L’avant-match : Lyon – Meudon, une opposition de styles ?
Victorieux de leurs deux derniers matchs de championnat (dont le dernier samedi à Villard-de-Lans au terme d’un festival offensif), les Lions abordent cette 5e journée de Division 1 avec le plein de confiance. Toujours spectaculaires, les Lyonnais, quatrièmes au classement (9 points en cinq matchs), se distinguent par une attaque de feu : 25 buts inscrits depuis le début de la saison, soit la meilleure moyenne de la division, avec en tête de pont Dmitrii Dudkin (5 buts et 6 assistances), qui ne semble pas éprouver de difficultés à s’acclimater à la D1 après 3 années de D2. En revanche, l’arrière-garde peine à se montrer aussi solide, avec déjà 24 buts concédés, seule la défense du HCMP fait pire en termes de moyenne (5,2 buts encaissés par match).
En face, Meudon présente un profil presque inverse. Les Comètes, 8e avec 6 points en quatre rencontres, ont bâti leur début de saison sur la rigueur défensive. Avec seulement huit buts encaissés, ils possèdent la deuxième meilleure défense du championnat, derrière Neuilly-sur-Marne, grâce notamment au travail d’Adrien Vazzaz devant le filet (94,0% d’arrêts). Leur problème se situe à l’autre bout de la patinoire : 11 buts marqués seulement, ce qui en fait la 14e attaque de la D1. Cette opposition promet donc un vrai duel de style : l’explosivité offensive lyonnaise face à la solidité collective meudonnaise.
Séquence vintage, retour en 2010-2011
Fun facts : pour retrouver trace d’une rencontre entre Lyon et Meudon, il faut remonter à la saison 2010-2011, alors que deux équipes évoluaient encore en Division 2. Cette année-là, les Lions avaient remporté leurs deux confrontations face aux Comètes avant de terminer finalistes du championnat (défaite en finale face à Dunkerque) et d’obtenir leur promotion en Division 1. Côté Lyon, les fers-de-lance d’alors s’appelaient Alexander et Robert Olsson, faux frères mais vrais homonymes. En face, Meudon comptait dans ses rangs un jeune Canadien nommé Vikhael Tô-Landry (22 ans à l’époque), qui allait justement rejoindre Lyon la saison suivante, y évoluer durant six saisons (2011-2014 puis 2015-2017) et décrocher un titre de champion de D1 en 2014.
Lyon domine au 1e tiers, mais c’est Meudon qui mène
Meudon place d’entrée les premières banderilles : Elliot Lorraine manque le cadre en contre, puis Dominik Rudl tente sa chance dans un angle fermé, bien couvert par Clément Ginier. Lyon réplique par Enzo Baravaglio qui remporte un engagement en zone défensive, Ranel Vafin se jette et pousse le palet vers Dmitrii Dudkin qui accélère, mais le tir du Russe termine dans le plastron d’Adrien Vazzaz.
Alex Pisarik se procure une double occasion, sans parvenir à tromper la vigilance du portier lyonnais. À la 7e minute, les Franciliens se retrouvent ensuite doublement pénalisés à 42 secondes d’intervalle, offrant à Lyon un long cinq contre trois pour ce qui pourrait être le 1e tournant du match. Jack Tucker renverse vers Peter Valier, qui trouve Erwan Plantrou dans le slot, mais le numéro 28 manque sa reprise et le cadre. Les Lions se montrent alors brouillons et laissent Ryan Cranford partir en contre, Ginier s’interposant de la jambière. Tucker insiste, mais se heurte lui aussi à un Vazzaz déjà très en vue. Deni Elabiyev récupère un palet en zone offensive, sert Vafin, mais le gardien meudonnais s’interpose encore. Sur un nouveau contre, Valier, Rocco Andreacchi et Lucas Chautant combinent, sans parvenir à loger le palet entre les bottes du portier.
À la 12e minute, Meudon ouvre la marque : le capitaine Yoanne Lacheny déborde côté droit et centre pour Lucas Hacala, qui plonge plein axe, reprend dans le haut du filet et refroidit les ardeurs d’une patinoire Charlemagne à guichets fermés (0-1, 11’46’’). Lyon tente d’égaliser : Baravaglio tire de près, Vafin manque le rebond alors que la cage est grande ouverte (illustration ci-dessous). À l’autre extrémité, Ginier s’illustre face à Cranford, puis face à Nikita Shatskiy.
Les deux équipes regagnent les vestiaires sur un score de 0-1. Lyon domine globalement, mais se heurte à un grand Vazzaz, parfaitement soutenu par sa défense.
Les gardiens s’illustrent
Dès le début du deuxième tiers, Dudkin s’approche du but, mais Vazzaz ferme la porte. Shatskiy relaie vers Rudl, dont le tir est bloqué en deux temps par Ginier, avant que le gardien lyonnais ne repousse du bouclier une tentative d’Hugo Mezentzeff.
Les Comètes prennent alors le contrôle du jeu : Pisarik renverse pour la reprise de volée de Rudl, mais Ginier réalise un superbe arrêt sur un déplacement latéral. Lacheny cherche ensuite la déviation de Cranford, le palet frôle le poteau. Samuel Guilbault est trouvé dans la profondeur, se présente seul face à Ginier… et tire au-dessus !
Lyon peine à s’installer durablement en zone offensive et se contente de tirs lointains, sans danger pour Vazzaz. Ginier maintient les siens dans le match avec deux nouveaux arrêts, face à Cranford puis Tamminen. Hacala sert Fauchon en breakaway dans le dos de la défense, mais le portier lyonnais sauve encore la mise. Il s’impose une nouvelle fois sur une déviation de Rudl.
En fin de tiers, les deux gardiens continuent leur duel à distance : Vazzaz s’illustre face à Vafin sur un rebond consécutif à un tir de Slavomir Tomko, tandis que Ginier reste impeccable sur un tir excentré de Lacheny.
Le score n’évolue pas (0-1). Lyon manque de justesse offensive, alors que Meudon, plus tranchant, peut regretter plusieurs occasions franches non converties.
Et la digue Vazzaz finit par céder
Le troisième tiers débute par une chaude alerte sur la cage lyonnaise : Lorraine, toujours à la recherche de son premier but cette saison, bute encore sur Ginier. Peu après, Guilbault déborde et tire dans le plastron du gardien. En infériorité numérique, le portier lyonnais s’impose face à Pisarik puis Guilbault. À l’opposé, Vazzaz frustre successivement Flavien Fondadouze et Maxence Leroux.
Parfait pendant près de 48 minutes, le portier francilien finit par céder. Depuis la ligne de but, Tucker adresse une passe tendue à travers le slot pour Andreacchi au deuxième poteau : le Canadien conclut du revers (1-1, 48’27’’), au grand bonheur du public de Charlemagne.
Les Comètes, sonnées, subissent de nouveau. Maxime Deplanque contre un tir mais reste au sol, laissant son équipe à quatre. Evan Andraud récupère le palet, Chautant le saisit, s’avance plein axe et crucifie Vazzaz (2-1, 49’17’’, illustration ci-dessous).
Lyon poursuit sa pression. Baravaglio gagne un engagement en zone neutre, Elabiyev temporise et trouve Vafin lancé dans le dos de la défense : le Russe s’échappe et trompe Vazzaz d’un tir à ras glace (3-1, 53’57’’, illustration ci-dessous).
Meudon tente le tout pour le tout. Ginier tient bon face à la première ligne francilienne. À un peu plus de deux minutes du terme, Kevin Arrault pose son temps mort et sort son gardien. Les Comètes installent leur siège, mais Chautant, depuis sa zone défensive, ajuste la cage vide (4-1, 59’01’’). Peu inspiré depuis le début de saison (1 but marqué), le Clermontois signe un doublé. Alors que la défaite de Meudon est consommée, Lacheny réduit l’écart (4-2, 59’38’’).
Lyon intègre le podium
Après leur victoire “à la raclette” samedi à Villard-de-Lans, les Lions confirment avec un succès bien plus convaincant. Longtemps frustrés par un Adrien Vazzaz impérial, ils ont fini par débloquer la situation en quatre minutes, illustrant à merveille la fameuse “théorie de la bouteille de ketchup” : à force de taper, tout finit par sortir d’un coup.
Clément Ginier, de son côté, a largement contribué à la victoire lyonnaise. Malmené samedi passé dans le Vercors, le portier est à créditer d’une prestation solide, empêchant Meudon de creuser l’écart au moment fort des visiteurs.
Vazzaz aura tout essayé
Côté Comètes, le scénario semble se répèter : des occasions, peu de réalisme, à l’image d’Elliot Lorraine, 14 réalisation la saison passé, mais toujours bredouille cette saison. Difficile de l’emporter avec un seul but marqué (le second étant anecdotique), malgré les prouesses d’un Vazzaz héroïque pendant près de 48 minutes.
Grâce à ce succès, Lyon grimpe provisoirement sur la troisième marche du podium (avec un match de plus), tandis que Meudon recule à la onzième place.
Illustrations de Mark Holdefehr (instagram)
Lyon – Meudon 4-2 (0-1, 0-0, 1-4)
Mercredi 29 octobre 2025 à 19h30. 3132 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : Sébastien Geoffroy et Rayan Bernoussi assistés d’Alexandre Donnat-Magnin et Paul Fonteneau.
Pénalités : Lyon 4’ (0’, 4’, 0’) ; Meudon 8’ (4’, 4’, 0’)
Tirs : Lyon 36 (9, 15, 8) ; Meudon 36 (12, 9, 13)
Évolution du score :
0-1 à 11’46’’ : Hacala assisté de Lacheny
1-1 à 48’27’’ : Andreacchi assisté de Tucker et Plantrou
2-1 à 49’17’’ : Chautant assisté de Tucker et Andraud
3-1 à 53’57’’ : Vafin assisté d’Elabiyev et Baravaglio
4-1 à 59’01’’ : Chautant (cage vide)
4-2 à 59’38’’ : Lacheny assisté de Shatskiy
Lyon
Attaquants :
Lucas Chautant (A, +2) – Peter Valier (A, +3) – Rocco Andreacchi (+1)
Dmitrii Dudkin – Enzo Baravaglio (2’) – Ranel Vafin
Erwan Plantrou – Maxence Leroux (+1) – Flavien Fondadouze (-1)
Rémi Mouret – Benjamin Robert
Défenseurs :
Deni Elabiyev (+1) – Slavomir Tomko (C, +1)
Evan Andraud (+2) – Jack Tucker (+2)
Nathan Cal (-1) – Joris Rama (-1, 2’)
Marcell Szélig
Gardien :
Clément Ginier
Remplaçant : Maxence Barbaret (G). Absents : Damian Raczka, Xavier Carrichon
Meudon
Attaquants :
Elliot Lorraine (-2) – Sami Tamminen (-2) – Ryan Cranford (-2)
Samuel Guilbault (-1, 2’) – Quentin Fauchon (A) – Nikita Shatskiy
Lucas Hacala – Antoine Mony (+1) – Nathan Ferreira Reis (2’)
Alexis Sutor – Idris Blanchet – Owen Fossey
Défenseurs :
Mattéo Mahieu (+2) – Yohanne Lacheny (C, +2)
Dominik Rudl (-3) – Alex Pisarik (-2)
Maxime Deplanque (-1) – Hugo Mezentzeff (A, -1, 2’)
Gardien :
Adrien Vazzaz [sorti de 57’42’’ à 59’01’’ puis de 59’13’’ à 59’38’’]
Remplaçant : Gaëtan Melin (G). Absents : Thibault Sapelkine, Johanès Avonde (Rouen), Pierre Trouvé.

















































