Aux forceps, Rouen conserve la main pour une place dans les quatre
Dans un match « à quatre points » (sic), malheur au perdant ! C’était le précepte de la rencontre de ce soir.

Démolis à Brest (défaite 6-2) lors de la journée précédente, après douze succès d’affilés en championnat, Rouen (toujours privé de son capitaine Thinel) devait recouvrer la rigueur et la solidarité d’un collectif qui l’a fait réaliser cette série impressionnante.
Malgré la victoire en mort subite, et c’est certes essentiel, nous n’aurons pas totalement retrouvé l’équipe qui a enchaîné les victoires probantes de ces derniers jours face à Briançon, Amiens et Grenoble. Pourtant chanceux d’être bien lancés à la mi-match, ils menaient alors 2-0, quand leur avance à fondu au soleil en moins de sept minutes. Si la victoire rouennaise est loin d’être usurpée et apporte de la confiance à moins de deux jours de la finale de la coupe de France, elle n’a pas été complète.

Quant aux Chamois, qui se sont montrés démobilisés en encaissant trois buts en moins de huit minutes juste avant de la sirène sans en rendre il y a trois jours à Richard-Bozon contre Angers (match perdu 3-4), ils se sont présentés en très bons challengers. Après 20 premières minutes ordinaires, affaiblis par les absences de trois titulaires importants (Jestin, Gras et Tremblay), ils ont parfaitement su saisir leur chance au cours du deuxième tiers, qu’ils ont même parfois dominé et, où, ils ont fait subir aux Rouennais un très mauvais but, celui de l’égalisation, à 39 secondes de la deuxième pause.
En exerçant une trappe très haute dans la dernière période, les Chamoniards ont ensuite évité de trop subir la pression sur leur but et ils ont tenu, en ripostant, épisodiquement, allant toujours à la cage. Les Haut-Savoyards ont ainsi réussi à emmener leurs adversaires dans une mort subite toujours plus périlleuse pour le favori, ici le RHE76.

Les Rouennais ayant baissé le pied en deuxième période, Clément Fouquerel a eu moins de travail, jusqu’à ce les Haut-Normands se révoltent, après la réduction du score de Chamonix, via Groulx à mi-distance (37’14) et Coulombe de plus loin (37’39). Ces deux parades des jambières, impeccables, ont été exécutées, par un gardien concentré d’un bout à l’autre du match, juste avant l’égalisation de son équipe. Ce n’est sans doute pas un hasard.
Dans le dernier tiers, Fouquerel a encore frustré Coulombe à deux reprises (40’17 & 50’35), Lampérier (51’34), Janil (57’13) et enfin Guénette du casque (58’49).

Mais la rencontre ne s’est pas résumée à une attaque-défense. Rouen a été indiscipliné, même si les prisons de Daultan Léveillé (faute offensive à 32’48) et Groulx (53’59) ont semblé très très sévères, et cela, sans aucun doute, à cause de Chamoniards sans complexes, aidés aussi par un Bissonette qui a coupé un bon nombre de passes rouennaises, entreprenants, et allant rapidement à la cage (Hascoët à 15’31 et Terrier à 38’55).
Les Chamois ont eu au moins une occasion sur chacun de leurs power-plays. Beaudry (11’57 & 29’35), Andersen (34’40) et Hardy (54’20). Quand ils n’en ont pas obtenu, ils ont marqué (Hardy à 33’07). Plus en jambes pendant le tiers médian, les Chamois se sont créée des contres surnuméraires. À trois dont Clément Masson et Ares (31’13), à deux avec Hascoët (35’38) et encore à deux dont Ares (42’36).
Avec un peu plus de réalisme rhônalpin, la conclusion au bout de 60 minutes aurait été tout autre car Nicola Riopel n’a pas tout paradé, trois des lancers de ces occasions passèrent à côté de la cage du gardien local. Le portier rouennais a réalisé 20 arrêts. On l’a vu, il a dû faire face à beaucoup de revirements causés par ses partenaires dont un où il a concédé l’égalisation laissant un filet ouvert pris par la feinte de tir de Terrier.

En plus de Riopel et d’autres, le salut rouennais est aussi venu de Francis Charland. L’ex-Grenoblois a scoré à deux reprises ce soir dans un match à cinq buts, c’est assez (?) pour en faire l’homme du match.
Le Québécois a ouvert le score d’un tir balayé du haut du cercle droit lorsqu’il a été parfaitement servit transversalement de la gauche par Julien Desrosiers lors d’un trois-contre-trois. L’ailier droit a trouvé le haut des filets opposés au-dessus de la plaque (1-0 à 9’04).
En bas, dans le cercle gauche, en supériorité installée, François-Pierre Guénette a été crédité du deuxième but de Rouen. Mais c’est bien Damien Torfou qui, sur la passe entre le capitaine des Rouennais et Lampérier placé au second poteau, a dévié le palet du mollet devant sa cage pour le faire passer involontairement au-dessus de la jambière droite d’un Fouquerel autant surpris que malheureux (2-0 à 27’32).

Alors qu’il ne restait que 39 secondes de jeu dans le deuxième tiers, dans un contre dévalé par les Chamois et où le placement du repli défensif rouennais était plus qu’approximatif, Matthias Terrier, très intelligent, feintait le tir en haut du cercle droit pour fixer la défensive devant lui et Riopel, avant de délivrer une passe transversale à Hascoet seul en haut du cercle gauche. Sans contrôle, Arnaud Hascoet frappait en direction d’une cage laissée ouverte par un gardien qui n’a pas dû voir la passe (2-2 à 39’21).
Dans la prolongation, c’est en double supériorité que Francis Charland a délivré toute la patinoire. À son troisième essai de tir frappé (le premier rebondissait dans la bande), entre le cercle gauche et la ligne bleue, il reprenait instinctivement le rebond du second contré par Masson et enfilait au ras du poteau droit à mi-hauteur (3-2 à 65’59).
Étoiles du match : Francis Charland *** (Rouen), Julien Desrosiers ** (Rouen), Clément Fouquerel * (Chamonix).
Commentaires d’après-match (dans le communiqué du CHC)
Stéphane Gros (entraîneur de Chamonix) : « Une défaite en prolongation à Rouen est souvent un bon résultat. Qui plus est, Rouen a réalisé un bon match surtout au premier tiers-temps où ils nous ont nettement dominés. Ensuite, nous avons changé notre jeu en étant beaucoup plus défensifs. Je suis satisfait de l’attitude des joueurs, ils ont montré qu’ils avaient du caractère, ce qui avait fait défaut contre Angers. »
Rouen – Chamonix 3-2 après prolongation (1-0, 1-2, 0-0, 1-0)
Vendredi 23 janvier 2015 à 20h00 au centre sportif Guy Boissière. 2746 spectateurs
Arbitres : MM. Damien Bliek assisté de MM. Clément Goncalves et Jeremy Metais.
Pénalités : Rouen 10′ (2′, 6′, 2′, 0′), Chamonix 10′ (4′, 2′, 0′, 4′)
Tirs : Rouen 36 (15, 6, 12, 3), Chamonix 20 (4, 11, 3, 2)
Chances : Rouen 22 (9, 3, 7, 3), Chamonix 13 (3, 5, 3, 2)
Évolution du score :
1-0 à 09’04 » : Charland assisté de Desrosiers et Lacroix
2-0 à 27’32 » : Guénette assisté de Desrosiers et Manavian (sup. num.)
2-1 à 33’07 » : Hardy assisté de Bissonette (double sup. num.)
2-2 à 39’21 » : Hascoet assisté de Terrier
3-2 à 65’59 » : Charland assisté de Coulombe et Desrosiers (double sup. num.)
Rouen
Gardien : Nicolas Riopel (18 arrêts)
Arrières : Patrick Coulombe – Jonathan Janil (A) ; Danny Groulx – Antonin Manavian ; Raphaël Faure – Wes Cunningham.
Attaquants : Julien Desrosiers (A) – Maxime Lacroix – Francis Charland ; Loïc Lampérier – François-Pierre Guénette (C) – Fabien Colotti ; Johan Saint-André – Daultan Léveillé – Dan Koudys.
Remplaçants : Fabrice Lhenry (G), Léo Guillemain, Aurélien Dorey, Loup Benoit, Alexandre Lubin et Valentin Jacques. Absent : Marc-André Thinel (épaule).
Chamonix
Gardien : Clément Fouquerel (33 arrêts)
Arrières : Damien Torfou – Kyle Hardy ; Sébastien Payette – Arthur Cocar ; Riku Silvennoinen – Clément Colombin.
Attaquants : Lou Bogdanoff – Clément Masson (C) – Henric Andersen ; Arnaud Hascoet – Matt Bissonette – Michael Beaudry ; Joris Bedin – Matthias Terrier – Jeremy Ares.
Remplaçants : Victor Goy (G), Patxi Biscard et Pierrick Magnien. Absents : Mathieu Jestin (?), Laurent Gras (béquille) et Julien Tremblay (vertèbre fracturée).









































