Le soufflé est vite retombé. Après trois victoires de rang contre Gap, Anglet et Cergy, les Gothiques ont déchanté dans la double confrontation du week-end passé contre les Spartiates de Marseille, défaits vendredi au Coliséum lors des fusillades (5-6) et blanchis, dimanche, dans la cité phocéenne (0-4). Un coup d’arrêt alors que le top 4 semblait se rapprocher à mesure de performances de qualité couplées à des résultats sur la pente ascendante. Une réaction est maintenant attendue pour la dernière à domicile avant la trêve internationale.
Face aux Samariens, la soupe à la grimace est également de mise dans les Hautes-Alpes. Passés par un trou de souris en coupe sur la glace de Morzine (2-4), pensionnaire de D1, les Rapaces restent sur quatre revers de rang en championnat. La plus récente en date est très certainement la plus frustrante puisque dimanche, à domicile et en pourtant en tête de trois unités, Gap a chuté après prolongation face à Anglet (4-5), deux jours après une autre défaite dans le Pays Basque. Là-aussi la réaction sera scrutée pour une formation désormais en-dehors du top 8.
Amiens démarre fort…
En opération « rachat », Amiens s’adonnait à ne pas subir et prendre le contrôle des choses d’entrée. Qui de mieux, alors, que la ligne la plus active offensivement ces derniers temps pour apporter le danger initial ? Après un gros travail d’échec avant, Lemay récupérait haut le palet, servait Richards dans l’axe qui était mis en échec par un gros arrêt de Zimmerman (1’40). Le gardien américain semblait battu quelques secondes plus tard quand Svanenbergs héritait du palet dans l’axe… mais le Letton manquait le cadre de peu (2’). Un coup de chaud suivi par une longue séquence de possession gapençaise… sans réel danger, la faute à un trop grand déchet technique. Les Gothiques en profitaient pour repartir de l’avant, mais Izacky butait à son tour sur Zimmerman (8’30).

Même en infériorité, les Picards s’offraient la situation la plus dangereuse. Richards réalisait un très gros pressing derrière le but adverse, récupérait la rondelle, transmettait à Izacky dont la nouvelle tentative forçait un arrêt de classe de Zimmerman (11’30). Les démons du manque de réalisme pointaient alors le bout de leur nez. D’autant plus quand Santerno semait le trouble dans l’arrière-garde locale. D’abord par un lancer malin au ras de la glace qui mettait Kozun à contribution (14’), puis à la passe, en contre, où il trouvait Hämäläinen – seul devant le but – qui était mis en échec par difficilement par Kozun (14’15). Deux arrêts précieux qui permettaient à Amiens de souffler… puis de prendre les devants. Gauffriau prenait la mise au jeu, Bussat récupérait le palet et transmettait à Magovac dont le lancer ravageux faisait se lever le Coliséum (1-0, 15’23).
… puis déchante !
Enfin devant, les Gothiques paraissaient alors se libérer d’un poids, parvenaient à prendre la mesure du jeu un peu plus sereinement et faisaient encore parler la poudre sur un engagement. Craig remportait la mise au jeu et donnait à Plagnat dont le tir instantané touchait du bois avant de rentrer (2-0, 18’54). Soulagement sur le banc, moins en tribunes où certains énergumènes jetaient des objets sur la glace forçant les arbitres à intervenir, menaçant la rencontre d’interruption. Dans ce bizarre instant, alors que le premier tiers touchait à sa fin, les Rapaces tentaient une ultime percée. Hämäläinen s’échappait côté gauche, transmettait à Pulkkinen – esseulé au deuxième poteau – dont la reprise faisait mouche (2-1, 19’54). Coup de froid pour des Picards dominateurs mais désormais à portée de fusil d’une équipe en difficulté dans le jeu.

Quel sort allait donc réserver le tiers médian ? Celui finalement de l’avarice en situations, malgré du rythme et très peu d’arrêts de jeu. Pourtant, dans ce marasme, celui qui aurait dû évoluer cette saison au Coliséum sous le maillot local était bien décidé à jouer un bien mauvais tour. Auteur d’une remontée de glace fantastique après un engagement en zone défensive consécutif à un dégagement interdit, Hämäläinen se faufilait dans la défense samarienne et mystifiait Kozun pour égaliser (2-2, 26’00). Un but qui permettait aux Rapaces de revenir à hauteur et qui fermait un tant soit peu le jeu. Sans réelle prise de risque d’un côté comme de l’autre, les occasions n’existaient presque plus et ce malgré une deuxième supériorité numérique en faveur des protégés de Kevin Bergin.
Gap y croit mais craque
Le trio finlandais des Haut-Alpins tentaient bien de remuer la rencontre grâce à un hyperactif Hämäläinen qui donnait un bon palet à Linjala en contre, forçant un très bel arrêt de Kozun (34) avant que le gardien amiénois ne mette en échec son coéquipier d’un mois sur un lancer lointain (38’). Dans les dernières secondes, Plagnat faisait se lever le Coliseum en étant lancé en contre dans le dos de la défense… mais perdait son duel face à Zimmerman (39’). Si intéressants ces derniers temps, les Gothiques n’existaient plus dans le jeu depuis de longues minutes face à Gap. Et les situations devenaient de plus en plus en faveur des Rapaces, notamment grâce à Lemaître qui envoyait deux très bons lancers, dont un en supériorité, repoussés de justesse par Kozun à chaque fois (41’, 44’).

Le dernier rempart samarien se montrait impérial également face à Nassivet qui héritait du palet dans l’axe et tentait sa chance (45’30). Le public s’agaçait… mais obtenait une lueur d’espoir sur une lourde reprise de Magovac qui s’écrasait sur le poteau (49’). Un coup de fouet qui réveillait les locaux. Suite à un superbe travail collectif, Maïa donnait subtilement par-dessus une crosse adverse à Gibert qui nettoyait pour remettre les siens devant (3-2, 50’14). C’est ce même travail collectif, cette fois de Svanenbergs près du but, qui permettait à Lemay de faire le break à trois minutes du terme (4-2, 57’40). Un grand « ouf » de soulagement, mais le match n’était pas terminé pour autant. Luciano Basile sortait son gardien pour mettre la pression, mais après un dégagement interdit picard, les Gothiques prenaient l’engagement, Mathieu Mony dégageait… et trouvait le fond des filets (5-2, 58’32). Un point final à une rencontre décevante mais finalement remportée par Amiens.

Après un week-end difficile comptablement, les Gothiques parviennent donc à prendre les trois points… et c’est tout ce qui devra être retenu tant le contenu a manqué, d’un côté comme de l’autre. La confirmation est attendue à Anglet, un déplacement toujours difficile pour Amiens ces dernières années. Côté gapençais, la spirale négative continue, autant dans le jeu que les résultats. Point positif dans ce marasme, le trio finlandais Pulkkinen – Hämäläinen – Linjala semble s’être trouvé et a été moteur. Mais il faudra bien plus des autres blocs pour espérer remonter la pente difficile.
Élus meilleurs joueurs du match : Mathieu Mony (Amiens) et Max Zimmerman (Gap)

Amiens – Gap : 5-2 (2-1, 0-1, 3-0)
Mardi 28 octobre 2025 à 20h15 au Coliséum. 3220 spectateurs.
Arbitres : MM. Cyril Debuche et Alexandre Bourreau assistés de Thomas Simon et Joffrey Yssembourg
Pénalités : Amiens 6’ (2’, 0′, 4’) ; Gap 6′ (0′, 4’, 2’).
Tirs : Amiens 27 (13, 7, 7) ; Gap 34 (10, 11, 13).
Évolution du score :
1-0 à 15’23’’ : Magovac assisté de Gauffriau et Djemel
2-0 à 18’54’’ : Plagnat assisté de Craig
2-1 à 19’54’’ : Pulkkinen asisté de Hämäläeinen et Linjala
2-2 à 26’00’’ : Hämäläinen
3-2 à 50’14’’ : Gibert assisté de Maïa et Mony
4-2 à 57’40’’ : Lemay assisté de Svanenbergs et Bergeron
5-2 à 58’32’’ : Mony assisté de Craig (cage vide)
Amiens
Attaquants :
Gauthier Gibert (2’) – Bastien Maïa (A) – Jakub Izacky (+1)
Antonin Plagnat (+2) – Kieran Craig (+1) – Rudy Matima (+2)
William Lemay (+1) – Janis Svanenbergs (+1, 2’) – Sean Richards (+1)
Ilies Djemel – Virgile Gauffriau – Matéo Bussat
Défenseurs :
Aleksandar Magovac (C, +1) – Kristjan Cepon (+2)
Mathieu Mony (+1) – Justin Bergeron (A, +1, 2’)
Guillaume Roussel – Félix Larose (+1)
Gardien :
Taran Kozun
Remplaçant : Clément Fouquerel (G). Absents : Anatole de Mali, Thomas Boisson, Gaspard Vanwormhoudt (choix)
Gap
Attaquants :
Luke Santerno (-3) – Daniels Murnieks (-3, 2’) – Dimitri Thillet (A, -1)
Teemu Pulkkinen – Aleksi Hämäläinen – Miro Linjala (+1)
Bryan Ten Braak (-1) – Paul Siraudin (-1) – Maxime Orlov
Joan Cerda (-1) – Enzo Everaert – Paul Cerda (-1, 2’)
Défenseurs :
Chad Langlais (C, -1) – Ryan Gagnon (A, 2’)
Aurélien Dorey – Bastien Lemaïtre (-1)
Paul Nassivet (-1) – Dimitri Mikrogiannikis (-3)
Gardien :
Max Zimmerman (sorti de 58’01 à 58’32)
Remplaçant : Olivier Richard (G). Absents : Raphaël Chauvel, Corentin Cruchandeau, Dakota Raabe, Radim Matus, Rémy Granoux.










































