
Vainqueurs de leur premier match de poule de relégation, Français et Américains ont soufflé un grand coup hier. Ils ont des objectifs différents. Les États-Unis, après avoir étrillé le Kazakhstan 10-0, veulent faire de la pâtée de tous leurs adversaires pour prouver que leur vraie place était au second tour. Les Français ont un objectif prioritaire pour le maintien mardi face aux Kazakhs, et ce match est plus du bonus.
L’enchaînement entre hier après-midi et et ce midi s’annonce plus difficile pour les Bleus que pour leurs adversaires, qui avaient mis quatre buts en onze minutes pour passer un match tranquille. Fabrice Lhenry est évidemment reposé après son gros match d’hier, et Ferhi revient dans les cages. Laurent Meunier est lui aussi ménagé après avoir pris un slap dans le doigt. Damien Raux le remplace en première ligne avec les frères Treille, et le septième défenseur Kévin Igier passe à l’avant.

Même s’ils n’ont pas construit grand-chose offensivement, les Bleus se sont efforcés de rester disciplinés défensivement dans cette première période. La seule anicroche est une pénalité de Yohann Auvitu en fin de tiers-temps. Ferhi repousse trois missiles de la bleue de Keith Yandle et Jack Johnson, et sa défense se charge des rebonds. Auvitu peut même partir au but à hauteur du défenseur à sa sortie de prison, mais son tir échoue dans le petit filet. Il n’y aura donc pas de hold-up.

La plus belle passe est cependant le long service dans l’axe de Damien Raux qui envoie Sacha Treille en breakaway, mais le revers de l’attaquant isérois échoue dans la botte du gardien (et tire la langue sur la photo de droite).
Le retour de bâton est immédiat et les Bleus se retrouvent aussitôt coincés dans leur zone. Sacha Treille plonge pour sortir le palet, mais celui-ci s’arrête avant la ligne. Les Français sont dès lors à bout physiquement, et la montée offensive de Jack Johnson du côté opposé à l’action a alors permis au capitaine américain de recevoir une passe transversale et de servir un caviar à Nick Foligno. Celui-ci a bien failli le gâcher : il tire d’abord sur le montant, mais trouve ensuite l’espace le long de la lame de Ferhi, entre sa botte et son poteau (0-1, 24’49 »).

Cette deuxième période est par moments plus équilibrée, mais à d’autres la France perd pied. C’est le cas après une grosse charge à l’épaule de Ryan Carter qui percute Laurent Gras dans la mâchoire (photo de gauche) : Auvitu rate un contrôle en zone neutre et ouvre la voie à un 2 contre 0 de Moss et Dubinsky, qui reçoit la passe et tient à marquer lui-même en feintant le gardien (0-2, 33’11 »).
TJ Galiardi, qui n’avait pas aimé une bonne mise en échec de Roussel, l’accroche en zone neutre avant de se coucher sur lui (34’06 »). C’est la première supériorité numérique française : Yorick Treille ne cadre pas sa déviation au second poteau, servie sur un plateau par Bellemare, et ensuite les Bleus n’arrivent toujours pas à enchaîner rapidement les passes. Dès son retour sur la glace, T.J. Galiardi participe à une contre-attaque et se fait accrocher en zone neutre par Besch (36’23 »). La consolation est que le powerplay américain ne fait pas mieux… pour l’instant.
En effet, le troisième tiers-temps commence avec une pénalité de Bachet sur la première infiltration américaine. Après une bizarre partie de billard entre Galiardi et Ferhi, TJ Oshie arrive dans l’enclave pour envoyer la boule dans le trou (0-3, 41’36 »). Quand les Américains s’installent en zone offensive à cinq contre cinq, le résultat est le même : Roussel se couche devant le lancer du haut de l’enclave de Nick Foligno, mais celui-ci place bien son tir à mi-hauteur côté plaque (0-4, 53’41 »).

La France a tenté de jouer de façon très défensive, mais si elle a bien su contrer le palet et tenir ses joueurs, elle a en revanche éprouvé de grandes difficultés à sortir de sa zone. Une présence trop longue a brisé sa résistance. Avec dix tirs cadrés dans tout le match, les Bleus n’ont ensuite jamais été en position de s’imposer et ont peu menacé le second blanchissage de suite de Scott Clemmensen. L’adversaire physique a mis en valeur les gabarits français comme Tardif et les frères Treille, alors que les plus petits des attaquants tricolores ont souvent été sous l’éteignoir.
Désignés joueurs du match : Yohann Auvitu pour la France et Nick Foligno pour les États-Unis.
Commentaires d’après-match :
Eddy Ferhi (gardien de la France) : « Il faisait beaucoup moins chaud qu’à Mannheim, c’était plus agréable. Un petit courant d’air rendait les choses moins difficiles pour moi. Ce sont des détails, mais pour moi qui sue beaucoup c’est important. Je me suis sur-hydraté hier, et j’ai tenu les trois périodes cette fois même s’il j’ai eu encore beaucoup de travail. Ayant passé plusieurs saisons en Amérique du nord, c’est un style de jeu que j’apprécie, un jeu franc, à la cage, avec des tirs puissants, c’est plaisant à jouer. Mon rôle est de jouer les matchs ingrats qu’on ne cible pas forcément, mais quand ça se passe aussi bien que contre la Suède ou les États-Unis, on savoure sa chance de jouer des nations pareilles. »

Vincent Bachet (défenseur de la France) : « On savait que ce serait un match dur car les États-Unis ont dû se faire brasser par leur staff parce qu’ils sont en poule de relégation. Le risque était qu’on fasse l’impasse, on n’était pas dans les meilleures conditions avec les trois heures de bus hier soir. On ne leur a pas donné le match comme le Kazakhstan l’a fait. L’équipe de France n’a pas le choix : on ne peut pas jouer les mains en haut du guidon, sinon on prend une fessée. On a bien protégé notre cage en première période, mais on a encore du mal au deuxième tiers. Il y a des changements trop longs, des trous entre les lignes de défense et d’attaque, et ils arrivent à créer la panique. Le troisième but fait mal mentalement, puis c’est une archi-domination américaine. Il faut raccourcir les présences, il faut aussi que les attaquants aident les défenseurs à changer en ne perdant pas le palet rapidement en zone offensive. Cela requiert de la concentration, de la solidarité et de l’intelligence de jeu. »
Jack Johnson (défenseur des États-Unis) : « Chaque match est nouveau challenge. Nous avions une bonne possession de palet en première période, le match est long, donc nous n’étions pas frustrés. Maintenant, on marque les buts qu’on ne mettait pas contre l’Allemagne et le Danemark où on a eu des tonnes d’occasions. »
France – États-Unis 0-4 (0-0, 0-2, 0-2)
Dimanche 16 mai 2010 à 12h15 à la Lanxess Arena de Cologne. 4325 spectateurs.
Arbitrage de Vladimir Sindler (TCH) et Patrik Sjöberg (SUE) assistés de Roger Arm (SUI) et Frantisek Kalivoda (TCH).
Pénalités : France 8′ (2′, 4′, 2′) ; États-Unis 2′ (0′, 2′, 0′).
Tirs : France 10 (1, 6, 3) ; États-Unis 31 (9, 10, 12).
Évolution du score :
0-1 à 24’49 » : Foligno assisté de Johnson et Dubinsky
0-2 à 33’11 » : Dubinsky assisté de Moss et Lundin
0-3 à 41’36 » : Oshie assisté de Galiardi et Yandle (sup. num.)
0-4 à 53’41 » : Foligno assisté de Dubinsky et Moss
France
Gardien : Eddy Ferhi.
Défenseurs : Baptiste Amar (A) – Vincent Bachet (C) ; Yohann Auvitu – Nicolas Besch ; Benoît Quessandier – Thomas Roussel.
Attaquants : Sacha Treille – Damien Raux – Yorick Treille ; Pierre-Édouard Bellemare – Stéphane Da Costa – Anthoine Lussier ; Luc Tardif – Kévin Hecquefeuille – Kévin Igier ; Brian Henderson – Laurent Gras – Loïc Lampérier.
Remplaçant : Fabrice Lhenry (G). Absents : Florian Hardy (G), Teddy Da Costa (ménisque), Erwan Pain (épaule), Antonin Manavian (commotion), Laurent Meunier (doigt).
États-Unis
Gardien : Scott Clemmensen.
Défenseurs : Jack Johnson (C) – Matt Greene (A) ; Jack Hillen – Keith Yandle ; Andy Greene – Mike Lundin ; Matt Gilroy – Taylor Chorney.
Attaquants : T.J. Oshie – T.J. Galiardi – Kyle Okposo (A) ; Nick Foligno – Brandon Dubinsky – David Moss ; Chris Kreider – Ryan Polutny – Eric Nystrom ; Tim Kennedy – Ryan Carter – Christian Hanson.
Remplaçant : Ben Bishop (G).










































