Du rythme… et beaucoup d’occasions !
En quatre confrontations depuis le début de l’ère Gamyo, Épinal a toujours battu Dijon. Un sans-faute pouvant laisser à penser qu’une suprématie s’est établie sur ce « derby ». Mais mieux vaut ne pas trop s’avancer. Au vu des nombreux départs observés cet été au DHC, il serait en effet bien mal avisé de trop se référer aux duels passés.
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Les troupes de Jonathan Paredes et Morgan Persson, battues la veille par les Jurassiens d’Ajoie (3-6), vont donc livrer bataille à Épinal dans la foulée d’un duel livré au champion sortant de LNB. Un adversaire suisse plutôt relevé, mais bien moins corsé que ces Rouennais venus défier, ce mercredi, des Gamyo fortement diminués. À l’indisponibilité d’Arrossamena (revenu blessé au genou de son stage avec l’équipe de France, auquel participent toujours Gutierrez et Chapuis) s’étant ajoutés les forfaits de Vinatier, Klimíček et Sabatier.

Il ne fallait donc pas arriver en retard à Poissompré, où le bouillant public spinalien, qui donnait de la voix, s’est trouvé cueilli à froid. Mais loin de se décourager, les Gamyo vont vite riposter, se hissant aussitôt aux avant-postes pour tenter d’égaliser. Après un premier shoot non cadré de Kloz, Hordelalay va même hériter d’une bonne situation, qu’il ne pourra toutefois concrétiser. Son tir, trop enlevé, finit par s’envoler (00’51 »).
Qu’à cela ne tienne, les Lorrains vont persévérer. Et profitant d’une pénalité infligée à Fabien Metais (01’57 »), ils rétablissent la parité. Le jeu de puissance, bien installé, débouche sur une passe transversale de Soudek reprise de volée par Hordelalay. Sa frappe en angle fermé trouvz un petit trou de souris dans laquelle s’engouffrer (1-1 à 02’41 »).
Surpris d’entrée, les Spinaliens se sont donc bien repris, égalisant rapidement avant de prendre un léger ascendant. Leur domination monte crescendo jusqu’à cette crosse haute de Mario Scalzo au visage de Jimmy Jensen (05’38 »). Henri-Corentin Buysse, qui était de plus en plus sollicité, peut donc souffler, d’autant qu’Aleksander Rindal, bien replié, parvient à se rattraper d’un palet perdu en reprenant Pierre-Charles Hordelalay, tout près de s’échapper (06’22 »). Cette intervention permet aux Dijonnais de reposer les bases d’un powerplay cherchant la faille… sans la trouver !

Mis devant le fait accompli, les Lorrains tentent de reprendre le match en main, non sans connaître quelques difficultés. L’intensité déployée par des Dijonnais très agressifs sur le porteur du palet et toujours prompts à contre-attaquer freinant leur avancée. Matthieu Le Blond, déchargé du capitanat (au profit de Cacciotti), s’est pourtant arraché pour servir en retrait le second nommé, sans que celui-ci ne retrouve le chemin des filets (10’58 »). La jambière droite d’Henri-Corentin Buysse prolonge son incroyable inefficacité (l’Italo-canadien court toujours après son premier but cette année)…

Moins explosif, mais tellement rassurant, Mario Scalzo fait lui déjà l’unanimité à Poissompré. Le défenseur québécois, passé par quelques-uns des plus grands championnats européens (resté aux portes de la NHL), dégage, il est vrai, une forte impression de solidité. C’est d’ailleurs lui qui intervient sur ce palet de contre que Månsson tentait de refiler à l’un de ses coéquipiers (18e). Un geste défensif toutefois moins spectaculaire que ce sacrifice du jeune Vincent Melin, parvenu à contrer le tir déclenché par Dominik Fujerik (18’44 »). Une action impulsée par l’inévitable Soudek, déjà très complémentaire de son nouveau compère, qu’il trouve décidément facilement.
La bonne impression laissée durant cette fin de premier tiers-temps va toutefois s’estomper au retour des vestiaires. Les Ducs, mieux revenus dans la partie, exercent un pressing très haut pour gêner les Spinaliens, subitement incapables de ressortir proprement les palets. Dijon multiplie donc les récupérations, comme celle permettant à Mathias Månsson d’écarter sur Taylor Stefishen. Le Canadien remise aussitôt au second poteau, vers Johan Andersson. L’ailier suédois a le 3-1 au bout de la crosse, mais ouvre un peu trop sa palette ; faisant ainsi glisser la rondelle au ras du montant extérieur (21e).

C’est alors qu’un contre fulgurant se dessine, reconstituant, pour un temps, l’ancien duo des « Dinos » de l’université de Calgary. Taylor Stefishen accélère sur le côté droit pour mieux servir Spencer Edwards, qui repique vers la cage avant d’habilement loger son revers dans le haut du filet (1-3 à 24’38 »). Un but plein de dextérité et de sang-froid que le grand Jan Plch n’aurait assurément pas renié…
Estimant que la « plaisanterie » avait assez duré, Danick Bouchard reprend aussitôt les choses en main. Le « réveil » spinalien sonne sur une des rapides entrées en zone dont il a le secret (27e), suivie d’un tour de cage pratiquement réussi par Cacciotti. Pratiquement seulement : Buysse a bouché son angle droit in-extremis (27’04 »). Une récupération d’Hordelalay débouche ensuite sur une frappe croisée de Fujerik, repoussée par la botte du portier (27’54 »), avant qu’une accélération de Bouchard ne mette Hordelalay en excellente position (28’33 »).

Loin de remettre en selle les visiteurs, cette occasion avortée ne fait que renforcer la détermination de locaux continuant inlassablement à déferler. Fujerik transperce la défense avant de tenter sa chance, d’une frappe enlevée détournée du bout de la mitaine (32’43 »). Scalzo, en one-timer, voit lui son lancer être proprement bloqué (33’38 ») avant qu’un faire trébucher de Silvennoinen ne soit sanctionné (34’04 »). L’emprise spinalienne s’accentue en supériorité, sans qu’Henri-Corentin Buysse n’arrête son festival d’arrêts, bien aidé il est vrai par l’imprécision d’un Cacciotti ayant vu plus d’une fois le cadre se dérober…

Les favoris de Poissompré se sont donc procuré un nombre incalculable d’occasions, sans jamais parvenir à les mettre au fond. Mais loin de continuer sur leur lancée, les hommes de Stéphane Barin vont à nouveau connaître un début de tiers très compliqué. Les Ducs, revenus animés de bien meilleures intentions, font passer quelques frissons. Mathias Månsson manque même d’en remettre une couche, d’un tir sur réception que le grand blond voit terminer sous la jambière du cerbère (40’50 »). Le puck, bien calé sous la botte droite de Savoye, ne franchit pas la ligne fatidique…

Reste qu’à force d’insister, le Canadien finira par y arriver. Une de ses frappes lointaines engendre un rebond brûlant dont Matthieu Le Blond finira par profiter, dans un cafouillage digne des plus belles mêlées (2-3 à 45’39 »).
Les efforts des Gamyo sont enfin récompensés par ce but de raccroc, ô combien mérité. Il débouche sur de nouvelles occasions mettant Buysse à contribution. Un slap de Kloz détourné du bouclier (47’54 ») suivie d’une reprise de Le Blond, décidément très à l’aise auprès de Bouchard et Cacciotti (49’18 »). Soudek (49’22 »), puis Charpentier (49’51 ») tentent également leurs chance à mi-distance, sans parvenir à tromper la vigilance du portier, qui a fort à faire durant ce long temps faible dijonnais.

Refaisant surface à la faveur d’une pénalité infligée à Soudek (54’00 »), les Ducs n’exploitent pas ce powerplay comme ils le devraient. Le jeu de puissance, qui fait pourtant bien tourner, doit se contenter d’un seul petit tir cadré (signé de l’ancien spinalien Benoît Quessandier). Un palet traînant dangereusement aux abords de la cage doit être toutefois mentionné, d’autant qu’il entraîne une nouvelle supériorité. Arnaud Faure, au duel avec Riku Silvennoinen, lève involontairement son bâton au visage du Finlandais (56’05 »).

L’imposant défenseur tchèque, pas connu pour faire dans la dentelle, n’aura fait qu’assurer le garde rapprochée d’un gardien aussitôt rappelé sur son banc. Stéphane Barin décide de jouer le tout pour le tout, comme si son équipe se retrouvait menée. Un coup de poker pas payé en retour. L’ultime forcing vosgien reste vain, nécessitant la tenue d’une mort-subite écourtée. Non pas sur l’une des nombreuses tentatives de Dominik Fujerik (décidément pas récompensé de ses efforts), mais plutôt sur une incursion du défenseur Matt Maher. L’ex-Gapençais parachève son entrée en zone d’un tir croisé, très excentré, s’enfilant sous le bras droit de Savoye, côté bouclier (3-4 à 63’06 »).
Le point final d’une bonne soirée de hockey entre deux formations n’ayant qu’un seul match dans les patins, mais ne disposant pas des mêmes moyens. Les Gamyo ont, une nouvelle fois, fait du mieux qu’ils pouvaient, en dépit d’un alignement réduit…
Épinal – Dijon 3-4 après prolongation (1-2, 0-1, 2-0, 0-1)
Samedi 20 août à 18h00 à la patinoire de Poissompré. 1 000 spectateurs environ.
Arbitrage d’Adrien Ernecq, assisté de Sébastien Geoffroy et David Courgeon.
Tirs : Épinal 12’ (8’, 0’, 4’, 0’) ; Dijon 12’ (4’, 4’, 4’, 0’)
Pénalités : Épinal 31 (6, 12, 11, 2) ; Dijon 18 (8, 4, 4, 2)
Évolution du score :
0-1 à 00’21 » : Stefishen
1-1 à 02’41 » : Hordelalay assisté de Soudek (sup. num.)
1-2 à 09’40 » : White assisté de Fallon et Månsson (sup. num.)
1-3 à 24’38 » : Edwards assisté de Stefishen (inf. num.)
2-3 à 45’39 » : Le Blond assisté de Bouchard (sup. num.)
3-3 à 53’28 » : Bouchard assisté de Cacciotti (sup. num.)
3-4 à 63’06 » : Maher
Épinal
Attaquants :
Anthony Rapenne- Dominik Fujerik – Robin Soudek
Steven Cacciotti (C) – Matthieu Le Blond – Danick Bouchard
Pierre-Charles Hordelalay (A) – Alexandre Mulle – Maxime Martin
Défenseurs :
Tomáš Klouček – Mario Scalzo
Martin Charpentier – Vojtěch Kloz (A)
Gašper Sušanj – Arnaud Faure
Gardiens :
Andrej Hočevar, puis Lucas Savoye (à 29’23 »)
Absents : Nicolas Arrossamena (genou), Romain Gutierrez et Romain Chapuis (en stage avec l’équipe de France), Hugo Vinatier (dos), Jiří Klimíček (dos) et Florian Sabatier (épaule).
Dijon
Attaquants :
Jimmy Jensen – Patrick White – Taylor Stefishen
Mathias Månsson – Spencer Edwards (A) – Johan Andersson
Julien Laplace – Mike Fallon – Fabien Metais
Robin Lamboley – César Joffre – Anthony Goncalves
Défenseurs :
Benoît Quessandier (C) – Aleksander Rindal
Riku Silvennoinen – Matt Maher
Marek Kolba – Vincent Melin
Maxime Ritz
Gardien :
Henri-Corentin Buysse.
Remplaçants : Pierre Pawelek (G), Arnaud Lazzaroni, Aloïs Franzino.







































