Les organisateurs slovènes mettent en valeur le trophée en le déposant sur le bord de la balustrade ou au centre de la glace pour bien marquer l’enjeu. Il est en effet extrêmement clair avant ce dernier match : le vainqueur de la partie sera aussi celui du tournoi. Guillaume Leclerc n’a toujours pas été très convaincant en équipe de France cette semaine, même en Slovénie, pays où il brille actuellement à très haut niveau en étant le meilleur marqueur de la ligue autrichienne avec l’Olimpija Ljubljana. Il reste en effet sur 12 matches en bleu sans le moindre point marqué. La dernière fois qu’il a apposé son nom sur la feuille de pointage, c’était en novembre 2019 contre le Bélarus. Cela pourrait être l’occasion de se remettre en valeur face à une équipe biélorusse très rajeunie, mais compte tenu de la rotation, Leclerc est en tribune.

Une minute plus tard, le défenseur Sergei Sapego exécute une très belle longue passe depuis sa ligne de fond pour Ivan Drozdov à la ligne bleue opposée. Le défenseur français Thomas Thiry est pris à revers par cette échappée et donne un coup de crosse pour empêcher le Biélorusse de tirer. C’est un tir de pénalité, le deuxième en deux jours contre les Bleus ! Drozdov feinte à droite et parvient à marquer du revers même si Ylönen touche le palet. Le tableau d’affichage affiche 0-2 alors que l’on joue depuis 2’11…
L’équipe de France doit aussi tuer une première pénalité – une rudesse de Valentin Claireaux – avant de prendre un peu plus le jeu à son compte. On relève une première bonne séquence installée de la première ligne avec une passe en retrait de Perret pour Claireaux. Mais c’est du quatrième trio que vient le salut à trois minutes de la pause. Kévin Bozon occupe deux joueurs en fond de zone et aide Jordann Bougro à venir gagner et ressortir le palet. Un tir de la ligne bleue de Romain Bault est alors dévié juste devant le gardien par Dylan Fabre (1-2). Un tir dangereux de Roman Gorbunov dans la minute qui suit montre quand même que les Bleus restent vulnérables à une contre-attaque.

Les mauvais coups des Biélorusses finissent en effet par se retourner contre eux. Quand Daniil Bokun charge Gabin Ville contre la bande, Sacha Treille vient défendre son coéquipier. Cette explication aux poings n’empêche pas la France de bénéficier de sa première supériorité numérique, mais elle n’est jamais installée. En revanche, quand Usov lève le bras au visage de Matima dans une action en zone française, le powerplay est converti immédiatement : le lancer axial de la ligne bleue de Treille, dévié devant le but par Kévin Bozon, passe entre les jambes du gardien Ivan Kulbakov (2-2).
Pendant que Hugo Gallet se retourne pour éviter le forechecking de Yegor Gainetdinov, celui-ci le charge dans le dos en le propulsant contre la balustrade. Un geste dangereux qui aboutit à la seconde expulsion de la soirée ! La France passe l’essentiel de ces cinq minutes à 5 contre 4 bien installée en zone offensive, mais elle concède la plus grosse occasion : Dylan Fabre perd le palet sous la pression d’Ilya Usov et Gorbunov part alors tout seul en breakaway. Sebastian Ylönen réalise deux arrêts décisifs avec les jambières sur cette action, le second sur le rebond d’Usov que ses défenseurs n’ont pas géré. Juste au moment où l’on revient à 5 contre 5, un centre de Sacha Treille au second poteau arrive sur le patin de Kévin Bozon. Il manque donc la crosse de l’ailier français, mais celui-ci prend en revanche le bâton de Voronov. C’est un nouvel avantage numérique qui s’annonce pour la dernière minute. Et à trois secondes de la pause, la passe en retrait de Bozon n’est pas reprise par Treille mais plus en retrait par Valentin Claireaux qui met toute sa force dans son lancer du haut d’enclave (3-2, image ci-dessous).

Dyukov pousse Claireaux dans le dos puis retient Bogdanoff dans la foulée : l’arbitre sanctionne son second geste. Un surnombre est ensuite sifflé contre la France, puis un retard de jeu contre Litvinov qui a joué le palet à la main au sol sur une mise au jeu. Les Bleus jouent à 4 contre 3 mais l’occasion est gâchée : Dusseau se fait contrer par Usov lors de la première séquence installée, et Treille casse sa crosse sur un one-timer lors de la seconde. Les prisons ne désemplissent pas ce soir et Thiry y est condamné à son tour pour un cinglage. Un lancer masqué de la ligne bleue de Sergei Sapego trompe alors Ylönen (3-4).

C’est donc Usov qui recevra le trophée et posera avec ses coéquipiers après un hymne biélorusse joué… en l’absence des hommes de Philippe Bozon qui sont alors sur le chemin des vestiaires ! On ne parlera pas d’incident diplomatique, car ce serait ridicule dans le contexte actuel des relations de toute l’Union Européenne avec le Bélarus qui exploite des migrants pour créer une crise. Néanmoins, cette fuite n’est pas du meilleur goût, même si le comportement des joueurs biélorusses ne l’a pas toujours été non plus ce soir. Toujours est-il que ceux-ci célèbrent leur victoire tout seuls, sans paraître s’en plaindre.
Commentaires d’après-match :
Sergei Sapego (défenseur du Bélarus) : « Vous savez, nous avons de bons joueurs. Nous avons un powerplay dans les cinq dernières minutes, c’est très important. Nous marquons et en nous marquons deux autres après ça. Il ne s’est rien passé de spécial dans le vestiaire. Nous avons juste parlé de notre jeu, sans nous concentrer sur le jeu français. »
France – Bélarus 3-6 (1-2, 2-0, 0-4)
Samedi 13 novembre 2021 à 19h00 à la Dvorana Podmežakla de Jesenice. 120 spectateurs.
Arbitrage de Borut Lešnjak et Jakob Milovanovič assistés de Jaka Čertanc et Anže Bregant.
Pénalités : France 41′ (2′, 8’+5’+20′, 6′) ; Bélarus 43′ (0′, 14’+5’+20′, 4′).
Tirs : France 30 (12, 10, 8) ; Bélarus 32 (10, 11, 11).
Évolution du score :
0-1 à 01’03 : Gavrus assisté de Skorenov
0-2 à 02’11 : Drozdov (tir de pénalité)
1-2 à 17’00 : Fabre assisté de Bault et Bougro
2-2 à 30’11 : K. Bozon assisté de Treille et Gallet (sup. num.)
3-2 à 39’57 : Claireaux assisté de Treille (sup. num.)
3-3 à 46’54 : Drozdov assisté d’Usov et Gorbunov
3-4 à 56’43 : Sapego assisté de Drozdov (sup. num.)
3-5 à 58’20 : Usov
3-6 à 58’56 : Gavrus assisté de Skorenov
France (2′ pour surnombre)
Attaquants :
72-12-15 Jordann Perret (5’+20′) – Valentin Claireaux (A, -2, 2′) – Lou Bogdanoff (-1)
77-90-17 Sacha Treille (C, -4, 2′) – Gabin Ville (-2) – Bastien Maia (-3)
29-20-83 Floran Douay – Fabien Colotti (2′) – Rudy Matima (-1)
24-64-80 Kévin Bozon (+1) – Jordann Bougro (+1) – Dylan Fabre (+1)
Défenseurs :
5-8 Enzo Guebey (-2, 2′) – Hugo Gallet (-1)
74-44 Thomas Thiry (-1, 2′) – Fabien Bourgeois (4′)
28-6 Kevin Dusseau – Vincent Llorca
91 Romain Bault
Gardien :
37 Sebastian Ylönen
Remplaçant : Julian Junca (G). En réserve : Aziz Baazzi (D), Tim Bozon, Guillaume Leclerc (A).
Bélarus
Attaquants :
92-80-16 Roman Gorbunov (+1) – Ilya Usov (C, +2, 2′) – Ivan Drozdov (A, +3, 4′)
91-21-73 Artur Gavrus (A, +2) – German Nesterov (+1, 2′) – Aleksandr Skorenov (+2)
17-71-51 Nikita Pyshkailo – Ilya Litvinov (+1, 2′) – Egor Gainetdinov (5’+20′)
72-55-18 Artyom Volchenkov – Daniil Bokun (-1, 4′) – Pavel Voronov (-1, 2′)
Défenseurs :
15-39 Pavel Denisov (+3) – Sergei Sapego (+2)
5-19 Dmitri Deryabin (-1) – Danila Palivko (+1)
2-12 Mikhail Kovalyov (+1) – Roman Dyukov (2′)
Gardien :
90 Ivan Kulbakov
Remplaçant : Konstantin Shostak (G).
 
			 
                                





























 
			










