À une quinzaine de parties de la fin de la saison régulière, le Skellefteå AIK continue de mener une SHL où a posé ses valises un des snipers de l’équipe de France.

La plupart du temps aux côtés d’un Charles Bertrand retentissant, l’ailier tricolore a accumulé 15 buts et 26 points en 40 parties depuis septembre.
L’entrée en Liiga avait forcé le club de Vaasa à ne proposer que des contrats courts. Alors, depuis plus d’un mois, le directeur sportif Markus Jämsä est en pleine période de négociation pour l’exercice 2015-2016. Si un accord a été trouvé avec Charles Bertrand pour une saison supplémentaire, la direction a tiqué un peu quand Fleury a annoncé qu’il souhaitait quitter la Finlande. Finalement, la résiliation d’un commun accord du contrat a pris effet avant même la fin de la saison. Admettant tout de même que le buteur français avait aidé l’équipe, le coach Tomek Valtonen s’est dit déçu dernièrement par son manque d’implication et ses dernières prestations – le duo Bertrand / Fleury avait fini par être démantelé – rajoutant qu’il préférait voir des joueurs engagés et motivés par le projet de l’équipe.
Et c’est donc le club suédois le plus titré de l’histoire qui a ouvert ses portes à Damien Fleury, un monument soutenu par 8.000 spectateurs en moyenne : le Djurgårdens IF. À 28 ans, le Caennais n’a pas vraiment connu la stabilité ces dernières années : le club de Stockholm est sa septième équipe en cinq ans. Le contrat délivré par l’organisation du DIF court jusqu’à la fin de la saison, sera-t-il prolongé par la suite ? 
Aligné sur le premier trio, le Bleu suédois a donc fait connaissance avec le capitaine expérimenté Joakim Eriksson et la nouvelle petite star Marcus Sörensen, le meilleur marqueur de l’équipe, un des meilleurs buteurs de la ligue et dont les débuts en équipe de Suède se feront prochainement. Si Djurgården est également promu – sportivement – en SHL, il conserve davantage de chance de jouer les play-offs que le Vaasan Sport. Le DIF n’est pas dernier mais neuvième au classement et demeure dans la zone pour jouer les play-in, la série décidant d’une place pour les quarts de finale.
Si Valtonen souhaitait poursuivre avec des joueurs qu’il jugeait motivés à Vaasa, Damien Fleury est arrivé en Suède le couteau entre les dents, en témoigne sa première prestation face au MODO Hockey. La première occasion dangereuse est pour lui et, après plusieurs opportunités et un esprit d’initiative affiché dès le début, il inscrira le but égalisateur, d’une belle reprise de volée en fin de deuxième période. MODO reprendra les devants mais Fleury égalisera à… 49 secondes de la fin du match ! Si ses adversaires remporteront le match en prolongation, l’impression laissée par Damien après ce match était très satisfaisante. Il reste toutefois du pain sur la planche aux Stockholmois. Fleury et ses coéquipiers n’ont rien pu faire ensuite face à l’ogre Skellefteå, vainqueur 5-1 samedi. Il s’agissait d’une cinquième défaite en six parties mais la qualification directe pour les quarts de finale est à la portée de Djurgården.
Des espoirs s’envolent
Comme on pouvait s’y attendre, la saison moribonde a eu raison de l’entraîneur Anders Forsberg qui n’a pu terminer sa deuxième année à la barre du MODO, remercié le 4 janvier. Mais le remplacement de Forsberg par Per Johnson n’y a rien changé.
Örnsköldsvik demeure une usine à talents mais avec 13 juniors utilisés, on peut se questionner sur le manque de leadership. Peter Forsberg, l’assistant du Manager Per Svartvadet, avait même recruté le molosse Donald Brashear (43 ans) pour ajouter de la force de caractère sur la glace et pousser la gueulante dans le vestiaire. Et à la moindre blessure, à la moindre indisponibilité, l’équipe se voit fragilisée. Alors on avait hâte de voir revenir Adrian Kempe, Victor Olofsson et surtout William Nylander, retenus par la « Juniorkronorna » aux Championnats du monde Junior. 
À 18 ans, le premier choix des Maple Leafs en 2014, qui avait conquis les habitués de l’Air Canada Center sous le maillot de la Suède lors du dernier Mondial Junior, constitue le plus grand espoir du hockey suédois à l’heure actuelle. Et en comptabilisant près d’un point par match avec « Övik », c’est un membre essentiel de l’équipe qui s’envole. Il va falloir continuer sans, notamment grâce aux récentes recrues offensives, le Tchèque Radek Smolenák et le Finlandais Juha-Pekka Haataja, alors que la Kvalserien, la phase de qualification pour la SHL 2015-2016, leur tend les bras.
Le MODO Hockey n’est pas la seule équipe à avoir vu un grand espoir le quitter du jour au lendemain. Quelques jours seulement après le départ de Nylander, Kevin Fiala a été forcé de se séparer du HV71 pour Nashville. Si la direction des Predators avait cédé l’espoir suisse, 11e choix du repêchage 2014, au club de Jönköping début octobre, l’organisation du Tennessee l’a finalement rappelé le 15 janvier, invoquant les même raisons que Toronto pour Nylander. En dépit du fait que Fiala possède également un talent indéniable qui fera de lui une star de demain, son départ s’avère moins catastrophique pour le HV71 qui occupe le troisième rang, à seulement un petit point du second de SHL, Frölunda.
Skellefteå toujours souverain
Depuis quasiment le début de la saison, Frölunda est toujours posté à la deuxième place du championnat suédois même si le club de Göteborg a connu un mois de décembre catastrophique, la faute à une mauvaise série de sept défaites consécutives. Les hommes de Roger Rönnberg ont cependant renversé la tendance dès le passage à la nouvelle année et se sont même qualifiés pour une finale 100% suédoise en Ligue des Champions face à Luleå. Si le Luleå HF et le DIF de Damien Fleury se tiennent d’ailleurs dans un mouchoir de poche, les Ours polaires du LHF ont néanmoins été agressifs sur le marché des transferts depuis début décembre avec cinq jokers dont un ancien coéquipier de Stéphane Da Costa au CSKA Moscou, Tchad Billins.
Remue-ménage à Leksand et Brynäs
A la limite des play-in, on retrouve deux formations qui ont connu toutes deux une véritable tempête. Alors que Leksand effectue une deuxième saison parmi l’élite plus difficile, on vous avait déjà fait part des tensions entre le manager Tommy Salo, en poste depuis près de quatre ans, et le nouveau président Kjell Kruse, ancienne idole de bandy, jugé trop envahissant. Un premier clash en tout début de saison avait fini par s’éteindre, les deux hommes s’affichant alors comme les deux meilleurs amis du monde devant les médias. Mais la mise au point et les sourires de façade n’ont pas duré bien longtemps. A la mi-décembre, constatant le manque de bonne volonté d’un président qui voulait imposer sa propre vision au détriment d’une suite cohérente, Tommy Salo, lassé de ne plus avoir les pleins pouvoirs, a demandé à la direction de choisir, lui ou Kruse. Le Leksands IF a tranché, en faveur du président Kruse.
Le LIF a cependant remporté un match important samedi lui permettant de quitter la zone rouge, une confrontation directe contre Brynäs qui n’en finit plus de plonger dans le tableau. Entre le 4 décembre 2014 et le 3 janvier 2015, Brynäs n’aura récolté que 3 points en 8 parties. Une mauvaise passe qui a poussé le directeur sportif Stefan Bengtzén à remercier l’entraîneur Tommy Jonsson, membre du staff depuis plus de dix ans et champion en 2012, ainsi que ses adjoints Ove Molin et Andreas Dackell. Désormais coaché par le duo Thomas Berglund / Petter Nilsson, le club de Gävle ne se porte pas forcément mieux avec trois revers de suite.
Tension au second échelon 
L’élargissement de l’élite suédoise de 12 à 14 équipes dès la saison prochaine a certes de quoi motiver. Pourtant, la seule performance sportive ne décidera pas de l’accession ou non à la SHL puisqu’il faudra remplir certaines conditions. Auparavant, pour que le dossier soit accepté par la ligue, il fallait que les promus détiennent une arène d’au moins 3000 places assises et que leur capital ne soit pas dans la négatif durant deux saisons de suite. Mais les nouvelles exigences de la SHL et de son président Jörgen Lindgren, qui ont d’abord fuité avant de se confirmer, ont semé la zizanie. Pour les qualifiés, il faudra impérativement disposer de 4 millions de couronnes (420.000 €) de capitaux propres – condition à remplir dans les seize mois – et d’une enceinte pouvant accueillir 5.000 personnes dont 3.500 places assises.
Autant dire que, à part les gros morceaux comme Malmö, l’AIK ou Södertälje, cela exclut la majorité des candidats, dont certains très bien classés à l’image de Karlskrona, Karlskoga ou Västerås. Cela favorise aussi les équipes de l’élite en difficulté, Brynäs et MODO. Le malaise, c’est que l’accord entre la fédération suédoise et la ligue a été également validé sans hésitation par le président de Hockey Allsvenskan, Stefan Bengtsson. Une vague de protestation s’est alors propagée dans le second échelon, en le faisant savoir dans les médias comme Karlskrona, ou en dégainant un communiqué sur son site comme Mora. L’espoir fait vivre, mais l’intérêt sportif a pris du plomb dans l’aile.
Classement SHL (après 41 journées) :
1. Skellefteå AIK 86 pts
2. Frölunda HC 69 pts
3. HV71 68 pts
4. Växjö Lakers 67 pts
5. Linköpings HC 66 pts
6. Örebro HK 64 pts
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7. Färjestads BK 63 pts
8. Luleå HF 57 pts
9. Djurgårdens IF 56 pts
10. Leksands IF 51 pts
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11. Brynäs IF 48 pts
12. MODO Hockey 40 pts
Meilleurs marqueurs :
1. Jeff Taffe (Linköping) 44 pts
2. Derek Ryan (Örebro) 39 pts
3. Erik Christensen (HV71) 35pts
4. Broc Little (Linköping) 34 pts
5. Anton Rödin (Brynäs) 34 pts
Meilleurs buteurs :
1. Broc Little (Linköping) 20
2. Martin Johansson (Örebro) 19
3. Liam Reddox (Växjö) 19
4. Calle Ridderwall (HV71) 16
5. Andreas Johnson (Frölunda) 16
Meilleurs gardiens (% arrêts) :
1. Justin Pogge (Färjestad) 93,1% en 21 parties
2. Joel Lassinantti (Luleå) 93% en 29 parties
3. Július Hudácek (Örebro) 92,5% en 34 parties
Meilleures fiches (+/-) :
1. Niclas Burström (Skellefteå) +19
2. Mathis Olimb (Frölunda) +18
3. Niclas Lundgren (Växjö) +18
4. Cory Murphy (Växjö) +18
5. Erik Andersson (Skellefteå) +17









































