Pour cette 2e journée du championnat de D1, Lyon accueille de son antre de Charlemagne Mont-Blanc. Pour leur retour dans l’antichambre de l’élite, les Lyonnais ont disposé de Nantes (6-3) avec notamment un triplé de Dmitrii Dudkin. Le jeune Russe (23 ans) arrivé de Valence à l’intersaison semble bien s’acclimater à sa nouvelle équipe et à la division puisqu’il avait déjà été l’auteur d’un doublé lors du 1er tour de la Coupe de France face à Chambéry (6-4). De son côté Mont-Blanc s’est imposé en ouverture de la saison en fusillade à l’extérieur à Épinal (3-4) après avoir éliminé dans la difficulté Montpellier (1-2) en Coupe de France.
Pour ce match, Lyon doit composer sans son capitaine Slavomir Tomko tandis que Mont-Blanc se présente en effectif réduit avec cinq absents dont Vladimir Dzhig — suspendu six matchs (dont trois avec sursis) pour une charge à la tête/nuque lors d’un match de pré-saison contre Roanne — ainsi que Jonathan Mercier et Théo Larroque, tous deux mis à pied selon la communication officielle du club haut-savoyard.
Une barre et un poteau pour Lyon
Les premières minutes sont d’observation. Il faut attendre la cinquième minute pour voir la première véritable occasion : Nathan Cal repère Fabien Fondadouze dans l’axe, parti dans l’axe entre les défenseurs. Lancé seul face à Nicholas Grabko, la tentative de l’attaquant lyonnais s’écrase sur la barre (illustration ci-dessous). Quelques minutes plus tard, le même duel se répète, cette fois à l’avantage du portier des Yétis, auteur d’un poke-check décisif.
Mont-Blanc reste solide, compact, et bloque efficacement les entrées de zone lyonnaises. En attaque, les défenseurs n’hésitent pas à envoyer des palets vers la cage pour créer des déviations. Sur un lancer de la ligne bleue, le grand gabarit Vladislav Tunik — 2 mètres sous la toise — manque d’un rien d’ouvrir le score, une crosse lyonnaise écartant in extremis le rebond devant une cage grande ouverte. Le jeu s’équilibre ensuite : Arthur Escallier tente sa chance côté gauche, mais Clément Ginier veille, avant que Lucas Chautant ne réponde sur un revirement en zone neutre et s’échappe mais son tir s’écrase sur le poteau (13’).
Les Yétis reprennent leur domination, Eliott Gouttry teste la mitaine du portier des Lions, puis sur une contre-attaque menée par Marius Ceret, Ginier doit se déplier de tout son long pour empêcher Tunik d’ouvrir la marque. À l’opposée, Grabko doit s’employer dans les dernières secondes du tiers pour parer à la reprise de volée de Fondadouze consécutif à une remise de Chautant.
Mont-Blanc assomme Lyon en 6 minutes
Le deuxième tiers démarre sur un tout autre rythme. Là où Mont-Blanc avait jusque-là contenu Lyon, les Savoyards se font rapidement déborder. Dudkin accélère en entrée de zone, renverse vers Cal qui sert instantanément Enzo Baravaglio qui contrôle et loge le palet hors de portée du gardien (1-0, 20’39’’).
Mont-Blanc tente aussitôt de réagir. Ginier doit s’interposer devant Tyler Carpenter, puis repousser de la botte un tir de Ceret. Les visiteurs insistent sur les tirs lointains et les déviations dans le trafic. Le match s’anime quand Fondadouze est fauché sur un rush à la cage, provoquant la première vraie empoignade de la soirée et réveillant le public. Grabko, toujours solide, frustre ensuite Dudkin bien servi derrière le filet par Baravaglio.
À mi-match, Mont-Blanc profite d’une supériorité numérique pour égaliser : sur un beau mouvement de la deuxième unité, Ceret trouve Samuel Guer sur l’aile opposée, qui ajuste Ginier entre les bottes (1-1, 30’35’’). Mais la joie des Yétis est de courte durée. Dans la minute suivante, Lyon bénéficie d’un power-play, et Grabko s’illustre encore en volant un but du bout de la botte à Andraud bien décalé par Ranel Vafin puis en détournant la tentative de Peter Valier du casque, avant d’être lui-même pénalisé pour un coup de crosse, fidèle à son style agressif et démonstratif (illustration ci-dessous).
C’est paradoxalement à ce moment que le match bascule. Alors que Lyon évolue en avantage numérique, une maladresse d’Elabiyev de la main pour empêcher un palet de sortir de la zone permet à Mathis Châtelard de s’échapper. L’attaquant haut-savoyard exploite sa vitesse et bat Ginier d’un tir précis (1-2, 33’43’’). Dans la foulée, Jack Tucker est sanctionné pour une charge à la crosse, et à 4 contre 4, Mont-Blanc enfonce le clou : sur un palet en profondeur d’Arslan Yamalov, la défense lyonnaise se fait surprendre, et Florian Fleurot lit bien l’action et fait preuve d’un grand sang-froid pour lever le palet au-dessus de la jambière de Ginier (1-3, 34’43’’).
Le calvaire lyonnais se poursuit : moins de 90 secondes plus tard, le lancer dans le trafic de Denis Tsyganov trouve le fond des filets (1-4, 36’12’’, illustration ci-dessus). En l’espace de six minutes, Mont-Blanc vient d’inscrire quatre buts, laissant le public médusé. Le cinquième n’est pas loin, Ginier devant s’interposer devant Fleutot pour éviter la débâcle. Juste avant la pause, Lyon parvient toutefois à relancer la rencontre : sur une sortie de zone rapide, Baravaglio et Maxence Leroux combinent parfaitement pour lancer Dudkin en orbite. Le Russe ne se fait pas prier pour réduire la marque (2-4, 38’47’’).
Plantrou rallume la flamme, Vallier égalise dans la foulée
En tête au tableau d’affichage, Mont-Blanc gère parfaitement son avantage dans le troisième tiers. Les Yétis ferment l’axe et contiennent les attaquants lyonnais en périphérie. Rocco Andreacchi tente sa chance à plusieurs reprises de loin, sans réussite. À la 46e minute, Chautant parvient enfin à franchir le rideau défensif et s’avance seul face à Grabko, mais perd le contrôle du palet au moment de conclure. Frustré, le n°21 lyonnais appuie trop une charge et écope d’une pénalité, laissant ses coéquipiers en infériorité. Ginier doit alors s’employer face à Carpenter, tandis qu’à l’autre bout de la glace, Grabko s’interpose successivement devant Tucker puis réalise un superbe arrêt réflexe sur une reprise à bout portant de Dudkin.
Le chrono file et les minutes s’égrènent en faveur des Yétis, qui semblent tenir leur victoire. Mais fidèle à sa réputation d’infatigable travailleur, Erwan Plantrou ravive l’espoir des Lions en logeant un palet offert par Valier dans le haut du filet au dessus de l’épaule de Grabko (3-4, 56’36’’, illustration ci-dessous). Trente secondes plus tard, Damien Raux joue le tout pour le tout : il profite d’un engagement en zone offensive pour demander son temps mort et retire son gardien pour ajouter un sixième attaquant. La décision s’avère payante, puisque Valier rabat un rebond consécutif à un tir de Tucker et ramène les deux équipes à égalité (4-4, 57’23’’). Dans les toutes dernières secondes, Romain Sadoine réplique en demandant à son tour un temps mort pour préparer un set-play. Mont-Blanc gagne l’engagement en zone offensive, mais Leroux se sacrifie sur le dernier tir haut-savoyard. Prolongation !
Le palet de la victoire au bout de la crosse de Vallier
Celle-ci ne donne rien, même si les arbitres laissent clairement jouer, quitte à ignorer certaines fautes (plus ou moins) évidentes — à l’image de Fondadouze retenu le long de la bande par Tunik. Les deux formations restent prudentes, refusant de commettre la moindre erreur. Pourtant, à douze secondes de la sirène, Vallier s’échappe seul en breakaway. Charlemagne retient son souffle, mais l’ancien international manque le cadre. Place à la séance de tirs au but.
Une séance de tirs au but en guise de dessert qui passe crème pour Mont-Blanc
Dudkin s’élance en premier pour Lyon : sa tentative est contrée par Grabko, le palet lobant le gardien avant de mourir juste devant la ligne. Carpenter ouvre la marque pour Mont-Blanc d’un tir au-dessus du bouclier (0-1). Grabko ne mord pas à la feinte de Leroux, puis Fleutot double la mise grâce à un superbe enchaînement ramasse-tir du revers (0-2, illustration ci-dessous).
Baravaglio relance l’espoir lyonnais d’un tir précis à mi-hauteur (1-2, illustration ci-dessous), mais Tsyganov redonne aussitôt deux longueurs d’avance aux Yétis en glissant le palet entre les jambes de Ginier (1-3). Vafin doit impérativement marquer pour prolonger la séance, mais sa tentative finit dans les bottes de Grabko, qui ponctue la victoire d’un regard provocateur.
Mont-Blanc confirme son bon début de saison
Mont-Blanc signe une prestation solide et collective malgré les absences. Les Yétis ont su gérer leurs temps forts, se montrer réalistes et s’appuyer sur un Grabko impérial devant le filet. Déjà décisif en fusillade face à Épinal (3 arrêts sur 4 tentatives) en ouverture du championnat, le portier américain a récidivé en stoppant 3 des 4 essais lyonnais.
Côté Lyon, la défaite laisse un goût amer. Les Lions ont payé cher quelques erreurs défensives mais ont su faire preuve de caractère pour revenir d’un déficit de deux buts. Pas le temps de cogiter toutefois : un nouveau défi attend les hommes de Damien Raux, avec un match avancé de la 23e journée dès mercredi à Cholet, face à des Dogs en pleine confiance après deux victoires consécutives, dont la dernière acquise samedi avec autorité sur la glace de Caen.
Illustrations de Mark Holdefehr (Instagram)
Déclarations d’après-match : (source : HC Mont-Blanc)
Romain Sadoine (entraîneur Mont-Blanc) : « Le premier tiers a été un peu brouillon mais nous l’avons quand même maîtrisé avec 12 shoots contre 2 sur la cage. Nous avons fait pas mal d’erreurs de décisions que nous ne faisions pas sur les autres matchs, les changements de lignes de dernières minutes suite aux différentes absences n’ont pas dû aider non plus. Après cela, des erreurs de jeunesse ont été commises sur les deux derniers buts, mais c’est normal, avec un effectif un peu réduit, les jeunes ont eu leur chance même sur la fin de match, et c’est comme cela qu’ils vont apprendre. Le plus important à retenir, c’est une nouvelle victoire à l’extérieur et le caractère de l’équipe qui, comme depuis le début de prépa, ne lâche rien du début à la fin. »
Lyon – Mont-Blanc 4-4 (0-0, 2-4, 2-0, 0-0) / 1-3 tirs au but
Samedi 11 octobre 2025 à 19h30 à la patinoire Charlemagne. 2033 spectateurs.
Arbitres : Clément Goncalves et Alexandre Bourreau assistés d’Alexandre Donnat-Magnin et Nathan Hasholder.
Pénalités : Lyon 8’ (0’, 6’, 2’, 0’) ; Mont-Blanc 4’ (0’, 4’, 0’, 0’)
Tirs : Lyon 37 (6, 17, 12, 2) ; Mont-Blanc 36 (14, 9, 13, 0)
Évolution du score
1-0 à 20’39’’ : Baravaglio assisté de Cal et Dudkin
1-1 à 30’35’’ : Guer assisté de Ceret et Carpenter (sup. num.)
1-2 à 33’43’’ : Chatellard (inf. num.)
1-3 à 34’43’’ : Fleutot assisté de Yamalov et Ceret
1-4 à 36’12’’ : Tsyganov assisté de Teslenko et Yamalov
2-4 à 38’47’’ : Dudkin assisté de Leroux et Baravaglio
3-4 à 56’36’’ : Plantrou assisté de Valier et Dudkin
4-4 à 57’23’’ : Vallier assisté de Tucker et Chautant
Fusillade
Lyon : Dudkin (arrêt), Leroux (arrêt), Baravaglio (but), Vafin (arrêt)
Mont-Blanc : Carpenter (but), Fleutot (but), Tsyganov (but)
Lyon
Attaquants :
Dmitrii Dudkin (+2, 2′) – Peter Vallier (+1) – Lucas Chautant (+1, 2′)
Ranel Vafin (-1) – Enzo Baravaglio (+3) – Maxence Leroux (+1)
Erwan Plantrou – Flavien Fondadouze – Rocco Andreacchi
Rémi Mouret – Benjamin Robert
Défenseurs :
Deni Elabiyev – Nathan Cal
Evan Andraud (+1) – Jack Tucker (+1, 2′)
Marcell Szellig (-1, 2′) – Joris Rama (-1)
Gardien :
Clément Ginier [sorti de 57’07’’ à 57’23’’]
Remplaçants : Maxence Barbaret (G), Xavier Carrichon. Absents : Slavomir Tomko, Matteo Baravaglio, Damian Raczka
Mont-Blanc
Attaquants :
Mathis Chatellard (-1) – Tyler Carpenter (-3) – Andréas Fleutot (-1)
Benjamin Douliot (2′) – Arslan Yamalov – Denis Tsyganov
Arthur Escallier (-1) – Samuel Guer (+1) – Vladislav Tunik (-1)
Valerian Croz – Melvin Clotte – Thibaut Chatellard
Défenseurs :
Antonin Berruex (+1) – Eliott Gouttry (+1)
Vitali Teslenko (-1) – Marius Ceret (-1)
Antonin Bernel (-1) – Ulysse Callot
Gardien :
Nicholas Grabko (2′)
Remplaçant : Baptiste Boudet (G). Absents : Charlie Robert (blessé, haut du corps), Vincent Delcroix (blessé, haut du corps), Vladimir Dzhig (suspendu), Jonathan Mercier (mise à pied), Théo Larroque (mise à pied).





















































