurs, il privilégie le tir à la passe, et le vif Chamel les détourne. Vanoise est à peine sorti de 1’21 » passées à trois que Svensson et Bélanger partent en prison en même temps. Pendant deux minutes, Chamel arrête trois tirs des deux Américains de Viry : deux slaps de David Layne de sa botte gauche, et un tir de Karl Gilbert de sa mitaine.
Et ce n’est pas fini. Le capitaine savoyard Bouvier prend sa troisième pénalité sur la sirène, et dès la reprise, Svensson commet son second cinglage. Double supériorité numérique, la troisième d’affilée ! Mais les Jets manquent toujours de vitesse dans cet exercice.
À quand les « unités spéciales » à 5 contre 5 ?

Vanoise a trouvé le moyen de commettre trois surnombres en neuf minutes, dont un en étant sept sur la glace ! Viry finit par en profiter : Kevin Dugas, placé en défense pour les supériorités numériques, reprend de volée une passe le long de la bleue de Karl Gilbert, un slap qui atteint le haut du filet (1-1, 32’57 »). Les Jets ont même une énorme chance de prendre l’avantage : Antoine Cohen (à la lutte sur la photo de droite), pas dans un grand soir, gâche un caviar de Gautron qui lui a offert le palet seul face à la cage.
36’07 » : évènement dans ce deuxième tiers, les « unités spéciales » entrent en jeu. C’est en effet ainsi qu’il faut qualifier les lignes de 5 contre 5, car elles ne sont pas entrées en scène une seule seconde depuis la reprise ! La phase d’égalité numérique est plus favorable à Vanoise, et Marcon ferme les bottes sur un revers à bout portant de Bouvier.

Au troisième tiers-temps, Kevin Dugas essaie toujours de mener son équipe avec les tirs les plus dangereux, mais une bonne tentative à mi-hauteur est parée du bouclier par Yann Chamel. Et c’est encore Vanoise qui marque en contre-attaque. Donatien Rech remonte toute la glace et s’appuie sur Kilipijärvi pour venir surprendre Marcon sur son côté gauche (1-2, 45’24 »).
Le chronomètre défile en défaveur de Viry. À six minutes de la fin, Olivier Monneau appelle son temps mort, mais le plan de jeu est contrarié après moins de trente secondes par une pénalité de Karl Gilbert. Lorsqu’il revient sur la glace, il tente de viser au-dessus de l’épaule gauche de Chamel, qui est encore à la parade. L’Américain percute alors Bouvier dans le coin et peine à se relever. Viry continue de presser haut pour forcer son destin, mais Kerneis est sanctionné pour charge incorrecte pendant ce forechecking (57’20 »).
Les Jets continuent de presser même en infériorité, mais le palet ressort pour Tanguy Chardon, parti à vingt mètres d’avance sur la défense. Geoffroy Marcon réussit à gagner son duel, mais de là à en gagner deux de suite… David Bastien a en effet suivi et déjoue finalement le portier (1-3, 59’16 »).

Commentaires d’après-match
Olivier Monneau (entraîneur de Viry) : « Quand on shoote 23 fois à 4 et qu’on perd 0-1, je ne me dis pas que ça va être facile. On perd sur une erreur individuelle. L’équipe qui en fait le moins gagne le match, c’est la preuve que le niveau a augmenté en D2 car c’est comme ça que ça se passe au haut niveau. On manque de vice dans le bon sens du terme, on cherche trop la situation parfaite pour marquer. Il faut absolument qu’on soit d’un caractère plus tueur devant le but. »
Pierre Rossat-Mignod (entraîneur de Vanoise) : « Je m’attendais que ce soit vraiment dur car Viry a toujours des jeunes qui patinent et un gros forecheck. J’ai demandé à mon équipe de laisser faire au début car je savais qu’ils allaient presser fort. Il fallait rester en bloc et attendre. Une fois l’orage passé, le match s’est équilibré. Aucune des deux équipes n’a été très forte en powerplay, la première à faire une erreur a perdu. C’était un match de gardiens. Celui de Viry a fait une petite connerie sur le deuxième but qui a décidé du match. On ne pouvait plus donner les salaires de l’an dernier : nos étrangers étaient bons, mais ils étaient chers. Il fallait faire venir des Français, on a tenté un coup de poker avec Yann Chamel, que je ne connaissais pas du tout même si j’en avais eu de bons échos. Il avait fait un gros match contre Meudon, il a été énorme ce soir. Je suis content pour lui car il a un super état d’esprit, il le mérite. »
Viry-Châtillon – Vanoise 1-3 (0-1, 1-0, 0-2)
Samedi 23 octobre 2010 à 20h30 à la patinoire des Lacs. 115 spectateurs.
Arbitrage de Laurent Antunes et Arnaud Bellotte.
Pénalités : Viry 24′ (4′, 14′, 6′) ; Vanoise 32′ (14′, 14′, 4′).
Tirs : Viry 46 (20, 14, 12) ; Vanoise 25 (4, 11, 10).
Évolution du score :
0-1 à 12’09 » : Bastien
1-1 à 32’57 » : K. Dugas assisté de Gilbert et Belhassen (sup. num.)
1-2 à 45’24 » : Rech assisté de Kilpijärvi et Svensson
1-3 à 59’16 » : Bastien assisté de Chardon et Bélanger (sup. num.)
Viry-Châtillon
Gardien : Geoffroy Marcon.
Défenseurs : Yvan Kerneis (C) – Guillaume Jeanette ; Romain Costes – David Layne ; Thomas Frachon.
Attaquants : Antoine Cohen – Karl Gilbert – Felix Chougui ; Mehdi Belhassen – Kévin Dugas (A) – Mickaël Marouillat ; Loïc Lemoine – Mickaël Denis (A) – Killian Dufaut ; Gautier Rauline – Alexis Gautron.
Remplaçant : Nicolas Cargou (G). Absents : Anthony Kodyjasz (adducteurs), Giovanni Lelièvre (luxation de l’épaule), Virgil Ponticelli (raisons professionnelles).
Vanoise
Gardien : Yann Chamel.
Défenseurs : Donatien Rech – Mathias Svensson ; Sebastian Lukin – Jérôme Roumeau ; Alexandre Romand – Quentin Chevassus ; Alexandre Champlong.
Attaquants : Olivier Bélanger – Veli-Matti Kilpijärvi – Anthony Goetz ; Tanguy Chardon (A) – David Bastien – Mickaël Bouvier (C) ; Thomas Trebucq (A) – Romain Dupont – Léo Delmau.
Remplaçants : Jonathan Arveux (G), Thibault Fillion Nicollet, Jérémy Gacon.





































