
Ufa étant relativement loin de tout, chaque nation aura le droit de sélectionner trois gardiens. L’un d’entre eux sera en tribunes et “hors effectif”, mais prêt à intervenir en cas de blessure.
Le lock-out NHL avait eu un impact exceptionnel sur l’édition 2005. Le Canada avait alors aligné la plus belle génération de son histoire et avait survolé le tournoi : Crosby, Perry, Getzlaf, Carter, Richards, Bergeron, Phaneuf, Seabrook, Coburn, Weber, Fleury… Un effectif peuplé de stars en devenir, qui ont quasiment tous confirmé à l’échelon supérieur.
L’édition 2012-2013 sera-t-elle du même calibre ? Pas sûr ! Le Canada n’est plus l’équipe dominatrice d’il y a quelques années. Les joueurs à la feuille d’érable ont manqué le titre trois ans de suite, n’atteignant même pas la finale la saison dernière. Le favori ? Difficile à dire : la Suède, tenante du titre, est candidate à sa propre succession mais comptera plusieurs absents majeurs. La Russie évoluera à domicile avec une nouvelle fois de superbes talents. La Finlande aligne quelques pépites assez savoureuses. Les États-Unis comptent eux aussi sur quelques phénomènes. Derrière ce top-5, une marche sérieuse apparaît : les Tchèques disposent de quelques éléments mais paraissent manquer de profondeur, de même que les Suisses et les Slovaques. L’Allemagne et la Lettonie joueront pour leur part le maintien.
Groupe A

Offensivement, la Suède a perdu gros puisque Mika Zibanejad, héros de la finale 2012 avec son but en prolongation, n’a pas été libéré par Ottawa et reste en ligue américaine, ce qui agace tout un pays. La Suède jouera donc avec Filip Forsberg, Sebastian Collberg, ainsi que Elias Lindholm (2013), l’un des jeunes les plus prometteurs pour la prochaine draft et déjà efficace en élite suédoise à 17 ans. La profondeur est considérable : le premier choix Rickard Rackell, Victor Rask, le benjamin de l’équipe Jacob de la Rose (né en 1995) ou Jeremy Boyce Rotevall sont tout aussi capables de marquer. Enfin, on trouve aussi Nick Sorensen, qui évolue en ligue du Québec : avec une double nationalité suédoise et danoise, le joueur a choisi de représenter la Suède. Au final, la Tre-Kronor compte six joueurs champions en janvier dernier. L’expérience pourrait se révéler décisive.

Défensivement, le géant Olli Määttä, qui avait quitté la dernière édition sur blessure dès le premier match, devrait jouer le rôle de leader, aux côtés de l’offensif Rasmus Ristolainen, de Petteri Lindbohm et de Ville Pokka. Dans les cages, l’excellent gardien de Swift Current Eetu Laurikainen devrait être titulaire devant Joonas Korpisalo. La Finlande possède de solides arguments pour viser un podium.

L’attaque profite aussi d’hommes en forme comme Martin Frk, Radek Faksa et surtout Dmitri Jaskin, auteur d’un superbe début de saison pour Moncton (LHJMQ). L’une des stars attendues sera Tomas Hertl, rookie de l’année dernière en élite tchèque. On suivra aussi avec attention Jakub Vrana, qui s’est expatrié en Suède, à Linköping, qui sera l’un des plus jeunes joueurs du tournoi (né en 1996). L’effectif peut jouer les trouble-fête, sans pour autant faire partie des grands favoris. Une place en quarts de finale paraît un objectif raisonnable.

La défense possède sans doute moins d’expérience internationale ; Christian Marti évolue tout de même au Québec et devrait être l’un des meneurs à l’arrière. Phil Baltisberger (né en 1995) sera l’un des benjamins de l’équipe, mais pas le défenseur le moins talentueux : il sera surveillé de près par les recruteurs. Dans les cages, Luca Boltshauser devrait être titulaire à la faveur de son expérience à Färjestad.

L’attaque compte plusieurs expatriés : Roberts Lipsbergs (Seattle) et Edgars Kulda (Edmonton) connaissent bien la WHL et son jeu physique, alors que Nikita Jevpalovs évolue en ligue du Québec. Toms Andersons s’est pour sa part expatrié en Suisse, à Berne. L’attraction sera Theodors Bulgers (Minnesota-State) qui joue en NCAA et est le seul joueur drafté de l’effectif, par Pittsburgh l’an passé au deuxième tour. Au final, un effectif qui est un peu plus confronté au haut niveau que d’habitude, mais cela paraît tout de même un peu juste pour surprendre les meilleurs.
Groupe B

Il n’y aura cependant que 7 défenseurs pour 13 attaquants, au lieu de 8 arrières et 12 attaquants dans la tradition russe : c’est la surprise réservée par l’entraîneur Milkhaïl Varnakov qui a coupé deux défenseurs à la fin du camp (Aleksei Vassilyevsky et Nikita Tryamkin).
L’ogre russe pourra laisser libre au cours aux génies offensifs disponibles grâce au lockout NHL : Naïl Yakupov (Edmonton), n°1 de la dernière draft, brille en KHL où il est parti jouer dans son club formateur du Neftekhjimik Nijnekamsk. Mikhaïl Grigorenko domine la ligue du Québec et aura des libertés sur la deuxième ligne avec Nikita Kucherov, grâce au soutien du troisième homme, le travailleur Anton Slepyshev. Une formation complète et expérimentée : il faudra aller chercher les Russes chez eux !

En attaque, le capitaine Ryan Nugent-Hopkins n’a plus rien à prouver en junior après avoir effectué de superbes débuts NHL à Edmonton et un début de saison royal en AHL. Il sera présent, de même que le meilleur marqueur de l’OHL Ryan Strome, le spectaculaire Jonathan Huberdeau, champion junior avec St John en 2011, et d’un autre revenant, Mark Scheifele. La surprise du camp fut le jeu du duo d’Halifax Nathan MacKinnon – Jonathan Drouin. Les deux attaquants de 17 ans ont décroché leur place dans l’effectif, aux côtés du buteur pur Ty Rattie. Le travail défensif sera confié à Philippe Danault, Mark McNeill – remplaçant de Charles Hudon blessé en préparation – et aux physiques Brett Ritchie et Anthony Camara. Le coéquipier de Tim Bozon à Kamloops, JC Lipon, a décroché une place surprise, capable de dépanner sur n’importe quelle ligne. Enfin, Boone Jenner, joueur clé de la troisième ligne, manquera les trois premiers matchs, suspendu après une mauvaise charge dans un match de préparation face à la Suède. Défensivement et offensivement, le Canada a largement de quoi répondre aux autres nations, voire de dominer. Mais Subban fera-t-il la différence ?

On trouvera donc en défense autour de Seth Jones de solides gabarits : Connor Murphy, Mike Reilly, Jacob Trouba et Jake McCabe dépassent tous 1,85 mètre. Le seul petit gabarit sera l’offensif Shayne Gostisbehere, convaincant au camp d’été comme en préparation. En attaque, Miller et Galchenyuk évolueront avec Sean Kuraly, Mario Lucia, et Vince Trocheck, ce dernier disputant à Galchenyuk le trophée de meilleur marqueur de l’OHL. Mais la vitesse sera un autre atout avec les petits gabarits de John Gaudreau et Rocco Grimaldi, 1,71 mètre de moyenne ! L’effectif est complété avec le spécialiste défensif Blake Pietila, l’un des joueurs les plus en vue pendant la préparation par sa tenacité et sa combativité. Une place sur le podium est tout à fait envisageable et le choc face au Canada le 30 décembre s’annonce déjà explosif.

Cette forte ossature commune pourrait permettre de faire la différence, les joueurs ayant l’habitude de jouer ensemble. Difficile de sortir de ce groupe des joueurs phares : seul Marko Dano a reçu quelques échos positifs auprès des recruteurs, étant noté dans la liste “B” du Central Bureau of Scouting, l’organisme de la NHL, grâce à ses prestations en élite avec le Slovan Bratislava. Le capitaine sera le défenseur Karol Korim, assisté de l’arrière Tomas Nechala et de l’attaquant Tomas Mikus. Les blessures de Martin Gernat et Marek Tvrdon affaiblissent toutefois sérieusement l’équipe.

De plus en plus de talents partant tôt au Canada, l’effectif propose huit joueurs évoluant outre-Atlantique. Tobias Rieder (Kitchener) doit en être le leader, mais il a dû être ménagé au dernier match de préparation en raison d’une blessure au pied. Trois de ses expatriés n’ont que 17 ans : il s’agit de Frederik Tiffels (Muskegon), Dominik Kahun (Sudbury) et surtout Leon Draisaitl (Prince Albert), le grand espoir de sa génération 1995.
En défense, par contre, Ernst Höfner a fait le choix de ne sélectionner que des joueurs de dernière année junior (1993) car il a voulu privilégier le gabarit et la présence physique. Parmi eux, Stephan Kronthaler, de Landshut, portera le “C” de capitaine. L’Allemagne aligne aussi en défense Oliver Mebus, 2m06 et 109 kg, qui sera le plus grand et le plus lourd du tournoi. Il faudra une grande discipline, une rigueur défensive et un excellent Marvin Cupper (Shawinigan) dans les cages pour espérer. Et compter sur le talent de Draisaitl et Rieder pour faire la différence…







































