
Dès la première mise en jeu, le puck est amiénois mais il ne reste pas longtemps, et une vingtaine de secondes plus tard Carl Mallette effectue un dégagement interdit. Côté amiénois, Béron rattrape la rondelle dès l’engagement en zone offensive mais ne cadre pas son tir. Puis Pazak cherche Tomasek devant la cage de Sébastian Ylönen, une vieille connaissance amiénoise, mais leur combinaison n’aboutit pas. Valier s’empare alors du palet et sollicite, pour la première fois du match, Billy Thompson, qui accomplit un arrêt peu sûr.
On peut dire que ça démarre fort. Les deux équipes semblent bien en jambes et prêtes à batailler pour la victoire. Les Gothiques développent en effet un bon jeu en cette entame de match et tentent d’investir le plus longtemps possible la zone rouennaise.

Qu’à cela ne tienne, les Gothiques ne faiblissent pas et continuent le pressing en zone offensive. Pazak s’infiltre mais ne reçoit pas de soutien alors que Tomasek prend ensuite un gros shoot sur la gauche de la cage rouennaise. Une minute plus tard, la nouvelle recrue canadienne Kévin Bergin essaie de s’illustrer en prenant un lancer de la ligne bleue. Ylönen laisse un rebond pour Marcos, excentré à droite, qui ne cadre pas son tir alors que le portier rouennais se trouvait battu et que la cage lui était grand ouverte.
Holmqvist, pour Rouen, s’en va défier Thompson mais trouve son plastron. Le jeu s’inverse quelque peu et Rouen semble prendre un léger avantage en zone offensive, mais le gardien amiénois résiste bien en effectuant deux arrêts consécutifs. Olsson, à son tour, oblige Thompson à faire la coquille. Par la suite, les Amiénois tentent vainement de faire changer le score en jouant collectif, sauf que les passes ont du mal à arriver à leurs destinataires…
Finalement, Kévin Bergin réussit enfin à se montrer en inscrivant le premier but amiénois, synonyme d’égalisation, en poussant simplement le puck, dévié juste sur la ligne après un tir de Claireaux, sous la manche de Ylönen (1-1 ; 7’42 »). Le public s’échauffe encore un peu plus pour pousser ses joueurs. Après tout, impossible n’est pas gothique.

À la douzième minute, alors que les deux équipes ont écopé de deux minutes de pénalité, Mathias Lundqvist, un des trois jeunes Suédois, réalise un bon pressing. Malgré ce plus grand espace pour évoluer, les quatre joueurs de chaque formation présents sur le glaçon ne peuvent trouver une solution pour prendre le dessus sur les autres. Alors que les Gothiques ont longtemps gardé le palet, les pénalités sont donc tuées sans aucun changement au score.
Rouen ne relâche pourtant pas. Holmqvist rate la cage de peu alors que Hecquefeuille passait derrière Thompson pour malencontreusement dévier la cage du patin. Mais les jaune et noir n’ont pas dit leur dernier mot et leur capitaine montre l’exemple en tirant à deux reprises sur le portier amiénois. Seulement les Gothiques démontrent une belle facette défensive : les tirs rouennais sont déviés et les joueurs sont arrêtés à la limite de leur zone dès que possible.

La reprise est favorable aux Dragons qui marquent leur deuxième but par l’intermédiaire de François-Pierre Guénette, et peut-être aussi un peu grâce à l’Amiénois Kévin Bergin qui dévie le puck juste devant son gardien, trompant sans doute sa vigilance (1-2 ; 20’49 »). Les Rouennais voient sans doute là l’occasion de creuser l’écart un peu plus et font le siège de la zone offensive alors que Thompson résiste bien aux assauts ennemis. Le gardien est d’ailleurs sans doute l’Amiénois qui est le mieux revenu dans ce deuxième tiers. En effet, c’est une reprise en demie teinte pour ses coéquipiers qui semblent un peu plus mous sur le glaçon. Pazak a par exemple deux occasions de duel face à Ylönen mais ne réussit pas à ramener les Gothiques au score. Ce n’est pas faute d’essayer. Bachet slape de la bleue et oblige Ylönen à faire le grand écart alors que le puck prend le bout du patin de ce dernier.
Rouen reprend vite possession de la rondelle. Guénette sert Babka après avoir fait le tour de la cage mais Thompson a correctement anticipé l’action et dévie sans problème de sa crosse. Teddy Da Costa voit son lancer repoussé de l’épaule par le gardien amiénois, qui chope ensuite un tir de la bleue de Holmqvist dans sa mitaine alors que deux joueurs le masquaient totalement. Zwikel tente de reprendre un rebond mais Thompson se couche pour geler le palet.

La joie est malheureusement de courte durée et les supporters n’ont même pas le temps de savourer ce but qu’ils doivent déjà digérer le troisième des Dragons, inscrit par leur bien-aimé capitaine Carl Mallette (2-3 ; 27’25 »).
Par la suite, le jeu se calme quelque peu, les deux équipes se rodent et le palet navigue entre les zones. La défense est primordiale. Rouen tient à garder son avantage et Amiens veut préserver son petit retard. Bachet, Bault et Mortas essaient pourtant de trouver la faille face à Ylönen sans y parvenir. Finalement, c’est Martin Tomasek qui envoie le puck au fond des filets sur un rebond (3-3 ; 31’22 »).
Les Gothiques ne lâchent donc pas et ne semblent pas prêts de le faire. Ils résistent tant bien que mal alors que les Rouennais veulent hausser le rythme. Une nouvelle fois, l’espace sur la glace s’agrandit puisque Mallette et Marcos rejoignent les bancs des prisons. Les joueurs n’ont pas vraiment le temps d’en profiter puisque l’arbitre M. Hauchart arrête à nouveau le jeu pour envoyer Simon Petit au cachot après une faute sur Brunelle qui s’est plutôt laissé tomber…
Les Dragons n’exploitent pas au maximum cette double supériorité numérique dans ses débuts puisque ce sont les Amiénois, même à trois sur la glace, qui marquent. Tomasek, une seconde fois, leur donne de l’air en leur permettant de mener au score pour la première fois (4-3 ; 36’01 »).

À ce stade, rien n’est encore joué et le jeune Lundqvist l’a bien compris. Il tente sa chance face à Ylönen, qui arrête ce tir sans problème. Malgré tout, il aurait été l’exemple à suivre. Mais les Rouennais semblent avoir imposé leur rythme en cette fin de période et les Gothiques se contentent de résister, en espérant rentrer au vestiaire sur ce faible écart au tableau d’affichage… Seulement voilà, le sort en décide autrement. Billy Thompson sort de sa cage pour effectuer la relance, mais Bergström n’est pas loin, il peut donc facilement récupérer contre la balustrade et envoyer sur Mallette devant la cage pendant que le gardien se presse pour se replacer correctement. Le capitaine rouennais, voyant son angle bloqué, passe le puck à Thinel qui a la cage pour lui (4-6 ; 39’41 »).
Les têtes atterrées sur le banc des locaux n’augurent rien de bon… L’impression globale de la période n’est pas vraiment en faveur des Amiénois : si leurs adversaires ont montré une bonne vision du jeu, eux ont semblé un cran en deçà par rapport au premier tiers et le manque de collectif est à déplorer également. Espérons que cette fin de tiers assez moyenne pour les Gothiques marquera l’occasion de tester leur réactivité, qui manquait parfois la saison dernière.
En début de dernier tiers, la rondelle est rouennaise et les occasions se multiplient devant le gardien amiénois. Au bout d’une minute, quand les Gothiques réussissent enfin à se dégager, Claireaux trouve l’épaule du gardien, puis Offret cherche Petit, mais la précision manque à sa passe. Mathias Kippola donne ensuite du fil à retordre à Ylönen en lui suggérant un arrêt difficile. Pazak, souvent bien marqué par ses adversaires, parvient à s’infiltrer entre trois Rouennais puis laisse pour Tomasek dont le tir cadré échoue sur le gardien jaune et noir. Les Amiénois reprennent peu à peu du poil de la bête. Bault effectue un bon pressing derrière la cage puis Bergin tente de se sortir de la balustrade mais envoie le palet droit dans les crosses rouennaises.

Amiens récupère avec Béron qui tente le collectif avec une passe en retrait ratée par Pazak. Une nouvelle pénalité amiénoise, non intentionnelle, est tuée. Pourtant, ce ne sont pas les tentatives qui manquent. Pour l’occasion, Rodolphe Garnier, le coach rouennais, aligne son bloc Thinel – Guénette – Da Costa, mais Bergin dégage le palet en fond de glace. La rondelle tourne vite et bien, les Dragons n’ont pas perdu de temps pour mettre en place leur powerplay, seulement les Amiénois résistent et Mortas peut envoyer vers Ylönen.
Si les Gothiques pensaient avoir fini de souffrir en infériorité, ils se sont bien trompés car Mallette enfonce encore un peu plus le clou et permet à son équipe de prendre le large. Il se présente seul face à Thompson après une faute sur un Amiénois non sifflée par l’arbitre (4-7 ; 50’45 »). Rouen a donc définitivement imposé son rythme et son jeu et la différence est beaucoup plus palpable qu’au début du match. De leur côté, les supporters normands se réveillent enfin, pressentant la victoire.
Par la suite, Grégory Béron et Miroslav Pazak tenteront des combinaisons qui n’aboutiront pas, faute encore au manque de précision et de vitesse. Alors, les Gothiques se replient et adoptent plutôt une attitude défensive.
Le jeu se temporise un bon moment et les deux équipes ne prennent plus aucun risque qui pourrait leur coûter cher. Jon Zwikel cire le banc des pénalités à son tour mais les locaux n’ont pas réellement le temps de s’installer que le palet repart vers Thompson. Cependant, le second essai est le bon. Le puck tourne mais malgré les essais de Pazak, Tomasek et les slaps puissants de Kowalczyk, personne ne réussit à déjouer la vigilance rouennaise. De ce fait, Guénette et Thinel peuvent partir en contre, mais Thompson coince le palet entre ses jambes une fois assis par terre.

Le match se termine donc sur une victoire des Dragons rouennais qui ont encore réussi à manger du Gothique.
Le bilan de Rouen est plutôt bon. Les joueurs réussissent toujours à s’entendre et se trouver au bon moment et le jeu est collectif, rapide et précis. Côté amiénois, ce sont des qualificatifs qui sont à employer de façon temporaire. En effet, le premier tiers était bien réussi alors que le suivant les a vus s’effondrer en encaissant cinq buts. Toutefois, l’équipe a du potentiel mais peut sans doute montrer bien mieux. Pour finir, n’oublions pas que Paul Deniset doit encore rejoindre les rangs dès jeudi et que Teddy Trabichet retrouvera la glace dès sa côte fêlée soignée.
Enfin, les Rouennais peuvent vivement remercier leur jeune et déjà talentueux gardien Sébastian Ylönen, auteur d’un bon match : le club amiénois leur a tout de même bien formé…
Pour la suite, c’est encore une grosse équipe qui attend Amiens au tournant : les Ducs d’Angers viendront sur leur glace mardi 31 août prochain. En espérant que d’ici là, Pavel Kowalczyk, sorti peu avant la fin du match, sera en bonne forme pour monter sur le glaçon. Ce dernier est blessé au pied et n’a donc pas pu suivre l’entraînement mardi. Les résultats des radios en diront plus quant à son état, mais une chose est sûre, les Gothiques vont encore devoir tenir la baraque face aux Angevins, également connus pour être en bons termes avec les supporters…
Amiens – Rouen 4-7 (1-1, 3-5, 0-1)
Lundi 23 août 2010 au Coliséum. 1200 spectateurs.
Arbitrage d’Alexandre Hauchart assisté de Adrien Ernecq et Yann Furet.
Pénalités : Amiens 10′ (2′, 6′, 2′) ; Rouen 8′ (2′, 2′, 4′).
Évolution du score :
0-1 à 03’14 » : Valier
1-1 à 07’42 » : Bergin assisté de Claireaux et Marcos
1-2 à 20’49 » : Guénette
2-2 à 26’52 » : Offret assisté de Petit et Bachet
2-3 à 27’25 » : Mallette assisté de Brunelle et Alen
3-3 à 31’22 » : Tomasek assisté de Pazak
4-3 à 36’01 » : Tomasek assisté de Roussel (double inf. num.)
4-4 à 36’33 » : Da Costa assisté de Janil et Zwikel (double sup. num.)
4-5 à 37’58 » : Thinel assisté d’Alen et Olsson (sup. num.)
4-6 à 39’41 » : Thinel assisté de Mallette et Bergström
4-7 à 50’45 » : Mallette
Amiens
Gardien : Billy Thompson.
Défenseurs : Thomas Roussel – Pavel Kowalczyk ; Kévin Hecquefeuille (A) – Mathias Kippola ; Vincent Bachet (C) – Vincent Bachet ; Maxime Belov.
Attaquants : Miroslav Pazak – Martin Tomasek – Grégory Béron ; Kévin Bergin (A) – Valentin Claireaux – Julian Marcos ; Yannick Offret – Anthony Mortas – Simon Petit ; Mathias Lundqvist – Mathias Sandberg – Florent Neyens.
Remplaçant : Léo Bertein (G). Absents : Teddy Trabichet (côte fêlée), Paul Deniset (en attente de visa).
Rouen
Gardien : Sébastian Ylönen.
Défenseurs : David Holmqvist – Calle Bergström ; Jens Olsson – Juha Alen ; Daniel Babka – Jonathan Janil ; Aurélien Greverend [à 40′].
Attaquants : Matthieu Brunelle – Carl Mallette (C) – Peter Valier ; François-Pierre Guénette – Marc-André Thinel (A) – Teddy Da Costa ; Ilpo Salmivirta – Luc Tardif – Jonathan Zwikel ; Anthony Rech – Alexandre Mulle – Quentin Berthon.
Remplaçants : Fabrice Lhenry (G), Raphaël Faure. Absents : Julien Desrosiers (blessure au pied), Cédric Custosse (blessure à l’épaule).






































