
Aussi prompts à mettre leur équipe sur un piédestal après le succès introductif qu’à l’enterrer au premier couac, les suiveurs slovaques ont revu leurs copies en l’espace d’une nuit. Si selon eux la Lettonie devait être mangée toute crue par leurs chouchous, l’Autriche est considérée quant à elle comme un adversaire ô combien exigeant et à ne surtout pas sous-coter.
Les premiers instants de la rencontre leur donnent pour une fois raison. Sur un engagement dans le cercle droit slovaque, Matthias Iberer s’empare de la rondelle et tente sa chance derechef, mais Rastislav Staňa, finalement reconduit dans la cage après en avoir été sorti la veille, écarte le danger (4’06). Marcel Haščák, pour sa première dans ce Mondial, donne un peu plus d’allant aux Autrichiens en filant en prison (faire trébucher, 4’51). On peut mettre ça sur le compte d’une fin de gueule de bois, les Slovaques n’ayant eu qu’une matinée pour récupérer physiquement et surtout psychologiquement du coup de massue letton.

À la lutte dans le coin gauche autrichien avec Thomas Koch, Branko Radivojevič parvient à conserver la rondelle et sert en retrait Michal Sersen, qui reprend à l’entrée du cercle. Tomáš Surový récupère le rebond, contrôle, se replace dans le rond opposé puis marque côté rapproché (1-0, 9’00). C’est la seconde fois seulement, après la France, que la Slovaquie ouvre le score dans ce championnat du monde. Les rouges accusent un peu le coup et Koch est sanctionné dans sa zone (faire trébucher, 9’35). Heureusement pour eux, la Slovaquie, un peu comme à son habitude, ne maintient pas sa pression offensive après son but et gaspille ce jeu de puissance. Pis, Tomáš Kopecký s’assoit lui aussi sur le banc des fautifs (faire trébucher, 11’42) et remet l’Autriche sur les bons rails.

Le deuxième acte est en revanche beaucoup plus disproportionné. La Slovaquie envoie l’artillerie lourde et accule de fait la défense autrichienne dans les cordes. Miklík sert de derrière la cage Záborský, qui ne fait que dévier la passe au poteau droit pour Roman Kukumberg, à l’affût dans le territoire de but. Le lauréat de la Coupe Gagarine 2010 finit par faire passer le palet entre les jambières du gardien, qui recule en même temps qu’il contient l’assaut. Le trio d’attaquants slovaques lève les bras, persuadé que dans le mouvement le caoutchouc a franchi la ligne. Les arbitres tuent immédiatement l’espoir blanc (22’14). C’est au tour de Surový d’être en fond de zone et de servir Radivojevič sur la droite ; extrêmement maladroit dans le geste final depuis une semaine, l’ailier du Spartak Moscou échoue encore dans sa tentative dans le cercle droit. Toutefois, Starkbaum met difficilement la main sur le puck et il est alors pressé par Tomáš Kopecký qui insiste, en vain (27’14, photo ci-dessous).

Mais dominer n’est pas marquer. Si les Slovaques n’avaient pas encore retenu la leçon, les Autrichiens leur offre une bonne révision : sur la ligne bleue, Gerhard Unterluggauer « slape » le rebond de Gregor Baumgartner et égalise, profitant du manque de visibilité de Staňa, gêné par Sersen et Manuel Latusa pile devant lui (1-1, 33’17).
Lakos aura même l’occasion de donner l’avantage aux siens mais le gardien slovaque fait preuve de dextérité (38’06). Auparavant, Haščák, en fin de course après une contre-attaque, n’avait pas eu le temps d’ajuster son revers alors que Starkbaum était à terre et donc battu (37’04). Après le Belarus en préparation, la Finlande puis la Lettonie sur ce Mondial, la formation des Tatras montre décidément toute les difficultés du monde à transformer ses opportunités : elle vient de frapper 23 fois contre 9 pour l’Autriche mais doit rejoindre les vestiaires après avoir perdu son maigre avantage d’un but.

La suite de la partie est cousue de fil blanc : on ira en prolongation. L’Autriche commence le surplus de temps sur une supériorité numérique après la sortie de Šatan pour une crosse haute en fin de temps réglementaire (59’06). Peut-être rassurés d’ajouter au moins un point à leur panier, les rouges jouent désormais relâchés et dominent les cinq minutes supplémentaires sans toutefois se créer une véritable occasion de but. Le sort de la rencontre se décide donc en fusillade et Thomas Vanek est le plus inspiré de tous les tireurs ; son face-à-face avec Staňa se conclut dans la lucarne droite slovaque et le joueur de Buffalo permet aux siens de remporter une victoire précieuse en vue du maintien.
Quant aux Slovaques, cette troisième défaite, en plus de jeter un peu plus de doute dans le vestiaire, est également inquiétante mathématiquement : les Français, les mêmes qui leur avait contesté en 2012 la qualification en quart-de-finale, deviennent encore une fois leurs principaux rivaux dans la course aux play-offs. Sauf qu’avec la Russie (dimanche soir) et les États-Unis (mardi midi) en fin de programme, pas sûr que l’histoire se répète cette année pour les vice-champions du monde…
Désignés joueurs du match : Tomáš Surový (Slovaquie) et Bernhard Starkbaum (Autriche).
Commentaires d’après-match
Vladimír Vůjtek (entraîneur de la Slovaquie) : « Mon groupe a plutôt bien commencé le match, il a mis un but. On a exercé une grosse domination en deuxième période, on aurait dû augmenter notre avance mais le gardien autrichien ne nous l’a pas permis. On n’a pas voulu risquer dans le troisième tiers, il y avait des points en jeu qui ont pour nous une grande importance. Les Autrichiens avaient cependant plus de forces et ils l’ont finalement emporté. Aujourd’hui, l’homme numéro 1 a été le gardien de l’Autriche. »
Manny Viveiros (entraîneur de l’Autriche) : « Je suis fier de mon équipe. On a joué un match extraordinaire contre une équipe de Slovaquie bien organisée. Les joueurs ont respecté toutes nos consignes. Les Slovaques nous ont dominés dans le nombre de tirs mais je pense qu’on a été un adversaire de taille. On a eu beaucoup d’occasions de marquer en troisième période, également en prolongation, mais nous sommes quand même très satisfaits des deux points. »

Tomáš Kopecký (attaquant de la Slovaquie) : « Le match d’aujourd’hui nous a pris beaucoup de forces. C’est une de nos erreurs qui a décidé du sort de la rencontre, lorsqu’au lieu de remonter le palet par la zone neutre on a effectué un dégagement interdit. Les Autrichiens ont pu changer leurs lignes, mettre des joueurs frais et égaliser là-dessus. La partie a été équilibrée, on a certes eu plus d’occasions mais on a encore payé cher notre manque de finition. Après le but égalisateur, on a commencé à jouer avec la peur au ventre et les Autrichiens se sont accrochés. C’est frustrant. »
Andre Sekera (défenseur de la Slovaquie) : « Même si on a tiré pas mal de fois, il nous a manqué de la niaque devant le but. Le gardien autrichien a lu toutes nos actions et nos rebonds étaient rapidement récupérés par les défenseurs. Nous n’avons pas joué notre hockey, nous nous sommes mélangé les pinceaux sur les passes. Quand on finit par frapper, il nous manque un gars devant la cage pour faire écran. Chacun de nous est professionnel et sait très bien que lorsqu’un jour ne veut pas sourire, le suivant peut-être joyeux. Il ne faut pas que l’on garde en tête nos derniers résultats, sinon on va jouer très difficilement les matches suivants. »
Slovaquie – Autriche 1-1 (1-0, 0-1, 0-0, 0-0) / 0-1 aux tirs au but
Vendredi 10 mai 2013 à 16h15 à la Hartwall Arena de Helsinki. 8449 spectateurs.
Arbitrge de Lars Brueggeman (ALL) et Martin Fraňo (TCH) assistés de Ivan Dedioulia (BLR) et Jon Kilian (NOR).
Pénalités : Slovaquie 8′ (4′, 0′, 4′, 0′) ; Autriche 6′ (2′, 0′, 4′, 0′)
Évolution du score :
1-0 à 09’00 » : Surový assisté de Sersen et Radivojevič
1-1 à 33’17 » : Unterluggauer assisté de Baumgartner et Oberkofler
Tirs au but :
Slovaquie : Bližňák (repoussé), Záborský (repoussé), Šatan (arrêté).
Autriche : Raffl (pas cadré), Vanek (réussi).
Slovaquie
Gardien : Rastislav Staňa.
Défenseurs : Andrej Sekera – Branislav Mezei ; Vladimír Mihálik – Michal Sersen (2′) ; René Vydarený – Milan Jurčina.
Attaquants : Tomáš Kopecký (A, 2′, +1) – Tomáš Surový (+1) – Branko Radivojevič (A, +1) ; Tomáš Záborský – Roman Kukumberg – Michel Miklík ; Libor Hudáček puis Martin Bartek à 20’00 » – Peter Ölvecký – Miroslav Šatan (C, 2′) ; Marko Daňo (-1) – Mário Bližňák (-1) – Marcel Haščák (2′, -1).
Remplaçants : Jaroslav Janus (G), Ivan Švarný (D). En réserve : Július Hudáček (G), Marek Ďaloga (D), Jozef Stümpel (A).
Autriche
Gardien : Bernhard Starkbaum.
Défenseurs : Thomas Pöck – André Lakos ; Florian Iberer (-1) – Gerhard Unterluggauer (+1) ; Robert Lukas – Martin Schumnig (-1) ; Mario Altmann (+1).
Attaquants : Manuel Latusa – Thomas Koch (C, 2′, -1) – Thomas Vanek (A, -1) ; Markus Peintner – Daniel Oberkofler (+1) – Gregor Baumgartner (+1) ; Michael Raffl – Thomas Hundertpfund (2′) – Raphael Herburger ; Andreas Kristler – David Schuller (2′) – Daniel Welser (A) ; Matthias Iberer.
Remplaçant : René Swette (G). En réserve : Mathias Lange (G), Sven Klimbacher (D), Johannes Reichel (D).








































