C’est la rentrée !

Mais en ce qui concerne la poule nord-est de Coupe de la Ligue, motif de la rencontre du soir, Ducs et Gothiques ont pris le même départ défavorable, respectivement battus par Épinal et Strasbourg (3-4). La deuxième journée fait déjà figure de tournant. L’acquéreur des deux points pourra recoller aux deux premières places qualificatives tandis que le perdant devra revoir ses ambitions. Sur les bancs de touche, Amiens devra faire sans ses internationaux U20 Léo Bertein et Valentin Claireaux parti à Gap pour un match qui n’a finalement pas lieu, et sans Julian Marcos bientôt de retour après sa blessure au genou. Pour Dijon, Nicolas Ritz est également en équipe de France U20.
On n’est pas à une bêtise près, faisons la et voyons après… 
Les Picards reprennent possession du palet et commencent à occuper longuement la zone dijonnaise avec une stratégie de pressing sur la cage d’Andy Foliot. Les Ducs ne parviennent pas à contrer et les occasions sont amiénoises. Miroslav Pazak lance d’abord Paul Deniset qui met hors cadre, puis Simon Petit prend Mickaël Steiner de vitesse et le pousse à la faute. Les tirs se succèdent, et les Dijonnais tentent tour à tour de partir en contre sans jamais être servi. Le puck traîne dans le coin droit et les Ducs le dégagent de la bleue. Au lieu de reculer pour marquer Riendeau, Kowalcyk reste à la bleue et reprend de volée le palet pour le remettre en zone offensive. Geste risqué mais magnifique qui coûte cher : le caoutchouc retourne dans les palettes des jaunes et Riendeau se retrouve esseulé face à Thompson. Le choc entre l’ancienne et la nouvelle recrue tourne à l’avantage de l’attaquant qui allonge le 41 local et égalise (10’11, 1-1).
Orgueilleux, les locaux repartent de l’avant. Bachet, Roussel, Bergin, chacun y va de son tir, mais manque de réussite. Dijon veut profiter du scénario favorable pour jouer physique. Mais les boîtes marchent parfois à l’envers quand Stephen Dugas se retrouve les quatre fers en l’air face au mur Offret. Puis c’est la troisième ligne amiénoise qui se crée une occasion avec Petit qui donne à Mortas dont la passe devant le but ne peut être reprise par Aïna Rambelo. Riendeau et Strapaty achèvent le tiers avec des arrêts de Thompson.
Amiens domine mais la pré-saison se fait encore sentir par quelques approximations. Le manque de réalisme, ou de réussite, s’avère frustrant. Cependant gare à l’étincelle amiénoise qui pourrait embraser le Coliseum et qui permet pour l’instant à des Ducs timides, peu constructifs, de coller au score. Seul Riendeau et sa première ligne se montrent dangereux et le but est la seule véritable occasion dangereuse.
… Tu verras que cinq buts marqués, ça vaut bien toutes les passes manquées 
Le travail contre la bande sourit encore aux Gothiques avec Grégory Béron qui déboule plein axe et reprend une passe de Pazak (25’41, 3-1). Obligés de se livrer, les Dijonnais se fatiguent et se font contrer. Riendeau, encore, puis Mrena tentent leurs chances sans succès. On passe la mi-match et Barry White se fait entendre dans les sonos du Coliseum quand les esprits s’échauffent. Hecquefeuille met Dugas à terre et Martin vient s’en mêler avec Riendeau. Bergin arrive pour calmer les choses et deux minutes de dureté sont distribuées de chaque côté à Martin et Hecquefeuille. Le coach Daniel Maric peut poursuivre longuement les débats sur le banc, Monsieur Fabre ne changera pas sa décision.
C’est au complet qu’Amiens alourdit le score avec Deniset qui donne au second poteau à Bergin. Intelligemment, le canadien laisse Foliot se jeter pour mieux l’ajuster (34’41, 4-1). La pénalité sifflée contre Mortas sera la seule possibilité pour les Ducs d’aller en zone amiénoise, mais aucun tir n’est pris. La pénalité achevée, Simon Petit lance au but et le discret Florent Neyens -laissé libre de tout marquage- reprend le rebond (38’48, 5-1). La fin de tiers est amiénoise. À trois secondes du buzzer, un engagement en zone dijonnaise est récupéré par Bergin. Tomasek donne à Trabichet qui, plein axe de la bleue, catapulte le palet in extremis dans le but des Ducs (39’59, 6-1).
Mais oui, mais oui, les Ducs sont cuits
À partir de ce but, Mortas et Pazak sont respectivement remplacés par Neyens et Rambelo, et le cadet Marius Serrer prend place aux côtés de Bergin et Offret. Mais la défense n’est pas remaniée et Louis Boucherit devra attendre le prochain match pour entrer. Il n’empêche que l’on assiste à un relâchement des locaux. Au point que Thompson doit stopper un tir de pénalité d’Arnaud sur une faute de Deniset, dernier défenseur sur l’action (47’12). Les performances du portier canadien lui valent de se voir scander son nom. Encouragements bienvenus quand il devra souvent faire face seul aux derniers assauts des jaunes. Stephen Dugas réduit la marque sur un cafouillage devant les buts (51’01, 7-2), puis Sadoun sert Martin-Whalen pour un autre but (54’37, 7-3) quand le match se débride et les occasions ratées ne manquent pas de chaque côté. À quatre contre quatre suite à une altercation, Kowalczyk fait parler son expérience en grattant un palet sur un attaquant. Le défenseur monte au créneau et bat Foliot en duel (56’13, 8-3). Mais le dernier but sera dijonnais. Strapaty lance dans la mitaine de Thompson, auteur d’un bon match. Successivement sur un trois contre deux, les jaunes profitent du surnombre pour scorer par l’intermédiaire d’Anthony Guttig (59’22, 8-4).
Le buzzer retentit et Amiens reprend la deuxième place de la poule. La rentrée picarde s’est bien passée, tant sur le plan individuel que collectif. Dommage d’avoir assisté à un relâchement défensif qui coûtera plus que quelques buts face à Morzine samedi s’il se reproduit. Pour Dijon, le score est lourd, mais les têtes sont tournées vers le championnat. Le pressing de bout en bout sur une grande surface aura eu raison de Ducs combattifs mais encore en rodage.
Après match :
22h passait à peine que les Dijonnais commencaient à sortir du hall du Coliseum pour regagner leur bus. Parmi eux, le gardien Andy Foliot qui s’arrête quelques minutes pour nous : « L’objectif du club n’est pas la qualification mais plutôt de faire des bons matchs et d’intégrer les jeunes au maximum. Pour ma part c’était bon car je revenais de blessure et que c’était mon premier match depuis un mois. Ce sont des bonnes préparations pour le championnat qui nous permettent de faire tourner notre effectif. Le deuxième tiers nous fait mal. Sans lui, on gagne le match. Si on avait mis la même intensité qu’au premier et au troisième tiers, il n’y aurait pas eu ce score si lourd. On a les gars qu’il faut aux bonnes places avec un bon système, mais on manque de régularité pour s’appliquer sur soixante minutes. »
Loïc Sadoun apparaissait à son tour, encore les larmes aux yeux. Beaucoup d’émotion pour l’ancien amiénois qui n’était pas très bavard. Mais il y avait ce soir au Coliseum un invité de marque qui a donné le coup d’envoi du match. Tout droit venu de Lille, un temps gardien de but international de l’Équipe de France, le footballeur Mickaël Landreau livrait son ressenti : « C’était une première pour moi. C’est ce que je disais en discutant un peu avec les joueurs : Le rendu n’est pas du tout le même qu’à la télé. J’avais entendu parler du hockey et l’on m’avait souvent poussé à aller voir ce sport. J’ai été impressionné par la vitesse de jeu qui a baissé après avec le score peu étriqué. Mais on m’a dit que lorsque c’était vraiment chaud, il y avait de l’engagement et des contacts. L’ambiance est chaleureuse, différente de celle d’un stade de foot. Mais ça fait du bien de voir un beau spectacle. Oui, il y a des chances pour que l’on me revoit un jour dans une patinoire. »
Le temps de se dire tout cela et Teddy Trabichet, élu meilleur joueur amiénois de la soirée, nous accordait à son tour quelques minutes : « On a fait un bon match, du moins sur cinquante minutes. Dans les dix dernières, on prend bêtement des buts et c’est dommage pour Billy qui fait une bonne partie. Ce qui compte, ce ne sont pas mes deux buts mais la victoire de l’équipe. Après, que je sois élu meilleur joueur du match, c’est un petit plus, mais il faut continuer à travailler. Cette coupe et le championnat, c’est la même chose : On prend les matchs un par un et on cherche à tous les gagner. Le plus important, c’est de bien les commencer. »
Pour parachever ce premier lot d’arrivée, on retrouvait les trois jeunes Amiénois Aïna Rambelo, Florent Neyens et Louis Boucherit pour qui il s’agissait là – tout comme Marius Serrer – des premières minutes de jeu à domicile avec l’élite. « Dommage que je ne sois pas monté sur la glace. Avec les nouveaux maillots et l’entrée, ça aurait été cool, mais ce sera pour une prochaine fois, déclarait Louis. C’est toujours un peu dur de jouer à domicile, poursuivait Aïna, mais l’entraîneur nous fait confiance donc on a montré ce qu’on savait faire. » Pour Florent, le match était également l’occasion d’ouvrir son compteur : « Ça fait bizarre de marquer un but devant tant de monde et de voir ses réactions. Je savoure. » Pour Aïna, en revanche : « La chance n’était pas au rendez-vous ce soir apparemment. » Mais pour résumer la soirée en un mot, ce sera « magique » pour Florent et Louis, et « fantastique » pour Aïna.

Sur ces mots, les lumières du hall s’éteignaient. Le Coliseum fermait et l’Enfer du Nord redevenait assourdissant de silence. Juste de quoi se reposer avant le choc des outsiders samedi prochain.
Adrien Lhermitte / Photos : Elie Lefebvre
Avec Emilie Enault
Galerie photo de la rencontre : Amiens-Dijon
Amiens – Dijon 8-4 (1-1, 5-0, 2-3)
Mercredi 21 septembre 2010 à 20h00 au Coliseum d’Amiens. 2000 spectateurs.
Arbitrage de M. Fabre assisté de MM. Le Berre et Ernecq.
Pénalités : Amiens 12′ (2′, 4′, 6′), Dijon 10′ (2′, 4′, 4′).
Évolution du score :
1-0 à 01’22 » : Trabichet assisté de Bergin et Offret
1-1 à 10’11 » : Riendeau assisté de Martin (inf. num.)
2-1 à 21’43 » : Tomasek assisté de Trabichet et Offret
3-1 à 25’41 » : Béron assisté de Roussel et Pazak
4-1 à 34’41 » : Bergin assisté de Deniset et Offret
5-1 à 38’48 » : Neyens assisté de Petit
6-1 à 39’59 » : Trabichet assisté de Tomasek et Bergin
7-1 à 45’50 » : Deniset assisté de Hecquefeuille (sup. num.)
7-2 à 51’01 » : Dugas assisté de Riendeau et Sadoun
7-3 à 54’37 » : Martin assisté de Sadoun
8-3 à 56’13 » : Kowalczyk
8-4 à 59’22 » : Dmytruk assisté de Guttig
Amiens
Gardien : Billy Thompson
Défenseurs : Pavel Kowalczyk – Thomas Roussel ; Kevin Hecquefeuille (A) – Teddy Trabichet ; Vincent Bachet (C) – Romain Bault puis Maxim Belov à 46′.
Attaquants : Grégoy Béron – Paul Deniset – Miroslav Pazak [puis Rambelo à 46′] ; Yannick Offret – Anthony Mortas [puis Neyens à 46′] – Simon Petit ; Kevin Bergin (A) – Martin Tomasek – Aïna Rambelo puis Florent Neyens à 30′ puis Marius Serrer à 46′.
Remplaçant : Quentin Kello (G). Absents : Léo Bertein (G, équipe de France U20), Valentin Claireaux (équipe de France U20), Julian Marcos (convalescence après blessure au genou)
Dijon
Gardien : Andy Foliot.
Défenseurs : Andrez Mrena – Michael Steiner ; Peter Strapaty – Robert Dmytruk ; Pierre Sanchez – Rob Jarvis.
Attaquants : Lacroix – Eddy Martin-Wahlen – Yannick Riendeau ; Cyril Cassan – Mathias Arnaud – Thomas Decock ; Stephen Dugas – Loïc Sadoun – Anthony Guttig.
Remplaçants : Mojmir Bozik (G), Axel Schannen, Yassine Fahas. Absents : Pavol Resetka, Nicolas Ritz (équipe de France U20), Gabriel Da Costa (blessé), Miroslav Kristin (blessé).







































